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Les gouvernements européens ouvrent la porte à des dizaines d’OGM
Amis de la Terre, Confédération Paysanne, FNAB, FNE, Greenpeace, UNAF | confederationpaysanne.fr | jeudi 28 février 2013
jeudi 28 février 2013
OGM : les gouvernements européens jouent au pompier pyromane !
Amis de la Terre, Confédération Paysanne, FNAB, FNE, Greenpeace, UNAF | confederationpaysanne.fr | jeudi 28 février 2013
UE – Les Etats membres rouvrent la voie des autorisations d’ogm
Eric MEUNIER | infogm.org | février 2013
OGM : les gouvernements européens jouent au pompier pyromane !
Amis de la Terre, Confédération Paysanne, FNAB, FNE, Greenpeace, UNAF | confederationpaysanne.fr | jeudi 28 février 2013
28.02.2013
Les représentants des 27 gouvernements de l’Union Européenne réunis, le 25 février 2013 au sein du Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire, ont décidé d’ouvrir brutalement le marché européen à 66 nouveaux OGM. 27 d’entre eux pourront aussi envahir les champs.
Aujourd’hui, les industriels qui veulent commercialiser des OGM, décident eux-mêmes des protocoles d’évaluation sanitaires de leur produit. Face à l’inquiétude des consommateurs et citoyens constatant que de plus en plus de nouveaux produits technologiques atterrissent dans leur assiette et dans les champs sans aucune évaluation sérieuse, l’Europe a suspendu ses procédures d’autorisation dans l’attente de la définition de protocoles officiels. Le règlement adopté le 25 février rend évaluation toxicologique enfin obligatoire. Cette décision devrait rassurer les consommateurs constatant qu’elle ne l’était pas jusqu’à présent !
Mais nos gouvernements ont décidé que ces nouvelles règles ne s’appliqueront pas aux 93 dossiers actuellement en attente. Ces OGM seront donc "évalués" suivant les protocoles les plus laxistes qui ont permis l’autorisation systématique de l’écrasante majorité des OGM examinés jusqu’à ce jour par les comités d’experts européens.
Il semblerait que le gouvernement français ait accepté cette supercherie. Les organisations soussignées dénoncent ce recul scandaleux qui va contre l’intérêt général. Suite à la succession des scandales qui ébranlent la confiance des consommateurs dans la sécurité sanitaire des produits industriels introduits dans les champs et les assiettes, elles attendent du gouvernement français qu’il indique rapidement comment il compte s’opposer à sa mise en application.
Contacts
Amis de la Terre, Christian Berdot : 05 58 75 34 50
Confédération Paysanne, Guy Kastler : 06 03 94 57 21
FNAB, Daniel Evain : 06 84 06 64 38
FNE, Frédéric Jacquemart : 06 07 31 27 96
Greenpeace, Cédric Gervet : 06 13 07 04 29
UNAF, Olivier Belval : 06 20 06 50 40
UE – LES ETATS MEMBRES ROUVRENT LA VOIE DES AUTORISATIONS D’OGM
Eric MEUNIER | infogm.org | février 2013
Le 25 février, les Etats membres de l’Union européenne ont adopté le règlement proposé par la Commission européenne qui régira désormais l’évaluation sanitaire des plantes génétiquement modifiées (PGM). Ce règlement est censé renforcer les évaluations pour quelques cas, mais par ailleurs il dispense le plus grand nombre des dossiers de toute évaluation. Selon nos informations, la France a voté en faveur de ce règlement.
Le règlement proposé par la Commission européenne comporte une part d’amélioration de l’évaluation des PGM, avec notamment une obligation faite aux demandeurs d’autorisations commerciales de fournir des analyses de toxicologie, d’alimentarité, de conduire des analyses disposant d’une puissance statistique suffisance... Mais ces améliorations ne s’appliqueront pas aux demandes d’autorisation qui sont en cours de traitement. Comme nous l’avons déjà expliqué [1], le règlement adopté statue en effet qu’il ne s’appliquera qu’aux PGM dont la demande d’autorisation aura été déposée six mois après l’adoption de ce règlement. Ainsi, toutes les PGM dont la demande d’autorisation est déjà dans les tuyaux européens ne seront pas évaluées selon ce règlement, mais selon des lignes directrices aujourd’hui considérées – du fait du règlement proposé et des améliorations contenues - comme obsolètes et conduisant à une mauvaise évaluation. L’adoption de ce règlement devrait permettre à ces dossiers (des PGM avec un seul événement comme à plusieurs évènements) d’avancer vers une autorisation sans plus de contraintes pour une évaluation correcte et ouvrir aux entreprises des perspectives commerciales pour les années à venir. D’autant que le règlement prévoit d’ores et déjà qu’en 2016 se rouvriront les discussions sur le caractère obligatoire des analyses.
Si les Etats membres discutent ce règlement depuis 2012, lui-même issu d’une demande du Conseil des ministres européens de l’Environnement de 2008,c’est la première fois qu’ils le faisaient avec une version modifiée récemment par la Commission européenne pour établir explicitement le caractère obligatoire des analyses de toxicologie subcrhoniques (90 jours). En effet, du fait de la pression citoyenne, notamment, la Commission européenne a réécrit sa proposition de règlement en supprimant la conditionalité des analyses de toxicologie à la démonstration de l’équivalence en substance. Inf’OGM écrivait la semaine dernière que « la position de la France sera particulièrement suivie, le gouvernement pouvant choisir de demander à ce que ce règlement suive une logique politique de santé publique : qu’il soit appliqué aux demandes d’autorisation en cours ! ». Or, selon nos informations, la France a voté en faveur de cette adoption.
Maintenant que le règlement est adopté, la Commission européenne se sent les mains libres pour relancer les procédures d’autorisations de la cinquantaine de PGM en attente. Une trentaine concerne des demandes pour importation et transformationqui pourraient aboutir en 2013. 27 dossiers concernent la culture de PGM. Ils paraissent également voués à leur acceptation même si la Commission souhaite toujours convaincre les Etats membres du bien fondé de la proposition faite en juillet 2010 par le Commissaire Dalli : le droit d’interdire sur leur territoire la culture d’une ou plusieurs PGM pour d’autres raisons que celles concernant la santé ou l’environnement [2]. Cette proposition n’avait pas recueilli de majorité en son temps. Par ailleurs, la Commission européenne doit toujours répondre à la demande de renforcement de l’évaluation environnementale faite par les Etats membres en 2008. Sur ce point, aucune avancée n’a encore été enregistrée, ce règlement n’étant dédié qu’à l’évaluation sanitaire des PGM.
Inf’OGM publiera sous peu une analyse plus détaillée du règlement adopté dès qu’il sera publié.
[1] Inf’OGM, « UE – Une cinquantaine de nouveaux OGM autorisés à partir du 25 février ? »,
,
, 22 février 2013
[2] Inf’OGM, « UE – OGM : la Commission européenne ne gèle pas les autorisations »,
, 23 janvier 2013
Voir en ligne : OGM : les gouvernements européens jouent au pompier pyromane !