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Bande annonce de "Notre poison quotidien"

Marie-Monique Robin | robin.blog.arte.tv | Dimanche 30 janvier 2011

lundi 14 février 2011

Bande annonce qu’ARTE a réalisée pour présenter le documentaire
"Notre poison quotidien".



Dans cette enquête de deux ans, je me suis attachée à comprendre comment fonctionne la réglementation des poisons chimiques qui contaminent nos aliments : pesticides, additifs et emballages alimentaires. Je dis bien "poisons" et "contaminent", car si ces substances ne présentaient pas de "risques" pour la santé humaine, nous n’aurions pas besoin de réglementer leur usage.

D’ailleurs, depuis que ces produits ont envahi la chaîne alimentaire il y a un demi siècle, les pays dits "développés" ont créé des agences, dont la mission est d’"évaluer le risque" et d’émettre des recommandations aux "gestionnaires du risque" que sont les politiques et les autorités publiques.

Les agences de réglementation sont notamment chargées de fixer la Dose Journalière Acceptable (encore appelée "Dose Journalière Admissible", mais je préfère utiliser le terme utilisé par son inventeur, René Truhaut)) - la DJA - qui désigne la dose de poison que nous sommes censés pouvoir ingérer quotidiennement sans tomber malades.

J’ai passé beaucoup de temps à tenter de reconstituer la genèse de la DJA, qui s’est avéré une "boîte noire", pour reprendre l’expression du philosophe et sociologique Bruno Latour. Dans son passionnant ouvrage La science en action , celui-ci explique comment une découverte originale – comme la double hélice de l’ADN ou l’ordinateur Eclipse M V/8000 - , qui est le fruit d’un long processus de recherche expérimentale et théorique, devient un « objet stable froid » ou un « fait établi » , dont plus personne – y compris les scientifiques qui s’en servent comme d’un outil - n’est en mesure de comprendre les « rouages internes » ni de « défaire les liens innombrables » qui ont présidé à sa création. De manière similaire, le principe de la dose journalière acceptable auquel les toxicologues et les gestionnaires du risque chimique font sans cesse référence est devenu une « connaissance tacite profondément encapsulée » dans la « pratique silencieuse de la science » qui « aurait pu être connue depuis des siècles ou donnée par Dieu dans les Dix commandements » tant son histoire se perd dans la nuit des temps.
« Le problème, m’a expliqué Erik Millstone, professeur de "Science Policy" à l’Université de Brighton, c’est que la DJA est une boîte noire très différente de celles que Bruno Latour prend pour exemples. En effet, si la double hélice de l’ADN est une réalité scientifique établie sur laquelle se sont appuyés d’autres chercheurs pour faire progresser la connaissance, par exemple, sur le génome humain, il est toujours possible, pour qui en a la capacité et le temps, de reconstituer les multiples étapes qui ont conduit Jim Watson et Francis Crick à faire cette découverte. Mais pour la DJA, il n’y a rien de semblable, car elle est le résultat d’une décision arbitraire érigée en concept pseudo-scientifique pour couvrir les industriels et protéger les politiciens qui ont besoin de se cacher derrière des experts pour justifier leur action. La dose journalière acceptable est un artefact indispensable pour ceux qui ont décidé qu’on avait le droit d’utiliser des produits chimiques toxiques y compris dans le processus de la production agro-alimentaire."

À dire vrai, j’aurais bien aimé qu’il en fût autrement car cela m’aurait rassurée. Mais mon enquête prouve effectivement que la DJA est un outil arbitraire et approximatif qui, dans bien des cas, est totalément inopérant, et donc incapable de nous protéger contre les "risques chimiques".


Pour mon film et livre, j’ai rencontré 17 représentants des agences de réglementation et des autorités publiques en charge de l’évaluation ou de la gestion du risque chimique.

Je communique ici leur identité dans l’ordre d’apparition du documentaire. Certains d’entre eux sont dans la bande annonce.

Dr Jean-Luc Dupupet -
Médecin en charge du risque chimique -
Mutualité Sociale Agricole

Vincent Cogliano -
Chef du programme des monographies -
Centre International de Recherche sur le Cancer

René Truhaut – Toxicologue (archives)

Diane Benford -
Chef de l’évaluation du risque chimique -
Agence des Normes Alimentaires

Herman Fontier -
Chef de l’unité pesticides à l’EFSA -
Autorité Européenne pour la Sécurité des Aliments

Bernadette Ossendorp - Présidente pour la FAO -
du JMPR Comité Mixte sur les Résidus des Pesticides

Angelo Moretto - Président du JMPR 2009 -
Comité Mixte sur les Résidus des Pesticides

Angelika Tritscher - Secrétaire pour l’OMS -
du JMPR Comité Mixte sur les Résidus de Pesticides -
et du JECFA Comité Mixte sur les Additifs Alimentaires

David Hattan -
Toxicologue à la FDA

Dr Jacqueline Verrett (archives) -
Toxicologue à la FDA

Hugues Koenigswald -
Chef de l’unité additifs alimentaires à l’EFSA -
Autorité Européenne pour la Sécurité des Aliments

Catherine Geslain-Lanéelle -
Directrice de l’EFSA -
Autorité Européenne pour la Sécurité des Aliments

Roselyne Bachelot (archives) -
Ministre de la Santé

Pascale Briant -
Directrice de l’AFSSA -
Agence Française de la Sécurité Sanitaire des Aliments

Alex Feigenbaum -
Chef de l’unité CEF à l’EFSA -
Autorité Européenne de Sécurité des Aliments

Linda Birnbaum -
Directrice du NIEHS -
Institut National des Sciences de la Santé et de l’Environnement

Christopher Wild -
Directeur du CIRC -
Centre International de Recherche sur le Cancer


Transmis par alex carre

Mon, 14 Feb 2011 14:28:34 +0100


Voir en ligne : Bande annonce de Notre poison quotidien

Messages

  • sera diffusé le 15 mars 2011 sur ARTE, à 20 heures 40.

    • Oui, nous sommes très conscients qu’on nous empoisonne à petit feu tous les jours, comment est-ce possible alors qu’il est impératif de faire faire des économies à la Sécurité Sociale ?
      On nous empoisonne c’est incontestable, il n’y a qu’à regarder tous les cancers et maladies en tout genre qui se développent d’une façon
      déconcertante.
      On sait pertinemment que tous les pesticides, conservateurs, additifs en tout genre, sont très nocifs pour la santé, et ce au quotidien.
      On "marche sur la tête". Que vont devenir nos enfants et les générations à venir si on n’arrête pas au plus vite cette déblâcle de poisons ? Le prestige de tous nos politiciens et responsables de la santé passe aussi par là !
      Alors qu’attend-on ? Cela va-t-il durer encore longtemps ?.

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