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Truks en Vrak - mi-avril 2009

lundi 20 avril 2009

 Salute

 Kazi comme d’hab’ ou à peu près,
 pour nous titiller le bulbe
 une bonne trentaine de trucs disparates,
 glanées sur le net, avec des redites c’est sûr,
 des inédits j’espère...


 apéro Super important 

si tu/vous n’est/êtes pas intéréssé et que tu/vous ne souhaites(z) plus
recevoir de truc en vrac, click ci-dessous :
mailto:b.bec@free.fr ?subject=Retrait_liste_Truks_SVP

 Si tu/vous souhaites(z) continuer à recevoir des truks en vrac :
 mailto:b.bec@free.fr ?subject=Encore_des_Truks_pliz

Si tu/vous ne manifestes/z pas ton/votre souhait de continuer à recevoir des truks en vrac,
en cliquant sur Encor, ton/votre adresse sera automatiquement sorti de nos listes d’envoie
et tu/vous ne recevras/ez plus de truk en vrac à l’avenir...

Voir explications à "la rince".
 
 Amicalement - B.Bec - Vallée du Gers
 


 la "rince" important 


Message original --------
Sujet : Re : Quelques Truks en Vrak - mi-avril 2009

Date : Sat, 18 Apr 2009 13:52:37 +0200

De : Jacques Belin

Pour : b.bec@no-log.org

Le samedi 18 avril 2009 11:08:11,
b.bec@no-log.org a écrit :

>
> Salute
>
> Kazi comme d’hab’ ou à peu près,

Salut,

Je t’avais déjà informé par le passé que le service no-log était destiné
à échanger des mails, pas à servir de plateforme de spams, même
militants.

Or, plus ça va, plus il y a des gens qui signalent comme spam les envois
que tu fais régulièrement.

De plus, certains fournisseurs, tels que yahoo, ont de plus en plus
tendance à ralentir la distribution des mails provenant de no-log, dès
qu’un envoi un peu massif est fait depuis nos serveurs. Ce qui fait
qu’un seul utilisateur mal intentionné peut très bien bloquer l’envoi
des messages des autres utilisateurs no-log.

Alors, soyons clair : sois tu arrêtes ces envois (ou tu ne les restreins
qu’à des personnes qui ont effectivement _demandé_ à les recevoir, car
en matiere de mail, ne pas réagir à un mail non solicité ne veut
absolument pas dire qu’on est d’accord pour le recevoir) soit au
prochain retour qu’on a, on te ferme le compte pour cause de spam, comme
cela est explicitement prévu dans les conditions d’utilisation du
service.

Je suis désolé, mais nous devons procéder ainsi si nous voulons
conserver la crédibilité et la qualité du service.

— 
Jacques Belin. Support Globenet/No-log


 la "rince II" 

Pour ceux qui souhaite poursuivre la réception de truks en vrac, peut-être peuvent-ils également
le signaler à Jacques Belin juste pour qu’il sache qu’il n’y a pas que des internautes se plaignant de mes envois (soit disant) intempestifs...


SOMMAIRE

 Truc 000 - 2 tit’ vidéos
 Truc 001 - Ixquick : le moteur qui n’enregistre pas les adresses IP
 Truc 002 - "Le capitalisme est l’organisation de l’injustice"
 Truc 003 - Les stock options et la financiarisation de l’économie : un cadeau de la gauche plurielle au patronat
 Truc 004 - La FNSEA demande la fermeture du site satirique "La Ferme en Vrille
 Truc 005 - 123people.com : souriez, vous êtes fichés !
 Truc 006 - De Guantanamo à Tarnac : un renversement de l’ordre de droit
 Truc 007 - Il faut libérer Julien C
 Truc 008 - Processus de Bologne et globalisation
 Truc 009 - Incendie de l’hotel Ibis de Strasbourg : Communiqué de la Legal Team de Strasbourg.
 Truc 010 - Fuck Myspace ! Petite note à l’usage des égarés sur Myspace
 Truc 011 - Havana Club ou Bacardi : rhum, terreur et corruption
 Truc 012 - Interpellations de casseurs : Bastia 0 - Strasbourg 330
 Truc 013 - Décroissance 1 : De l’idée de décroissance au fascisme vert
 Truc 014 - Décroissance 2 : Constitution de listes pour les Européennes
 Truc 015 - À Tours, les néonazis voulaient célébrer l’anniversaire d’Hitler
 Truc 016 - EDF espionne Greenpeace
 Truc 017 - EDF espionne "Sortir du nucléaire"
 Truc 018 - Rêves de droite, défaire l’imaginaire sarkozyste : entretien avec Mona Cholet
 Truc 019 - 7 avril : jour de commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda
 Truc 020 - De la marchandise au marché et à la marchandisation - G. Cipriani.
 Truc 021 - Noam Chomsky et l’Otan
 Truc 022 - Monsieur le président, par Eva Joly / Juge d’Instruction
 Truc 023 - Lettre à Martine Aubry : pourquoi je quitte le PS pour le NPA
 Truc 024 - Pour la liberté, la justice et la paix - Non à la guerre, Non à l’OTAN
 Truc 025 - Attention, il est interdit de filmer une bavure policière
 Truc 026 - Inscrivez vous pour le Contre-Grenelle 2 !
 Truc 027 - Lettre ouverte aux spectateurs citoyens
 Truc 028 - Monsanto propose une loi pour interdire les potagers des particuliers
 Truc 029 - le travail rend malade et tue
 Truc 030 - G20 : Les dirigeants de la planète, les multinationales, la finance ont de quoi se réjouir !
 Truc 031 - Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
 Truc 032 - Tous amis, tous pistés
 Truc 033 - A contre coran


Truc 000

2 tit’ vidéos :
sida
http://jiho.free.fr/Blog/animation/sida.mov

Closed zone par Gisha
http://www.dailymotion.com/swf/x8mjxa


 Truc 001 

Ixquick : le moteur qui n’enregistre pas les adresses IP !
28/01/2009 14:10 par Jérôme G.
http://www.generation-nt.com/ixquicl-moteur-recherche-google-enregistrement-adresses-ip-actualite-223411.html
Le moteur de recherche Ixquick donne une leçon en matière de protection de la vie privée en décrétant la fin de l’enregistrement des adresses IP. Un métamoteur qui va chercher ses résultats chez la concurrence à l’instar de Google.

ixquickC’est aujourd’hui la troisième édition de la Journée de la protection des données qui à l’initiative du Conseil de l’Europe et avec le soutien de la Commission européenne, a pour but de sensibiliser les utilisateurs sur les risques liés à la communication de données personnelles en ligne et sur le respect de la vie privée. Le métamoteur Ixquick a choisi de célébrer à sa manière cet évènement en annonçant que désormais il n’enregistre plus du tout les adresses IP !

Ixquick qui recueille et synthétise les résultats d’une dizaine de moteurs (au choix) parmi les plus connus (Google, Yahoo !..) afin de les présenter à l’utilisateur, faisait déjà figure d’excellent élève en matière de protection de la vie privée. Avec un délai record de 48 heures avant suppression des adresses IP collectées suite à une recherche de la part de l’utilisateur, le moteur d’origine néerlandaise mais traduit dans plusieurs langues dont le français, avait été distingué du premier sceau européen de protection de la vie privée à l’été 2008. En 2009, Ixquick fait donc encore plus fort avec un délai désormais inexistant.

Une claque pour les autres
La question du respect de la vie privée par les moteurs de recherche a été d’actualité fin 2008 avec ses plus grands représentants qui ont décidé de bouger quelques lignes. Ainsi, Google avait déclenché les hostilités pour s’orienter vers une durée de 9 mois avant de rendre anonymes les données utilisateurs (plus de lien avec une adresse IP). Microsoft avait fait état de son intention de s’aligner sur 6 mois comme préconisé par la CE dans la mesure où ses concurrents ferraient de même (les 18 mois sont néanmoins toujours à l’ordre du jour), mais Yahoo ! avait preuve de plus d’allant en décrétant une durée de 3 mois à mettre progressivement en place.

Le PDG de Ixquick se montre néanmoins méfiant en déclarant :

" Quant il s’agit de la vie privée, ce sont les détails qui tuent. Ces moteurs se servent d’identifiants de connexion et de fichiers témoins uniques qui sont automatiquement chargés sur votre ordinateur lorsque vous effectuez une recherche. Les deux techniques peuvent lier vos recherches les unes aux autres bien au-delà des délais de rétention officiels. C’est pour cela qu’Ixquick n’utilise aucune de ces méthodes. "

Proposant déjà la connexion sécurisée HTTPS, Ixquick promet pour dans les prochains mois une navigation Web sous son égide dans l’anonymat le plus complet avec le lancement d’un service mandataire.

http://www.ixquick.com/fra/


 Truc 002

Merci à Grigou pour avoir attiré mon attention sur Monsieur Alain Badiou
dont je n’avais encore jamais entendu parler il y a trois jours...

"Le capitalisme est l’organisation de l’injustice"
Alain Badiou s’entretient avec Frédéric Taddeï. le 09/04/09
Pour parvenir directement à l’entretien vous pouvez avancer jusqu’à la 27ième minute
de la vidéo proposée par France 3...
http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/index-fr.php?page=emission&id_rubrique=641
un petit extrait :
http://www.dailymotion.com/video/x8xpkw_alain-badiou-lhypothese-communiste_news

A l’invitation des Amis de l’Humanité, Alain Badiou a donné une conférence débat le 7 mars 2009.
Les propos du philosophe nous ramènent à l’actualité brulante.
http://www.dailymotion.com/video/x4mohe_badiou-de-quoi-sarkozy-estil-le-nom_politics

Le philosophe, auteur de l’essai « De quoi Sarkozy est-il le nom ? »,
a passé la journée de lundi 26/01/09 à Libération.
Il a répondu aux questions des internautes.
http://www.liberation.fr/politiques/120186-dialoguez-avec-alain-badiou

Alain Badiou : « Il y a une barbarie sarkozienne »
Rue89 | 26/01/2008 |
http://www.rue89.com/2008/01/26/alain-badiou-il-y-a-une-barbarie-sarkozienne

« Ce soir ou jamais », 25/10/2007.
Frédéric Taddeï face à face avec Alain Badiou, philosophe, normalien,
auteur de « De quoi Sarkozy est-il le nom ? ».
http://www.dailymotion.com/video/x3g4kl_csoj-alain-badiou_news

A propos du livre d’Alain Badiou : De quoi Sarkozy est-il le nom ?
Noël Blandin, lundi 14 janvier 2008.
http://www.republique-des-lettres.fr/10250-alain-badiou.php

Alain Badiou est un philosophe, romancier et dramaturge français né à Rabat (Maroc) le 17 janvier 1937.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Badiou


 Truc 003

01avr 2009
Les stock options et la financiarisation de l’économie : un cadeau de la gauche plurielle au patronat
http://rmjennar.free.fr/?p=751

Les stock options ont été conçus selon les principes de l’école de Chicago, célèbre pour ses choix monétaristes, son hostilité aux services publics et aux entreprises publiques, son soutien aux politiques économiques de Pinochet, son appui aux politiques de la Banque Mondiale et du FMI de démantèlement des politiques publiques dans les pays en développement.

L’exonération des charges sociales sur les stock options a été voulue par Dominique Strauss-Kahn, ministre de l’Economie et des Finances et décidée par le gouvernement de la gauche plurielle (PS-PC-Verts). Elle est à l’origine d’une fiscalité toujours plus avantageuse pour ceux qui ont les moyens financiers de conserver leur stock options. Cette politique a été poursuivie par Laurent Fabius dans le même gouvernement Jospin.

Un rapport présenté à l’Assemblée nationale en décembre 2003 indiquait  : « c’est en France que la part des stock options dans la rémunération totale est la plus élevée en Europe et même par rapport aux États-Unis. »

En France, la valeur des stock options représente entre 50 et 100 % du salaire de base, ce qui dépasse les pratiques du monde anglo-saxon.


 Truc 004


Message original --------
Sujet :
PETITION /// La FNSEA demande la fermeture du site satirique "La Ferme en Vrille"
Date :
Fri, 10 Apr 2009 15:27:57 +0200
De :
reseau 19


Message d’origine -----
 On la fermera pas ! / contact@onlafermerapas.info
 

Liberté d’expression en danger !

La FNSEA et les Chambres d’Agriculture demandent la fermeture et la condamnation du site internet satirique “La Ferme en Vrille” (parodie de “La Ferme en Ville“) qui dénonce leurs politiques visant à imposer une agriculture industrielle, productiviste, intensive, les OGM, les pesticides, le toujours plus d’engrais chimiques et d’irrigation, les agro-carburants, le hors sol et la disparition des petites exploitations agricoles. Le site est assigné en référé au Tribunal de Bayonne ce mercredi 15 avril à 9H30 !
 
La résistance s’organise. L’objectif est double : faire échec à cette tentative d’attenter à la liberté d’expression et dénoncer encore plus fort la responsabilité de la FNSEA et des Chambres d’agriculture qu’elle gère dans la malbouffe, le saccage écologique et la mort des petits paysans. Aidez nous à faire que cette tentative liberticide se retourne contre eux !
NO PASARAN ! Faites connaître autour de vous ce blog de résistance et affirmez haut et fort avec nous : www.OnLaFermeraPas.info !
Une pétition en ligne de soutien à la liberté d’expression et au site La Ferme en Vrille menacé de fermeture et de condamnation :
 
"Nous, soussignés, avouons qu’il nous arrive également de dénigrer systématiquement les actions et manifestations organisées par les Chambres d’agriculture tenues par la FNSEA dans l’objectif de redorer leur image alors qu’au quotidien ils sont les premiers promoteurs de l’agriculture industrielle et productiviste, exigeant toujours plus de pesticides, engrais chimiques, OGM, irrigation, agro-carburants, cause de malbouffe, problèmes environnementaux et disparition des petits paysans."
 
Signez et faites signer en cliquant sur http://www.onlafermerapas.info/?page_id=44
 
 


 
 
On la fermera pas !
contact@onlafermerapas.info


 Truc 005

123people.com : souriez, vous êtes fichés !
http://www.pcworld.fr/actualite/123people-com-souriez-vous-etes-fiches/16451/
Par Ludovic DUPUY, le 28 octobre 2008

123people.com reprend le concept de la collecte d’informations sur
les internautes, faisant partie des données publiques, qu’il
regroupe en fiches individuelles.

123people.com fait partie de ces moteurs de recherche spécialisés
dans la recherche d’informations personnelles sur les individus,
faits pour traiter les adresse e-mail, numéro de téléphone, photos,
etc. Toutes ces petites choses que l’on ne souhaiterait pas voir
mises à disposition dans cette grande fosse qu’est le web.

Pour le moment en version bêta, et disponible en français, il part à
la chasse des profils des sites Web 2.0 (MySpace, Wikipedia,
Twitter, Facebook,…), pour ensuite combiner les différentes données
trouvées et les rassembler sur une seule fiche. Les journalistes et
les bloggeurs, de par leurs nombreux articles, seront les premières
victimes de cet infernal fichage. Mais personne n’en sera vraiment à
l’abri.

123people.com aura toutefois la politesse de ne pas divulguer
d’informations personnelles protégées par mot de passe, mais
n’hésitera pas à collecter toute donnée publique. Et bien sûr,
l’internaute n’aura absolument pas le droit de modifier la moindre
de ces données.

Le concept n’est pas nouveau, d’autres sites tels que Spokeo ou
Spock.com ont déjà tenté l’expérience en s’appuyant sur les réseaux
sociaux et sites tiers. Mais une chose est sûre, cela ne donne pas
envie de mettre les pieds sur les réseaux sociaux, ni même de
communiquer sur Internet. Activité que pratiquent pourtant des
millions d’internautes, membres de la rédaction de PCWorld y compris.


 Truc 006


Message original --------
Sujet :
De Guantanamo à Tarnac : un renversement de l’ordre de droit
Date :
Tue, 14 Apr 2009 23:56:03 +0200
De :
christian chaufaux <christian.chaufaux@...>

 
De Guantanamo à Tarnac :
un renversement de l’ordre de droit

La mise en scène de l’arrestation et de l’inculpation des " autonomes de Tarnac " est un phénomène qui révèle non seulement un bouleversement de l’ordre juridique, mais aussi une mutation plus profonde, celle de l’ordre symbolique de la société. Le renversement du rôle de la loi est lui-même le phénomène d’une " père-version " de la Loi symbolique. 

