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Chokri Belaïd, combattant de la liberté, défenseur des droits de l’homme et des valeurs démocratiques, farouche adversaire de la violence politique... Assassiné !

Mourad Sellami | elwatan.com | vendredi 8 février 2013

vendredi 8 février 2013

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Chokri Belaïd : la voix qui dérange
Mourad Sellami | elwatan.com | vendredi 8 février 2013

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Avec l’assassinat, mercredi 6 février, de Chokri Belaïd, la violence politique en Tunisie a atteint un seuil dangereux. Mais pourquoi lui ? Pour répondre à cette question, il a fallu faire le tour de la classe politique, aussi bien sa famille, ses amis que ses détracteurs. En posant la question à son épouse Besma, elle répond fièrement : « C’est celui qui n’a pas peur de dire la vérité, même si elle dérange. » La veuve rappelle que « ce n’est pas par hasard que Chokri a été ciblé par des prêches incendiaires dans les mosquées de dirigeants islamistes comme Habib Ellouze » (membre de l’Assemblée nationale constituante et l’un des faucons d’Ennahda).

Des propos similaires sont repris par Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire (l’alliance de dix partis, dont celui des Patriotes démocrates dirigé par Chokri Belaïd). Hamma souligne que « Chokri dérange car la tonalité de ses propos atteint directement ses auditeurs ». Il explique que « l’aspect direct de ses discours est accessible à son public, notamment les classes laborieuses, dont il partage les soucis ». Hamma justifie la rancœur des islamistes radicaux à l’encontre du « martyr » par le fait que « cette même population soit la cible privilégiée pour l’embrigadement par ses adversaires djihadistes. D’où la gêne qu’il leur cause et la haine qu’ils ont contre lui ». Du côté de ses détracteurs, le membre du conseil de la choura d’Ennahda, Hichem Laâreyedh, dit « respecter ce leader de la vie politique tunisienne malgré les différences entre nos idéologies respectives ». Il considère que « sa mort est une perte pour la Tunisie ».

Le parcours du militant

Le militant qu’est Chokri Belaïd est né le 26 novembre 1964 à Jebel Jeloud, dans les environs de Tunis. Son père est originaire de la zone de Sidi Abid, à Boussalem dans le gouvernorat de Jendouba, au nord-ouest de la Tunisie. Selon ceux qui l’ont connu, le jeune Chokri s’est imprégné de la pensée patriotique démocratique à partir du secondaire, quand il a commencé à fréquenter les cercles clandestins du mouvement. A l’université, qu’il a intégrée durant la deuxième moitié des années 1980, il brille grâce à ses qualités hors pair d’orateur et devient un virulent adversaire des islamistes qui commencent à élargir leur influence sur la sphère estudiantine, après des décennies de domination de la pensée de gauche.

En 1988, lors du 18e congrès extraordinaire de l’Union générale des étudiants de Tunisie, Chokri Belaïd est un candidat potentiel pour diriger cette organisation. Mais les tractations politiciennes lui préfèrent Samir Laâbidi, candidat indépendant et plus conciliant avec le pouvoir de Ben Ali en place. Quoi qu’il en soit, le leader Watad (patriotique démocratique) a marqué de son empreinte les trois années de sa mandature au bureau exécutif de l’organisation estudiantine. Par la suite, cet opposant radical a terminé son master de droit à Paris aux débuts des années 1990 pour accéder directement au barreau, sans passer par l’examen très sélectif du certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA).

De retour en Tunisie, il intègre le barreau et brille par ses plaidoiries dans les procès politiques, ce qui lui a valu pas mal de tracas avec le régime en place. Il fait l’objet d’un enlèvement, en compagnie de Me Abderraouf Ayadi, par les sbires du régime déchu, quelques jours avant le 14 janvier 2011. Après la chute de Ben Ali, l’avocat et militant démocratique poursuit son combat. Sa femme dit de lui qu’il n’avait jamais peur et qu’il croyait fermement aux ressources du peuple tunisien. « Il se savait menacé. Pourtant, il poursuivait le combat avec la même ferveur », n’a-t-elle cessé de répéter depuis son assassinat. Humainement parlant, la veuve Besma dit que Chokri Belaïd était très proche de ses deux filles, de 7 et 9 ans, dont il suivait la scolarité.

Loin de tout machisme que laissent inspirer ses moustaches à la Staline, le défunt avait l’habitude d’aider son épouse en cuisine et ne rechignait pas aux tâches ménagères. De l’avis de tous, partisans et détracteurs, la Tunisie a perdu un combattant de la liberté.

Mourad Sellami




Les nations Unies condamnent l’assassinat de Chokri belaïd
| tunisienumerique.com | mercredi 6 février 2013


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La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay a condamné mercredi l’assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates et l’un des dirigeants du Front populaire.

