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Mariage pour tous, l’Eglise se fait sonner les cloches par les chrétiens progressistes

Florent Serrette | christianismesocial.org - liberation.fr - tetu.com | lundi 12, jeudi 22 & samedi 24 novembre 2012

samedi 24 novembre 2012

- L’Eglise se fait sonner les cloches par les cathos pro-mariage
| tetu.com | samedi 24 novembre 2012
- Sur le mariage, l’Église aussi est diverse
| christianismesocial.org | lundi 12 novembre 2012
- Elu, catho et en faveur du mariage pour tous
Florent Serrette Conseiller municipal d’une commune rurale dans le Jura, catholique pratiquant | liberation.fr | jeudi 22 novembre 2012



tetu.com

L’Eglise se fait sonner les cloches par les cathos pro-mariage
| tetu.com | samedi 24 novembre 2012

REVUE DE PRESSE. Cette semaine, les catholiques en faveur du mariage pour tous ont fait entendre leur voix, et tirent sévèrement les soutanes des responsables religieux qui parlent en leur nom...

« Sur le mariage aussi, l’Eglise est diverse. » Depuis le rassemblement des intégristes de Civitas le week-end dernier, et les déclarations de Mgr Barbarin et du Cardinal André Vingt-Trois lors de la présentation du projet de loi, les catholiques ont mauvaise presse. Pour remettre les pendules à l’heure, des croyants progressistes ont donné voix au chapitre cette semaine.

Lundi, La Vie rendait compte d’une pétition signée par 700 « élus » chrétiens, pasteurs et prêtres, théologiens, responsables associatif, ou simples pratiquants, « peinés de voir que la seule parole chrétienne audible soit celle du refus du mariage pour tous. » « La diversité des opinions chrétiennes n’est pas honorée par ces prises de position » estiment-ils, attristés que les responsables religieux « peignent l’Eglise d’une seule couleur. » L’appel remarque aussi l’énergie dépensée pour peser sur la question du mariage des couples de même sexe, quand la parole chrétienne pourrait se prononcer sur « l’accueil des étranger, la culture de la paix, le refus de la misère et de la marchandisation du monde. »

« Catholiques progressistes, prenons la parole ! »
Un pétition à laquelle Florent Serrette, conseiller municipal d’une commune rurale du Jura, aurait pu apposer sa signature. Catholique pratiquant, il publiait vendredi dans Libération une tribune qui dénonçait « les arguments au minimum caricaturaux, au pire homophobes, sexistes et scandaleux », utilisés par l’Eglise et les « groupes traditionalistes » pour défendre leur point de vue sur l’égalité des droits. « Il me semble nécessaire d’affirmer que je ne me reconnais pas dans cette expression monolithique qui ne reflète pas la diversité d’opinion des 41 millions de catholiques (dont moins de 3 millions de pratiquants) dans notre pays. »

Pour lui aussi, l’Eglise devrait se canaliser sur d’autres sujets : « L’Eglise catholique gagnerait à mettre autant d’énergie et de force pour se mobiliser contre la pédophilie dont elle n’est pas exempte », et remarque qu’elle devrait également « dénoncer le divorce, vraie menace pour le mariage. » Sur la filiation , il remarque « qu’on ne commande pas d’études psycho-socio-scientifiques sur les échecs des couples hétérosexuels » et s’interroge sur la réalité de la famille « unique et autarcique » fantasmée par l’Eglise dans son argumentaire. « Les arguments de l’Eglise traduisent une homophobie latente plus qu’une crainte du mariage et de l’adoption. Alors il faut le répéter : l’homosexualité (...) ne menace aucune civilisation. » Et en profite pour rappeler que les religions, elles, ont parfois contribué au délitement des civilisations.



Alors que les institutions religieuses semblent être parties en croisade contre le "mariage pour tous", un appel signé par presque 700 personnes (élus chrétiens, pasteurs et prêtres, théologiens, responsables associatifs...) invite à reconnaître que "Sur le mariage, l’Église aussi est diverse".



Sur le mariage, l’Église aussi est diverse
| christianismesocial.org | lundi 12 novembre 2012

Un appel sur le mariage pour tous, signé par des catholiques et des protestants, dont des membres du Christianisme social.
Vous pouvez le signer à l’adresse suivante :
http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N31600

Nous ne sommes personne, juste des hommes et des femmes interpellés par le Christ. C’est ce qui nous réunit. Nous sommes chrétiens, nous sommes chrétiennes, chacune et chacun à notre niveau d’engagement, avec nos doutes, nos joies et notre espérance. Notre foi n’a peut-être pas la taille d’une graine de moutarde mais elle est bien là.


Cette foi, cette culture,
ces valeurs forgent notre relation au monde et c’est bien parce que nous cherchons à vivre l’Évangile que nous sommes favorables au « mariage pour tous ». Les chrétiens sont dans leur rôle quand ils participent aux débats qui animent la société française et nous y prenons part.

Nous sommes peinés de voir que la seule parole chrétienne audible soit celle du refus du « mariage pour tous ». Tout en comprenant et respectant les arguments des opposants, nous ne les partageons pas. Il n’y a là rien de dramatique ni d’exceptionnel.

Nous sommes peinés de constater que nombre de nos frères et sours chrétiens, à commencer par les responsables religieux, dépensent démesurément plus d’énergie pour peser médiatiquement sur cette question du « mariage pour tous » que sur d’autres sujets où la parole chrétienne est tout aussi légitime, comme l’accueil des étrangers, le culture de la paix, le refus de la misère et de la marchandisation du monde .