Les procédures mises en place représentent un des aspects les plus significatifs de la tendance imprimée par la " lutte contre le terrorisme ", à savoir qu’un individu est désigné comme terroriste, non pas parce qu’il a commis des actes déterminés, mais simplement parce qu’il est nommé comme tel. Cela est le point d’aboutissement d’une tendance qui se déploie depuis une dizaine d’années. Le processus de subjectivation du droit aboutit ainsi à un renversement du rôle de la loi. Cette dernière n’est plus un cran d’arrêt à l’arbitraire, mais une forme vide consacrant la concentration des pouvoirs aux mains de l’exécutif. En l’absence d’un imaginaire organisateur, d’une conscience politique unifiée, le pouvoir a la possibilité de créer un nouveau réel, une virtualité qui ne supprime pas, mais qui supplante les faits. La faiblesse du mouvement social, la faillite de la fonction symbolique explique l’absence de frein à la toute-puissance de l’État qui se montre en tant qu’image englobante, en tant que figure maternelle. À un ordre social névrotique qui se révèle contradictoire, se substitue une structure psychotique, un ordre qui supprime tout conflit, toute possibilité de confrontation subjective. La distinction entre intérieur et extérieur disparaît. La fusion entre droit de la guerre et droit pénal est pleinement inscrite dans une loi américaine de 2006, qui permet au pouvoir exécutif américain de désigner comme ennemis ses propres citoyens. 
L’affaire des " autonomes " de Tarnac s’inscrit dans cette modernité de la guerre des gouvernements contre leurs propres populations. À part quelques rituels dans l’expression verbale du pouvoir, cela n’a pas grand-chose à voir avec la vieille notion d’ennemi intérieur et la stigmatisation traditionnelle des opposants politiques. Ici, on ne s’attaque pas à une idéologie déterminée, à une forme de conscience, mais simplement au corps, à des comportements, au refus de s’abandonner à la machine de mort. Il ne s’agit donc pas de démanteler une avant-garde, mais de montrer que le refus de faire de l’argent, d’éviter les dispositifs de contrôle ou la volonté de refaire du lien social constituent une forme d’infraction, la plus grave qui existe dans notre société, un acte terroriste. Cela concerne tout un chacun et non seulement une minorité.
La mouvance " anarcho-autonome " de Tarnac
Le 11 novembre 2008, dans le cadre de " l’opération Taïga ", 150 policiers ont encerclé Tarnac. Simultanément, des perquisitions étaient menées à Rouen, Paris, Limoges et Metz. L’interpellation de dix jeunes gens est avant tout un spectacle destiné à créer l’effroi.
Leur arrestation serait en rapport avec des actes de sabotage de lignes de la SNCF, qui ont causé, le 8 novembre, le retard de certains TGV sur la ligne Paris-Lille. Les actes malveillants, l’arrachage de plusieurs caténaires, ont été qualifiés de terroristes, alors qu’ils n’ont, à aucun moment, menacé la vie humaine. L¹accusation, qui dit disposer de nombreux indices, notamment des écrits et la présence de cinq suspects près de lignes sabotées au moment des faits, reconnaît n¹avoir aucune élément matériel de preuve.
C’est leur profil qui justifie leur inculpation. Ils ont été arrêtés car " ils tiennent des discours très radicaux et ont des liens avec des groupes étrangers " et nombre d’entre eux " participaient de façon régulière à des manifestations politiques ", par exemple : "aux cortèges contre le fichier Edvige et contre le renforcement des mesures sur l¹immigration "[1].
Selon Jean-Claude Marin, procureur de Paris, les cinq jeunes placés en détention préventive seraient le " noyau dur d¹une cellule qui avait pour objet la lutte armée "[2]. Les quatre autres personnes arrêtées seront rapidement libérées sous condition, mais resteront suspectées de " dégradation en réunion sur des lignes ferroviaires dans une perspective d¹action terroriste ". En l’absence d’éléments à charge, trois des cinq prisonniers seront ensuite libérés, mais resteront assignés à résidence. Quant à la maison des inculpés, elle est désignée comme un " lieu de rassemblement, d¹endoctrinement, une base arrière pour les actions violentes ".
Le discours du pouvoir procède à un double déplacement : de simples actes de sabotage, comme il peut, par exemple, y en avoir dans un mouvement social, sont qualifiés de terroristes et ces actes sont nécessairement attribués aux jeunes de Tarnac, bien que la police reconnaisse l’absence de tout élément matériel de preuve. L’image du terrorisme érigée par le pouvoir crée un réel qui se substitue aux faits. Ceux-ci ne sont pas niés, mais toute capacité explicative leur est déniée. Les actes de sabotage ne peuvent être que le fait de personnes désignées comme terroristes. L’acte de nommer, antérieur à toute procédure d’évaluation objective, renverse celle-ci et enferme dans l’image, dans une forme vide. Cette procédure est l’aboutissement d’un processus rapide de subjectivation de l’ordre juridique.
Un processus de subjectivation du droit
Les anciennes lois antiterroristes, existant bien avant le 11-Septembre, avaient pour but de nier le caractère politique de l’acte poursuivi en criminalisant celui-ci. Pour les nouvelles législations, c’est au contraire le caractère politique qui est attribué au délit, l’intention supposée, de faire pression sur un pouvoir public ou une organisation internationale, qui donne à l’infraction son label terroriste.
La décision-cadre européenne relative à l’infraction et à l’organisation terroristes, qui est actuellement intégrée par tous les États membres, est taillée de toutes pièces pour s’attaquer aux mouvements sociaux et à la contestation. C’est non seulement l’élément subjectif de l’infraction, l’intention attribuée à l’acte, qui la détermine comme terroriste, mais l’élément objectif de l’infraction désigne, comme immédiatement terroriste, le fait d’occuper un bâtiment administratif ou un moyen de transport public. Ces lois mettent en place également un délit d’appartenance qui permet de poursuivre une personne qui fait simplement partie de l’organisation incriminée. Elles introduisent ainsi, en opposition avec l’ensemble de la tradition juridique occidentale, une notion de responsabilité collective. Elles créent également un délit d’intention. On peut être poursuivi non pas en rapport avec un acte commis, mais simplement parce qu¹on aurait eu l’intention de le commettre.
La Grande-Bretagne va encore plus loin. Le Terrorism Act 2006 se pose au-delà de l’intention. Il crée un délit d’atmosphère. On est responsable des conséquences qui sont attribuées à son discours, quelle que soit l’intention qui est à la base de celui-ci. Par exemple, des paroles de soutien à une action de défense armée, n’importe où dans le monde, créent une " atmosphère favorable au terrorisme ". L’auteur du discours est pénalement responsable des actes commis " par un jeune homme sensible " qui poserait une bombe dans le métro et qui déclarerait qu’il a été influencé par ces paroles. Aucun élément matériel entre l’acte commis et les mots prononcés n’est nécessaire pour établir les poursuites.
C’est leur caractère subjectif qui spécifie toutes ces législations. Elles donnent au juge le pouvoir de déterminer si un acte ou si une parole relève du terrorisme. La capacité de désigner une personne ou un groupe comme tel est aussi assurée par le pouvoir exécutif. Les listes, existant au niveau de l’Union européenne, sont un bon exemple de cette procédure. On y est inscrit, non pas parce qu’on a commis un acte ou qu’on a prononcé des paroles déterminées, mais simplement parce que l’on est nommé comme tel ou que l’on fait partie d’une organisation qui a été désignée comme terroriste par le Conseil de l’Union européenne. Cette décision échappe au pouvoir judiciaire. Elle est purement politique et relève de l’exécutif. En pratique, les recours sont inexistants. Le plus souvent, l’inscription résulte de pressions étasuniennes.
Ces listes sont un bon exemple de la tendance imprimée par les différentes réformes du droit pénal au niveau international. Elles vont toutes dans le même sens : déposséder le pouvoir judiciaire de ses prérogatives afin de les confier à l’exécutif.
Les populations comme ennemies du gouvernement
Une loi américaine de 2006, le Military Commissions Act[3], qui a une portée mondiale, est l’élément qui montre le mieux ce processus[4]. La condamnation le 6 août 2008[5], dans le cadre de cette loi, de Salim Ahmed Hamdan, ancien chauffeur présumé de Ben Laden, à cinq ans et demi de prison pour " soutien matériel au terrorisme ", par un tribunal militaire spécial de Guantanamo, permet d’en saisir concrètement les effets, à savoir l’installation de la psychose comme organisation politique de la société.
Rappelons que l’aveu de la fonction de chauffeur de Ben Laden, l’élément de preuve qui a permis sa condamnation, lui a été arraché sous la torture. Hamdan a été condamné par une commission militaire, c’est-à-dire par un tribunal militaire spécial mis en place par le pouvoir exécutif, pour juger les personnes qu’il désigne comme " ennemis combattants illégaux ". Les membres du jury et les avocats de la défense sont des militaires désignés par l’accusation. Le tribunal peut accepter des preuves obtenues par la torture ou par ouï-dire. L’accusé ne peut assister à l’entièreté de son procès et ne peut contester, ni vérifier la matérialité des " preuves ".
Le statut d¹" ennemi combattant illégal " n’est pas nécessairement attribué aux auteurs d’actes de guerre contre les États-Unis, mais simplement aux individus nommés comme tel par l’administration. Cette loi autorise l’exécutif à désigner comme ennemis ses propres citoyens ou tout ressortissant d’un pays avec lequel les USA ne sont pas en guerre. En fusionnant droit pénal et droit de la guerre, elle supprime toute distinction entre intérieur et extérieur. L’incrimination d’ennemi combattant illégal n’a rien à voir avec l’exercice de la guerre, ni d’ailleurs avec une quelconque matérialité des faits. Ainsi, du fait de sa fonction de chauffeur de Ben Laden, Hamdan aurait apporté à ce dernier une aide qui ferait de lui un complice des attentats du 11-Septembre. Cependant, Ben Laden, bien qu’il soit présenté par le pouvoir exécutif comme le commanditaire des attentats, n’est pas lui-même, par manque de preuves, poursuivi par la justice américaine pour ces faits[6].
Un renversement du rôle de la loi
L’administration a la possibilité de créer une virtualité qui s’impose à la matérialité des faits. Ayant purgé sa peine, Hamdan vient d’être libéré, et cela en opposition avec les positions précédentes de l’administration. Le gouvernement a toujours déclaré que, quel que soit le verdict, Hamdan, étant donné son caractère dangereux, devait rester emprisonné. Le fait que Hamdan ait été désigné comme ennemi combattant permet une détention illimitée, à la discrétion du pouvoir exécutif. En fait, étant donné l’évolution du rapport de force, le gouvernement a décidé de renoncer à cette possibilité que lui offrait le Military Commissions Act. La loi est ainsi construite de manière à ce que l’administration n’ait pas à respecter les décisions des tribunaux, qu’elle a elle-même mis en place et dont elle contrôle étroitement le fonctionnement. Ce faisant, cette procédure, tout en reconnaissant formellement la loi, exerce un déni de sa fonction. Cette dernière n’est plus qu’enregistrement de la capacité de l’exécutif à déroger à la règle.
L’enjeu de cette législation porte bien sur le droit de disposer de soi même. En juin 2008, la Cour suprême a accordé aux prisonniers de Guantanamo la possibilité de déposer un recours en habeas corpus devant une juridiction civile. Il ne s’agit pas de juger le fond de l’affaire, mais simplement de déterminer si le gouvernement dispose d’éléments suffisants lui permettant de garder les prisonniers en détention. Quelque 250 personnes sont toujours enfermées à Guantanamo et toutes ont déposé un recours.
Le gouvernement mène un double combat. D’un part, un lutte d’arrière-garde, à travers laquelle il essaye de stopper ou de retarder les recours des prisonniers en habeas corpus, mais surtout, il veut que les tribunaux civils n’exigent pas la déclassification des preuves secrètes et qu’ils acceptent de fonctionner selon des critères en cours dans les commissions militaires.
Une perversion de l’ensemble de l’ordre juridique
Ce 20 novembre, le juge Richard J. Leon, de la Cour fédérale du district de Washington, a rendu le prononcé du premier de ces recours[7]. Il concerne six détenus algériens, arrêtés en Bosnie fin 2001 et enfermés depuis à Guantanamo. Le juge a déclaré que cinq des prisonniers avaient été détenus illégalement et qu’ils devaient être immédiatement relâchés. Il a également décidé que le sixième détenu avait, quant à lui, été légalement emprisonné. Il aurait apporté un " support matériel " à Al-Qaida. Il aurait été un " agent facilitateur " de l’organisation, organisant les voyages d’autres personnes afin de combattre les États-Unis et qu’il aurait prévu de devenir lui-même un combattant. Le juge s’est rangé à l’argumentation de l’administration, qui a toujours présenté Bensayah Belkacem comme un agent d’Al-Qaida opérant en Bosnie. Rappelons que les six personnes formaient un même groupe et ont été arrêtées ensemble.
Sur quelle base matérielle le juge a-t-il pu fonder son jugement et déterminer que cinq d’entre eux devaient être relâchés et qu’il était légitime de garder emprisonné le dernier ? Le juge a accepté de se prononcer à partir de preuves secrètes, qu’il a définies comme " des documents classifiés en provenance d’une source anonyme ". Il s’agit d’éléments que la défense n’a pas pu confronter, puisqu¹elle n’en a même pas eu connaissance. Les prisonniers n’ont pas pu assister à leur procès. Une ligne téléphonique leur a seulement été concédée pendant les audiences publiques.
Le fait que le juge ait accepté de se déterminer à partir de preuves secrètes, notamment obtenues par ouï-dire, constitue une légitimation des procédures utilisées par les tribunaux militaires spéciaux. Il crée ainsi une jurisprudence qui intègre ce type de " preuve ". Si elle se généralise, il s’opérera une rationalisation de l’ordre juridique. Ce dernier ne serait plus la juxtaposition de deux structures fonctionnant côte à côte, un système d’exception et un ordre de droit, mais une seule structure intégrée, ayant les commissions militaires pour modèle.
Grâce à cette jurisprudence, le Military Commissions Act, loi qui inscrit sa transgression dans le texte législatif lui-même, peut remodeler, pervertir l’ensemble de l’ordre de droit étasunien.
Le Military Commissions Act est l’élément le plus avancé du processus de subjectivation de l’ordre de droit occidental, qui conduit à un renversement, à une " perversion " du rôle de la loi. Cette dernière n’est plus protection contre l’arbitraire, mais abandon à la toute-puissance du pouvoir exécutif.
Un ordre social psychotique
La transformation de l’ordre juridique, aux États-Unis et en Europe occidentale, est inédite. D’abord, elle révèle un changement de régime politique, la fin de l’État de droit et le passage à une forme d’organisation qui concentre tous les pouvoirs aux mains de l’exécutif. Mais il ne s’agit là que d’une première approche, qui indique un bouleversement encore plus profond, celui d’une mutation de l’ordre symbolique de la société, à savoir le passage d’une figure paternelle, celle qui, notamment, parcourt une grande partie de l’histoire de la société capitaliste, à une image maternelle triomphante, spécifique de la phase actuelle.
L’image maternante du pouvoir exerce un déni du politique. Elle nie les conflits et la différence et ne s’adresse, avec amour, qu’à des monades homogénéisées avec lesquelles elle établit une relation intime virtuelle. Il s’agit d’une structure sociale où les individus sont plongés dans l’effroi et s’abandonnent à l’État. Ils consentent à la destruction de leurs libertés et du droit de disposer d’eux mêmes en échange d’une prise en charge, d’une protection qui les annule.
Cette perversion de l’État de droit s’inscrit dans une nouvelle réalité mythique construite sur la primauté de l’image : la lutte contre le terrorisme, le mal absolu, justifie la suppression de nos libertés. Cette imagerie ne supprime pas les faits qui invalident le discours du pouvoir, elle les maintient présents, tout en les excluant du domaine de ce qui est recevable par la conscience. Le discours du pouvoir constitue une nouvelle réalité qui devient le seul référent possible Les faits sont ainsi forclos du champ social et de l’espace du pensable. Ce faisant, cette image nous installe dans une structure psychotique. Le renversement de l’ordre juridique, ainsi que la " perversion " du rapport au réel, sont les conditions d’installation de cette structure.
Le jugement des prisonniers de Guantanamo en atteste. C’est également le cas de l’inculpation des " autonomes de Tarnac ". L’absence d’éléments matériels permettant de poursuivre les inculpés n’est pas niée, mais la nécessaire prévalence des faits est renversée au profit de la primauté de l’image construite par le pouvoir. La position de Mme Alliot-Marie, reprise au sein d’un rapport de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), est particulièrement intéressante : " Ils ont adopté la méthode de la clandestinité, assure la ministre. Ils n’utilisent jamais de téléphones portables et résident dans des endroits où il est très difficile à la police de mener des inquisitions sans se faire repérer. Ils se sont arrangés pour avoir, dans le village de Tarnac, des relations amicales avec les gens qui pouvaient les prévenir de la présence d’étrangers ". Mais la ministre en convient : " Il n’y a pas de trace d’attentats contre des personnes[8]. "
Ces déclarations résument bien l’ensemble de l’affaire. Ce qui fait de ces jeunes gens des terroristes, c’est leur mode de vie, le fait qu’ils tentent d’échapper à la machine économique et qu’ils n’adoptent pas un comportement de soumission " proactive " aux procédures de contrôle. Ne pas avoir de téléphone portable devient un indice établissant des intentions terroristes. Rétablir le lien social est également un comportement incriminé, puisque cette pratique reconstruit le lien symbolique et permet de poser un cran d’arrêt au déploiement de la toute puissance de l’État.
Dans les déclarations de Mme Alliot-Marie la référence aux faits, en l’absence de tout indice matériel probant, ne peut être intégrée rationnellement et engendre la phase du délire, une reconstruction du réel avec l’image du terrorisme comme support.
Ce processus est également visible dans les rapports de police, dans lesquels s’opère, au niveau du langage, toute une reconstruction fantasmatique de la réalité. Ainsi, comme indice matériel prouvant la culpabilité des inculpés, la police parle " de documents précisant les heures de passage des trains, commune par commune, avec horaire de départ et d¹arrivée dans les gares "[9]. Un horaire de la SNCF devient ainsi un document particulièrement inquiétant, dont la possession implique nécessairement la participation à des dégradations contre la compagnie de chemins de fer. De même, une échelle devient du " matériel d¹escalade " et, ainsi, sa possession est un élément à charge.
Cette construction psychotique n’est pas le seul fait des autorités françaises. Elle est partagée par la plupart des autorités européennes. Le 27 novembre a eu lieu une arrestation, des perquisitions et des saisies chez des membres du comité belge de soutien aux inculpés de Tarnac[10]. Le mandat de perquisition portait la mention " association de malfaiteurs et détériorations en réunion ". Détenir des documents relatifs à un comité de soutien peut, selon le rapport de force du moment, autoriser des poursuites et, en tout cas, associe ses détenteurs à l’enquête menée en France.
 

• [1] Giorgio Agamben, " Terrorisme ou farce ", Le Monde, 20 novembre 2008.
• [2] Marie-Noëlle Bertrand et Sébastien Homer, " Au village, sans prétention ", L’Humanité, 28 novembre 2008.
• [3] S.3930 Military Commissions Act of 2006, http://www.govtrack.us/data/us/bills.text/109/s/s3930.pdf
• [4] " Ennemi de l’Empire ", Multitudes, no. 32, printemps 2008.
• [5] Jerry Markon, " Hamdan guilty of Terror support ", Washington Post, 7 août 2008, p. A01.
• [6] Ed Haas, " FBI says, ’No hard evidence connecting Bin Laden to 9/11’ ", Muckraker Report, 6 juin 2006, http://muckrakerreport.com/id267.html
• [7] William Glaberson, " Judge Orders Five Detainees Free from Guantanamo ", The New York Times, 20 novembre 2008, http://www.nytimes.com/2008/11/21/us/21guantanamo.html?_r=1&hl
• [8] Isabelle Mandraud, " L’obsession de l’ultragauche ", Le Monde, 3 décembre 2008.
• [9] Agamben, op. cit.
• [10] http://soutien11novembre.org
 Jean-Claude Paye
 
http://www.eurozine.com/articles/2009-04-08-paye-fr.html


 Truc 007


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Sujet :
Il faut libérer Julien C.
Date :
Wed, 15 Apr 2009 00:32:55 +0200
De :
christian chaufaux <christian.chaufaux@...>

Il faut libérer Julien C.
Dedans dehors ça change tout
par Bruno Maillé
L’affaire des sabotages de la SNCF sort de sa phase d’oubli médiatique. Le 17 mars dernier, les huit co-inculpés toujours maintenus sous surveillance judiciaire ont publié dans Le Monde une tribune annonçant que le silence de Bartleby serait désormais leur réponse à l’acharnement politique déployé contre eux et dissimulé sous la mascarade judiciaire.
Puis, le 25 mars, Le Monde affirmait en “une” avoir pris connaissance des pièces du dossier de l’instruction et constaté qu’il était résolument vide, conformément aux affirmations de la Défense depuis le début de l’affaire. Le quotidien reproduisait en outre un échange admirable. “Le juge : “Pensez-vous que le combat politique puisse parfois avoir une valeur supérieure à la vie humaine et justifier l’atteinte de celle-ci ?” Julien C. : “Je pense que c’est une erreur métaphysique de croire qu’une justification puisse avoir le même poids qu’une vie d’homme.”" Julien C. ne saurait être plus clair concernant ses dispositions éthiques. Ses amis et lui se tiennent assurément à peu près aussi loin des passions tristes des Brigades Rouges que de celles d’Alain Bauer.
Le 2 avril, enfin, les avocats des neuf personnes mises en examen pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste” ont tenu une conférence de presse à la Ligue des droits de l’Homme. Ils ont demandé la requalification du dossier en droit commun. Ils ont pointé le caractère prémédité de cette opération politico-judiciaire. Six mois avant l’interpellation de novembre, le 13 juin 2008, le ministère de la Justice avait en effet demandé aux tribunaux dans une circulaire de se dessaisir de tout dossier lié à “la mouvance anarcho-autonome” au profit du parquet antiterroriste de Paris. Ils ont dénoncé le caractère inacceptable et arbitraire de la détention de Julien C., qui dure depuis bientôt cinq mois, en l’absence de la moindre preuve matérielle. Selon Me Terrel, “le gouvernement fait la chasse à des gens qui vivent différemment”. Les avocats se sont enfin étonnés que la piste allemande ait été négligée, un groupe allemand ayant revendiqué les sabotages de caténaires dans l’indifférence complète des enquêteurs.
J’évoquerai maintenant les textes qui, selon la police, émaneraient de Julien C. et de ses amis et qui ont été utilisés comme des éléments à charge dans cette affaire. S’ils en sont véritablement les “auteurs”, je les en félicite chaleureusement. Car Tiqqun I (qui contient les remarquables Théorie du Bloom et Théorie de la Jeune-Fille), Tiqqun II et l’Appel sont des écrits d’une profondeur, d’une intelligence, d’une densité, d’une beauté très peu communes. Je suis heureux de partager avec Jérôme Leroy l’admiration de ces grands textes encore méconnus – qui ont pourtant d’ores et déjà donné lieu à des traductions italiennes, espagnoles et allemandes. Mais je diverge avec lui sur un point, sur lequel je ne puis donner entièrement tort à mon ami Marc Cohen : je n’aime pas du tout L’insurrection qui vient.
À chaque fois que j’ai tenté de convaincre des amis réactionnaires du caractère décisif de ces ouvrages, je me suis presque toujours heurté au même réflexe de défense. Ils tiennent absolument à fuir ces écrits, à ne pas en éprouver la puissance de pensée et de vérité, en les repoussant dans le bercail familier de la bêtise romantico-gauchiste. C’est un non-sens absolu. Il se trouve que ces écrits très singuliers mènent une guerre sur deux fronts : à la fois contre la bêtise réactionnaire et contre la bêtise progressiste. Etant sujet à l’une comme à l’autre, je ne pouvais que les aimer. Non seulement ces textes ne sont pas “de gauche”, mais ils s’attaquent incessamment et avec une réjouissante cruauté à à peu près toutes les formes de la bêtise de gauche.
Je me contenterai de citer quelques extraits de l’Appel afin que chacun puisse vérifier par lui-même cette évidence : “Périodiquement, la gauche est en déroute. Cela nous amuse mais ne nous suffit pas. Sa déroute, nous la voulons définitive. Sans remède. Que plus jamais le spectre d’une opposition conciliable ne vienne planer dans l’esprit de ceux qui se savent inadéquats au fonctionnement capitaliste. La gauche (…) fait partie intégrante des dispositifs de neutralisation propres à la société libérale. Plus s’avère l’implosion du social, plus la gauche invoque “la société civile.” Plus la police exerce impunément son arbitraire, plus elle se déclare pacifiste. Plus l’État s’affranchit des dernières formalités juridiques, plus elle devient citoyenne.” Ou encore : “Tout se passe comme si les gauchistes accumulaient les raisons de se révolter de la même façon que le manager accumule les moyens de dominer. De la même façon c’est-à-dire avec la même jouissance.” Ou encore : “C’est à force de voir l’ennemi comme un sujet qui nous fait face – au lieu de l’éprouver comme un rapport qui nous tient – que l’on s’enferme dans la lutte contre l’enfermement. Que l’on reproduit sous prétexte d’”alternative” le pire des rapports dominants. Que l’on se met à vendre la lutte contre la marchandise. Que naissent les autorités de la lutte anti-autoritaire, le féminisme à grosses couilles et les ratonnades antifascistes.”
La valeur de ces textes tient ensuite à leur dimension métaphysique. “Par communisme, nous entendons une certaine discipline de l’attention.” Naturellement, chacun est libre de s’esclaffer bruyamment en affirmant que les questions métaphysiques, comme l’acné, disparaissent une fois passé le seuil de l’adolescence. Pour ma part, j’ai cependant beaucoup de mal à prendre au sérieux l’hypothèse selon laquelle Benoît XVI, Martin Heidegger et Milan Kundera seraient des adolescents attardés.
Chacun est libre de cultiver obstinément l’illusion selon laquelle la question des fins dernières, la question du sens de sa propre vie, ne se poserait pas en ce qui le concerne. La neutralité métaphysique, la neutralité éthique – prétendre n’aspirer à rien et n’être attaché à aucune valeur – ne sera jamais autre chose qu’un fantasme absurde ou un mensonge à soi-même. Qui refuse de répondre avec des paroles à la question du sens de son existence y répond de toute manière limpidement par sa vie même. Notre époque n’est pas métaphysiquement neutre, elle a bel et bien ses réponses. Ses deux principales hypothèses métaphysiques pourraient être grossièrement résumées par ces propositions : 1) Toute existence humaine est un pur non-sens ; 2) La vie bonne consiste en la maximisation des trois seuls Biens véritables : le fric, la baise et la peoplelitude.
Dans sa lettre ouverte adressée à Julien C., Cyril Bennasar fait semblant de partager cette métaphysique de pacotille et d’y voir la quintessence de la lucidité et de la maturité. Il fait sans doute preuve d’une générosité mal placée en prêtant hasardeusement à Julien C. cette métaphysique au dessous du seuil de pauvreté. C’est la grande naïveté de notre époque, comme le remarquait René Girard, que de croire que seulement tout ce qui est bas est réel. La posture provocatrice de Cyril Bennasar ne manque pas d’humour, mais elle manque sans doute de vérité. Il faut vous avouer, cher Cyril, que ni vous ni Julien C. ne me semblez très crédibles en tant qu’aspirants forcenés au souverain Bien du fric, de la baise et de la peoplelitude. Votre choix du noble métier de menuisier et celui de Julien C. de vivre dans une ferme ne sont vraiment pas les chemins les plus droits, ni ceux que le bon sens recommande en priorité, pour atteindre les buts que vous évoquez. Vous seul et les gauchistes désignez en outre Julien C. comme un “martyr de l’Etat policier sarkozyste”. Ecoutez ses amis, dans leur tribune dans Le Monde : “Pas de héros, pas de martyr.” Enfin, il est inexact que, fidèle à la sagesse de Bruce Lee, vous ne vous attaquiez qu’au bois. Yvan Colonna et Julien C., je vous l’assure, ne sont pas un mélèze et un pin parasol – même s’ils ont en effet en commun avec eux de ne pas pouvoir, de leur cellule, “rendre les coups.” Dans ces conditions, vos attaques me semblent en vérité manquer un peu de panache.
Je citerai pour finir quelques phrases de l’Appel qui n’ont curieusement intéressé aucun journaliste. Pourtant, elles ne ressemblent pas exactement à un éloge de l’activisme saboteur. Elles seraient plutôt son contraire : “L’activiste se mobilise contre la catastrophe. Mais ne fait que la prolonger. Sa hâte vient consommer le peu de monde qui reste. La réponse activiste à l’urgence demeure elle-même à l’intérieur du régime de l’urgence, sans espoir d’en sortir ou de l’interrompre.”
http://www.causeur.fr/il-faut-liberer-julien-c,2235


 Truc 008


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Sujet :
Z A saisir
Date :
Thu, 2 Apr 2009 15:52:40 +0200
De :
Myriam M <myriam.marcos@...>

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les relations entre l’Europe, l’ERT, l’OCDE, l’OMC, le processus de Bologne, la stratégie de Lisbonne et la marchandisation de la connaissance à l’échelle européenne et mondiale...

