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Evaluation rassurante de l’OMS sur l’impact sanitaire de la catastrophe de Fukushima...

Aude Lecrubier | medscape.fr | jeudi 7 mars 2013

jeudi 7 mars 2013

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Fukushima : le rapport de l’OMS est-il satisfaisant ?
Aude Lecrubier | medscape.fr | jeudi 7 mars 2013

Amsterdam, Pays-Bas - Tout juste deux ans après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sort le 1er rapport sur les risques de cancers « vie entière » estimés sur l’ensemble du pays et en dehors du Japon [1]. Des données issues de multiples modélisations qui laissent perplexe et qui font réagir l’organisation indépendante Greenpeace [2]. Le Dr Rianne Teule, chargée de campagne Nucléaire à Greenpeace et expert en radiation, accuse l’OMS de sous-estimer l’impact sanitaire de l’accident de Fukushima.

Le point de vue du Dr Rianne Teule (Greenpeace).

Greenpeace reproche, en particulier, aux experts de l’OMS de ne pas avoir pris en compte l’impact des radiations dans les 20 kilomètres autour de la centrale. « Les doses dans les 20 kilomètres autour de la central de Fukushima n’ont pas été évaluées dans le rapport préliminaire de l’OMS sur les doses de radiations. Par conséquent, cette zone géographique n’a pas été incluse dans l’évaluation des risques sanitaires », indique, en effet, le rapport de l’OMS.

« Le rapport de l’OMS sous-estime, sans scrupules, l’impact des radiations précoces sur les personnes qui se situaient dans les 20 kilomètres de la centrale [80 000 personnes évacuées] et qui n’ont pas pu fuir rapidement. L’OMS aurait dû prendre en compte l’exposition aux radiations de ces personnes pour donner une estimation plus fiable des effets potentiels à long terme de l’accident de Fukushima. Le rapport de l’OMS est clairement un document politique destiné à protéger l’industrie nucléaire et pas un document scientifique qui place la santé des gens au premier plan », condamne le Dr Teule.

Elle précise que d’après les modélisations de l’experte nucléaire indépendante Oda Becker (Allemagne) à partir des données fournies par TEPCO, l’exploitant de la centrale, les personnes se situant dans cette zone de 20 kilomètres autour des réacteurs ont possiblement été exposées à des doses de radiations de centaines de milliSievert.

Autre critique formulée par Greenpeace : « [Les experts de l’OMS] cachent l’impact sur le cancer en mettant l’accent sur les petits pourcentages d’augmentation du risque de cancers. Ces faibles pourcentages se traduisent en fait par des milliers de personnes à risque ».

« Ce rapport biaisé de l’OMS laisse le travail à moitié fait. L’OMS et d’autres organisations doivent cesser de minimiser et de cacher l’impact du désastre de Fukushima et inciter à une meilleure protection des millions de personnes qui vivent encore dans des zones contaminées », souligne le Dr Teule.

Enfin, Greenpeace accuse l’OMS de ne divulguer des rapports sur l’impact des radiations sur la population qu’après validation de l’International Atomic Energy Agency (IAEA).

Une accusation réfutée par l’OMS qui a indiqué à Greenpeace qu’elle n’avait pas consulté l’IAEA sur ce rapport, en dépit de l’accord tacite datant de 1959 entre l’OMS et l’IAEA (Article I-3) et de la coopération entre les deux organisations pour étudier les effets des radiations (p10 du rapport sur Fukushima).

Que l’OMS ait contacté directement l’IAEA ou pas sur ce rapport, Greenpeace estime que « la façon dont l’OMS minimise les risques associés aux radiations pour les victimes de Fukushima est honteuse, comme cela l’a été pour les victimes de l’accident nucléaire de Tchernobyl. »

Greenpeace précise également, que l’OMS n’a pas, à ce jour, répondu aux critiques sur l’absence de prise en compte des radiations précoces dans les 20 kilomètres autour de la centrale et sur l’absence de traduction des pourcentages de risques en nombre de personnes à risque.

Greenpeace est une organisation non gouvernementale de protection de l’environnement.

L’IAEA est une organisation internationale autonome qui cherche à promouvoir les usages pacifiques de l’énergie nucléaire et à limiter le développement de ses applications militaires.http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_internationale_de_l%27%C3%A9nergie_atomique - cite_note-2

Références

  1. OMS. Health risk assessment from the nuclear accident after the 2011 Great East Japan Earthquake and Tsunami based on a preliminary dose estimation. 28 février 2013.
  2. Communiqué de presse Greenpeace. World Health Organisation downplays health impacts of Fukushima nuclear disaster. 28 février 2013/actualise le 4 mars 2013.
  3. sur le net
     Fukushima : l’OMS publie une évaluation rassurante de l’impact sanitaire de la catastrophe
    Philippe Collet | actu-environnement.com | 01 mars 2013


Voir en ligne : Fukushima : le rapport de l’OMS est-il satisfaisant ?

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