Nous sommes peinés de voir que la diversité des opinions chrétiennes n’est pas honorée par ces prises de position, que la richesse des désaccords n’est pas célébrée. Chers responsables religieux, dans votre enthousiasme militant, n’oubliez pas que les chrétiens sont divers. Ne peignez pas une Église d’une seule couleur : non, il n’y a pas qu’une seule façon de suivre le Christ.

Nous ne sommes personne mais nous sommes multitude : nous sommes aussi l’Église.

Premiers signataires : Hélène Lipietz, Richard Merra, François Mandil, Elisabeth Letz, Christine Pedotti, Raphaël Picon, Nicolas Neiertz, Jean-Louis de Savigny, Alexandre Sokolovitch, Héloïse Duché, Stéphane Lavignotte, Bertrand Marchand...



liberation.fr

Elu, catho et en faveur du mariage pour tous
Florent Serrette Conseiller municipal d’une commune rurale dans le Jura, catholique pratiquant | liberation.fr | jeudi 22 novembre 2012

L’évangile selon saint Matthieu indique : « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre » (5.39). Mais c’en est assez. Dans le débat pour ouvrir le mariage civil et l’adoption à tous les couples, la hiérarchie de l’Eglise catholique et les groupes les plus traditionalistes ne cessent de prendre la parole pour exprimer leur opposition. C’est leur droit. Nous avons besoin de ce débat, où tous les points de vue peuvent être entendus pour peu qu’ils s’expriment avec respect. Mais ils le font bien souvent en utilisant des arguments au minimum caricaturaux, au pire homophobes, sexistes et scandaleux. Relayés par les médias, ils sont considérés comme représentatifs.

La réalité est plus nuancée. Je suis catholique, pratiquant, élu local et favorable à la mise en œuvre de l’égalité pour tous promise par notre devise républicaine, en ouvrant le droit au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe. Je me sens blessé, insulté même, par les déclarations du cardinal Vingt-Trois (« supercherie »), du cardinal Barbarin (« polygamie », « inceste ») ou par les écrits du diocèse de Dijon (« pédophilie »). C’est pourquoi, il me semble nécessaire d’affirmer que je ne me reconnais pas dans cette expression monolithique qui ne reflète pas la diversité d’opinion des 41 millions de catholiques (dont moins de 3 millions de pratiquants) dans notre pays. Catholiques progressistes, prenons la parole !

Un sondage Ifop d’août traduisait déjà l’ouverture progressive, sur ces sujets, des catholiques, pratiquants ou non : 45 % à 61 % sont favorables au mariage homosexuel, et 36 % à 49 % pour l’adoption. Certes, il ne s’agit pas toujours d’opinions majoritaires, mais elles expriment des différences très sensibles qui méritent d’être prises en compte.

Au catéchisme, on m’a enseigné la tolérance, l’ouverture, le partage ainsi que la primauté de l’amour et de la fraternité sur le matérialisme. C’est fort de ces valeurs, que je suis devenu l’homme, le citoyen engagé, le croyant que je suis. L’Eglise catholique gagnerait à mettre autant d’énergie et de force pour se mobiliser contre la pédophilie dont elle n’est pas exempte. Elle devrait aussi, si on emploie un raisonnement caricatural, dénoncer le divorce, vraie menace pour le mariage. Le mariage pour tous les couples ne nie pas la prédominance du « modèle » hétérosexuel, qui n’est en aucun cas remis en cause par le projet en débat. Il ne nie pas non plus les différences entre homme et femme : les homosexuels aiment des personnes du même sexe justement parce qu’ils font la différence entre les deux.

J’entends aussi l’argument selon lequel, dans notre code civil, le mariage aurait pour seule visée la procréation et que, les couples homosexuels n’ayant pas cette possibilité biologique, il faudrait les tenir écartés du mariage civil. Si on pousse ce raisonnement, alors que faudrait-il faire pour les couples hétérosexuels stériles qui ne peuvent pas procréer ? On ne demande pas aux prêtres de célébrer des mariages religieux entre personnes de même sexe, alors que le clergé respecte l’exigence d’égalité effective dans la sphère civile.

Par ailleurs, l’ouverture de l’adoption à tous les couples ne prétend pas remettre en cause cette vérité scientifique qu’un enfant naît d’un ovocyte et d’un spermatozoïde. Mais il faut plus que cela pour être parents. La biologie n’est qu’une part de la filiation. Et deux hommes ou deux femmes peuvent élever des enfants : pas mieux, mais pas moins bien que les couples « traditionnels » dont beaucoup échouent dans cette mission. On ne commande pas d’études « psycho-socio-scientifiques » sur les échecs des couples hétérosexuels. Quant à la structuration psychologique des enfants, il faut rappeler une évidence : heureusement, les familles ne vivent pas en vase clos mais dans un tissu social. Les enfants ont, de fait, des référents masculins et féminins, y compris en dehors de leurs parents. Pourquoi vouloir fantasmer un modèle de famille unique et autarcique qui n’existe plus que sur les images d’Epinal ? La plupart des arguments avancés par les représentants de l’Eglise catholique traduisent, à mon sens, une homophobie latente plus qu’une crainte du mariage et de l’adoption. Alors il faut le répéter : l’homosexualité n’est pas une perversion ni une déviance, elle ne menace aucune civilisation. Depuis des siècles, les religions ont été et sont encore la cause de désordres mondiaux. Elles ont parfois contribué au délitement de civilisations. Alors de grâce, messieurs les prélats, de la mesure et de l’humilité !



Voir en ligne : L’Eglise se fait sonner les cloches par les cathos pro-mariage

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