Une conférence de Geneviève Azam, Enseignante-Chercheure et membre du conseil scientifique d’Attac.

Lundi 23 mars 2009 à l’Université de Toulouse 2 le Mirail.
Cette conférence à été initiée par l’Assemblée Générale des personnels de Toulouse 2 et était ouverte aux Etudiants, Biatos, Enseignants et Enseignants-Chercheurs.

60 minutes. bref, un bond dans l’analyse socio-économique. bond à entendre de A à Z.
http://www.dailymotion.com/search/azam/video/x8rxrj_du-processus-de-bologne-a-la-lru-un_news
 
m
 
(plus elle se partage, plus elle s’accroit...qui ça ? elle ! ... réponse dans la conférence)


 Truc 009

Communiqué de la Legal Team de Strasbourg.
http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article2836
Incendie de l’hotel Ibis de Strasbourg : la version des faits donnée par la police remise en cause par de nombreux témoignages.
Lundi 6 avril 2009 00h14
Plusieurs témoignages font état de l’impossibilité de l’origine de l’incendie de l’hotel Ibis par des manifestants. Les vitres et les portes ont été enfoncées par des manifestants, et le mobilier a été sorti de l’hotel pour alimenter la barricade qui se trouvait devant. La police provenant des rues adjacentes de l’hotel a évacué les alentours de l’établissement dans une charge, et a contrôlé l’ensemble de la place devant l’hotel. Il n’y avait à ce stade aucun incendie de l’Hotel Ibis.

Un autre témoignage publié sur internet déclare : « nous étions au 1er rang lorsque les flics ont lancé leur 1ère charge, et ce qui est sûr est qu’il n’y avait aucun signe d’incendie dans l’hôtel à ce moment. ce qui signifie : soit il y avait un petit début d’incendie donc on ne voyait rien de l’extérieur, et dans ce cas il était facilement maitrisable, mais d’après ce qu’on voyait rien de cela, car ni flamme ni fumée, soit la cause de l’incendie ne provient pas des manifestants. »

Un groupe qui se situait « près de l’église taguée à 50 m des deux bâtiments » témoigne, concernant l’hotel Ibis, qu’ils ont été témoins de « tirs tendus des hélicoptères de fusées gaz lacrymogènes et de fusées incandescences » qui ont touchées ce bâtiment avant de s’embraser.

Sur une video publiée sur youtube, le cameramen déclare à la fin du film « ils les envoient de l’hélico » (sous-entendu : les fusées lacrymogènes et incandescantes).

Deux autres témoignages que nous avons recueillis affirment que la police maitrisait l’espace autour de l’hotel Ibis lorsque l’incendie s’est déclaré, et que les manifestants étaient à distance.

Enfin d’après plusieurs témoignages la police française aurait renvoyé les pompiers allemands arrivés rapidement sur le site.

Au total au moins douze témoignages concordants remettent sérieusement en cause la version des faits avancée par la police, et relayée largement par les médias. Rappelons que la ministre de l’intérieur Mme Alliot-Marie, à propos de l’hotel Ibis a parlé dimanche d’ « incendie volontaire » et de « tentative d’homicide volontaire ».

La legal team de Strasbourg recueille d’éventuels autres témoignages. tel : +33 (0)3 68 46 02 62

Publié le 8 avril 2009 par CAL Alsace 


 Truc 010


Message original --------
Sujet :
Re : Truks en Vrak fin mars 2009]
Date :
Mon, 30 Mar 2009 19:53:41 +0200 (CEST)
De :
mefiance@...
Pour :
B.Bec

merci pour les trucs
juste un petite rappel

fuck myspace
meme si des groupes "engagés" croulent sous l’incoherence ou l’ignorance
ou pensent que tous les moyens sont bons pour diffuser le plus largement
possible leur subversion cyber musicale artistique bla bla...

donc les arguments là :
http://www.agitkom.net/index.php?2007/01/07/210-fuck-myspace-petite-note-a-l-usage-des-egares-sur-myspace

et pour ceux qui cherchent du réel politik elektro rap :kyma
http://www.chanmaxrecords.com/kyma/

sans oublier bien sur le collectif mary read :
http://collectifmaryread.free.fr/

pour ne citer que des camarades pas tres connus et (bizarrement) tres
cohérents

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Fuck Myspace ! Petite note à l’usage des égarés sur Myspace

En guise de présentation, à qui appartient MySpace ? A l’homme d’affaires australo-américain Rupert Murdoch. Pour résumer, il s’agit d’un milliardaire, ami personnel de la famille Bush, propagandiste politique par le biais de son empire médiatique (dont la très fameuse chaîne de TV Fox News, première chaîne d’information américaine)

et soutien actif des interventions militaires des USA à travers le monde. Durant la préparation de l’invasion irakienne, les 175 journaux et publications que possède Murdoch à travers le monde ont toutes largement défendues l’entrée en guerre américaine (1).

Pourquoi boycotter MySpace ?
La logique est simple. La chose la plus complexe aujourd’hui pour les sites internet qui tirent leurs revenus de la publicité est de créer du contenu. Le contenu du réseau MySpace est créé à 100% par ses utilisateurs. MySpace a été racheté 580 millions de dollars et en vaudrait aujourd’hui 10 fois plus. Tout ça grâce à chacun de ses utilisateurs... Et cet argent ne sert qu’à renforcer le pouvoir et le contrôle social sur les populations.

Mais au-delà de ça, ça fait encore plus mal de voir des groupes, qui se revendiquent anti-capitalistes et prétendent défendre des alternatives, se vendre sans sourciller chez MySpace, endessous d’un beau bandeau de pub pour Air France, Meetic ou SFR. Et pire encore, de moins en moins de gens semblent se poser la question, l’effet de mode a marché en un temps-record, parfois même dès les premiers répétitions ;"il nous faut un MySpace !". Un gadget stupide gavé de pubs, devenu vital, avec d’acharnés défenseurs qui voient rouge dès qu’on leur parle de ce que ça représente.

Certains prônent le DIY mais ne sont pas foutus de passer plus d’une demi-heure pour faire un site qui va diffuser leur zique et servir de vitrine au monde entier. Les mecs passent des heures et des heures a torcher des morceaux, soigner des mélodies, mettre sur papier et en musique ce qu’ils ont dans les tripes... et balancent ça au monde entier sur des sites tous ripoux remplis de pubs, appartenant à la lie de l’humanité.. parce que c’est simple, facile et que presque tout le monde en a un. Et tant pis si on alimente les caisses d’une pourriture faf ultra puissante pour faire connaitre ses chansons anti-militaristes super-engagées, le manque de temps ou de compétences techniques à bon dos !

Le jour où on distribuera à l’entrée des concerts le catalogue Dell ou des dépliants promo pour le Crédit Lyonnais et MMA (qui auront bien sûr subventionné le concert), on en trouvera toujours pour venir expliquer que c’est subversif et que ça nuit au système... excusez-nous par avance de pas être convaincu.

Petites réponses aux arguments trop souvent entendus...
"Myspace est un outil formidable"
Et comment faisions-nous avant MySpace ? Et bien on créait des sites internet nous mêmes (avec nos doigts et notre cerveau), on s’envoyait des e-mails et tout fonctionnait tout aussi bien. Des connexions et des réseaux s’organisaient tout aussi bien. Nous nous revendiquons du mouvement punk, qui lui même a toujours défendu une vision DIY dans ses actes. Do It Yourself. Faire une page internet pour présenter son groupe est à la portée de tout le monde (ou d’un ami qui s’y connaît, dans le pire des cas). Cela demande un (tout petit) peu plus d’efforts que d’ouvrir un compte MySpace mais cela permet de rester indépendant.

"Dommage de boycotter MySpace qui est un formidable outil de communication gratuit pour des dizaines de millier de groupes. Grâce à MySpace on entend et communique avec des groupes que l’on entend nulle part ailleurs.. ou presque."
Faux. Il existe encore (et heureusement !) des milliers de groupes qui n’ont pas de MySpace, ou n’en veulent pas. Et rien ne t’empêche de les découvrir, via un bon moteur de recherche, en lisant quelques fanzines, en écoutant quelques bonnes émissions de radios, ou en fréquentant quelques bons forums. FUCK MYSPACE ! Petite note à l’usage des égarés sur MySpace...

"on peut rencontrer plein de gens grâce à MySpace"
Curieux, moi qui pensait que ça servait seulement à dire "thanks for the add !". Chacun peut ainsi de targuer d’avoir plein d’amis virtuels dans la scène, c’est formidable, en effet...

"si l’on se pose la question pour MySpace, alors il faut se la poser pour toute la chaine dont il fait partie : votre fournisseur d’électricité, la marque de votre ordi, votre système d’exploitation, etc..."
Ce raisonnement est faux. Il faut différencier déjà ce sur quoi on a le choix et ce sur quoi on ne l’a pas. Vous connaissez un un moyen alternatif de contourner EDF pour les particuliers ? Nous non... Vous connaissez un moyen de contourner les constructeurs informatiques ? Nous non... Et au passage, il est curieux de mettre MySpace au même niveau que son fournisseur d’électricité, l’un étant tout de même plus vital que l’autre.

"on sait qu’il y a plein de choses à critiquer chez MySpace, mais bon..."
Le principe du DIY qu’il ne faudrait quand même pas perdre de vue : - si je sais consciemment que quelque chose est puant, je me prends en main pour trouver/proposer une alternative.

"il y a des combats plus importants que MySpace"
Ce genre de trucs, qui consiste à définir des priorités d’action, c’est juste l’excuse habituelle pour ceux et celles qui ne font jamais rien et se cherchent des excuses. Il faut voir ça d’une façon plus globale, comme un tout : comment chacun agit concrètement contre le capitalisme, et autres formes d’exploitation, alors, si il trouve toujours un moyen de rabaisser les formes de luttes, aussi simples et en apparence insignifiantes soient-elles ? "Y’a plus important que le végétarisme", "y’a mieux à faire que de critiquer Nike ou Mc Donald’s", "la lutte pour les OS libres OK, mais y’a plus important", et là "critiquer Myspace ouais, mais vous avez rien de mieux à faire ?" Mais tout ça, ce sont juste différentes facettes de lutte, qui illustrent une lutte consciente ou non beaucoup plus globale. Si l’on s’en prends à ça au nom d’une tolérance bidon, du genre "soyez un peu cools les mecs c’est pas méchant", on bride toute la mécanique de l’activisme quotidien - qui par définition a pas vocation à être trop visible, et qui comprend beaucoup de trucs en apparence "insignifiants". Mais au final ces trucs s’ajoutent, s’ajoutent, et l’on obtiens une lutte cohérente, à son échelle, mais au moins elle existe.

"Il y a des groupes super engagés sur MySpace !"
Et ? T’as besoin de suivre des idoles ? Surtout quand elles sont elles-mêmes incohérentes, sciemment ou par ignorance...

Argument ultime : "Arretez de nous prendre la tête, Myspace est un outil de communication pour les groupes et les gens qui veulent se contacter rapidement sans se prendre la tête, se balancer des conneries, bla bla.."
Cette fois-ci, nous laissons la parole à Patrick Le Lay, PDG de TF1 : “Dans une perspective "business", soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca- Cola, par exemple, à vendre son produit (...). Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...). Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise”.

(1) Pour en savoir plus sur Murdoch et Fox news, matez "Outfoxed, la guerre de R. Murdoch contre le journalisme" : http://www.ecranlarge.com/test-dvd-299.php" http://dynamite.lautre.net
A faire tourner copieusement !

source [pdf] : dynamite.lautre.net

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 Truc 011

Jeudi 09 Avril 2009 
 Havana Club ou Bacardi : rhum, terreur et corruption
Jean-Guy Allard 
http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=6%3Aarticles&id=2001%3Ahavana-club-et-bacardi-un-long-dossier-de-terreur-et-de-corruption&option=com_content&Itemid=11

Rhum cubain ou copie mafieuse ? Si vous êtes aux USA et que vous voulez un apéro, il vous sera impossible d’acheter du vrai Havana Club. Tout ce que vous pourrez avaler, ce sera la pâle copie vendue par Bacardi et distillée à Porto-Rico. Pourquoi ? Parce que les pressions exercées par les services secrets américains et la mafia cubano-américaine ont réussi une fois de plus à corrompre la Justice. Ainsi, pour lutter contre la nouvelle menace communiste que représente le rhum cubain, le juge fédéral Lamberth a officiellement refusé au rhum Havana Club de disposer des droits sur la marque aux USA.

Le juge fédéral Royce C. Lamberth qui, le lundi 29 mars, a nié ses droits à Cuba sur la marque de rhum Havana Club en territoire nord-américain, a dirigé la Cour de surveillance des services de renseignement étranger(Foreign Intelligence Surveillance Court), un tribunal fédéral aux procédures secrètes où se gèrent les opérations de surveillance électronique.

Selon les spécialistes, ce poste exige un haut niveau de relation avec la communauté du renseignement, ce qui fait du juge Lamberth un collaborateur des services spéciaux étasuniens.

Né en 1943 à San Antonio, Texas, le magistrat a obtenu le grade de capitaine dans les services juridiques de la US Army entre 1968 et 1974, années au cours desquelles il a aussi participé comme officier à la Guerre du Vietnam. En 1978, il a occupé le poste de chef de la section civile du Bureau du procureur général, poste qu’il a conservé jusqu’à ce qu’il soit nommé juge fédéral en 1987, par rien de moins que le président Ronald Reagan et son vice-président George “CIA” Bush.

En rapport avec son affiliation aux organes de sécurité, Lamberth a raconté dans une intervention publique le 23 juin 2007, qu’il se trouvait à proximité du Pentagone le 11 septembre 2001, quand le QG de la US Army a été attaqué.

« Avant que le deuxième avion ne se soit écrasé contre les Tours jumelles, nous savions que Ossama Ben Laden se trouvait derrière les attaques », a-t-il alors dit. Ce jour-là, Lamberth était juge à la Cour de surveillance des services de renseignement étrangers qui s’est alors placée aux ordres des agences fédérales à la recherche de suspects – avec les résultats que nous connaissons.
Complaisance pour la Chiquita-United Fruit

D’un autre côté, le juge a présidé dans le passé plusieurs causes controversées. En mai 2003, il a déclaré l’Iran responsable de la mort des soldats nord-américains en 1983 durant une attaque d’un campement étasunien à Beyrouth, en décrétant que les supposés auteurs libanais de l’opération étaient « sous le contrôle » des autorités iraniennes.

Ce même Lamberth a été beaucoup moins tranchant quand il a consenti une amende négociée de 25 millions de dollars à l’entreprise bananière Chiquita Brands International (ex United Fruit), pour avoir effectué de 1997 à 2004 plus de 100 paiements aux paramilitaires colombiens pour garantir sa protection. Un rabais spectaculaire si l’on considère que le contrat de Chiquita avec les tueurs à gage de l’extrême-droite colombienne a provoqué la mort de 173 personnes.

Le 28 janvier 2008, Lamberth a condamné à 60 ans de prison Simón Trinidad, commandant des FARC extradé aux États-Unis, pour la mort de trois présumés agents de l’Agence centrale de renseignement (CIA). Il a lors dit que s’il n’en tenait qu’à lui il l’aurait condamné à la perpétuité mais qu’il avait dû se limiter (en raison d’un traité) à ce que prévoit la loi colombienne.

Sur les ailes de la chauve-souris avec la mafia cubano-américaine.

La décision de Lamberth survient quelques jours seulement après l’opération fanatique d’obstruction que le Sénateur de la Floride Melquiades Martinez, alias “Mel”, yankee d’origine cubaine, a déchainée au Sénat contre un projet de loi qui favorisait les échanges avec Cuba.

En 2006, la décision du gouvernement de George W. Bush, qui permettait à la firme Bacardi de s’emparer aux États-Unis de la marque de rhum Havana Club, a coïncidé avec des accusations de corruption contre Martinez, qui avait été Secrétaire au logement de cette même administration. Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (CREW), un groupe nord-américain de surveillance des politiciens corrompus, l’a alors accusé devant la Commission fédérale des élections (FEC), d’avoir accepté des fonds pour plus de 60 000 dollars de Bacardi pour sa campagne électorale.

Plus encore, personne à Washington ne semble se souvenir que le Secrétaire au logement “Mel” Martínez fut accusé d’une série de malversations qui se sont traduites par un gouffre de 59 milliards dans les finances de ce département.

Membre éminent du réseau cubano-américain que Bush a infiltré dans l’administration fédérale, “Mel” a été le camarade de conspiration de Otto Reich, célèbre pour son effronterie, de l’ineffable Roger Noriega et du colonel Emilio González.
Bacardi a ordonné le bombardement de raffirneries cubaines

Les relations entre les dirigeants de Bacardi, l’organisation d’extrême-droite Fondation nationale cubano-américaine (FNCA) et la CIA sont innombrables.

Dans son libre Ron Bacardí : la guerra oculta, le chercheur Hernando Calvo Ospina démontre comment la pseudo-rhumerie (Bacardi se consacre principalement au marketing de son produit) a créé son propre réseau de terrorisme contre l’Île et a servi de tremplin pour que les fonds de CIA passent aux mercenaires paramilitaires au Nicaragua et même en Angola.

Dans les années 60, le capo de la Bacardí, José Pepín Bosch, a ordonné le bombardement des raffineries de pétrole cubaines nationalisées. La Bacardi est allée jusqu’à acquérir un avion B-26 qui a été envoyé au Costa Rica dans l’attente d’une telle opération. Celle-ci a finalement échoué grâce à un journaliste du New York Times qui l’a dénoncée.

Après l’invasion de Playa Giron, Bosch a suscité et financé un autre plan, pour lequel il a recruté l’ex-officier batistien Erneido Oliva, éminent collaborateur de la CIA, Ernesto Freire, homme de main bien connu de l’ Agence, Jorge Mas Canosa, également agent et alors activiste du Mouvement Démocrate-chrétien, ainsi que l’assassin notoire, escroc et terroriste Tony Calatayud – qui vit aujourd’hui tranquillement à Miami.

Le New York Times du 29 janvier 1978 raconte comment Antonio Cruz Vásquez et d’autres cubano-américains identifiés aux réseaux de Bacardi ont été interceptés dans une opération qui a permis le démantèlement à New York, au New Jersey et à Las Vegas, d’un gang de trafiquants d’héroïne qui réalisait des opérations qualifiées de multimillionnaires.

Les avocats de Bacardi, conseillers par Otto Reich, ont supervisé chaque détail de la loi Helms-Burton qui permet au gouvernement nord-américain de sanctionner des entreprises étrangères actives à Cuba.

Comme si cela n’était pas suffisant, les liens de la rhumerie avec l’ex-président espagnol José María Aznar et l’extrême-droite européenne on aussi fait l’objet d’enquêtes.
Associé à Bill Nelson, protégé du banquier Stanford

Dans le débat qu’il vient de mener au Sénat, provocant la furie de ses collègues, Martinez a évité de faire référence à son association avec le démocrate de la Floride Bill Nelson, auteur d’un projet de loi qui favorisait grossièrement la Bacardi, conjointement avec le représentant Robert Wexler, membre éminent du comité sur la… propriété intellectuelle et la prévention de la piraterie.

Nelson, membre du Comité des Finances du Sénat, a été le bénéficiaire numéro un des bontés du banquier fraudeur Robert Allen Stanford, qui est accusé d’avoir escroqué de petits investisseurs pour la somme totale de 9 milliards 200 millions de dollars en produits financiers frauduleux.

L’honorable juge Royce C. Lamberth a rejeté la requête présentée par Cubaexport contre le Département du trésor des États-Unis et le Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC), deux vieux refuges de la mafia cubano-américaine.
 


