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Fermeture de Guantanamo : Le Nobel de la paix 2009 n’a toujours pas trouvé la clef.

Luis Lema | letemps.ch | mercredi 9 janvier 2013

mercredi 9 janvier 2013

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Barack Obama recule à nouveau
Luis Lema | letemps.ch | mercredi 9 janvier 2013

Une nouvelle fois, la fermeture du camp semble compromise. Les 166 détenus ne pourront pas être transférés ailleurs, alors que la moitié d’entre eux ont été jugés innocents

C’est une nouvelle douche froide pour les 166 hommes encore détenus à Guantanamo. Et c’est une nouvelle trahison faite par le président Obama à l’une de ses toutes premières promesses, faite il y a quatre ans : fermer en l’espace d’une année ce centre de détention qui était devenu le symbole des excès de son prédécesseur George Bush. La semaine dernière, Barack Obama acceptait en effet une nouvelle fois de promulguer la loi dite « de prérogatives de la défense nationale », élaborée le mois précédent par le Congrès. Or, dans ce texte touffu de plus de 600 pages, figurent une série de dispositions qui, de fait, rendent pratiquement impossible la fermeture de Guantanamo.

Ainsi, selon cette loi, il est interdit de transférer les détenus de Guantanamo (mais aussi de la base américaine de Bagram, en Afghanistan) pour les juger aux Etats-Unis devant des cours civiles. « Plus problématique encore », selon Baher Azmy, l’un des responsables du Center for Constitutional Rights à New York : la loi interdit aussi tout transfert de ces détenus dans leur pays d’origine, « et même dans un pays tiers qui accepterait de les recevoir ». On compte ainsi 86 détenus qui restent à Guantanamo alors qu’ils ont été libérés de toute charge et qu’il a été établi par les différentes agences sécuritaires américaines qu’ils « ne représentent aucune menace pour les Etats-Unis ».

De fait, la loi promulguée par le président le 2 janvier est pratiquement identique à celle que le président avait déjà accepté de signer l’année précédente. Alors que, l’élection présidentielle passée, les organisations de défense des droits de l’homme espéraient un veto cette année, il n’est pas venu. Mieux : même si Barack Obama a émis une série de réserves, elles apparaissent beaucoup plus prudentes qu’il y a un an, lorsque le président avait promis de « travailler inlassablement » pour contrecarrer le texte qui lui était présenté.

Alors que les parlementaires républicains sont opposés de front à la fermeture de Guantanamo, celle-ci entraînerait aussi quantité de tracas pour l’administration démocrate, tant la construction juridique sur laquelle ont été bâtis les tribunaux d’exception sont à la limite de la légalité. « La faute originelle d’Obama, c’est d’avoir refusé de lancer des enquêtes sur la pratique de la torture par l’adminis­tration précédente », note Baher Azmy. A partir de là, toucher au système Guantanamo s’apparente à la quadrature du cercle.

Cette manière qu’a Barack Obama de faire porter la responsabilité au Congrès mais de ne pas s’opposer de manière décidée à ses décisions était devenue un grand classique sous George Bush, qui a ainsi formulé des réserves à… 1200 textes de loi, tout en les acceptant. Une pratique ­dénoncée en son temps par Barack Obama et qui exaspère aujourd’hui les organisations de défense des droits de l’homme : « Le droit international n’autorise pas les différentes branches du gouvernement à se soustraire aux textes en vigueur en se rejetant mutuellement la faute de la sorte », affirme Amnesty International dans un communiqué.

En réalité, les défenseurs des droits de l’homme, ainsi qu’une frange de la gauche américaine, sont d’autant plus irrités par ce manque de détermination du président que l’épisode coïncide avec sa proposition, officialisée lundi, de nommer John Brennan à la tête de la CIA. Il y a quatre ans, lorsqu’il cherchait à former sa première équipe gouvernementale, Barack Obama s’était finalement résigné à écarter ce même Brennan. Motif ? Il avait publiquement approuvé les méthodes utilisées sous l’administration Bush, y compris celles qui ont été qualifiées de torture ou qui mettaient en jeu les écoutes illégales de conversations. Plus : en tant que haut responsable de la CIA, c’est lui-même qui avait mis en place ces méthodes décriées.

« Nous allons travailler avec le Congrès sur Guantanamo. Nous continuerons à discuter avec lui », disait récemment John Brennan, en semblant adopter désormais la même logique que le président.



Voir en ligne : Guantanamo : Barack Obama recule à nouveau

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