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Forum social mondial de Tunis : 1 déclaration de femmes + 1 Charte contre les Grands Projets inutiles et/ou imposés

Assemblée des mouvements sociaux | cadtm.org - adequations.org | vendredi 5 avril 2013

dimanche 14 avril 2013

 Charte de Tunis (*) adoptée au FSM de Tunis le 29 mars 2013
Assemblée des mouvements sociaux | cadtm.org | vendredi 5 avril 2013
 Déclaration de la dynamique femmes internationale à l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial
Qui | adequations.org | vendredi 5 avril 2013




cadtm.org

Charte de Tunis (*) adoptée au FSM de Tunis le 29 mars 2013
Assemblée des mouvements sociaux | cadtm.org | vendredi 5 avril 2013

Forum contre les Grands Projets Inutiles Imposés

Nous, citoyennes et citoyens, associations et mouvements en lutte contre des Grands Projets Inutiles Imposés,

Nous constatons que :

- ces projets constituent pour les territoires concernés un désastre écologique, socio-économique et humain : destruction de zones naturelles, de terres agricoles et du patrimoine bâti, nuisances et dégradation de l’environnement avec des impacts négatifs importants pour les habitants,
- ces projets n’intègrent jamais la participation effective de la population à la prise des décisions, et la privent de l’accès aux medias,
- face au profond désaccord social que ces projets suscitent, les gouvernements et les administrations agissent dans l’opacité et traitent avec mépris les arguments et propositions des citoyens,
- la justification officielle de la réalisation de ces nouvelles infrastructures et équipements se fait systématiquement sur des hypothèses fausses d’évaluation coûts/bénéfices et de création d’emplois,
- la priorité octroyée aux grands équipements se fait au détriment des besoins locaux,
- ces projets s’inscrivent dans une logique de concurrence exacerbée entre les territoires et impliquent une fuite en avant vers toujours « plus grand, plus vite, plus coûteux, plus centralisateur »,
- le système économique libéral qui domine le monde est en crise profonde, les Grands Projets Inutiles Imposés sont un des instruments qui garantissent des profits exorbitants aux grands groupes industriels et financiers, civils et militaires, désormais incapables d’obtenir des taux de profits élevés sur des marchés globaux saturés,
- la réalisation de ces projets inutiles, toujours à charge des budgets publics, produit une énorme dette, ne génère aucune reprise économique, concentre la richesse et appauvrit les sociétés,
- ces grands projets permettent au capital prédateur d’augmenter sa domination sur la planète, portant ainsi des atteintes irréversibles à l’environnement et au bien-être des peuples,
- les mêmes mécanismes qui endettent les Pays les plus pauvres depuis la fin de la colonisation directe sont maintenant utilisés aussi dans les Pays occidentaux.

Nous contestons :

- la logique de concentration géographique et fonctionnelle qui ne permet pas un développement local équitable, et les mécanismes qui détruisent la survie des petites et moyennes entreprises et le système économique local,
- les équipements sur-dimensionnés liés à la production d’énergies non renouvelables, la construction de barrages gigantesques, dont les techniques entraînent une forte pollution des sols, de l’eau, de l’air, des fonds marins et la disparition de territoires entiers, compromettent la survie des générations futures,
- les modes de financement de ces projets qui génèrent des profits exorbitants, garantis par la mobilisation de l’argent public assortis de montages juridico-financiers scandaleux, au bénéfice d’entreprises dont les actions de lobbying interviennent dans la prise de décisions politiques, voire dans l’obtention de mesures d’exception pour évacuer toutes les contraintes juridiques,
- le soutien apporté à ces projets par les différents niveaux de structures politiques, locales, nationales, supranationales et les institutions financières mondialisées qui s’opposent ainsi aux droits, aux besoins et à la volonté des peuples,
- la militarisation des territoires et la criminalisation des oppositions.