 Truc 012

Interpellations de casseurs : Bastia 0 - Strasbourg 330
Par Zineb Dryef | Rue89 | 06/04/2009 | 22H47
http://www.rue89.com/2009/04/06/interpellations-de-casseurs-bastia-0-strasbourg-330

Pourquoi la police a arrêté plus de 300 personnes à Strasbourg contre
zéro au cours d’affrontements pourtant très violents à Bastia…

Arrestation à Strasbourg le 4 avril, émeute à Bastia le 28 mars (Vincent
Kessler / Jean-Paul Pelissier / Reuters)

A Strasbourg et à Bastia, le week-end a été agité pour la police. Mais
il a donné lieu à un bilan très différent : d’un côté la manifestation
anti-Otan a entraîné plus de 330 arrestations. Le même jour, aucun
manifestant n’a été arrêté à Bastia, où plus de 70 policiers et
gendarmes ont pourtant été blessés (dont huit hospitalisés) suite au
dérapage d’une marche de soutien à un adolescent blessé par la police le
30 mars.

A Strasbourg, la stratégie policière était fièrement annoncée par le
ministère de l’Intérieur, bien que son efficacité soit contestée. En
Corse, silence radio. En dépit d’appels répétés à tous les services
concernés (police, justice), nous n’avons pu obtenir aucune explication.

Compte tenu du contexte explosif sur l’île après la condamnation en
appel pour le moins contestée d’Ivan Colonna et après deux premières
manifestations violentes, la police a-t-elle voulu calmer le jeu en ne
procédant à aucune interpellation ?

Une question à laquelle Michèle Alliot-Marie a dû répondre lors d’une
conférence de presse en Corse : la police détient des vidéos prises par
ses soins pendant la manifestation. La ministre affirme que des actions
en justice seront entreprises après identification des responsables des
divers jets de projectiles sur la police.
« Le contexte était beaucoup trop violent »

Dominique Lemoine, du syndicat Unsa-police en Corse, exclue le deux
poids deux mesures et explique qu’il était proprement impossible de
procéder à la moindre interpellation samedi :

« Le contexte était beaucoup trop violent, il y avait une pluie de
projectiles. L’objectif premier était de protéger les hommes. Après,
oui, évidemment, des interpellations auraient envenimé la situation. »

Reste que, compte tenu du contexte, les forces de l’ordre n’auraient pas
dû être surprises par la situation. En effet, suite à la condamnation en
appel d’Yvan Colonna à la perpétuité pour l’assassinat du préfet
Erignac, une première manifestation a eu lieu le 28 mars puis à nouveau
le 30. Avec déjà de nombreuses violences.

Un adolescent y a été gravement blessé. Selon de nombreux témoins qui
participaient à la marche, il a été blessé par un tir tendu de grenade
lacrymogène. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de
l’accident. Plusieurs sites relaient des vidéos visant à prouver qu’il y
a bien eu des tirs tendus sur les manifestants. (Voir la vidéo)

Le Monde a pu visionner une autre vidéo qui ne laisse pas de doute selon
le journaliste :

« On distingue nettement un sous-brigadier d’une compagnie de CRS
assurant la protection des locaux de l’Hôtel de Ville de Bastia
en train de tirer un projectile à hauteur d’homme sur un manifestant
qui vient de prendre violemment à partie un groupe de policiers. La
qualité des images ne permet pas, en revanche, de déterminer si le tir
a bien atteint sa cible. »

Pour Dominique Lemoine, cette accusation relève du fantasme :

« Les armes actuelles ne permettent pas de faire des tirs tendus, mais
une enquête est en cours. On saura. »

« Ce n’était pas une manifestation mais une émeute »

La démonstration de force des nationalistes ce samedi a été perçue par
la police comme un message de haine à leur encontre. « Dans les rues de
Bastia, il se disait que les manifestants venaient pour tuer. Ce n’était
pas une manifestation mais une émeute », déplore le délégué de l’Unsa.

Du côté des nationalistes, la marche de samedi a des airs de victoire.
Jean-Guy Talamoni, homme politique et avocat du jeune adolescent, écrit
sur son blog :

« Hier, le peuple corse a dit non à la situation qui lui est faite. Il a
dit non à ceux qui font injustement condamner ses enfants par des
juridictions d’exception. Il a dit non à ceux qui font tirer sur des
adolescents. Il a dit non à ceux qui mettent sa terre à l’encan. »


 Truc 013

De l’idée de décroissance au fascisme vert
http://www.ufal.info/media_flash/2,article,566,,,,,_De-l-idee-de-decroissance-au-fascisme-vert.htm
Par Christian GAUDRAY
Vendredi 10 avril 2009

article publié dans la lettre 76

Lien permanent vers cet article

Dans Libération du 6 avril, on peut lire la brève suivante :
« Le député des Verts Yves Cochet a profité, samedi, d’un colloque de la revue de la décroissance Entropia, à Paris, pour apporter une solution surprenante à l’actuelle crise économique et écologique.
Selon lui, un enfant européen ayant « un coût écologique comparable à 620 trajets Paris-New York », il faudrait faire voter une directive baptisée « grève du troisième ventre » qui inverserait l’échelle des prestations familiales.

En d’autres termes, dissuader financièrement les familles qui envisageraient de concevoir un trop-plein d’enfants. « Aujourd’hui, plus on a d’enfants, plus on touche. Je propose qu’une famille continue de percevoir des aides pour les deux premiers enfants, mais que ces aides diminuent sensiblement à partir du troisième », a déclaré le député devant les 150 participants des milieux écologistes et altermondialistes. »

Qu’en penser ?

 * Encore une fois l’absence de visibilité d’une position égalitaire va structurer le débat autour de deux positions que nous rejetons : une politique nataliste et une politique anti-nataliste (la polémique est lancée). L’indifférence portée à des propositions républicaines égalitaires, comme celle de l’UFAL d’instaurer un revenu social à l’enfant et au jeune en lieu et place des allocations familiales, va ainsi faire dévier le débat vers des positions minoritaires dans la population (le sondage à venir sera « êtes-vous pour des prestations familiales croissantes ou décroissantes », parions que la réponse « les mêmes prestations pour tous les enfants » n’apparaîtra pas !).
 * Les milieux de la décroissance sont une fois de plus en train de franchir la ligne qui les sépare du fascisme vert. Un membre éminent des Verts s’affiche ainsi ouvertement sur la ligne des partisans de la décroissance démographique. En comparant des enfants à des vols d’avions, Cochet transforme ainsi l’humain en variable d’ajustement qui permettrait non pas de régler les problèmes environnementaux, mais de cesser de porter atteinte à une nature essentialisée.
 * L’écologie sans le social et qui s’impose à la politique, ça peut mener au pire. C’est pourquoi la prise en compte de la crise écologique ne doit être abandonnée ni à l’écologisme ni au libéralisme et doit être intégrée dans tout projet de transformation sociale.

On voit bien à travers cette affaire que la politique familiale est intimement liée à un projet de société et à l’idéologie qui le sous-tend, elle ne peut pas être ignorée.
Et quand le député Cochet dépose une proposition de loi instituant le droit de mourir dans la dignité, dont nous défendons le principe, on est obligé de s’interroger sur les motivations réelles qui sont derrière.
Dans la période actuelle, la liaison des combats s’appuyant sur une analyse globale est une absolue nécessité si on ne veut pas sombrer dans des impasses ou tenir des propos imbéciles ou dangereux.

C’est toute la pertinence et toute la force de l’UFAL, association familiale non familialiste qui lie les combats laïque, social, féministe, démocratique et écologique.

par Christian GAUDRAY
Secrétaire national de l’UFALvoir tous ses articles


 Truc 014


Message original --------
Sujet :
Lancement de la campagne Europe-Décroissance le 25 avril à Paris
Date :
Thu, 9 Apr 2009 17:53:29 +0100
De :
Damnés de la Terre

Constitution de listes pour une campagne Europe-Décroissance
http://www.partipourladecroissance.net/?p=2175
Donnons de la voix pour la planète
http://www.partipourladecroissance.net/wp-content/uploads/2009/04/donnons-de-la-voix-pour-la-planete.pdf
En décembre dernier, quatre objecteurs de croissance, Rémy Cardinale, Vincent Liegey, Paul Ariès et Vincent Cheynet, décident de lancer un appel à la constitution de listes Décroissance aux prochaines élections européennes (Europe-Décroissance). Aujourd’hui, cet appel a été signé par plus de 1600 objecteurs de croissance, sans aucun relais médiatique.
Pour répondre à cette attente, le 13 février dernier, des membres du< Mouvement « Les Objecteurs de Croissance » (MOC) et le <Parti Pour La Décroissance (PPLD) ont décidé de s’unir et de travailler ensemble à la constitution de listes Décroissance aux européennes. Cela a permis de nous rassembler au sein du mouvement politique, l’<Association Des Objecteurs de Croissance (l’ADOC-France). Notre réunification permet de donner naissance à un mouvement qui a pour but de représenter l’objection de croissance en France dans toute sa diversité (comme le font nos amis Belges).
Les élections européennes sont l’occasion d’ouvrir un débat public sur la crise anthropologique, c’est-à-dire économique, financière, énergétique, écologique, sociale et culturelle auquel notre civilisation est confrontée.
Actuellement, l’Union Européenne est une institution totalement dévouée à la société de croissance que nous dénonçons. En effet, elle est un instrument économique destiné à renforcer l’emprise des multinationales sur le monde, notamment par la domination des pays Méditerranéens et d’Afrique.
Ses institutions technocratiques, ne sont pas un lieu de représentation démocratique permettant à des courants d’idées critiques de s’exprimer. De plus, son mode d’élection, très coûteux, élimine les opinions s’opposant à l’ordre dominant.
De toute évidence notre courant de pensée ne peut déléguer à d’autres le soin de présenter ses idées.
Nous proposons donc de mener une campagne politique sur la base d’une plateforme écologiste, anticapitaliste et antiproductiviste grâce à l’ADOC-France, qui nous servira d’outil d’expression national. Ce seront les équipes régionales et nationales qui feront campagne (ces équipes autogérées incluront sans subordination, candidats et non candidats).
Pour accéder aux médias publics et à la campagne officielle nous déposerons des listes dans au moins 5 circonscriptions électorales.
Cette campagne autogérée sera en décalage avec les pratiques de délégation traditionnelles des partis politiques. Elle sera l’affaire de tous ceux qui s’y engageront : nos moyens financiers seront ceux que nous pourrons rassembler, dans un souci de préservation des ressources, de sobriété et de faible empreinte écologique, comme par exemple une limitation de nos déplacements.
Nous avons besoin de vous pour faire de cette campagne la résultante de milliers de campagnes de proximité. Nous avons besoin de votre soutien financier pour faire parvenir à tous, pour la première fois les idées, les valeurs et les propositions des Objecteurs de Croissance.
Le but de cette démarche n’est pas électoraliste !
Nous rappelons que dans l’état actuel, les institutions européennes ne permettent en aucun cas une réelle représentation populaire. Nous ne chercherons donc pas à obtenir coûte que coûte des sièges au parlement européen. Il s’agit bien pour nous, d’amener au débat public, pour la première fois dans l’histoire politique, les idées de la Décroissance. Des idées qui nous permettrons enfin de construire un autre avenir pour les peuples d’Europe.

Soutenez le projet Europe-Décroissance de l’ADOC-France
par courriel : <europedecroissance@gmail.com
sur le site : <http://www.europedecroissance.eu/
 


 Truc 015

13/04/2009
À Tours, les néonazis veulent célébrer l’anniversaire d’Hitler
http://www.libeorleans.fr/libe/2009/04/tours-les-nonaz.html

Les associations antifascistes tourangelles, regroupées au sein du Collectif antifasciste 37, s’émeuvent de la tenue d’un concert, le 18 avril prochain, dans les environs de Tours. Et pour cause. L’affiche glanée sur des forums Internet annonce clairement la couleur. « Il s’agit d’un concert du Rac, ou rock anticommuniste. Ce sont des skinheads néonazis », explique un militant. « Depuis quelques temps, à Tours, cette mouvance se montre : attaque d’un squat politique, plusieurs agressions physiques sur des personnes isolées, bombages avec croix celtiques et autres signes nazis... ».

Toujours en quête du lieu de ce concert qui pourrait réunir « 200 à 300 personnes provenant de plusieurs pays européens », et ce, à deux jours du 120ème anniversaire de la naissance d’Adolf Hitler, les militants antifascistes insistent sur le contexte local : « Nous sommes nombreux à avoir croisé, en centre ville, des skins ultra-lookés, avec drapeau français et croix celtiques bien visibles, et beaucoup parmi nous ont eu droit à des insultes ou menaces verbales ».

En France, le Rac possède une antenne confidentielle baptisée Rif (rock identitaire français) qui regroupent la fine fleur des acteurs culturels nationalistes. Sur fond de discours racistes, populistes et d’orgue Bontempi.

Mourad Guichard


 Truc 016

Le nucléaire est une nouvelle fois au cœur d’un scandale d’espionnage majeur visant des militants de Greenpeace et qui impliquerait cette fois EDF. Quatre personnes, dont l’un des responsables de la sécurité de l’entreprise publique ont déjà été mis en examen ce mardi 31 mars... Greenpeace s’est constituée partie civile.

Il est inadmissible qu’une grande entreprise publique comme EDF se permette de recourir à de telles méthodes de barbouzes. De quoi a donc peur EDF ? Qu’a-t-elle donc de si grave à cacher ?

Une fois encore, la preuve est faite que le nucléaire ne résiste pas à la transparence et au débat démocratique que nous sommes tous en droit d’attendre sur le système énergétique français.

Aujourd’hui comme hier, le nucléaire propre et sûr est un mythe. Le nucléaire est un modèle dangereux, coûteux et qui est très loin de répondre aux défis des changements climatiques.

En France, les citoyens ont toujours été mis à l’écart des choix qui ont été faits par les hauts responsables politiques. Or, on peut se passer du nucléaire... Promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique sont autant de choix écologiquement, socialement et économiquement porteurs.

Plus que jamais, le débat sur la place du nucléaire en France doit être ouvert.
http://www.greenpeace.fr/edf/?utm_source=prehome&utm_medium=site&utm_campaign=push-EDF


 Truc 017


Message original --------
Sujet :
 ! COM URGENT - EDF traque "Sortir du nucléaire"
Date :
Wed, 08 Apr 2009 13:04:49 +0200
De :
Philippe Brousse - Directeur du Réseau Sortir du nucléaire <philippe.brousse@sortirdunucleaire.fr>
Pour :
Liste SDN1 , Liste SDN 2

Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 840 associations

Communiqué de presse du 8 avril 2009
Contact : 06.64.100.333
http://www.sortirdunucleaire.fr

Stéphane Lhomme (porte parole du Réseau
"Sortir du nucléaire") mis "sous surveillance"
par l’officine "Securewyse" à la solde d’EDF
 
Dans son édition de mercredi 8 avril 2009, le Canard enchaîné révèle que Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", a été placé "sous surveillance" par la société "Securewyse" , basée à Lausanne, dans le cadre d’un contrat passé avec… EDF (lire l’intégralité de l’article du Canard enchaîné à la fin de ce mail).
 
Cette affaire est la suite de celle du document confidentiel défense issu d’EDF, que le Réseau "Sortir du nucléaire" s’est procuré et a rendu public (voir la chronologie de l’affaire sur le site : http://www.sortirdunucleaire.fr). Ce document ultra-sensible reconnaît que le réacteur nucléaire EPR n’est pas conçu pour résister à un crash d’avion de ligne.
 
Après s’être procuré ce document, le porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire" a été mis en garde à vue par la DST, le 16 mai 2006 et le 25 mars 2008, sur réquisition du Parquet de Paris (section "antiterroriste") avec la menace de 5 ans de prison pour "compromission du secret de la défense nationale".
 
Pour protester contre cette mise en examen, le Réseau "Sortir du nucléaire" a mis en ligne le document Confidentiel défense et l’a diffusé à de nombreuses organisations et personnalités qui l’ont aussi mis en ligne en signe de soutien. (*)
 
EDF et la DST semblent à ce jour toujours en échec dans la recherche de la "source" qui, de l’intérieur d’EDF, informe "Sortir du nucléaire". D’où, certainement, la mise en oeœuvre de méthodes illégales pour lesquelles une question se pose : la DST a-t-elle aidé EDF pour espionner "Sortir du nucléaire" ? Si c’est le cas, cette affaire est encore plus explosive.
 
Le Réseau "Sortir du nucléaire" va sous peu porter plainte devant le Parquet de Nanterre contre EDF mais aussi contre la DST (désormais DCRI) dans cette affaire d’espionnage et d’infiltration. Plus généralement, cette affaire montre, si cela était encore nécessaire, que le nucléaire ne nuit pas seulement à l’environnement et à la santé des êtres vivants, mais aussi à la démocratie.

Contact presse : 06 64 100 333
 
(*) Document confidentiel défense : http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/confidentiel-defense.html

Le canard enchaîné - 8 avril 2009

Des atomes crochus pour traquer les antinucléaires

"EDF et les RG de Bordeaux ont travaillé main dans la main à la surveillance de Stéphane Lhomme". C’est la confidence faite par l’un des mis en examen aux enquêteurs. Normal, si l’on ose dire, c’est en Gironde que ce militant bordelais a mené l’essentiel de ses actions : contre le transport de déchets nucléaires, les dangers de la centrale du Blayais, de l’EPR, etc.
Or, EDF, comme AREVA, compte dans ses effectifs des fonctionnaires de police détachés, mais toujours en liaison avec le Ministère de l’Intérieur. Rien de plus facile, donc que d’harmoniser leurs efforts contre des individus jugés dangereux pour la sûreté de l’Etat. "Aux RG, se souvient un ancien, la section "Contestation et violence" comprenait cinq personnes. Il y avait un collègue qui ne s’occupait que des "antinucs".
La parano d’Etat atteint parfois des sommets quand, par exemple, Didier Anger (ex-conseiller régional Vert dans la Manche) se voit épié dans ses moindres mouvements. "Un jour, raconte-t-il, se sachant écoutés, on s’est donné un rendez-vous par téléphone sur le site de la centrale de Flamanville. Les gendarmes y sont arrivé en masse. Pendant ce temps, on a occupé la préfecture..."

Le canard enchaîné - 8 avril 2009

EDF avait plus d’une opération d’espionnage au compteur

Ses protestations indignées n’y feront rien : le groupe EDF est bien le héros de l’affaire de piratage informatique de Greenpeace relatée le 18 mars dernier, par le Canard et relancée par Médiapart. Mieux, de nouveaux éléments, découverts par les enquêteurs viennent aggraver son cas.
Ils ont notamment trouvé, chez EDF, dans l’armoire du numéro 2 de la sécurité, Pierre François, un CD-Rom contenant des captures d’écran et des copies de fichiers provenant de l’ordinateur de Yannick Jadot, responsable des campagnes nucléaires de Greenpeace. Et ils disposent de témoignages sur les rencontres de Pierre François avec un représentant de Kargus Consultants, exécutant de cette opération de basse police.

Une officine très au courant

Difficile, dès lors, d’invoquer l’excès de zèle d’un sous traitant, agissant hors de tout contrôle. D’autant que Kargus Consultats a signé, entre 2004 et 2006, des contrats avec EDF, d’un montant total d’environ 50 000 euros. L’un des acteurs de l’affaire a aussi évoqué d’autres opérations d’espionnage notamment sur le site breton de Couëron, où Greenpeace entrepose du matériel "militant" et dispense des formations à ses "activistes", comme ils les surnomment eux-mêmes.
Les enquêteurs viennent de découvrir un nouvel exploit à l’actif d’EDF. En 2006, le géant de l’électricité avait placé sous surveillance le très remuant porte parole de l’association Sortir du nucléaire, Stéphane Lhomme. C’est l’entreprise suisse Securewyse qui, durant plusieurs mois, avait assuré cette mission. Patron de cette officine, Michel Arditti jure toutefois au "Canard" qu’aucune action illégale n’a été menée.
Pourquoi cette insatiable curiosité ? Parce que Lhomme avait réussi à se procurer un rapport classé "confidentiel défense" consacré à l’EPR, le réacteur nucléaire de nouvelle génération que EDF et Areva espèrent vendre au monde entier. Daté de février 2003 et rédigé par le patron de la branche Energie du groupe, ce document émettait d’embarrassantes réserves - en contradiction avec le discours officiel - sur la solidité du réacteur en cas d’attaque, type 11 septembre, par un avion gros porteur. Parallèlement à l’enquête d’EDF, la DST a mené ses investigations et a placé en garde à vue, à deux reprises (en 2006 puis en 2008), le militant écolo Stéphane Lhomme. Apparemment sans arriver à découvrir le nom de son informateur.

Alerte aux extraterrestres

"Voilà des années qu’EDF est une maison de coups tordus", affirme au "Canard" un cadre du groupe. "Cela tient peut être au nombre d’anciens militaires, agents de renseignement et autres flics qui viennent y travailler après leur retraite." Et de citer une affaire de lettres anonymes adressées, en 2005, au parquet de Paris. Lesquelles mettaient en cause deux hauts dirigeants, accusés de financements politiques occultes. Après deux ans d’enquêtes infructueuses - menée à l’insu des intéressés - le dossier a été classé sans suite. Mais il a nourri une solide parano au sein du groupe.
Autre ingrédient de la culture policière maison, le recours systématique à des boîtes de sécurité extérieures. Comme le groupe Geos, spécialisé dans la protection des salariés expatriés, avec l’aide occasionnelle de gentils mercenaires. En 2003, Geos a réalisé un audit sur la tour EDF de la Défense. Y étaient signalées diverses failles dans la sécurité interne des locaux. Ainsi, lors d’une inspection nocturne, les enquêteurs avaient mis la main sur un rapport confidentiel de 260 pages consacré aux ... extraterrestres. Encore des ennemis prêts à tout, dont il va falloir s’occuper sérieusement.

