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Cannabis ou alcool : faire le bon choix

AFP | hommelibre.ch | 22 novembre 2010

samedi 18 décembre 2010

Toute société dispose de substances psychotropes pour permettre à ses membres de changer d’état de conscience, d’oublier, de se détendre, de faire la fête, de se donner de énergie ou de vivre une expérience mystique. C’est l’opium dans certaines régions du monde, le kif, la mescaline, l’herbe, la coca dans d’autre, et aussi bien sûr l’alcool.

Entre l’herbe et l’alcool, laquelle est la plus répandue ? Je pense l’alcool mais sans avoir les moyens de vérifier. En Europe l’alcool reste en tête des substances qui désinhibent ou rendent joyeux, mais le cannabis a pris une grande place. Il n’est pas exclu que celui-ci détrône un jour le vin et la bière.

De nombreuses études sont faites régulièrement sur l’effet de ces substances. On sait que rien n’est sans risque. Mais le risque de certaines substances est suffisamment gérable pour que les citoyens puissent consommer librement, selon le produit dominant dans leur culture particulière.

Dans le magazine Sciences Humaines de novembre un professeur de psychologie sociale, Laurent Bègue, auteur de « L’agression humaine » et d’études sur la relation entre violence et alcool, se demande pourquoi l’alcool rend violent. Voici trois extraits de son article.

Il faut d’abord savoir que :

« L’alcool est considéré comme la substance la plus fortement liée aux conduites agressives. Dans une recherche portant sur 9 300 criminels issus de 11 pays différents, il a par exemple été montré que 62 % des délinquants violents avaient bu avant de commettre une agression. Tous les types de violences sociales peuvent d’ailleurs être liés à l’alcool, chez l’auteur des faits comme chez la victime : les violences sexuelles, ou dans les services d’urgence hospitalière, dans l’armée, dans le domaine sportif (l’« alcooliganisme »), mais aussi les maltraitances d’enfants… En France, selon une récente étude, 6,5 % de la population a déjà participé à une bagarre dans un lieu public. Parmi ces sujets, 40 % avaient bu de l’alcool dans les deux heures qui avaient précédé les faits (1). Par ailleurs, les femmes consommant beaucoup d’alcool semblent plus fréquemment victimes de coups et blessures (2). L’agression est généralement constatée avant le pic d’alcoolémie. Au-delà, l’alcool rend plutôt somnolent. »

« Des recherches ont montré que l’alcool nous fait sentir plus séduisants qu’en temps normal, et même moralement supérieurs à autrui. Paradoxalement, les personnes alcoolisées mentionnent moins fréquemment des pronoms comme je, moi, moi-même, moi. Elles se valorisent, tout en se sentant moins responsables de leurs actions. Enfin, une personne déprimée qui boit de l’alcool sans parvenir à se distraire en même temps risque de renforcer l’humeur désagréable qu’elle cherchait pourtant à noyer, car l’alcool conforte les émotions qui dominent lorsque l’on en consomme. Ce phénomène est important pour expliquer les effets de l’alcool sur l’humeur. »

« Les effets de l’alcool sur l’agressivité résultent donc de plusieurs processus distincts. Deux grandes classes d’explication coexistent : l’explication pharmacologique, qui insiste sur les effets de l’alcool sur une partie de notre cerveau sous-tendant la « myopie alcoolique », et l’explication sociale-cognitive, qui met l’accent sur le rôle des représentations de l’alcool et de ses effets sur nos conduites. »

Les études montrent que la présence d’alcool est attestée dans 47% des homicides.

Pourquoi le titre de mon billet propose-t-il un choix alors qu’il est ici surtout question d0‘alcool ? Parce que par exemple le cannabis n’a pas du tout la même influence, et que l’alcool sera préféré dans une société guerrière. En gros et très schématique, pour être cool il faut préférer l’herbe, pour être agressif il vaut mieux boire. Deux dernier extraits le montrent :

« Dans les agressions,
le rôle de l’alcool est plus important à lui seul que celui de toutes les autres substances psychotropes (c’est-à-dire agissant sur le cerveau) cumulées. »

« L’histoire recèle d’innombrables exemples où l’alcool fut utilisé afin de nourrir le courage. En France, le maréchal Pétain écrivait ces lignes après la Première Guerre mondiale : « Le vin a été, pour les combattants, le stimulant bienfaisant des forces physiques ; ainsi a-t-il largement concouru, à sa manière, à la victoire. »

Allez, santé !


Transmis par syrinx

Tue, 7 Dec 2010 04:35:21 -0800

PAMF


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