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Retour d’Afghanistan & syndrome... afghan (Stress post-traumatique) -> 15 % de nos valeureux soldats concernés dans les années à venir...
Camille Le Pomellec et Caroline Fontaine - Pierre Challier | france3.fr/pieces-a-conviction - ladepeche.fr - youtube.com | dimanche 28 octobre - mercredi 5 décembre 2012
mercredi 5 décembre 2012
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Alors que France 3
consacre une soirée au syndrome afghan, la famille Raveau, revient sur le traumatisme subi par Patrick, ex-militaire du 1er RHP de Tarbes, à son retour.
Ce devait être la dernière mission d’une carrière éprouvée sur les théâtres de guerre de la planète. Mais de cet ultime déploiement, Patrick Raveau, « Lulu » dans les rangs du 1er Régiment de hussards parachutistes RHP de Tarbes, ne reviendra jamais totalement.
Le 11 juin 2010, après cinq mois de mission, le caporal-chef est confronté à l’attaque de son unité. Il est évacué vers l’hôpital militaire. Une semaine plus tard, une nouvelle attaque coûte la vie à un soldat. Mais Patrick souhaite retrouver ses camarades.
Quelques jours après son retour, le véhicule qu’il conduit essuie un feu nourri de l’ennemi et se renverse dans un virage, emprisonnant la jambe d’un des occupants. Après avoir porté secours à son ami, il est évacué vers l’hôpital militaire de Kaboul. L’enquête le dédouanera de toute responsabilité.
Des envies de vengeance
De retour àTarbes, « Lulu » retrouve le régiment, mais son état psychologique se détériore. « Il s’enfermait des heures dans le garage, était incapable de tenir une conversation, avait des envies de vengeance ou était perdu. J’avais le sentiment que mon mari était resté là-bas », raconte son épouse.
Le temps n’apaise pas le traumatisme. « Le contact avec ses camarades du 1er RHP a accentué cette descente aux enfers. Il s’était même renseigné pour intégrer une formation de mercenaires en Russie. Son obsession : dézinguer le plus possible » raconte Christelle.
Sur les conseils du médecin du régiment, Patrick consulte un premier psychiatre. « Mais comment veux-tu qu’un civil comprenne ce que j’ai vécu là-bas ? » résume-t-il. Poussé par la cellule d’aide aux victimes (la Cabat), ce père de famille s’entretient avec la psychologue des armées à Bordeaux et comprend qu’il n’est pas malade mais blessé de guerre. « De mon côté, elle m’a dit que le Patrick qui était parti en Afghanistan ne reviendrait jamais », avoue sa femme.
Les familles se déchirent
Pendant ces longs mois de troubles, Christelle assume seule. « J’étais à bout. Il ne supportait plus rien, pas même sa fille. Puis il m’a vu si malheureuse qu’il a eu le déclic. » C’était il y a un an. Depuis, Patrick a entamé une formation d’électricien et travaille désormais. « Il n’est pas soigné pour autant et ne le sera jamais, tempère Christelle. Mais j’ai retrouvé un mari actif, souriant qui a aussi redécouvert sa fille. » Restent les mauvais rêves, l’irritabilité et les moments de tristesse. « Tous les mois, il y a une semaine pourrie. On apprend à vivre avec. »
Ce soir, le couple a choisi de témoigner, à découvert : « On sait par où on est passé même si Patrick ne se souvient pas de tout ce mal être. Beaucoup de gars ont atteint ce point de non-retour au 1er, au 35e RAP ou ailleurs. Les militaires craignent d’être pointés du doigt s’ils vont consulter un psy. Du coup, les familles se déchirent mais personne ne parle. »
Ils témoignent ce soir
Le retrait des troupes françaises d’Afghanistan est aussi l’heure des bilans : 88 morts et 1 200 blessés de guerre officiels. Parmi ces blessés, 400 sont des blessés « psychiques » atteints du syndrome de stress post-traumatique.
Ce soir, dans l’émission « Pièces à conviction », diffusée à 23 heures et intitulée « Syndrome afghan : les soldats oubliés de la France », France 3 lève le voile sur ce syndrome dont les symptômes sont des cauchemars à répétition, des crises d’agoraphobie et d’agressivité. Sur le plateau, Christelle Raveau interviendra notamment aux côtés du ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, qui fera le point sur la prise en charge par l’armée française de ces soldats. Il devrait d’ailleurs annoncer un certain nombre de mesures pour venir en aide aux militaires .
Un autre soldat tarbais évoquera, sous le sceau de l’anonymat, ses troubles et sa peur d’être écarté. « Si on parle, il y a une forte probabilité qu’on nous mette de côté pour ne plus repartir en mission. Alors, personne ne dit vraiment qu’il a un problème. On n’a pas envie, non plus, que les autres soldats nous traitent comme des cas psychiatriques, des fous » raconte-t-il.
Ils sont rentrés « sans blessures apparentes »...
autrefois, on parlait du « choc des tranchées », d’« usure au combat », de « névrose traumatique » pour ces hommes qui rentraient sans blessures apparentes, mais qui, psychologiquement détruits ne se relevaient pas de ce qu’ils avaient enduré au front.
Et puis les études sur la guerre du Vietnam et des films comme « Voyage au bout de l’Enfer », ont rendu plus familière l’expression « syndrome de stress post-traumatique » pour désigner ce retour permanent à l’événement traumatisant, minant la personne à toute heure du jour et de la nuit. Syndrome désormais pris en compte et suivi de près par l’armée, notamment depuis l’embuscade d’Uzbeen en 2008, qui avait coûté la vie à huit parachutistes de Castres.