Jérome Canard


 Truc 018


Message original --------
Sujet :
Une lecture très intéressante dont voici qqs extraits
Date :
Sun, 12 Apr 2009 17:18:05 +0200
De :
Liste de Pascal

Rêves de droite, défaire l’imaginaire sarkozyste : entretien avec Mona Cholet

==> pour une lecture intégrale ==> http://tr.im/imaginaire_de_doite

==> Nombre de commentaires après le texte principal sont également de
bonne facture

Car c’est un fait : les exhibitions de luxe et les impudeurs répétées de
Sarkozy sont pour l’instant une arme politique dévastatrice,
remarquablement adaptée à notre époque et à son salmigondis médiatique. En
faisant rêver sur son ascension, en racontant de "belles histoires" à la
sauce TF1 (l’ascension du petit hongrois parti de rien ; Rachida, Rama et
Fadela sorties de l’enfer des banlieues à force de volonté), en
rentabilisant chaque occasion de mise en scène, Sarkozy a gagné la
bataille des imaginaires. Dans l’affaire, c’est aussi une vision du monde
décomplexée, rollexisée et dominatrice, qui s’est installée à l’Élysée.
Pour Article11, Mona Chollet revient sur ce processus.

Il y a quelques années, j’avais aussi écrit un article sur Erin
Brockovich, un film que je vois comme très représentatif de la manière
dont on fait rêver les masses avec la réussite d’un individu, réussite
permettant d’oublier l’injustice politique qui reste la règle pour la
majorité.
Et puis, plus j’avançais et plus me rendais compte de l’efficacité de cet
imaginaire qui joue sur des ressorts très primaires de l’être humain. Les
ficelles sont grossières : le besoin de reconnaissance personnelle doublé
d’un contenu matérialiste. Ce besoin de reconnaissance n’est d’ailleurs
pas incompatible avec un contenu positif, mais la gauche l’a abandonné
depuis trop longtemps. Si bien que la France, faute de modèle alternatif,
n’est pas à l’abri de devenir l’Italie.

Pour lPasolini, la télévision est une manière d’éradiquer complètement la
culture propre des gens et de la remplacer par un imaginaire uniformisé et
petit-bourgeois qui leur enlève toute estime d’eux-mêmes.

A partir du moment où des médias de masse propagent un univers de valeurs,
de désirs et de rêves complètement aliénés, c’est évident que ça a une
énorme influence sur les gens. On voit très bien cette idée d’espèce de
confort industriel qui prend le pas sur tout, s’impose dans notre société
via la pub et les médias. On rend désirable des choses secondaires, avec
une forme de tyrannie du « neuf », du « dernier cri » : il faut donner
l’impression aux gens que ce qu’ils ont eux-mêmes est vieux, dépassé,
démodé. Et qu’ils doivent acheter pour compenser. Sur la longueur, tout ce
que les gens avaient comme culture propre, comme estime d’eux-mêmes, a été
détruit, remplacé par la consommation. Désormais, la question est :
comment reconstruire ça ?

C’est le même genre de personnage que Berlusconi : il invite à
s’identifier à lui en tant qu’individu, pas en tant qu’incarnation de la
nation. Il veut être vu comme un individu parmi d’autres auquel on
pourrait s’identifier, comme quelqu’un de normal qui a réussi dans la vie.
Je pense même qu’il y a une espèce d’allergie à la politique chez Sarkozy,
c’est très frappant. Il est incapable de passer au niveau supérieur,
d’avoir une réflexion en surplomb, une réflexion politique. On voit bien
comment il fonctionne : il y a un fait divers, il faut faire une loi. Il
ne peut penser que dans le particulier, au coup par coup.

ceux qui essaient de revenir sur un terrain politique, de ne pas prendre
les gens pour des imbéciles et de ne pas se comporter en vedettes du
show-biz sont ringards (parce qu’il y a une vraie obsolescence dans la
manière de faire de la politique) ou ringardisés par les critères
médiatiques.

Le spectacle prend toute la place. On préfère donner en pâture l’espèce de
richesse extravagante et de luxe d’une infime minorité plutôt que de
proposer des conditions de vie décentes pour tout le monde, mais pas très
spectaculaires. Un projet de société où les gens vivent modestement ne
sera jamais mis en avant. Malgré tout, il faut signaler le retour d’un
discours – encore modéré – prônant une certaine forme de frugalité. On
voit ça par exemple dans la presse anglo-saxonne. Il y a un type aux
États-Unis qui est devenu une star parce qu’il construit de minuscules
maisons en bois de 15 m2. Sauf qu’à l’arrivée, ce genre de discours est
aussi une manière d’éluder les inégalités, de dire aux gens : « Vous
n’avez rien mais c’est très bien comme ça, et en plus c’est écolo, vous
allez sauver la planète… »
Le nerf de la guerre, ce ne serait pas le fait que les inégalités
croissantes sont de mieux en mieux acceptées ?
Oui. On parvient à ça en jouant sur deux ressorts. D’abord, on table sur
le fait que les gens vont complètement s’oublier eux-mêmes dans le
spectacle. Et puis on les culpabilise en disant : « Si vous n’êtes pas
riches c’est de votre faute. »

Cet imaginaire peut-il tomber en disgrâce ? Dans ce cas, par quoi le
remplacer ?

À un moment, ça ne fonctionnera certainement plus du tout. Mais alors :
quel autre modèle de bonheur et de vie en commun proposer ? Il est à
réinventer. On a des repoussoirs mais pas vraiment de propositions
inverses. C’est quelque chose que j’ai découvert lors de l’écriture de ce
livre : il était vraiment évident de pointer les différents composants de
cet imaginaire qui s’est imposé en France, beaucoup moins de proposer un
autre modèle.
En outre, très peu de gens peuvent véritablement se revendiquer comme hors
de portée de cet imaginaire. On est tous contaminés, au moins un peu. Et
la nouvelle génération politique est nourrie de ça, transporte ce modèle
avec elle.

il y a une très forte conscience de classe chez les plus riches et qu’elle
a été totalement détruite chez les plus pauvres. Il y a un énorme
déséquilibre. Dans le miroir, les riches ont droit à un reflet ultra
valorisant ; par contre, dans ce même miroir, les classes populaires ou
moyennes ne voient plus rien, ou alors une sorte de reflet brouillé. On
leur agite des modèles de réussite trompeurs qui débouchent sur la
culpabilisation et l’oubli de leur identité. L’enjeu serait de retrouver
des images plus valorisantes.

à l’époque, tous les grands créateurs étaient du côté du peuple. Il y
avait une effervescence politique autour des ouvriers qui englobait des
œuvres culturelles très valorisantes. Les prolétaires étaient des héros,
ils avaient une conscience très forte, une fierté, une solidarité.
Et j’ai l’impression qu’avec le temps on est passé de Jean Renoir aux
Deschiens. Et qui a envie d’être un Deschien ?

certains auteurs contemporains qui affirment qu’on ne peut plus penser les
choses uniquement au niveau politique, qu’il faut remonter au niveau
anthropologique : repenser complètement des choses qui nous apparaissent
évidentes, les rapports des individus entre eux, des individus à la
nature. A ce sujet, des auteurs comme François Flahault ou Jacques
Généreux (notamment dans « La dissociété », un livre très important) ont
écrit des choses fondamentales. Pour eux, le libéralisme et la droite
prospèrent sur des conceptions philosophiques, des visions du monde et de
l’humain, qui sous-tendent toute notre modernité. La droite pousse ces
conceptions à l’extrême, mais c’est un arrière-fond sociétal. Toute notre
pensée moderne est conditionnée par ça, même à gauche, et c’est là qu’il
faudrait reconstruire la pensée critique.

— 
Desmotscratiquement ...

Pascal

NB. Le portail infos de Desmotscratie :
http://www.netvibes.com/desmotscratie


 Truc 019

http://www.lanuitrwandaise.net/


Message original --------
Sujet :
Fwd : 7 avril : a 15 ans d’un génocide appuyé par la France
Date :
Tue, 07 Apr 2009 17:57:38 +0200
De :
y.bon

Bonjour,

ci-dessous, vous trouverez une brève présentation de l’une des rares voix d’information qui fasse pièce à la désinformation de l’État français sur la question... ; deux fichiers joints : la couv. de la "Nuit rwandaise", et une présentation des articles.

yves

Date : Tue, 7 Apr 2009 12:06:01
Subject : 7 avril

Bonjour, aujourd’hui 7 avril est le jour de commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda. Pour la troisième année sort la revue La Nuit rwandaise, consacrée à l’implication de la France dans le dernier génocide du XXe siècle.
« Chaque année, pour l’anniversaire du génocide, La Nuit rwandaise se propose de faire le point des connaissances et débats sur la participation de l’armée française, sous la direction de François Mitterrand et la cellule africaine de l’Elysée, à la formation, l’équipement, et même l’encadrement de ceux qui procéderont à ce crime ».
Depuis quinze ans, si les preuves de culpabilité se sont accumulées, aucun homme politique français n’a été poursuivi par la justice, et les négationnistes continuent de répandre les propos les plus mensongers. « Les révisionnistes du génocide des Tutsi se baladent sous souci (Š) ils organisent des conférences, en Europe comme au Canada. Ils ont la parole comme si les nazis avaient le droit d’expliquer la Shoah », écrit Yolande Mukagasana, rescapée du génocide, dans un article qui ouvre ce numéro.

Enquêtes, récits, témoignages, interviewsŠ Les 29 textes du numéro, cette année encore, laissent le lecteur sonné. Que citer ?

* Les Carnets de Cécile Grenier, une jeune femme qui a passé six mois au Rwanda à recueillir les récits décrivant les faits et gestes des soldats français pendant la boucherie. On y apprend que les Français à l’époque étaient surnommés « Interahamwe(1) blancs »Š

* Vénuste Kahimaye, rescapé du génocide et ancien collaborateur du centre culturel français de Kigali, s’indigne de la descente de la DCRI (Direction central du renseignement intérieur) en décembre dernier chez deux collaborateurs de la revue ayant mis en ligne une note « secret défense » sur le déroulement de l’opération Amaryliss - pourtant largement diffusée depuis une année. Son article est surtout un décryptage accablant des télégrammes diplomatiques (TD) échangés à l’époque.

* Bruno Gouteux et son interview de Martin Marshner, ancien cadre du Crédit National (aujourd’hui Natexis), qui explique comment « l’argent de [ses] clients à servi au financement du génocide par la France ».

* Un gros dossier traite de l’¦uvre de Pierre Péan, l’homme qui persiste à longueur d’ouvrages à exposer la thèse du double génocide, expliquant que les Tutsis seraient responsables de leur propre exterminationŠ Il a été poursuivi en justice il y a quelques mois par SOS Racisme pour ses propos sur la « race » tutsi, « l’une des plus menteuses qui soit sous le soleil »Š

Etc, etc... Vous trouverez en pj les titres et chapeaux des articles.

Amitiés
Anne Leïla
Annouche

La Nuit rwandaise n°3, éditions Ibuka/Esprit frappeur, 484 pages, 10 euros.
Toutes les infos sont disponibles sur le site :
www.nuitrwandaise.net
1. Interahamwe : milicien génocidaire


 Truc 020

Samedi 21 mars 2009
G. Cipriani. De la marchandise au marché et à la marchandisation
http://linter.over-blog.com/article-29288649.html

Extrait de lettre à Pascaline sur le marché en réponse à l’envoi d’un texte.
Ier extrait publié sur le blog : De la marchandise au marché et à la marchandisation :

.../...
Réguler les crises, voire les produire, pour ajuster de nouveaux débouchés et possibilités comme pour ouvrir de nouveaux marchés à l’avancée du totalitarisme marchand du Capital et ce, notamment en paupérisant les populations atteintes par le conflit armé - c’est évidemment dans ce contexte que s’explique et se comprend le rôle de l’Otan. En vérité, il n’y a aucun rapport humain qui ne soit plus subordonné aux marchandises et à la marchandisation que les rapports relatifs et liés à la guerre, à la menée des conflits armés, et ce, de l’arme au poing au moindre GPS et autre carte d’état-major, dont le défaut peut entraîner n’importe quel faux pas qui constitue dès lors un danger existentiel. C’est bien pourquoi l’OTAN est depuis 60 ansd le fer de lance de la marchandisation et du totalitarisme du Capital, niant concrètement la liberté au nom de l’idée de liberté, à travers la planète !

Georges Cipriani, prisonnier politique d’Action directe, MC Ensisheim le 31.12.2008

http://linter.over-blog.com/article-29288649.html


 Truc 021

8 avril 2009. – Le 13 mars 2009 le contributeur anglophone à Wikinews Michael Dranove a interviewé le professeur Noam Chomsky dans son bureau du MIT. Il a publié son entretien le samedi 4 avril 2009 sur wikinews anglophone.
http://fr.wikinews.org/w/index.php?title=Entrevue_de_la_Wikinews_anglophone_avec_Noam_Chomsky&printable=yes

Cet article est une interview accordée par Noam Chomsky
à Michael Dranove, pour Wikinews, le 13 mars 2009.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Michael Dranove : J’aimerais savoir si vous aviez une opinion sur les actions récentes de l’OTAN et sur les manifestations qui se profilent pour la 60ème conférence de l’OTAN, je sais que vous étiez à la contre-conférence pour prononcer un discours.

Noam Chomsky : C’est possible, je donne tellement de conférences que je ne m’en souviens pas (rires).

À propos de la conférence de l’OTAN, eh bien la question qui me vient est pourquoi l’OTAN devrait-elle exister ? Et de fait vous pourriez même vous demander pourquoi a-t-elle été créée, mais maintenant pourquoi elle existe. Ce que je veux dire c’est qu’en théorie, que vous ne le croyiez ou non, elle était censée être une alliance défensive contre une agression soviétique potentielle, ça c’est l’idée de base. Eh bien il n’est plus nécessaire de se défendre contre une agression soviétique, si bien que quoi que vous pensiez de cette doctrine, c’est du passé.

Quand l’Union soviétique s’est effondrée un arrangement a été conclu, un arrangement récent, entre Gorbatchev et le gouvernement des États-Unis et la première administration Bush. L’arrangement stipulait que Gorbatchev faisait une concession remarquable : il acceptait que l’Allemagne réunifiée rejoigne l’alliance militaire de l’OTAN. Et cela est remarquable à la lumière de l’histoire, l’histoire du siècle passé, l’Allemagne seule avait quasiment anéanti la Russie, deux fois, et l’Allemagne se retrouvait soutenue par la puissance militaire la plus phénoménale de l’histoire, cela représentait une véritable menace. Il donna cependant son accord, mais il y eut du donnant-donnant, c’est-à-dire que l’OTAN ne devait pas s’étendre plus à l’est, afin que la Russie puisse conserver une zone tampon de sécurité. Et George Bush et James Baker, Secrétaire d’État, furent d’accord pour ne pas étendre l’influence de l’OTAN d’un pouce supplémentaire à l’est. Gorbatchev proposa aussi une zone d’exclusion des armes nucléaires dans la région, mais les États-Unis ne prirent pas en compte cette demande.

Bon, ça c’est comment la situation se présentait juste après l’effondrement de l’URSS. Bon, Clinton arriva aux affaires et que fit-il ? Eh bien l’une des premières choses qu’il fit fut de revenir sur la promesse de ne pas étendre l’OTAN vers l’est. Cela représente une menace significative pour l’Union soviétique, pour la Russie, maintenant que l’Union soviétique a disparu, c’était une menace significative et de manière prévisible ils répondirent en renforçant leurs capacités offensives, pas énormément mais quand même. Ils annulèrent l’engagement qu’ils avaient pris de ne pas utiliser l’arme atomique en première frappe, l’OTAN n’avait jamais annulé son engagement, mais ils le firent et commencèrent à se remilitariser. Avec Bush, le militarisme agressif de l’administration Bush, comme prévu, conduisit la Russie à pousser encore plus loin sa remilitarisation ; et ça continue de nos jours. Quand Bush se proposa d’installer un système de missiles en Europe de l’est, Pologne et Tchécoslovaquie, c’était une vraie provocation à l’égard de la Russie. D’ailleurs cela fut débattu dans les publications de l’agence de contrôle des armes (Arms Control and Disarmament Agency), qu’ils devraient se préoccuper de cette menace potentielle envers leur stratégie de dissuasion, en tant qu’arme de première frappe. Ils prétendirent que cela était en rapport avec les missiles iraniens, mais oubliez ça.

Prenons les propos d’Obama, le conseiller à la sécurité d’Obama James Jones, ancien commandant des marines, a déclaré être favorable à une extension de l’OTAN au sud et à l’est, une plus grande extension de l’OTAN, et d’en faire une force d’intervention. Et le chef de l’OTAN, Hoop Scheffer, a expliqué que l’OTAN doit prendre ses responsabilités pour assurer la sécurité des pipelines et des routes maritimes, que l’OTAN doit être garant de l’approvisionnement en énergie de l’ouest. Eh bien cela ressemble à une guerre sans fin, alors voulons-nous que l’OTAN existe, voulons-nous qu’il existe une alliance militaire occidentale qui prenne en charge ces opérations, sans même prétendre défendre qui que ce soit ? Eh bien je pense que c’est une très bonne question ; je ne vois pas pourquoi cela devrait exister. Ce que je veux dire c’est qu’il se trouve qu’il n’existe aucune autre alliance militaire qui lui soit comparable, et s’il devait y en avoir une, je m’y opposerais également. Donc je pense que la première question à se poser est, à quoi tout cela rime-t-il, pourquoi même devrions-nous discuter de l’OTAN, existe-t-il une seule raison pour laquelle elle devrait exister ?

Michael Dranove : Nous avons vu de grandes manifestations autour du globe, dans des pays où nous ne les attendions pas. Vous pensez que c’est une résurgence de la gauche à l’ouest ? Ou pensez-vous que ce n’est rien ?

Noam Chomsky : C’est vraiment difficile à dire. Je veux dire qu’il existe certainement des signes en ce sens, également aux États-Unis, d’ailleurs nous avons eu des occupations d’usine (sitdown strike) il n’y a pas très longtemps, ce qui représente une action militante importante au sein du monde du travail. Ce type d’action, qui a commencé à se pratiquer à une échelle significative dans les années 30, menaçait très sérieusement les dirigeants et les propriétaires, parce que l’occupation représente la dernière étape avant la prise de contrôle de l’usine et son fonctionnement auto-géré se débarrassant de tout l’appareil hiérarchique, en faisant probablement du meilleur travail. C’est pourquoi c’est une idée terrifiante, et la police fut appelée etc. Eh bien une action de ce type a eu lieu aux États-Unis à la Republic Windows and Doors Factory, difficile à croire, je veux dire ces choses sont simplement difficiles à prédire, elles peuvent surgir, et prendre des proportions importantes, elles peuvent aussi s’éteindre ou être récupérées.

Michael Dranove : Obama a dit qu’il allait réduire de moitié le budget. Pensez-vous que c’est un peu une réminiscence à la Clinton, juste avant qu’il décide à instituer la réforme de l’aide sociale, consistant essentiellement à détruire la moitié du système ; pensez-vous que Obama se dirige dans cette voie ?

Noam Chomsky : Rien dans son budget ne laisse penser qu’il pourrait en être autrement. Je veux dire qu’il n’a pas dit grand chose à propos de cela, à propos du système d’aide sociale, mais il a en effet indiqué qu’ils allaient reconsidérer le système de sécurité sociale. Eh bien il n’y a rien de spécial à reconsidérer en matière de sécurité sociale, le système est en bonne forme sur le plan financier, probablement dans la meilleure forme de son histoire, il est garanti pour les décennies à venir. Aussi longtemps que les baby boomers sont dans le coin, le système sera parfaitement adapté. Donc ce n’est pas pour eux, contrairement à ce qui a été dit. S’il existe un problème à long terme, ce qui est certainement le cas, de petits ajustements devraient faire l’affaire.

Donc pourquoi évoquer la sécurité sociale ? Si c’est un problème, il s’agit vraiment d’un tout petit problème. Je pense que ce qui pousse à en parler, c’est que la sécurité sociale est considérée comme une vraie menace par les pouvoirs centraux, pas en raison de ce qu’elle fait, très efficiente avec des coûts administratifs bas, mais pour deux raisons. L’une de ces raisons est qu’elle vient en aide à la mauvaise population. Elle aide principalement les gens pauvres et les inadaptés etc., et ça c’est déjà pas bien, même si cela passe par un impôt dégressif. Mais je pense qu’une raison plus profonde est que la sécurité sociale est basée sur une idée que les pouvoirs centraux trouvent extrêmement dérangeante, c’est-à-dire la solidarité, le souci de l’autre, la communauté, etc.

L’idée fondamentale à la base de la sécurité sociale est que nous nous préoccupons de savoir si la veuve handicapée de l’autre côté de la ville a de quoi manger. Et ce genre d’idée doit être extirpée de la tête des gens. Si les gens sont attachés à la solidarité, le secours mutuel, l’entraide, etc., c’est dangereux parce que ça pourrait les conduire à s’intéresser à d’autres choses. Comme par exemple, et c’est bien connu, que le marché ne propose pas beaucoup de choix, qui sont aujourd’hui des choix cruciaux. Ainsi par exemple, le marché vous permet aujourd’hui de choisir entre plusieurs marques de voiture. Mais un marché ne vous permet pas de décider « je ne veux pas de voiture, je veux un système de transport public ». Ce n’est tout simplement pas un choix disponible sur le marché. Et la même chose est vraie sur un large éventail de sujets importants sur le plan social, comme aider la veuve handicapée là-bas de l’autre côté de la ville. C’est ce que les communautés décident, ce dont la démocratie s’occupe, ce qui fait l’objet de la sécurité sociale et du secours mutuel, et construire des institutions par le peuple pour le peuple. Et cela menace directement le système de domination et le droit de contrôle, c’est pourquoi le système de sécurité sociale est constamment attaqué même si les justifications avancées ne méritent pas qu’on s’y arrête.