Nous affirmons que des solutions sont à chercher dans :

- l’entretien et l’optimisation des infrastructures existantes qui sont, dans la plupart des cas, une solution alternative avec moins de nuisances et de coûts, la construction de nouvelles infrastructures ne devant répondre qu’à l’impératif de l’utilité publique et non du profit,
- la transformation profonde du modèle économique et social aujourd’hui en profonde crise, en faisant notamment de la proximité et de la relocalisation de l’économie, de la protection des terres agricoles, de la sobriété énergétique et de la transition vers les énergies renouvelables décentralisées, nos priorités,
- la restitution de la capacité de décision aux populations directement concernées, fondement d’une authentique démocratie et autonomie locale face à un modèle de développement imposé, au moyen de propositions législatives adaptées,
- de nouvelles relations entre les peuples au sud comme au nord, des relations de solidarité qui rompent définitivement avec la logique de domination et d’impérialisme.

Nous affirmons notre solidarité dans la lutte contre tous les Grands Projets Inutiles et Imposés et notre volonté commune de nous réapproprier notre monde.

(*) Cette déclaration a été élaborée par des associations et mouvements qui luttent contre la construction de grands projets d’infrastructures (transport de personnes ou de marchandises, production d’énergie) ou d’équipements (tourisme, urbanisme, militaire) réunis aujourd’hui au FSM de Tunis pour unir leurs forces et mieux faire entendre leurs voix, les problématiques étant partout les mêmes.





Déclaration de la dynamique femmes internationale à l’Assemblée des mouvements sociaux du Forum social mondial
Qui | adequations.org | vendredi 5 avril 2013

Nous nous félicitons de la présence très importante de femmes, d’associations de femmes et de féministes qui ont participé au forum social mondial à Tunis en mars 2013, et affirmé leur solidarité aux luttes des femmes dans le monde et plus particulièrement à celles de la région arabe.

La diversité des travaux des différentes activités de la semaine ont mis en évidence une analyse commune :

- les politiques d’austérité et la mondialisation néolibérale touchent majoritairement les femmes et assomment de plus en plus durement les peuples ;
- les guerres fomentées de par le monde (Palestine, Syrie, Liban, Mali, Congo…) utilisent les corps des femmes comme arme de guerre et accentuent leur exploitation sexuelle (viols, mariages précoces et forcés)
- l’emprise accrue des extrémismes et des pouvoirs religieux sur le politique qui s’inscrivent dans le cadre d’une restructuration du marché mondial, constitue une menace pour l’émancipation des femmes.

Leur finalité vise à instaurer une société post révolutionnaire basée sur un nouveau pouvoir théocratique en exerçant des atteintes aux fondements de l’état de droit et en donnant au patriarcat une empreinte de religiosité.

Le statut des femmes devient un enjeu politique majeur pour les sociétés et les institutions par l’instauration d’une violence quotidienne pour exclure les femmes de l’espace public ; ces politiques rétrogrades s’inscrivent dans les mêmes politiques économiques néolibérales qui instaurent l’austérité partout dans le monde.

Actuellement, les femmes sont les premières touchées par le recul des droits économiques et sociaux et par la précarité généralisée.

Nous femmes, femmes d’associations et féministes, nous déclarons :

- notre attachement indéfectible à l’universalité des droits fondamentaux des femmes ;
- notre volonté que la CEDAW ratifiée soit la base de la constitutionnalisation des droits des femmes, en particulier dans les pays arabes
- notre droit à bénéficier des richesses mondiales (l’eau, la possession de la terre, les richesses minières….)
- notre détermination à lutter contre toutes les formes de violence faites aux femmes (viols, harcèlements sexuels…)
- notre exigence à la protection des femmes réfugiées dans les zones de conflits, victimes de la traite et de l’exploitation sexuelle

Nous femmes, nous demandons au Conseil international des FSM :

- l’inclusion de l’assemblée des femmes dans le programme officiel des FSM ;
- le renforcement de la présence d’associations féministes dans la composition du conseil international en diversifiant leur représentation ;
- la mise en œuvre d’une réelle volonté et des moyens permettant d’impulser une véritable parité, tant dans la composition du conseil international que dans l’organisation transversale des débats ;
- que l’attribution des fonds de solidarité prennent en compte la composante femmes ;
- la mise en place effective d’un réseau international de solidarité avec les femmes tunisiennes en lutte pour leurs droits fondamentaux.


Fait à Tunis le 30 mars 2013
Contact Dynamique femmes FSM 2013, email : ahlem.dynafemmes@gmail.com

Documents joints


Voir en ligne : Charte de Tunis (*) adoptée au FSM de Tunis le 29 mars 2013

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