« J’ai été extrêmement attristée par la nouvelle choquante du meurtre de M. Belaïd », a déclaré Navi Pillay.

« M. Belaïd était un grand défenseur des droits de l’homme et des valeurs démocratiques, et un farouche adversaire de la violence politique, qu’il avait publiquement critiquée, hier encore, comme « une attaque contre le processus démocratique dans le pays » ».

La victime a été abattue mercredi matin, alors qu’elle quittait son domicile à Tunis.

« Ce crime a été commis dans un contexte de violence politique croissante, dont des attaques contre les locaux et les réunions de partis politiques et le meurtre d’un autre dirigeant politique dans le Sud de la Tunisie en octobre dernier », a déclaré Mme Pillay.

« Je condamne fermement ces actes qui, comme M. Belaïd l’avait lui-même dit très clairement, menacent de porter gravement atteinte à la transition démocratique dans la Tunisie postrévolutionnaire. J’appelle tous les acteurs tant du gouvernement que de la société civile à s’unir fortement derrière la campagne de M. Belaïd contre la violence politique. Ceci permettrait, au moins, de lui rendre un hommage digne pour son travail inestimable accompli en tant que défenseur des droits de l’homme et opposant à la violence. »

Navi Pillay a appelé les autorités à prendre des mesures rigoureuses afin d’enquêter sur son meurtre et d’autres crimes apparemment commis pour des raisons politiques et à fournir une meilleure protection aux personnes qui, comme Chokri Belaïd, ont été menacées et sont manifestement en danger.

Source communiqué





elwatan.com

Ennahda pris à son propre piège : affrontements à Gafsa, Sfax et Tunis
Salim Mesbah | elwatan.com | vendredi 8 février 2013

La Tunisie fait face à plusieurs troubles après l’assassinat d’un opposant politique. Les islamistes sont accusés du meurtre.

La Tunisie vacille et Ennahda, parti majoritaire, est dans l’embarras après l’assassinat par des inconnus de l’homme politique et avocat, Chokri Belaïd, par balle. Le parti islamique est désormais accusé, nommément par une partie de la population, d’être l’instigateur de ce meurtre. En réalité, Ennahda est pris au piège, d’une part, par les salafistes, qui constituent sa frange la plus radicale, et d’autre part, par les nostalgiques de l’ancien régime qui tentent de saboter l’expérience démocratique, née du départ du président Ben Ali. Les salafistes, réprimés sous le régime de Ben Ali, ont reconquis l’espace public au lendemain de la révolution et multiplient, depuis, les coups d’éclat et les provocations : une chaîne de télévision saccagée, des débits d’alcool attaqués, des postes de police incendiés, sans compter les divers actes d’intimidation dirigés contre la population.

Face à cette vague de violence, les réactions des dirigeants d’Ennahda, le parti islamiste qui domine le gouvernement, se font rares. Car les principaux dirigeants fondateurs, à leur tête Rached Ghannouchi, semblent hésiter dans l’attitude à suivre pour gérer la question de l’islamisme radical. D’ailleurs, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, avait cherché le dialogue avec les salafistes afin de ne pas retomber dans « l’oppression, la torture, l’emprisonnement » qui caractérisaient le régime de Ben Ali. « Les chasser et les pourchasser ne fera qu’augmenter leur exclusion et radicaliser leur engagement », avait-il ajouté, selon l’AFP.

En réalité, le leader historique du parti craint par-dessus tout qu’une répression l’associe au régime autocratique du président Ben Ali et provoque la radicalisation de cette frange autoritaire. Il n’en demeure pas moins que le parti au pouvoir est dans une attitude purement politique, alors que les salafistes sont uniquement guidés par la morale religieuse et souhaitent avant tout une islamisation en profondeur de la société tunisienne.

Rupture

Autant de divergences qui vont pousser à une rupture entre les deux tendances de l’islamisme. En attendant, la journée d’aujourd’hui a connu une série de troubles qui ont touché de nombreuses villes du pays. Par ailleurs, les islamistes d’Ennahda ont rejeté hier la formation d’un gouvernement de technocrates suggérée par le Premier ministre, Hamadi Jabali, un islamiste modéré, et l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a annoncé une grève générale pour aujourd’hui, jour des funérailles de l’opposant assassiné.