Il existe d’autres questions sur le budget ; le budget est considéré comme redistributif, et en effet à la marge il l’est, mais dans la mesure où il l’est, c’est en augmentant légèrement le taux d’imposition des très riches. Les 2% les plus riches, et l’augmentation est vraiment marginale. Donc c’est légèrement redistributif, mais il y a d’autres manières d’être redistributif, qui sont plus efficaces, par exemple permettre aux travailleurs de se syndiquer. C’est bien connu que là où les travailleurs sont autorisés à se syndiquer, et la plupart le souhaitent, cela mène à des augmentations de salaires, de meilleures conditions de travail, des bénéfices etc., ce qui est redistributif et contribue à organiser les travailleurs en force politique. Et au lieu d’être atomisés et séparés ils travaillent en principe ensemble, non pas que les êtres humains fonctionnent aussi merveilleusement, mais au moins c’est un pas dans cette direction. Et toute une législation a été élaborée qui pourrait permettre cette syndicalisation, le Employee Free Choice Act en faveur de laquelle Obama s’est prononcé. Mais il n’y a rien dans le budget pour elle, de fait il n’y a rien dans le budget, autant que je puisse m’en rendre compte, qui traite de cette question de l’amélioration de la syndicalisation, qui représente un but de redistribution efficace.

Et d’ailleurs on en débat en ce moment, c’était ce matin dans les journaux, Obama accusé par les démocrates, et de fait particulièrement par les démocrates, de promettre trop. Eh bien en fait il n’a pas promis autant que cela, ce qui serait vraiment stimulant. Je veux dire que n’importe qui aurait essayé de s’en sortir en variant un peu ses effets. Et c’est la même chose avec le renflouage que vous êtes en droit d’apprécier ou non, mais n’importe quel Président aurait fait la même chose. Ce qui lui est reproché c’est qu’il en rajoute sur la réforme du système de santé, qui va s’avérer très onéreuse, encore des milliards de dollars, et que ce n’est pas le moment de faire ça. Et en effet, pourquoi la réforme du système de santé devrait être onéreuse ? Eh bien cela dépend du choix effectué. Si la réforme conforte le système privatisé, en effet, ça va être très onéreux parce que c’est un système désespérément inefficace, il est très coûteux, ses coûts administratifs sont bien plus importants que ceux de Medicare, le système géré par le gouvernement. Donc cela revient à maintenir un système que nous savons être inefficient, avec de faibles résultats, mais qui représente de grands bénéfices pour les compagnies d’assurance, les institutions financières, l’industrie pharmaceutique etc. Donc ça peut économiser de l’argent, la réforme du système de santé peut être une méthode de réduction des déficits. C’est-à-dire en passant à un système efficace qui offre à chacun une couverture santé, mais peu de personnes parlent en faveur d’un tel changement, ses promoteurs se tiennent dans les marges et ses principaux promoteurs ne sont pas inclus dans les groupes qui en discutent.
Et si vous regardez tout cela, fait après fait, beaucoup de questions de ce type surgissent. Prenez la question de la syndicalisation à nouveau, cela ne concerne pas directement le budget mais prenons un exemple. Obama, il y a quelques semaines, a souhaité faire montre de solidarité envers le mouvement des travailleurs, enfin... avec les travailleurs davantage qu’avec le mouvement ouvrier. Et il s’est rendu dans une usine de l’Illinois, une usine qui appartient à Caterpillar. Cette visite a soulevé des protestations, de groupes de défenseurs des droits humains, de groupes religieux, et d’autres, parce que Caterpillar a joué un rôle dans la destruction de ce qui restait de la Palestine. Cela représentait de vraies armes de destruction massive, donc il y a eu des manifestations mais il s’y rendit. Il y a cependant un point plus fondamental qui n’a pas été souligné, ce qui permet d’illustrer le degré atteint par notre endoctrinement idéologique. Ce que je veux dire c’est que Caterpillar a été la première entité industrielle à avoir recours aux jaunes, des briseurs de grèves, pour casser une importante grève. C’était dans les années 80, Reagan avait déjà montré la voie avec les contrôleurs aériens, mais c’était la première fois qu’une industrie manufacturière employait ce moyen. Cela n’avait plus été fait depuis des générations. De fait, c’était illégal dans tous les pays industrialisés excepté dans le régime d’apartheid d’Afrique du sud. Mais cela représentait la contribution de Caterpillar à la destruction des syndicats par l’emploi de jaunes, parce que si vous faites appel à des jaunes, adieu les grèves, pour parler franchement, ou toute autre forme d’action des travailleurs. Donc c’est l’usine à laquelle s’est rendu Obama. C’est possible qu’il ignorait tout de l’affaire, parce que le niveau d’endoctrinement dans notre société est si profond que la plupart des gens ignorent ce genre de chose. Cela dit je pense que c’est instructif, si vous estimez nécessaire d’agir pour la redistribution, vous n’allez pas dans une usine qui est entrée dans l’histoire du mouvement ouvrier en violant le principe qui dit que vous n’avez pas le droit de briser des grèves par des jaunes.

Michael Dranove : Je vis en Géorgie, et beaucoup de gens soutiennent l’ultra-droitier libertarien Ron Paul. Ils sont extrêmement cyniques. Y-a-t-il une possibilité pour les gens de gauche de les atteindre ?

Noam Chomsky : Je pense que ce que vous avez à faire est de leur demander pourquoi ils soutiennent le libertarien Ron Paul ? Je ne pense pas que cela ait grand sens, mais néanmoins il y a derrière tout cela des sentiments qui font sens. Par exemple le sentiment que le gouvernement est notre ennemi. C’est un sentiment très répandu, et de fait il a été produit par la propagande.

Donc bientôt ce sera le 15 avril, et des gens dans votre quartier vont acquitter leur impôt sur le revenu. La façon dont ils vont considérer ce geste, et la façon dont ils ont été dressés à le faire est qu’il existe une sorte de puissance extraterrestre, disons de Mars, qui vole l’argent que nous avons difficilement gagné et le donne au gouvernement. Bon d’accord, ce serait vrai dans un État totalitaire, mais dans une démocratie vous devriez voir les choses tout à fait différemment. Vous devriez vous dire « super, on est le 15 avril, nous allons tous contribuer à réaliser les projets que nous avons tous ensemble initiés pour le bénéfice de tous ». Mais cette idée est encore plus effrayante que celle de sécurité sociale. Cela signifie que nous aurions une véritable démocratie, et aucun centre où le pouvoir est concentré entre quelques mains ne voudra jamais que cela se réalise, pour des raisons parfaitement évidentes. Donc oui des efforts sont fournis, et des efforts plutôt couronnés de succès pour que les gens voient le gouvernement comme un ennemi, et non comme le représentant d’une collectivité qui agit pour des buts communs décidés en commun, ce qui devrait arriver en démocratie. Et c’est ce qui se passe dans une certaine mesure dans de véritables démocraties, comme la Bolivie, le pays le plus pauvre d’Amérique du sud. C’est ce genre de choses qui est en train plus ou moins de se passer là-bas. Mais c’est très éloigné de ce qui se passe ici chez nous.

Eh bien je pense que les supporters de Ron Paul pourraient être séduits sur cette base-là, car ils sont aussi contre les interventions militaires, et nous pourrions leur demander « d’accord, mais pourquoi ? ». Est-ce pour leur propre sécurité, souhaitent-ils être plus riches ou quelque chose comme ça ? J’en doute, je pense que les gens sont inquiets parce qu’ils estiment que nous avons détruit l’Irak etc. Donc je pense qu’il existe beaucoup de points communs qui pourraient être exploités, même si ce à quoi ils arrivent, pour le moment, a l’air très différent. Cela a l’air très différent parce que c’est basé sur des doctrines rigides. Mais ces doctrines ne sont pas gravées dans la pierre. Elles peuvent être vaincues.


 Truc 022

Monsieur le président, par Eva Joly / Juge d’Instruction
http://alter.34.free.fr/spip.php?article360 

Supprimer le juge d’instruction ne constitue pas une simple réforme de notre système pénal, mais porte atteinte au plus haut de nos principes, celui de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir politique. Votre discours ne mentionne aucune garantie d’indépendance pour les enquêtes. Ce silence, dans un domaine qui constitutionnellement vous échoie, porte la marque du stratagème politique.

Mais le verbe haut et toute la rhétorique du monde ne suffiront pas pour convaincre les Français qu’un parquet soumis aux instructions du ministre constitue une meilleure garantie pour le justiciable qu’un juge indépendant. Vous affirmez que notre pays est marqué par une tradition de "rivalité" entre le politique et le judiciaire. La rivalité n’est pas du côté des juges, elle est le fruit de la peur des politiques.

Vous pensez que la légitimité politique prime sur tous les pouvoirs. Or c’est précisément pour contenir le désir de toute-puissance qui s’empare naturellement des gouvernants que les Lumières ont forgé le concept de séparation des pouvoirs. John Locke l’a observé justement : "C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites." Il ne fait pas bon en France incarner une de ces limites. Plus d’un magistrat en France peut en témoigner.

Qui peut encore croire que le juge d’instruction est "l’homme le plus puissant de France" ? Certainement pas vous, Monsieur le président. L’homme le plus puissant de France, c’est vous. Vous avez le pouvoir de faire saisir un tribunal arbitral qui attribue 285 millions d’euros à un de vos soutiens. Vous avez le pouvoir de déguiser une grâce individuelle à un préfet dévoyé en grâce collective.

LE SPECTACLE DE L’IMPUNITÉ

A de rares exceptions, en matière financière, il n’y a plus que des enquêtes préliminaires, et des dossiers bouclés dorment dans les tiroirs. La liste des enquêtes non effectuées est impressionnante : les soupçons de corruption à l’encontre de Christian Poncelet, ex-président du Sénat ; les flux financiers allégués de Jacques Chirac au Japon ; les fortunes apparemment mal acquises des présidents africains placées en France ; le rôle supposé de la BNP Paribas dans les montages corrupteurs au Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa.

La justice aurait dû enquêter pour crever l’abcès. Elle ne l’a pas fait, laissant se répandre le poison du soupçon et le spectacle de l’impunité. Une justice dépendante, c’est une justice qui n’ouvre pas d’enquête lorsque les faits déplaisent au pouvoir. Rappelez-vous du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Il n’y eut jamais aucune enquête ! Aucune condamnation ! Parce que le parquet ne le jugea pas opportun.

Est-ce cette face-là de la justice qu’il faut faire ressortir au XXIe siècle ? Le juge d’instruction est le fruit de notre histoire. Il n’existe pas ou a disparu en dehors de nos frontières. Il peut évidemment être supprimé, mais à condition que sa disparition entraîne davantage de démocratie et non davantage d’arbitraire. Peu importe qui mène les enquêtes pourvu que les magistrats soient préservés des pressions ; pourvu que les investigations puissent être conduites, ne soient pas étouffées dans l’oeuf.

Vous voulez confier les enquêtes au parquet ? Cela se peut, mais il faut alors rendre le parquet indépendant de votre pouvoir, ce qui, vous en conviendrez, n’a guère été votre choix. Les contempteurs des juges d’instruction affirment qu’il est impossible d’instruire à charge et à décharge. Si le parquet enquête, il héritera du même dilemme. A moins que vous n’ayez l’intention d’accorder aux avocats un pouvoir d’enquête... Non seulement la justice sera aux ordres, mais elle deviendra inégalitaire, à l’image de la justice américaine.

En somme, vous aurez pris le pire des deux systèmes : l’arbitraire et l’inégalité. Face à un projet qui foule aux pieds l’idéal de 1789 d’égalité des citoyens devant la loi, face à une réforme qui risque de transformer notre pays en République oligarchique, à la solde de quelques-uns, j’appelle les Françaises et les Français épris de justice à la mobilisation contre votre projet.

Eva Joly, ancienne magistrate

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/01/15/monsieur-le-president-par-eva-joly_1142173_3232.html


 Truc 023

Lettre à Martine Aubry : pourquoi je quitte le PS pour le NPA
Par Philippe Marlière | Maître de conférences à Londres | 19/03/2009 | 12H56
http://www.rue89.com/2009/03/19/lettre-a-martine-aubry-pourquoi-je-quitte-le-ps-pour-le-npa

Maître de conférences en science politique à l’University College London et adhérent du PS depuis vingt ans, Philippe Marlière, a envoyé le 15 mars cette lettre à Martine Aubry. Ce proche de Benoît Hamon y explique pourquoi il a choisi de rejoindre le NPA.

°°°°°°°°°°°°°°
Lettre de Philippe Marlière à Martine Aubry

18 mars 2009

Chère Martine,

J’ai décidé de quitter le Parti socialiste auquel j’appartenais depuis vingt ans et de rejoindre le NPA.

J’ai côtoyé dans ce parti des militants et des dirigeants qui souhaitent sincèrement rompre avec les politiques néolibérales qui ont été mises en œuvre par la droite, mais aussi par le PS depuis plus de vingt ans. Je me rends aujourd’hui à l’évidence : ces socialistes sont minoritaires dans le parti.

Je déplore que de nombreux dirigeants utilisent le PS comme un marchepied pour assurer la promotion de leurs carrières personnelles. Le jeu des courants - à l’origine démocratique - a été perverti par les baronnies du parti. Celles-ci s’en servent pour museler les débats internes et composer et recomposer des majorités molles, sans ligne directrice politique et sans ciment idéologique. Les onze années du « leadership » de François Hollande ont été symptomatiques du profond déclin politique et intellectuel d’un parti dominé par les querelles et ambitions personnelles.

Depuis le milieu des années 80, le PS s’est adapté par paliers successifs au modèle anti-social et anti-démocratique du capitalisme financier, quand il ne l’a pas lui-même favorisé : loi de déréglementation financière du gouvernement Fabius, Acte unique européen conçu par François Mitterrand (qui a permis la directive Bolkenstein), traité de Maastricht (interdiction aux pouvoirs publics d’emprunter auprès des banques publiques ; programme de libéralisation des services financiers), stratégie de Lisbonne soutenue par le gouvernement Jospin (privatisation de certains services publics), traité constitutionnel et sa copie conforme, le traité de Lisbonne (interdiction des restrictions aux mouvements de capitaux).

Après l’élection de Nicolas Sarkozy, nul dirigeant ne s’est ému de ce que près d’un quart des ministres du gouvernement Fillon soit issu du PS. Nul dirigeant n’a demandé l’exclusion du parti de deux socialistes devenus directeurs du FMI et de l’OMC ; deux institutions dont les politiques monétaristes sont pourtant incompatibles avec les valeurs et politiques socialistes.

Ces dix dernières années, le PS s’est « présidentialisé » avec l’élection du premier secrétaire au suffrage direct des militants. La compétition interne pour la candidature à l’élection présidentielle obsède un nombre croissant de « petits chefs » qui croient en leur destin national. Tu es bien placée pour savoir à quel point ce système est délétère, car il s’en est fallu d’une poignée de votes pour que tu ne soies battue au poste de premier secrétaire par Ségolène Royal, dont la motion n’a pourtant pas recueilli un tiers des voix militantes.

Depuis ton arrivée à la tête du parti, tu as pris deux décisions qui vont certainement accentuer la crise du parti, à coup sûr t’aliéner la gauche du PS : d’une part, tu as engagé le parti sous la bannière du Manifesto rédigé par le Parti des socialistes européens. Dans cette plate-forme électorale, le PSE réaffirme son soutien au traité de Lisbonne, un copié-collé du traité constitutionnel européen rejeté par 55% des Français (dont 59% d’électeurs socialistes). En soutenant le traité de Lisbonne, le PS continue de conforter l’Europe du libre échange. D’autre part, tu as invité les royalistes à rejoindre la direction du parti. A Reims, tu t’étais pourtant engagée à re-positionner le PS a gauche et à constituer une direction resserrée. Plus grave encore, tu as remis en selle ceux qui militent pour que le PS se transforme en parti démocrate de type italien ; une formation qui serait compatible avec les idées et politiques du Modem. En faisant cela, tu as trahi la confiance des camarades qui, en votant pour toi, ont souhaité mettre en échec le projet de Ségolène Royal.

Je quitte le PS et rejoins le NPA pour rester fidèle à mon combat pour la justice sociale ; un combat auquel le PS tourne de plus en plus le dos. Il s’agit d’un acte cohérent avec mes idées et mon engagement socialistes. Rassemblant diverses traditions progressistes, le NPA incarne le mieux à gauche la résistance à la réaction sarkozyste. Pour cette raison, il attire un nombre croissant de jeunes, de femmes et de laissés pour compte du système capitaliste. Il remplit le rôle de porte-parole du peuple que le PS a abandonné. Je souhaite que les socialistes qui s’opposent à la blairisation du PS et de la social-démocratie européenne fassent le même choix que moi.

Reçois, chère Martine, l’expression de mes sentiments les meilleurs.

Philippe Marlière


 Truc 024 


Message original --------
Sujet : Cyber-Manifestation contre l’OTAN, pour la liberté, la justice et la paix
Date : Mon, 13 Apr 2009 05:04:35 -0400
De : Mouvement de la Paix

Cyber-Manifestation : Non à la guerre, Non à l’OTAN
Pour la liberté, la justice et la paix

 

Le 4 avril à Strasbourg, la manifestation qui devait marquer le point d’orgue du contre-sommet de l’Otan, a été entravée et violemment réprimée.

Nous vous proposons de protester contre les inadmissibles entraves à la liberté de manifester contre l’Otan et de poursuivre ensemble cette manifestation... sur internet, en interpellant directement les autorités.

 

Pour cela :

 *
 Signez la cyber-lettre en ligne qui sera envoyée en votre nom au Président de la République, au Premier Ministre, à la Ministre de l’intérieur, au Ministre de la défense, au Préfet du Bas-Rhin, ainsi qu’aux députés de votre département - cela ne prend que quelques instants ;
 *
 Faites suivre ce message (en format html) à vos connaissances.

Nous comptons sur vous.

Le collectif OTAN-Afghanistan

www.otan-non.org


 Truc 025

Attention, il est interdit de filmer une bavure policière
13 Avril 2009 Par Nicolas Valode
http://www.mediapart.fr/club/blog/nicolas-valode/130409/attention-il-est-interdit-de-filmer-une-bavure-policiere

En lisant le texte de Georges Moréas, commissaire principal honoraire de la Police Nationale - publié sur son blog « police et cetera » et que vous trouverez reproduit à la fin de ce billet - vous découvrirez comment il est devenu pénalement répréhensible pour tout citoyen de filmer une bavure policière.

En effet, Georges Moréas nous alerte sur une loi de mars 2007 reprise dans le Code pénal qui, au départ, était censée lutter contre le phénomène du « happy slapping » (littéralement « joyeuse baffe »), ces vidéos de brutalité qui circulent sur les téléphones portables des collégiens.
Problème, ce texte de loi dépasse largement le cadre de la lutte contre ce phénomène… car, effet pervers, il transforme tout citoyen qui filme une infraction en complice de cette infraction. Vous verrez comment, du coup, un citoyen qui filme avec son portable une bavure policière devient complice de ces policiers.

En découvrant cette loi, je ne peux m’empêcher de songer à l’affaire qui nous préoccupe actuellement, celle de la journaliste Isabelle Cottenceau accusée de complicité de violence pour avoir filmer une suspension (voir les différents articles de ce blog qui en font largement référence). Mais véritable paradoxe, cette loi ne la concerne pas car est notamment reconnue l’exception pour les journalistes « lorsque l’enregistrement résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public ». 
Lors du procès Cottenceau à Toulouse, la vice-procureure a admis la légitimité d’informer le public sur un tel thème, ce qui ne l’a pas empêché de requérir 6 mois de prison avec sursis contre Isabelle… Visiblement, c’est le fait d’avoir été présente sur place qui constitue à ses yeux un délit.

Bref, on marche sur la tête.

Je résume : des journalistes qui ne peuvent pas, en filmant un délit, être accusés d’être complices mais qui sont tout de même poursuivis pour avoir été présents sur les lieux du délit, des citoyens qui, eux, sont forcément complices dès qu’ils filment un délit parce qu’ils ne sont pas journalistes… J’avoue, j’en perds mon latin.

Une chose est sûre : le 12 mai prochain, si Isabelle Cottenceau est condamnée, outre le fait que cela créerait un fâcheux précédent car depuis Vichy aucun journaliste n’a été condamné à une peine de prison en France pour avoir exercé son métier - cette nouvelle jurisprudence transformerait le journalisme audiovisuel en une activité à haut risque : comment en effet filmer une guerre, des émeutes, des sans-papiers, un trafic… sans se retrouver condamné de complicité des délits invoqués ?

Entre cet incroyable procès fait à Isabelle Cottenceau et ce texte de loi, qui transforme tout citoyen-témoin en complice des violences qu’il a filmé… pas de doute, on vit une époque formidable.

Mais attention ! Surtout n’essayez pas de montrer l’inverse, c’est interdit par la loi.

 
Nicolas Valode
Journaliste et producteur associé TAC Presse

 
PS : voici la reproduction du texte de Georges Moréas

(lien vers son blog : http://moreas.blog.lemonde.fr/)

 
 

13 avril

VOUS FILMEZ DES VIOLENCES, VOUS RISQUEZ LA PRISON

 

Comment un texte pour lutter contre le « happy slapping » se transforme en instrument de criminalisation de dénonciation de violence policière.

Le simple fait de sortir votre téléphone portable pour filmer des violences vous rend complice de ces violences. C’est une loi de mars 2007 reprise dans le Code pénal (art. 222-33-3), qui dit : « est constitutif d’un acte de complicité des atteintes volontaires à l’intégrité de la personne (…) le fait d’enregistrer sciemment, par quelque moyen que ce soit, sur tout support que ce soit, des images relatives à la commission de ces infractions ».