Depuis 2009, entre Kaboul et Paris, l’avion du retour s’arrête à Chypre. Vingt mille militaires sont ainsi passés par ce « sas de fin de mission ». à Paphos, ils décompressent avant de retrouver la famille, mais ils sont aussi encouragés à parler et sont informés des difficultés qu’ils peuvent rencontrer au retour. Bref, ils sont alertés sur la survenue éventuelle du syndrome.
Car près de 7 % des soldats ayant combattu en Afghanistan souffriraient d’un trouble psychologique estime le service de santé des Armées, chiffre qui parle, dans notre région, où des milliers d’hommes de Tarbes, Toulouse, Montauban, Pamiers, Castres, Carcassonne et d’autres unités du Grand Sud, ont servi à Kaboul comme en Kapisa.
Or ce chiffre de 7 % sera sans doute doublé, à terme, les 550 militaires souffrant actuellement d’un état de stress post-traumatique reconnu n’étant qu’un début. Selon certaines projections, la proportion moyenne de militaires nécessitant un suivi spécialisé pourrait en effet atteindre 15 % dans les années à venir. De fait, les troubles ne se révélent pas forcément d’emblée. Certes, les militaires les plus affectés sont les soldats blessés au combat, qui présentent un état de stress aigu dans 70 % des cas, lorsqu’ils sont rapatriés. Mais il y a aussi les personnels logistiques, qui, sur la route, ont vécu un stress permanent, la peur de l’embuscade et des bas-côtés piégés. Et puis, depuis 20 ans… il n’y a pas eu que l’Afghanistan.
L’Irak, l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, la Côte d’Ivoire ont aussi laissé des séquelles. 1 100 soldats ont été indemnisés pour des blessures de guerre psychiques ces dix dernières années.
Pierre Challier
Militaires et Syndrome de Stress Post-Traumatique SSPT (VOST Français)
| youtube.com | dimanche 28 octobre 2012
Jpg
Syndrome afghan : les soldats oubliés de la France
| france3.fr/pieces-a-conviction | décembre 2012
Pièces à conviction n°95
Mercredi 5 décembre 2012 à 23h10
Le stress post-traumatique, ou PTSD est une blessure invisible liée à un traumatisme de guerre. Les symptômes : cauchemars à répétition, agoraphobie et agressivité. Officiellement, ils seraient 400 militaires diagnostiqués PTSD en France, soit moins d’1% des militaires engagés en Afghanistan depuis 11 ans. Un chiffre très bas comparé aux autres armées : ils sont 20% dans l’armée américaine et 3% dans l’armée allemande.
Depuis l’embuscade d’Uzbeen en 2008, l’armée française a pris des mesures pour aider ces soldats malades de la guerre.
Les équipes de Pièces à conviction ont pu filmer pour la première fois le dispositif de détection du PTSD à Kaboul et à Chypre ainsi que les thérapies mises en place à l’hôpital militaire de Percy. Mais le système de détection n’est pas infaillible.
Des militaires atteints du stress post-traumatique témoignent de la honte liée à cette blessure, de la souffrance et de la peur du rejet par leurs camarades.
L’armée française fait-elle tout ce qu’elle peut pour détecter, prendre en charge et manifester sa reconnaissance à ses blessés invisibles ?
Un reportage de Camille Le Pomellec et Caroline Fontaine
Une production TAC Presse, avec la participation de France 3
Sur le plateau de l’émission, Patricia Loison recevra Jean-Yves LE DRIAN, ministre de la Défense ainsi que Christelle RAVEAU, femme d’un militaire blessé psychique.
Vous pouvez débattre sur Twitter avec le hashtag #paconviction.
Voir en ligne : Syndrome afghan d’un soldat tarbais : « Mon mari ne supportait plus rien »
Messages
1. Etude scientifique pilote pour le traitement de cette blessure invisible du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), 9 décembre 2012, 23:03, par bienfait
J’ai entendu dire que chaque jour aux États-Unis, plus de combattants décèdent au retour d’Irak et d’Afghanistan des conséquences de ce syndrome en se suicidant, que de mort au combat…. Ça illustre horriblement bien la puissance de ce syndrome. Quelle souffrance cela doit être ! Ce syndrome, identifié récemment, semble difficilement compréhensible, autrement que par ceux qui le vivent.
Nous ne pouvons pas, ne devons pas laisser une telle détresse s’installer. Pourquoi ne pas se servir de l’expérience des militaires Américains concernant ce problème ?
Une étude scientifique pilote a été menée qui montre des résultats jusqu’alors inespérés : recherches_scientifiques/sspt/sspt_pilote_rosenthal_2011
Soyons pragmatique : si ça marche, essayons, ne laissons pas nos anciens dans cette situation.
Sauvons nos militaires de ce syndrome épidémique.
1. Etude scientifique pilote pour le traitement de cette blessure invisible du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), 10 décembre 2012, 14:08, par nornahi
Oui, sauvons-les : arrêtons de les envoyer faire la guerre là où nous n’avons rien à faire, et eux non plus.
2. Etude scientifique pilote pour le traitement de cette blessure invisible du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), 11 décembre 2012, 05:44, par Bienfaits
Bien sûr !
Si "Éviter le danger avant qu’il arrive" est un principe de santé, "Éviter la naissance de l’ennemi" est un grand principe de défense.