En outre, des heurts ont opposé quelques centaines de manifestants et policiers à Tunis et Gafsa, après les graves violences qui ont eu lieu mercredi et qui ont fait un mort dans les rangs de la police. Des mesures ont été annoncées par le gouvernement tunisien pour éviter des troubles. Le ministère tunisien de l’Enseignement supérieur a décidé la fermeture des universités sur tout le territoire national à partir d’aujourd’hui, et ce, jusqu’à lundi, alors que les enseignants étaient en grève sur le campus de la Manouba, bastion de la gauche près de Tunis. De même pour les avocats et magistrats qui se sont mis en grève dès hier pour dénoncer le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd, un avocat défenseur des droits de l’homme. Face au risque de troubles, certaines ambassades ont demandé à leurs ressortissants une plus grande vigilance, à l’image de l’ambassade de France qui a appelé à la prudence et annoncé la fermeture des écoles françaises aujourd’hui et demain.

Personnalités politiques à abattre...

Par ailleurs, une liste de personnalités politiques à abattre aurait été découverte par les services de sécurité, rapportent les médias du pays. L’UGTT a d’ailleurs annoncé que son secrétaire général, Houcine Abbasi, avait reçu hier une menace de mort anonyme par téléphone dans la journée, ainsi que le leader démocrate Nejib Chebbi qui aurait été prévenu qu’il est sur la liste des hommes à abattre.

Salim Mesbah


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Tunisie : « Nous pouvons nous contenter de pain et d’eau, mais débarrassez-nous d’Ennahda »
Pierre Puchot | mediapart.fr | vendredi 8 février 2013

De notre envoyé spécial à Tunis.

«  Aujourd’hui, nous avons brisé un tabou.  » Dans l’enceinte du cimetière de Jallez, à Tunis, des dizaines de femmes se sont mêlées à la foule venue rendre un dernier hommage à Chokri Belaïd. «  Normalement, les femmes n’ont pas le droit d’assister à l’enterrement, on doit attendre le lendemain pour rendre hommage au défunt  », glisse la journaliste tunisienne Amel Benhadj Ali. La présence des femmes à l’enterrement était l’une des demandes de l’épouse de l’opposant assassiné mercredi 6 février à Tunis.

Au cimetière de Jellaz, arrivée du corps de Chokri Belaïd et de sa familleAu cimetière de Jellaz, arrivée du corps de Chokri Belaïd et de sa famille© Pierre Puchot

En ce jour de prière et de grève générale particulièrement suivie (aucun vol depuis l’aéroport de Tunis et peu de magasins ouverts), les rues du centre-ville Tunis étaient désertes. Mais entre chants, colère et jets de gaz lacrymogène, l’enterrement de l’opposant Chokri Belaïd aura rassemblé plusieurs dizaines de milliers de Tunisiens. Dès midi, des centaines de personnes étaient perchées sur la colline qui abrite les tombes du cimetière de Jallez.

« Nous pouvons nous contenter de pain et d’eau, mais débarrassez-nous de Ghannouchi (le chef du parti Ennahda au pouvoir – ndlr)  », scandaient notamment les manifestants, qui ont accompagné le défunt jusqu’à la salle des prières du cimetière. En robe, les avocats ont également défilé en tête du cortège, qui prenait alors davantage les allures d’une communion nationale que d’une démonstration de l’opposition politique. Scandé de manière sporadique, le fameux « Dégage ! » se faisait bien rare. « Martyr, repose-toi, nous poursuivons ton combat », a scandé la foule au passage du défunt.

 

Au cimetière de Jellaz, arrivée du corps de Chokri Belaïd et de sa familleAu cimetière de Jellaz, arrivée du corps de Chokri Belaïd et de sa famille© Pierre Puchot

La colère contre le gouvernement, accusé notamment d’avoir encouragé la violence politique ces derniers mois, était toujours bien présente. « L’assassinat de Chokri Belaïd confirme mes craintes, explique Sophia Baraket, 29 ans, photographe. On est ici en plein dans les pratiques d’Ennahda, le laisser faire et la manière dont ils font, ou plutôt ne font pas, de la politique. Les dirigeants se disent partisans d’un islam modéré ? Mais ils sont incapables de dialoguer avec les autres partis, sauf avec les branches les plus extrémistes, les djihadistes, qu’ils ont ménagés pendant longtemps. » Et la jeune femme de citer le communiqué du djihadiste Abou Ayadh, qui appelle Ennahda à rejoindre son organisation, Ansar el Charia, pour un « front musulman… » « Ici, je parle bien du gouvernement, tous les militants ne suivent pas cette ligne, tempère toutefois Sophia Baraket. Une chose est sûre : Ennahda a été élu, ils ont eu leur chance, mais ils ont prouvé qu’ils n’étaient pas faits pour gouverner la Tunisie. Ils doivent partir ! »

À Kasserine : « La solution ne peut être que politique. »