Ainsi, il suffit de filmer ou de prendre en photo des violences pour être « légalement » complice de ces violences. Et si ces actes entraînent le décès de la victime, vous voilà présumé complice d’un meurtre. Et cela même si vous n’avez aucun lien avec les agresseurs.

Au départ il s’agissait de lutter contre le happy slapping (joyeuse baffe), ce comportement de collégiens qui consiste à filmer des scènes violentes pour ensuite en diffuser les images, situation où le plus souvent le « caméraman » est de connivence avec les agresseurs. Mais mine de rien, le législateur est allé beaucoup plus loin : il a créé un délit autonome. Ce que les juristes appellent un cas de présomption légale de complicité.

Ainsi, un badaud filme avec son téléphone portable une agression dont il est le témoin, peu importe ses intentions : il est coupable et il encourt les mêmes peines que les agresseurs. Aucune justification possible, aucune possibilité de preuve contraire. Les faits sont dits irréfragables. Et le quidam se retrouve complice d’un délit ou d’un crime dont il ignore tout. À la merci d’une peine qui peut aller de 3 ans d’emprisonnement (et 45.000 € d’amende) à la réclusion criminelle à perpétuité. Il existe seulement deux exclusions : « lorsque l’enregistrement ou la diffusion résulte de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public ou est réalisé afin de servir de preuve en justice ».

Les journalistes sont donc exclus de ce texte, mais du bout des lèvres. À eux de prouver qu’ils agissaient dans l’exercice de leur profession. Pour un photographe de presse free-lance, pas évident !

Mais de quelles violences parle-t-on ?

Cela vise les crimes et délits prévus aux articles 222-1 à 222-14-1 et 222-23 à 222-31. Autrement dit, violences légères, torture, viol, actes de barbarie, etc. Dans un document paru dans la documentation juridique LexisNexis, Stéphane Detraz, maître de conférences à l’Université Paris XI, nous dit que la définition va bien au-delà de la forme classique du happy slapping, « elle recouvre non seulement ce type de comportement (…) mais également le fait de filmer, par exemple, des violences accomplies sur le mode « humoristique » à l’encontre d’un individu consentant, la rébellion d’une personne contre des fonctionnaires de police - ou, à l’inverse, un « passage à tabac » de leur part - ou encore des bagarres survenant lors d’une manifestation ».

On en arrive à un paradoxe étonnant où une personne qui filmerait des violences policières (illégitimes, s’entend) se verrait poursuivie comme complice des policiers qui ont commis ces violences.

Elle est pas belle, la vie !

Bien sûr, vous vous dites que ce n’est pas possible. Les juges vont apprécier les faits, ne pas appliquer le texte, un peu comme ils le font pour le délit d’assistance. Et dans quelques décennies, on aura sans doute un autre Éric Besson qui nous dira : « En 65 ans d’application de cette loi, personne en France n’a jamais été condamné ».

Quel drôle de pays où les élus pondent des lois sans en mesurer les conséquences, à charge aux juges de s’en dépatouiller !

Si l’on veut rapprocher le Code pénal de l’actualité, on parvient à cette conclusion : à Strasbourg, le manifestant qui a filmé des représentants de l’ordre en train de lancer des pierres peut être poursuivi et condamné si lesdits représentants de l’ordre sont eux-mêmes poursuivis et condamnés.

Bon, vous me direz, l’enquête est en cours…

La complicité « automatique » ne vise que l’enregistrement. Pour la diffusion des images, le législateur a créé un délit distinct, punissable de 5 ans de prison et 75.000 € d’amende. On pourrait donc penser que le policier qui a diffusé sur Facebook la vidéo d’une agression dans un autobus risque de le payer cher. Mais pas du tout ! Ces images ont été prises par une caméra de surveillance, pour servir de preuves, et dans ce cas l’alinéa 3 de l’article 222-3-3 précise que ledit article « n’est pas applicable ». Cette vidéo peut donc être diffusée sur le Net (ce qui n’est plus le cas, puisqu’elle a été retirée) alors que les vidéos des manifestations anti-Otan tombent sous le coup de la loi et ne devraient pas être diffusées (alors qu’elles y sont toujours). Bizarre, non !

À noter que si l’on applique à ce délit de complicité la définition habituelle de la complicité, le simple fait de prêter par exemple son appareil-photo, peut constituer une « complicité de complicité ». Et pour la clarté du texte, il est bon de rappeler que le complice du complice encourt les mêmes peines que l’auteur principal et ses complices.

Je me demande, en racontant tout ça, si je ne me fais pas le complice de quelque chose…


 Truc 026


Message original --------
Sujet :
Casseurs de pub sur la toile
Date :
Tue, 14 Apr 2009 19:05:54 +0100
De :
Casseurs de pub <retour.communique@casseursdepub.org>

Inscrivez vous pour le Contre-Grenelle 2 !

Il faut que le Contre-Grenelle du 2 mai à Lyon soit au moins un aussi grand succès que le premier Contre-Grenelle. Cette initiative unitaire doit être une nouvelle claque à Sarkozy et à Borloo et à leur clique d’écologistes vendus au marché. Il reste encore des places disponibles pour vous permettre de dire "Non au capitalisme vert". Ce Contre-Grenelle 2 sera aussi l’occasion de nous retrouver et de faire la fête. Nous doublerons dehors si nécessaire les interventions comme lors du Contre-Grenelle 1.

Aidez-nous à préparer ce succès en vous inscrivant dès aujourd’hui. Le 2 mai prochain, des objecteurs de croissance, des représentants du Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot, du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, d’Utopia, du Réseau “Sortir du nucléaire”, ainsi que des acteurs du mouvement écologiste et social dresseront l’état des lieux du capitalisme vert et ouvriront des perspectives.

Alors que les milieux antiproductivistes seront divisés lors des européennes, nous avons l’occasion de montrer qu’unis nous sommes encore plus forts.

Tous les renseignements, le film, le poster, pour réserver votre place... sont disponibles sur le site :

http://www.contre-grenelle.org/


 Truc 027

Lettre ouverte aux spectateurs citoyens
http://www.ecrans.fr/Lettre-ouverte-aux-spectateurs,6877.html
Des artistes s’élèvent contre la loi Création et Internet, qu’ils jugent purement répressive, et appelent à un changement des mentalités.

Par Chantal Akerman, Christophe Honoré, Jean-Pierre Limosin, Zina Modiano, Gaël Morel, Victoria Abril, Catherine Deneuve, Louis Garrel, Yann Gonzalez, Clotilde Hesme, Chiara Mastroianni, Agathe Berman et Paulo Branco.

Artistes et producteurs engagés, nous nous sommes dévoués tout au long de notre carrière à la promotion d’un cinéma différent, un cinéma ouvert et exigeant.

Vous avez fait vivre nos œuvres, les portant, les reconnaissant ou les rejetant. Tout au long de notre carrière, nous avons poursuivi la même ambition  : diffuser notre travail et le partager avec vous. Tout au long de notre carrière, mille obstacles se sont présentés à nous, qu’ils aient été techniques, matériels ou économiques.

Aujourd’hui, nous avons la chance de vivre une révolution numérique qui nous permettra, dans un futur très proche, de lever nombre de ces obstacles et d’ouvrir notre cinéma à toutes et à tous.

Aujourd’hui, certains craignent cette révolution et craignent pour leur monopole. La loi Création et Internet répond à une angoisse légitime, que nous partageons  : celle de voir les œuvres dévalorisées et ­dégradées par leur diffusion piratée sur ­Internet.

Pourtant, cette loi, qui prétend se poser en défenseur de la création, ne fait qu’instaurer un mécanisme de sanctions à la constitutionnalité douteuse et au fonctionnement fumeux.

Fruit d’un lobbying massif, fondée sur la présomption de culpabilité, la loi Création et Internet crée l’Hadopi, une haute autorité contrôlée par l’exécutif et qui pourra, sans qu’aucune preuve fiable ne soit apportée et sans qu’aucun recours gracieux ne soit possible, couper durant une durée extensible à l’infini la connexion Internet d’un usager.

Pis, et contrairement à ce qui a été écrit ici et là, aucune disposition législative ne prévoit que cette procédure se substitue aux pour­suites pénales et civiles, faisant de la double peine une réalité envisageable.

Alors que le Parlement européen vient, pour la troisième fois en quelques mois et à la quasi-unanimité, de qualifier l’accès à Internet de droit fondamental, alors qu’aux Etats-Unis le modèle de riposte « graduée » se fissure et que le reste du monde met l’accent sur la poursuite de ceux qui font commerce du piratage, le gouvernement français s’obstine à voir dans les utilisateurs, dans les spectateurs, des enfants immatures à l’origine de tous les maux de l’industrie ­cinématographique.

Démagogique, techniquement inappli­cable, bêtement ignorante des nouveaux procédés de téléchargement et purement répressive, cette loi est aussi un rendez-vous manqué. Ne prévoyant aucune forme de rétribution nouvelle pour les ayants droit, la loi Création et Internet ne s’adresse ni au cinéma dans sa diversité, ni aux spectateurs. Ne constituant qu’une ultime et vaine tentative d’éradiquer le piratage par la sanction, sans se soucier de créer une offre de téléchargement légale, abordable et ouverte sur Internet, elle ne répond à aucun des défis aujourd’hui posés par les nouvelles technologies, alors même qu’une réaction créative et forte de l’industrie cinématographique et des autorités de tutelle dans leur ensemble s’imposait.

Nous ne nous reconnaissons pas dans cette démarche, et appelons à un changement des mentalités. Craindre Internet est une erreur que nous ne nous pouvons plus nous permettre de faire. Il est temps d’accepter et de nous adapter à ce « nouveau monde » où l’accès à la culture perd son caractère discriminatoire et cesser de vouloir en faire une société virtuelle de surveillance où tout un chacun se sentirait traqué.

Que ce soit par un système de licence globale ou par le développement d’une plateforme unifiée de téléchargement des œuvres à prix accessibles et sans DRM, il faut dès aujourd’hui des réponses posi­tives à ce nouveau défi, et se montrer à la hauteur des attentes des spectateurs. L’heure est à la réinvention et à l’émerveillement, et non pas à l’instauration d’un énième dispositif répressif.

Conscients de la nécessité qu’éprouvent les ayants droit, dont nous sommes, à trouver de nouveaux modes de rétribution et d’en finir avec le piratage.

Confrontés à un dispositif essentiellement conservateur, ­liberticide et démagogique qui ne s’attaque à aucun des enjeux réels de la révolution numérique et ignore ­volontairement les intérêts du cinéma d’auteur. Et en réaction aux nombreuses tribunes rédigées par des institutions et des lobbies s’exprimant au nom d’une profession qu’ils ne représentent que partiellement.

Nous, cinéastes, producteurs et acteurs, marquons avec cette adresse notre refus du dispositif Hadopi et de la loi création et Internet.

Nous appelons tous les amoureux du ­cinéma et des libertés, de la création et de la diversité à faire entendre leur voix auprès de leurs représentants afin d’abandonner tant qu’il est encore temps le dispositif Hadopi et de mettre en place un système plus juste, équilibré et prenant en compte les intérêts de tous.

Contact  : brancojuan(at)gmail.com

Paru dans Libération le 7 avril 2009


 Truc 028


Message original --------
Sujet :
Etats-Unis : Monsanto propose une loi pour interdire les potagers des particuliers
Date :
Sun, 12 Apr 2009 04:26:45 +0200
De :
christian chaufaux <christian.chaufaux@...>

 
Etats-Unis :
 Monsanto propose une loi
pour interdire les potagers des particuliers
De petites fermes ou des particuliers faisant pousser leurs légumes pourraient être placés sous la supervision directe du gouvernement fédéral grâce à une nouvelle législation présentée au Congrès.
La Résolution 875, a été présentée à la Chambre sous le nom de Acte de Modernisation de la Sécurité Alimentaire 2009 en février par Rosa DeLauro dont le mari, Stanley Greenburg, dirige les recherches pour la firme Monsanto - le leader mondial de la production d’herbicides et de semences génétiquement modifiées.
La nouvelle loi viserait à réduire les risques de contamination par la nourriture : bactéries, produits chimiques, toxines naturelles ou artificielles, virus, parasites, prions et autres agents pathogènes pour l’homme.
Elle concernerait les établissement qui produisent, stockent, font transiter ou vendent toute catégorie de nourriture. Fermes agricoles et aquacoles, ranches, vignobles seraient soumis à une stricte régulation gouvernementale.
Des experts de l’industrie alimentaire, mandatés par le gouvernement, pourraient venir demander de mettre au norme de petites exploitations, causant des mises en faillite nombreuses.
La blogosphère s’agite et relève les risques suivants :
 Obama et son équipe cherchent-ils à tout nationaliser pour désarmer la population et contrôler la nourriture ?
 Super ! C’est très "écolo" de la part d’Obama. Quel est son motif véritable ?
 Ca va trop loin. La FDA autorise déjà bien assez de poisons dans notre nourriture.
 Si tu meurs de faim, tu ne pourras plus te défendre pour rester libre. Celui qui contrôle la nourriture c’est celui qui fait les règles.
 Le gouvernement à peur de perdre de l’argent en impôt collecté. Imaginez les taxes perdues si tout le monde fait pousser ses légumes ? Imaginez si les gens coordonnaient leurs efforts entre amis, voisins et familles ? En peu de temps, les gens pourraient manger le produit de leurs propres efforts et vivre en autarcie.
 Ils veulent rendre dépendants du gouvernement. Ils veulent endetter mes arrière-arrière petits enfants, m’enlever mes armes, m’interdire toute médecine parallèle. Nous avons besoin d’une révolution contre ce nouveau fascisme.
 Les mises aux normes seront excessivement chères pour les petits exploitants.
 Sans l’ombre d’un doute, ils confisqueront votre propriété en cas de risque de contamination ou si vous n’êtes pas aux normes.
 Ne perdez pas votre temps à raisonner les criminels de Washington. Tout cela se terminera en révolte sanglante.
 Plus je regarde cette loi en apparence inoffensive, plus je la déteste. C’est une façon lâche de pousser les petits exploitants à l’illégalité car nombre d’entre eux feront le choix de ne pas se plier à la loi.
>>> plus d’infos
WorldNet Daily /// 26 mars 2009
http://www.blogdei.com/index.php/2009/03/26/4793-etats-unis-monsanto-


 Truc 029

Campagne : "Travailler tue en toute impunité :
pour combien de temps encore ?"


Signer l’appel : http://www.fondation-copernic.org/petition/index.php?petition=3


 Truc 030

G20 : Les dirigeants de la planète, les multinationales, la finance ont de quoi se réjouir !
http://www.ufal.info/media_flash/,article,563,,,,,_10-04-09-G20-Les-dirigeants-de-la-planete-les-multinationales-la-finance-ont-de-quoi-se-rejouir.htm
Par Jean-Jacques Chavigné
Vendredi 10 avril 2009

article publié dans la lettre 76

Toutes les fanfares étaient convoquées, de l’orchestre philharmonique de New York au plus petit orphéon, pour célébrer l’évènement historique de la réunion du G20 en ce début de mois d’avril. Obama complimentait Hu Jintao qui félicitait Sarkozy qui congratulait Merkel. Michelle Obama y allait même de son accolade à Elisabeth Windsor. Et tous les médias, partout dans le monde, reprenaient en choeur « G20 de tous les pays, unissez-vous ! »
Les dirigeants de la planète, les multinationales et les financiers ont, il est vrai, de quoi se réjouir. Les peuples, quant à eux, n’étaient pas invités au bal. Ils auront donc à payer intégralement les frais d’une crise dont ils ne portent pas la plus petite once de responsabilité. Sarkozy qui devait avoir « la banane » ne leur a pas envoyé dire en déclarant à peine la réunion terminée : « Le capitalisme est refondé ! »
Cinq promesses non tenues

Le dernier G20, réuni le 15 novembre 2008 à Washington, avait annoncé que, lors de sa prochaine réunion, la récession ne serait plus qu’un mauvais souvenir. L’OCDE annonce, une baisse du PIB des pays les plus riches de 4,9 % en 2009. Première promesse non tenue.
Cette réunion devait être un nouveau « Bretton Woods », du nom de la conférence internationale qui, en 1944, avait mis sur pied un nouveau système monétaire international. Mais, en débit de cette prétention, la question monétaire n’a jamais été à l’ordre du jour du sommet. Personne ne s’est intéressé à la sous-évaluation du Yuan par rapport au dollar et à la surévaluation de l’euro par rapport au dollar. Deuxième promesse non tenue.
Cette réunion devait relancer l’économie mondiale. Mais les 5 0000 milliards de dollars annoncés par Gordon Brown ne sont que l’annonce des « plans de relance » nationaux déjà mis en oeuvre auxquels sont venus s’ajouter les 1 100 milliards de dollars dégagés par le G20. Les principaux opposants à un « plan de relance » international étaient, d’ailleurs, Sarkozy et Merkel. Nous sommes donc très loin du compte, sans même entrer dans le contenu de ces « plans de relance » Troisième promesse non tenue.
Cette réunion n’a pas traité non plus de la manière dont les banques pourraient être amenées de nouveau à financer l’économie. C’est-à-dire que le G20 ne s’est absolument pas préoccupés de la façon de mettre fin à l’actuelle crise financière. Quatrième promesse non tenue.
Il ne restait donc plus qu’une fonction à ce G20 : éviter le retour d’une prochaine crise financière dans 5, 10, 15 ou 20 ans. Mais, nous allons le voir, même cette cinquième et ultime promesse n’a pas été tenue.

Les trois racines de la crise financière ignorées ou renforcées

La crise financière commencée en 2008 avait trois racines fondamentales : les déséquilibres mondiaux, l’accroissement considérable de la part des profits aux dépens des salaires, l’absence de régulation de la finance.
Le G20, malgré ses cris de victoire, est passé délibérément à côté de chacune de ces racines de la crise financière actuelle ou les a renforcées.
1 -Les déséquilibres internationaux

Le G20 s’est bien donné garde de traiter des déficits abyssaux des Etats-Unis (déficit commercial, déficit public) ou des réserves de 2 000 milliards de dollars accumulées par la Chine.
Ces déséquilibres colossaux n’ont jamais été mis à l’ordre du jour de la réunion.
2- La baisse de la part des salaires

Aucune décision de hausse simultanée des salaires n’a été prise. Toutes les décisions du G20 vont en sens inverse. Si ces décisions étaient suivies d’effet, l’accroissement de la part des profits aux dépens des salaires ne pourrait que s’accentuer. Alors que tout le monde peut constater que les usines, les entreprises ferment parce qu’il n’y a pas de demande salariale suffisante pour acheter leurs productions.
Le G20 a donné à l’OMC pour mission de mener à bien le cycle de Doha. Il a accordé 250 milliards de dollars pour y parvenir. La finalité du cycle de Doha est connue : livrer aux multinationales du Nord (mais aussi maintenant à celles beaucoup moins nombreuses du Sud) les forêts, les réserves naturelles et agricoles, les services publics qui avaient échappé à leur voracité.
La pauvreté s’accroîtra donc encore au Sud et à l’Est pour permettre aux multinationales d’accroître encore leurs profits et de se mettre de nouveau à spéculer et à gonfler de nouvelles bulles spéculatives.
On peut, par contre, douter que les Etats-Unis et l’Union européenne renoncent à supprimer les gigantesques subventions publiques distribuées à leur agriculture qui rendent invendables sur le marché mondial bien des produits de base produit par le Sud (le coton par exemple) tout en privant ces pays de leur souveraineté alimentaire.

Le FMI dont les plans d’ajustement structurels avaient conduit à la banqueroute ses « meilleurs élèves » comme l’Argentine ou (tout dernièrement) l’Islande et qui avaient contribué à jeter dans la misère des centaines de millions d’habitants des pays du Sud, ressurgit en force.
Le FMI est doté par le G20 de 750 milliards de dollars supplémentaires financés par les réserve financières des Etats-Unis, de l’Union Européenne, du Canada, du Japon et de la Chine et par la possibilité d’émettre une monnaie spécifique, les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) et donc de faire fonctionner la planche à billets.
Malgré ses promesses d’accompagner la croissance économique par une plus grande cohésion sociale, il mène toujours la même politique. Alors qu’il faudrait augmenter les salaires directs et améliorer les prestations sociales et les services publics (santé, retraite, assurance chômage, transports, énergie…) le FMI conditionne, comme il l’a toujours fait, ses prêts à la réduction des déficits publics et donc, pour lui, à la baisse des salaires et des prestations sociales, à la réduction des services publics.
La Hongrie a eu le triste privilège d’être le premier Etat de l’UE à faire appel au FMI.
En contrepartie d’un prêt de 12,5 milliards d’euros, ce pays a dû accepter de réduire ses services publics et de supprimer le 13ème mois que percevaient ses retraités. Le FMI exige une baisse du déficit public de la Hongrie qui s’élève à 3,8 % de son PIB. Le déficit public des Etats-Unis est, quant à lui, supérieur à 12 %. Heureusement, pour lui, sa position de superpuissance lui permet, malgré l’énormité de ses déficits, de se passer des crédits du FMI.
Jeffrey Francks, négociateur du plan de « soutien » à la Roumanie conditionne l’octroi d’un prêt du FMI à une réforme des systèmes de salaires dans le secteur public et du système de retraite.
En Lettonie, le FMI a exigé une baisse de 15 % des salaires des fonctionnaires.
L’Ukraine a jugé (pour combien de temps ?) que les conditions imposées par le FMI étaient « inacceptables ».
Le Mexique qui avait été quasiment acculé à la ruine par le FMI durant les années 1980 a dû de nouveau faire appel à un prêt de 47 milliards de dollars de cette institution.
On ne peut qu’être saisi d’effroi à l’idée que le FMI, complètement discrédité, sort puissamment renforcé de cette réunion du G20 et que les effets de la crise obligeront de plus en plus de pays à faire appel à ses crédits.
Les 6 milliards de dollars « accordés » aux pays les plus pauvres sont dérisoires face aux effets que la crise aura sur ces pays. La première mesure à prendre aurait été d’abolir purement et simplement la dette de ses pays. Au contraire, la Banque du développement recevra 100 milliards supplémentaires qu’elle aura pour mission de prêter aux pays les plus pauvres et de les assujettir toujours plus au boulet de la dette.

