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Pro Life à mort

Aurélie Haroche | jim.fr | samedi 17 novembre 2012

vendredi 16 novembre 2012

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Pro Life jusqu’à la mort
Aurélie Haroche | jim.fr | samedi 17 novembre 2012
    

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Dublin, le samedi 17 novembre – Rares sont les occasions d’unir
protestants et catholiques irlandais. Certains sujets pourtant
contribuent à dépasser les haines ancestrales et notamment le refus
de la contraception et de l’avortement C’est ainsi qu’il y a
quelques semaines a-t-on vu défiler à Dublin côte à côte
catholiques et protestants pour dénoncer l’installation d’une
clinique proposant des consultations dédiées à la contraception et
prévoyant de pratiquer des avortements dans le cadre très strict de
la « loi » : c’est-à-dire jamais au-delà de neuf semaine et
uniquement lorsque la vie de la mère est en danger.

« Vous êtes dans un pays catholique »

Cette « règle » ne relève cependant pas à proprement parler
d’une « loi » : elle résulte d’une jurisprudence de 1993 qui n’a
jamais été dûment transcrite dans la législation. Outre cette
particularité juridique, la position de l’Irlande face à
l’avortement compte parmi les plus restrictives au monde. C’est en
son nom que les praticiens de l’hôpital universitaire de Galway
auraient refusé d’accéder aux souhaits d’une femme d’origine
indienne, Savita Halappanavar, dont le sort tragique a ému
l’Irlande entière cette semaine. Dentiste âgée de 31 ans, Savita
Halappanavar ne désirait nullement renoncer à l’enfant qu’elle
portait. Mais le destin en décida autrement. Victime de violentes
douleurs dorsales alors qu’elle était enceinte de 17 semaines, elle
dût se résoudre au diagnostic assez rapidement établi par les
médecins : elle allait faire une fausse couche. Comprenant qu’il
n’y avait aucune chance de survie pour l’enfant, Savita
Halappanavar pria alors les praticiens de pratiquer un avortement,
la mort du fœtus étant inéluctable selon les praticiens. Elle se
vit opposer un refus définitif. Tant que le cœur du fœtus serait
battant, les médecins ne pourraient procéder à une interruption de
la grossesse. Son époux qui a témoigné dans les colonnes de l’Irish
Times a affirmé que les médecins lui auraient notamment fait valoir
 : « Vous êtes dans un pays catholique » en allusion sans
doute à la religion hindouiste supposée de la jeune femme. Ce n’est
que trois jours après que Savita Halappanavar fut admise à
l’hôpital de Galway que le petit cœur s’arrêta de battre et que les
médecins pratiquèrent enfin un curetage. Pour la jeune femme,
c’était trop tard : quatre jours après, elle mourrait d’une
septicémie en dépit de son admission en soins intensifs.

Vers une législation enfin un peu plus souple ?

Cette « tragédie » selon l’expression du premier ministre Enda
Kenny a soulevé une importante vague d’indignation dans toute
l’Irlande, où pourtant, comme en ont témoigné les manifestations
lors de l’installation de la clinique dédiée à la contraception à
Dublin, une part importante de la population reste hostile à la
légalisation de l’avortement. Tandis que deux enquêtes ont été
ouvertes pour déterminer les circonstances exactes de la mort de
Savita Halappanavar, beaucoup de voix se sont élevées pour que ce
drame incite le gouvernement à adopter une législation, qui sans
ouvrir la voie à une véritable autorisation de l’IVG, permette à
l’avenir d’éviter ces situations tragiques (et absurdes).



Aurélie Haroche


Voir en ligne : Pro Life jusqu’à la mort

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