Ce vendredi, c’est toute la Tunisie qui a suivi l’enterrement de Chokri Belaïd. « J’étais choqué par le meurtre, comme toute la ville, explique Ridha Abbassi, maire adjoint de Kasserine, nommé par le population, qui fut des toutes premières manifestations contre le dictateur Ben Ali. Nous sommes dans un virage qui va décider du sort de la Tunisie. Il y a des gens qui n’attendent que cela pour profiter du chaos et piller, saccager ce qu’ils peuvent. Je suis très triste, comme les habitants de ma ville, qui ont organisé des marches et ont défilé, qu’ils soient politisés ou non. »

À Tunis, les voitures qui brûlent devant le cimetière témoignent de la colère de la population contre le parti Ennahda, dont elle ne comprend plus les choix politiques. « J’étais heureux d’entendre le premier ministre annoncer un gouvernement de technocrates, nous explique Ridha Abbassi. Et puis, finalement, ils ont dit non. Cela prouve qu’ils sont plus accrochés à leurs ministères qu’ils ne se soucient de la Tunisie. Je suis triste. »

Devant le cimetière de JellazDevant le cimetière de Jellaz© Pierre Puchot

L’heure était davantage au recueillement qu’aux discussions politiques ce vendredi. Pourtant, l’urgence d’une recomposition politique apparaît comme une évidence : « C’est un moment très dangereux, juge la photographe Sofia Baraket. La coalition qui est en train de se former avec Nida Tounes menace aussi de nous renvoyer dans une nouvelle version de l’ancien régime, avec un grand parti unique. La diversité politique, c’est un acquis de la révolution. Aujourd’hui, même si je n’avais pas voté pour lui avant, j’espère que Hamma Hammami, du Front populaire, restera de son côté. Autrement, je n’aurais personne pour qui voter. »

De Kasserine, Ridha Abbassi observe avec un certain scepticisme le regroupement des forces face à Ennahda : « Je suis heureux qu’une coalition puisse faire contrepoids à Ennahda aujourd’hui, mais cela reste très flou. Et il ne faut pas seulement dire « dégage », ni écouter les gens qui font de l’agitation, comme Béji Caïd Essebsi (ancien premier ministre et dirigeant de Nida Tounes – ndlr), sans rien proposer. Il faut une solution politique ! Nous n’allons pas retourner en arrière, nous ne sommes plus le 14 janvier 2011 ! Il faut que des personnes responsables s’assoient ensemble autour d’une table pour, ensemble, trouver la solution politique de transition vers de nouvelles élections. C’est le seul moyen d’en sortir. Hier, la ville était vide. Nous attendons, maintenant, nous espérons, que tous les dirigeants montreront enfin un peu de bon sens. »

 

Dans le cimetière de Jellaz, à TunisDans le cimetière de Jellaz, à Tunis© Pierre Puchot

Deux ans après la révolution tunisienne, les bouleversements en cours influent profondément sur la société tunisienne. De là à voir une bipolarisation laïcs-religieux, comme une partie de la presse tunisienne proche de l’opposition s’en fait l’écho ? « État laïc, État religieux  ? Cela ne veut rien dire en Tunisie, proteste Sophia Baraket. Nous ne sommes pas en France ou en Arabie saoudite. Tous les Tunisiens, ou presque, sont musulmans. Ce qui a changé avant cet assassinat, c’est le climat et la pression que fait peser la partie extrémiste de la société sur une autre, plus modérée. Il faut lire les pages Facebook de certains militants nadhaouis, qui se réjouissent du meurtre de Chokri Belaïd et qui insistent pour qu’il ne soit pas enterré dans un cimetière musulman. Combien sont-ils aujourd’hui à penser comme ça parmi les militants d’Ennahda ? Une minorité, certes. Mais leur violence doit cesser très vite. »

En milieu d’après-midi, les policiers arrosaient copieusement de gaz lacrymogènes les manifestants, mais aussi les casseurs qui s’étaient rassemblés dans le centre-ville. Ancienne journaliste d’El Fajr, le journal d’Ennahda, et « toujours proche de l’organisation  », Nessrine, 27 ans, n’a pas assisté à l’enterrement de Chokri Belaïd. Mais elle s’avoue « consternée ». « Clairement, j’avais toujours pensé que ce qui pouvait nous arriver de pire, en Tunisie, c’est d’être divisés entre citoyens, entre musulmans. Aujourd’hui, par la faute des criminels qui ont tué Chokri Belaïd, nous sommes en train de nous couper en deux, de couper la Tunisie en deux. En même temps, ils faut raisonner un peu : quel dirigeant d’Ennahda avait intérêt à ce qui est arrivé ? Personne, bien entendu. Il faut que tout le monde revienne à la raison et qu’un gouvernement sans les partis politiques émerge, très vite.  »




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Transmis par Erual
Fri, 8 Feb 2013 18:16:24 +0100 (CET)





Voir en ligne : Chokri Belaïd : la voix qui dérange

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