3 - La régulation de la finance

L’ère du secret bancaire n’est pas terminée, contrairement à l’annonce de Sarkozy et les « paradis fiscaux » ont toujours un bel avenir devant eux.
A la demande du G20, l’OCDE a sorti quatre listes de « paradis fiscaux » : blanche, grise, gris clair, noire. Mais Jean-Claude Junker, qui n’avait pas digéré l’inscription du Luxembourg sur la liste gris clair a vendu la mèche en affirmant ne pas comprendre pourquoi des « paradis fiscaux » notoires comme le Delaware, le Wyoming, le Nevada ou la City de Londres ne figuraient pas dans la liste noire ou les listes grises. Hongkong, Macao ne sont pas non plus sur la liste grise ou noir en fonction de quelques vagues promesses mais surtout du poids nouveau de la Chine.
On peut d’ailleurs s’interroger sur l’avenir de ces listes et sur le sérieux de l’OCDE dans leur établissement. En 2000 des listes noires avaient déjà été établies par l’OCDE, le Groupe d’Action Financière (GAFI) et le Forum de stabilité financière. Plusieurs dizaines de « paradis fiscaux » avaient alors été recensés. Il y a quelques mois, il n’en restait plus que trois (Andorre, le Liechtenstein et Monaco). Et, tout d’un coup, à la veille de la clôture de la réunion du G20, l’OCDE produit une liste de 42 « paradis fiscaux ».
Le G20 ne dit d’ailleurs pas un mot des sanctions qui pourraient frapper ces pays.
En réalité, le « paradis fiscaux » ont fait et feront sans doute encore quelques concessions de forme pour pouvoir changer de listes. Mais rien ne changera sur le fond. Ainsi, la Suisse que l’on dit avoir fait un pas en avant, considère que son secret bancaire ne peut être levé qu’en cas de « fraude fiscale » mais pas en cas d’ »évasion fiscale ». Ce qui en réduit considérablement la portée. Les informations à une administration fiscale ou à un juge étranger ne seront, de toute façon, données, en fonction des critères de l’OCDE, que dans la mesure où existe un début de preuve de fraude ou d’évasion fiscale. Pour Christian Chavagneux (Le Monde du 4/04/2009) « on reste très loin du principe d’échange automatique d’informations, qui permettrait au fisc ou au juges de partir à la pêche aux infos quand ils ont simplement une suspicion, mais pas encore de preuve ».
Ce n’est pas ainsi que les centaines de milliards de dollars qui, selon la Banque Mondiale, échappent au fisc pourront être, demain, frappés d’imposition. Il faudrait pour cela des méthodes beaucoup moins timorées que celles préconisées par le G20. L’interdiction pure et simple du secret fiscal et bancaire ou l’obligation pour les multinationales de déclarer leurs revenus dans chacun des pays où elles opèrent, par exemple.

Un Conseil de Stabilité Financière (CSF) remplacera le Forum de Stabilité Financière (FSF) créé en 1999 pour répondre à la crise née de la faillite du fonds spéculatif (hedge fund) LTCM. Il aura théoriquement un rôle de « supervision de toutes les institutions financières et les produits et les marchés ayant une importance systémique ».
Mais son rôle risque d’être des plus symboliques. Tim Geithner, le nouveau secrétaire au Trésor américain vient, en effet, de déclarer au Financial Times qu’il estime qu’une « autorité nationale doit avoir la responsabilité de la supervision globale de ses institutions ». Comme le souligne « La Tribune » du 31 mars 2009, « En clair, pas question pour l’Etat américain de déléguer la régulation de Wall Street à une instance internationale ». Le CSF n’aurait donc rien pu faire (s’il en avait eu la volonté) pour empêcher la crise des « subprime » à l’origine de la crise financière actuelle.

Les « Hedge funds » (ou fonds spéculatifs) ont aussi de l’avenir.
Le G20 demande qu’ils s’enregistrent auprès des autorités. Pour l’économiste Dominique Pilhon, la seule question qui se pose est pourtant celle de leur asphyxie pure et simple. Ils n’ont en effet aucune utilité économique, leur rôle est purement spéculatif. Mais la City, par exemple, n’a aucune volonté de contrôler ces fonds. Et, comme, malgré le rôle symbolique du CSF, les contrôles resteront nationaux, les sociétés qui gèrent ces « hedges funds » n’ont pas trop de souci à se faire.

Les rémunérations des banquiers et des traders sont renvoyées aux conseils d’administration des banques. Et, aussi bien aux Etats-Unis qu’en France, il a été aisé de constater leur bonne volonté quand il s’agissait de diminuer leurs mirifiques bonus, leurs parachutes dorés et autres « retraites chapeaux ». Le G20 a donc raison de leur faire toute confiance : rien ne changera vraiment.

La titrisation des crédits permet à une banque d’accorder un crédit et de s’en débarrasser aussitôt, après avoir touché sa commission, en cédant le titre de cette créance à un autre établissement .Le G20 décide que la banque devra garder 5 % des créances ainsi « titrisées » dans son bilan. Cela n’a vraiment rien de dissuasif quand il s’agit, pour la banque émettrice, de faire 20 % de profit sur l’ensemble des crédits accordés tout en pouvant se débarrasser de 95 % de « créances pourries ». La seule mesure réaliste aurait été leur interdiction.

Les problèmes posés par les produits « dérivés » qui, sous prétexte de garantir les spéculateurs contre les risques multiplient, en fait, ses derniers n’ont pas été abordés.

La question de l’« effet levier » qui permet de vendre ou d’acheter des titres en ne possédant en couverture qu’une toute petite partie des titres ou des sommes nécessaires au dénouement de l’opération n’a pas non plus fait l’objet de la moindre décision.
Pourtant, ces « innovations » financières avaient joué un rôle important dans la propagation de l’actuelle crise financière. La seule mesure efficace aurait été d’interdire les produits dérivés et de fixer très haut (50 à 75 %) les titres ou les sommes devant servir de couverture à une opération spéculative.

Enfin, la libre circulation des capitaux n’a pas été touchée, ni de près, ni de loin. Les capitaux, sûrs de leur mobilité, pourront continuer à imposer leur loi à des salariés beaucoup moins mobiles.

Le 5 avril 2009


 Truc 031

Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
Santé / mercredi 15 avril par Ian Hamel
http://www.bakchich.info/Les-mauvaises-ondes-des-compagnies,07394.html

La téléphonie mobile sera-t-elle le futur scandale sanitaire, à l’instar de l’amiante ou du tabac ? Avant d’avoir la réponse, les assureurs, prudents, ont déjà pris les devants.

Contrairement aux opérateurs téléphoniques, aux fabricants de télévisions, d’ordinateurs et de jeux-vidéo, les compagnies d’assurance prennent très au sérieux les effets néfastes des ondes électromagnétiques sur la santé. En toute discrétion, elles ne les assurent plus.

Les ondes des téléphones mobiles et les antennes-relais sont-elles néfastes pour la santé ? La question est toujours sans réponse. Les études scientifiques s’accumulent et se contredisent. Mais faut-il s’en étonner ? Il a fallu 70 ans pour retirer le plomb des peintures et 50 ans pour établir de façon convaincante le lien entre la cigarette et le cancer du poumon…

Bref, les controverses sur le danger des champs électromagnétiques ne sont pas prêtes de s’éteindre. Le téléphone portable n’est utilisé à grande échelle que depuis le milieu des années 90. Le jour où l’on nous prouvera d’une manière indiscutable que la pollution électromagnétique (qui a été multipliée par 400 en un demi siècle) porte sérieusement atteinte à notre santé, il sera sans doute trop tard.

En revanche, les compagnies d’assurance sont nettement plus rapides pour se mettre à l’abri. Dans un document daté de 1997, intitulé « Les champs électromagnétiques, un risque fantôme », que Bakchich a pu se procurer, le réassureur Swiss Re, qui assure les compagnies d’assurance, met en garde ses clients :

« Les plaintes en responsabilité civile - en cours ou à venir - du fait des champs électromagnétiques pourraient se terminer favorablement pour les requérants et avoir des conséquences fatales pour les assureurs, il faut s’attendre à des coûts de défense faramineux ». Swiss Re ajoute : « Cela signifie, pour l’assureur, qu’il doit revoir les contrats existants (…) Il serait bon que, de leur côté, les industriels comprennent que les assureurs ne peuvent pas assumer n’importe quel risque ».
A l’exclusion de l’amiante et des ondes électromagnétiques

Cette mise en garde n’est pas restée lettre morte si l’on en juge l’autre document reproduit par Bakchich.

Il s’agit d’un avenant modifiant les conditions d’un contrat d’assurance de la responsabilité civile. Il date du 1er septembre 2006. Il a été rédigé par la compagnie Axa. Ce contrat, à effet au 1er janvier 2007, exclut les dommages causés par l’amiante, par le plomb, et ceux qui sont « causés par les champs et ondes électromagnétiques ». En clair, depuis deux ans, Axa n’assure plus ses clients contre les dégâts que pourraient éventuellement provoquer les ondes émises par votre téléphone portable, votre télévision ou votre ordinateur.

Certes, la compagnie d’assurance se garde bien de parler de danger. Mais elle se couvre au cas où il pourrait y en avoir un, au nom du principe de précaution. Axa, l’un des plus grands assureurs européens, n’est pas un cas unique. Le Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem), installé au Mans, assure que d’autres compagnies d’assurance excluent « tous dommages ou conséquences de dommages résultant de la production par tous appareils ou équipements, de champs électriques ou magnétiques, ou de radiations électromagnétiques ».
Irradiations et cancer du sein

Cela veut dire quoi concrètement ? Prenons un exemple précis : En 2007, le ministère espagnol de la Santé a publié une étude scientifique de 212 pages intitulé « Relation entre l’exposition aux irradiations électromagnétiques au travail et le cancer du sein ». L’étude montre que les informaticiennes, les standardistes, les femmes qui travaillent derrière un écran « ont un risque plus important de développer un cancer du sein dans la période pré-ménopause mais aussi post-ménopause ». Un risque supplémentaire d’environ 20 %.

Imaginons que toutes les femmes qui tombent malades portent plainte contre leurs employeurs et leur réclament des millions d’euros de dommages et intérêts. Si les patrons, qui ne sont plus couverts par leurs compagnies d’assurance, perdent leurs procès, ils seront contraints de mettre la clé sous la porte.

Les compagnies d’assurance ne sont sans doute pas mieux informées que les instituts de recherche. Mais elles savent davantage tirer les leçons du passé pour interpréter les signes de risques potentiels. Et ne pas perdre des milliards. Comme le jour où des utilisateurs de téléphones mobiles, atteints de tumeurs du cerveau, du nerf auditif ou des glandes salivaires gagneront contre Orange, SFR ou Bouygues-Telecom…

Dès novembre 2008, Bakchich tentait d’en savoir plus sur les dangers du téléphone portable. Et prenait alors conscience lors de son enquête de l’omerta qui règne sur le sujet.


 Truc 032

Tous amis, tous pistés
LE MONDE | 06.04.09 | 15h31 • Mis à jour le 06.04.09 | 18h09
(Part 1) 
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/04/06/tous-amis-tous-pistes_1177283_651865.html#xtor=EPR-32280154

BERLIN ENVOYÉ SPÉCIAL

Un quartier animé de Berlin, par un soir printanier. Thomas, 31 ans, artiste peintre encore méconnu, s’installe dans son bar habituel et sort son téléphone mobile, un "smartphone" connecté à Internet. Aussitôt, son mini-écran affiche la page d’accueil de Aka-Aki, le nouveau réseau social "géolocalisé" permettant à ses membres de détecter tous les autres membres se trouvant dans les parages, et de communiquer avec eux en temps réel.

D’un coup d’oeil, Thomas constate que des centaines de Berlinois inscrits sur Aka-Aki sont connectés en ce moment, dont dix-sept à moins de dix minutes de marche. Leur nom et leur photo défilent automatiquement. D’un geste, il peut consulter leur profil, contenant toutes sortes de renseignements : ils habitent le quartier, ou y travaillent, ou sont venus pour dîner. Presque tous ont pris l’habitude de coller sur leur profil des stickers (étiquettes) pour expliquer en images leurs goûts et leurs préférences dans tous les domaines. Même ceux qui ne font que passer près du bar, à pied ou en tramway, sont recensés et archivés.

Le système précise que, sur les dix-sept personnes présentes dans le quartier, trois se trouvent à quelques dizaines de mètres de Thomas. La première s’appelle Zina, une jolie brune. Sans hésiter, Thomas lui envoie un message. Zina répond qu’elle habite en face du bar, mais qu’elle n’a pas le temps de venir boire un verre, car elle révise un examen : "Pas grave, se console Thomas, je la retrouverai facilement." Aka-Aki a enregistré la date et l’heure de la rencontre entre les mobiles de Thomas et de Zina, et a inscrit l’événement sur leurs profils respectifs. S’ils se croisent à nouveau, dans un jour ou dans un an, ils recevront un message d’alerte.

Thomas affirme qu’il a fait plusieurs rencontres grâce à Aka-Aki : "La première fois, je me suis fait draguer par un homosexuel qui ne l’avait pas indiqué sur son profil. Moi, je suis hétéro, dès le lendemain, je l’ai mentionné sur le mien." Il a aussi fait connaissance avec un autre jeune artiste : "Un matin de bonne heure, j’ai remarqué que son profil était apparu près de chez moi. Même chose les jours suivants, alors je lui ai demandé s’il venait d’emménager dans le secteur. C’était le cas, nous avons très vite sympathisé."

Soudain, le smartphone de Thomas émet un jingle indiquant qu’un nouveau membre vient de pénétrer dans sa zone de proximité : "C’est un ami à qui j’avais donné rendez-vous plus tard, pour dîner. Lui aussi a vu que j’étais ici plus tôt que prévu, il arrive."

Thomas et sa bande ont adopté Aka-Aki comme mode de communication principal. Quand deux membres signalent au système qu’ils sont officiellement "amis", chacun est mis au courant en temps réel de tout ce que fait l’autre. Et lorsque deux membres qui ne se connaissent pas encore se croisent par hasard, le système leur envoie la liste de leurs amis communs, directs et indirects - un premier sujet de conversation possible.

Peter, 28 ans, l’un des copains d’enfance de Thomas, aujourd’hui instituteur en maternelle, est devenu un inconditionnel d’Aka-Aki : "Je mets mon profil à jour aussi souvent que possible, toutes les dix minutes parfois. Quand je fais quelque chose d’intéressant, j’aime bien partager avec mes potes." Récemment, Peter faisait la queue devant une discothèque, quand il a vu sur son mobile que deux de ses amis étaient déjà à l’intérieur : "Ils m’ont dit que l’ambiance était nulle et la bière trop chère. Nous nous sommes donné rendez-vous ailleurs. Ce qui est vraiment nouveau, c’est qu’on se retrouve spontanément sans être obligés de planifier ni de prendre des rendez-vous contraignants."

Pour les utilisateurs, Aka-Aki est simple et instinctif, mais en coulisses le système est complexe. Les téléphones se trouvant à moins de 30 m les uns des autres se repèrent grâce à leurs émetteurs Bluetooth - installés pour faire fonctionner les oreillettes sans fil et échanger des photos. Au-delà de 30 mètres, Aka-Aki localise les appareils en interrogeant les nombreux réseaux Wi-Fi qui quadrillent la ville. Il peut aussi capter les signaux GPS, indiquant la longitude et la latitude des smartphones qui en sont dotés. Quand aucun autre système n’est disponible, Aka-Aki repère les mobiles connectés au même relais de téléphone GSM, ce qui fournit une localisation approximative. Si un membre se promène avec un vieux mobile non connecté à Internet, il est quand même inclus dans le réseau : à chaque fois qu’il croise un autre membre, il reçoit un SMS d’alerte.

Après des débuts incertains, Aka-Aki comptait plus de 100 000 membres en mars, surtout en Allemagne, en Autriche et en Suisse. Mais rien n’empêche le reste du monde de se connecter : l’interface est en partie en anglais, et des versions en diverses langues sont en préparation. L’idée est née en 2006 : il s’agissait au départ d’un projet de fin d’études imaginé par cinq étudiants du département publicité de l’Ecole des beaux-arts de Berlin. Le succès de leur invention fut tel auprès de leur entourage qu’ils décidèrent d’interrompre leurs études et de créer une start-up.

Aujourd’hui, la société Aka-Aki, un nom facile à retenir, qui ne veut rien dire, compte 17 salariés, tous jeunes et branchés, installés dans un immeuble agréable au centre de Berlin. Son avenir à court terme est assuré grâce à une société allemande de capital-risque. Cela dit, son business model reste flou. Ses jeunes patrons essaient d’imaginer plusieurs scénarios : publicités géolocalisées ultraciblées, promotion d’événements, partage des recettes avec les opérateurs Internet... Ils ont déjà passé un accord avec la compagnie de télécom allemande E-Plus, pour que le trafic Aka-Aki reste gratuit. Aka-Aki pourrait aussi devenir un outil de travail. Roman Haensler, 29 ans, l’un des cofondateurs, lance une piste : "Dans un Salon professionnel, tous les téléphones vont s’échanger des cartes de visite et des CV numériques, ça va décupler le maillage."

(Part 2)
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/04/06/tous-amis-tous-pistes_1177283_651865_1.html

La puissance de Aka-Aki semble illimitée, car un mobile doté de son logiciel ne repère pas seulement les autres membres, il recense tous les appareils émettant un signal Bluetooth : téléphones mobiles ordinaires, ordinateurs, imprimantes, GPS de voiture... Till, 29 ans, chercheur en biologie, fait une démonstration dans un café fréquenté par des étudiants. Dès qu’il entre, son mobile affiche une liste de 22 mobiles, 1 GPS et 7 ordinateurs portables. Le plus souvent, le signal Bluetooth diffuse simplement la marque et le modèle de l’appareil, mais parfois, le propriétaire a entré un pseudo, ou même son vrai nom. Le serveur central de Aka-Aki crée un profil pour chaque appareil et note qu’ils ont été "découverts" par Till en indiquant le jour et l’heure : "C’est comme un jeu de piste, tous mes amis savent que je suis passé par ici, puis par là, et combien de fois. C’est étrange, mais sur Aka-Aki, les objets acquièrent une vie propre." L’ordinateur du gérant du bar, installé dans une arrière-salle, possède bien sûr son profil depuis longtemps. Il affiche la liste de tous les membres de Aka-Aki ayant fréquenté le lieu, avec pour chacun d’eux le nombre de visites et la date du dernier passage.

Les filles, très rares au début, arrivent en masse. La première copine Aka-Aki de Till s’appelle Mona, 25 ans, étudiante en droit, détectée dans une fête, puis retrouvée dans un supermarché. Mona, qui a grandi dans une petite ville, fait un stage professionnel à Berlin, mais elle a du mal à s’adapter : "Dans ma ville natale, toutes les familles se connaissent, si un garçon me plaît, je n’aurai aucun mal à savoir qui il est. De toute façon, il n’y a que deux discothèques là-bas, tous les jeunes s’y retrouvent. Mais Berlin est si grand, on se sent perdu."

Un soir, alors qu’elle rentrait chez elle en tramway, elle remarqua qu’un jeune homme lui souriait. Elle le trouva beau, se sentit aussitôt séduite : "Nous nous sommes dévorés des yeux pendant tout le trajet, c’était intense." Mais Mona n’ose pas aller vers lui, et le garçon ne se décide pas non plus. Quand elle arrive près de chez elle, elle descend du tramway, la mort dans l’âme : "Je pense à lui tous les jours. S’il avait été inscrit sur Aka-Aki, son nom et sa photo se seraient affichés sur mon mobile. Une fois chez moi, j’aurais étudié son profil, et je lui aurais envoyé des messages, pour faire connaissance avant de lui fixer un rendez-vous. Bientôt, tous les jeunes Berlinois seront sur Aka-Aki, la vie des filles timides va changer."

Certaines femmes, dont la photo attire le regard, sont déjà célèbres sur le réseau. Clara, 24 ans, chef de projet marketing, est repérée sans arrêt, car elle circule beaucoup dans Berlin. Si on veut la voir pour de vrai, il suffit d’être un peu patient. Après trois tentatives, elle est enfin localisée un matin, dans un café, devant un petit déjeuner : "Je reçois 20 à 30 messages par jour. Je les lis tous, et je réponds parfois, s’ils sont drôles ou malins. Quand un garçon m’intéresse, je sais que je le retrouverai, à ma guise, sans stress. Aka-Aki offre cette liberté." Sur son profil, Clara a affiché sa nouvelle devise : "Bye-bye, vie privée !"

Le problème du respect de la confidentialité des informations n’a pas échappé aux créateurs de Aka-Aki : "Nous avons contacté les autorités compétentes pour savoir si notre système est licite, explique Roman Haensler, mais elles n’ont pas su nous répondre, Aka-Aki est trop nouveau. Nous collaborons avec les fonctionnaires pour imaginer un cadre juridique adapté." Cela dit, Roman et ses collègues sont convaincus que les jeux sont faits : "La fusion entre le monde numérique et le monde réel, souvent promise, est enfin en train de se réaliser. Nous allons créer une "réalité augmentée" inédite, dont personne, pas même nous, ne peut encore mesurer les conséquences."

Yves Eudes


 Truc 033 

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