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Gaza-Israël c’est reparti, les femmes et les enfants d’abord, en toute impunité

Kahina Sekkai & Gerard Fredj | israel-infos & parismatch.com | vendredi 16 novembre 2012

vendredi 16 novembre 2012

 Crimes sur fond d’impunité
le Bureau National de l’UJFP | ujfp.org | jeudi 15 novembre 2012

 Gaza-Israël. L’innocence en première ligne
Kahina Sekkai | parismatch.com | vendredi 16 novembre 2012
 Pilier de Défense : en finir avec les stéréotypes sur l’opération israélienne
Gerard Fredj | israel-infos.net | vendredi 16 Novembre 2012



ujfp.org

Crimes sur fond d’impunité
le Bureau National de l’UJFP | ujfp.org | jeudi 15 novembre 2012

Les dirigeants israéliens n’ont jamais été punis pour les 1400 morts à Gaza pendant l’opération « Plomb Durci ». Du coup le blocus continue. Les bombardements aussi. Le 12 novembre, cinq jeunes sportifs ont été tués sur un terrain de football.
L’armée israélienne continue de pratiquer les exécutions extrajudiciaires. Elle se vante de représenter la « civilisation » dans la région et elle pratique ouvertement le terrorisme. Le 14 novembre, elle a assassiné Ahmad Jaabari qu’elle qualifie de « chef des opérations militaires du Hamas » alors que les tirs de roquettes sur Israël ont été revendiqués par un autre groupe, le Jihad islamique.

Pourquoi cette escalade ? Gaza est devenu pour le gouvernement israélien un laboratoire et le bouc émissaire pour toutes les situations où il a besoin de ressouder sa société à bon marché, ici comme en décembre 2008 avant des élections. On peut cogner impunément et sans risque sur Gaza, ça a été démontré.
Le gouvernement israélien exige des Palestiniens une « reprise des négociations sans conditions » (c’est-à-dire une capitulation) alors qu’il n’y a rien à négocier. La colonisation avance à marche forcée.
Pour avoir déposé la candidature de la Palestine à l’ONU comme Etat non-membre, l’Autorité Palestinienne est menacée de destruction.

Le 18 septembre, le Parlement européen a voté l’ACAA qui autorise l’importation en Europe de tous les produits israéliens sans test ni procédure d’évaluation.
En France, François Hollande a publiquement renié ses engagements pré-électoraux sur la question Israël/Palestine. Hollande a reçu à Toulouse le terroriste Nétanyahou qui en a profité pour exhorter les Juifs français à faire leur « alyah ». Il accepte à présent la colonisation et exige des Palestiniens une capitulation sur leurs revendications. Il ne soutiendra pas (malgré sa promesse) la candidature palestinienne à l’ONU.
La Justice internationale juge les crimes commis en ex-Yougoslavie ou au Rwanda, mais elle n’a jamais inculpé les dirigeant-e-s israélien-ne-s pourtant tous coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. C’est pour cela qu’ils continuent. Les responsabilités de l’ONU, de l’Union Européenne et de la France sont immenses.
Pour l’UJFP, c’est l’impunité et la complicité qui permettent la poursuite du sociocide commis contre la Palestine. L’UJFP appelle tou-te-s les citoyen-ne-s vivant en France à faire pression pour que la politique de complicité avec Nétanyahou cesse.

Pas de frappes sur Gaza !

Fin immédiate du blocus !

Sanctions pour les criminels de guerre !

Le Bureau National de l’UJFP le 14 novembre 2012




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Gaza-Israël. L’innocence en première ligne
Kahina Sekkai | parismatch.com | vendredi 16 novembre 2012

Deux jours après le début de l’opération « Pilier de défense » lancée par Israël sur la bande de Gaza, le bilan ne cesse de s’alourdir.

La photo d’un homme tenant dans les bras le corps de son fils enroulé dans un drap blanc a fait le tour du monde en à peine 24 heures. Jihad al-Masharawi est un correspondant de la BBC Arabic dans la bande de Gaza, spécialisé dans la prise d’image. Sa maison a été touchée par un obus, causant la mort de son fils. D’après le « Telegraph », Jon Williams, patron de l’information mondiale à la BBC, a envoyé une note à tous ses collègues hier : « Nos pensées sont avec Jihad et le reste de l’équipe à Gaza. C’est un moment particulièrement difficile pour tout le bureau de Gaza. Nous avons la chance d’avoir une équipe si engagée et courageuse là-bas. C’est un rappel qui pousse à la réflexion quant aux défis auxquels nos collègues font face. »

D’après le récit de Paul Danahar, chef du bureau Proche-Orient à la BBC, Jihad al-Masharawi était chez lui avec son fils de 11 mois, Omar, lorsqu’un obus israélien s’est abattu sur leur maison. Le correspondant de la BBC a affirmé qu’aucun combat n’avait lieu dans son quartier, une zone résidentielle, à ce moment-là. Il a expliqué à la BBC Arabic : « Un shrapnel a frappé notre maison. Ma belle-sœur a été tuée en même temps que mon fils. Et mon frère et mon autre fils ont été blessés. Qu’a fait mon fils pour mourir ainsi ? Quelle était son erreur ? Il a 11 mois, qu’a-t-il fait ? » Presque en écho de la photo du petit garçon postée par Paul Danahar sur Twitter, Benjamin Netanyahu a posté une image d’un bébé ensanglanté légendée ainsi : « J’ai vu aujourd’hui la photo d’un bébé israélien en sang. Le Hamas vise délibérément nos enfants. »

En tout, 25 personnes ont péri

« Ce à quoi j’assiste à Gaza est un désastre, et je ne peux pas me taire. L’agression par Israël doit cesser. » Ces mots sont ceux du Premier ministre égyptien Hicham Kandil, en visite ce vendredi à Gaza, et rapportés par Paul Danahar, journaliste de la BBC. Dans un premier temps, une trêve avait été prévue à l’occasion de la venue du chef du gouvernement égyptien, mais n’a finalement pas été appliquée. C’est donc un hôpital chargé de blessés que Kandil et des responsables égyptiens ont visité, alors qu’ils venaient apporter leur soutien au Hamas et étudier l’opportunité d’un cessez-le-feu, d’après des sources anonymes citées par l’agence Reuters.

S’il n’y a pas eu d’affrontements directs pour le moment entre Israéliens et Palestiniens, ce vendredi, le bilan s’alourdit déjà. En trois jours, 22 morts sont à déplorer du côté de Gaza, dont le chef militaire du Hamas, huit militants et 14 civils dont sept enfants. En Israël, le bilan est de trois morts, tous civils. Pour la première fois depuis 1991, Tel Aviv a été visée par des tirs, la contraignant à déclencher l’alerte jeudi soir. Le Hamas a bien revendiqué le tir d’une roquette Kassam en direction de la ville, mais l’engin a fini dans l’eau, ne causant ni dégâts ni blessés. Ce vendredi, l’alerte a été donnée à Jérusalem, mais la roquette tirée a atterri à l’extérieur de la ville, ne faisant que des dégâts matériels.

L’Etat hébreu a commencé à rappeler 16000 réservistes, mais le président Shimon Pérès se veut rassurant : « Ce n’est pas notre intention d’entre en guerre et nous espérons que cette opération ne durera pas une minute de plus que nécessaire ». Entre décembre 2008 et janvier 2009, l’opération « Plomb durci », menée pendant trois semaines par Israël, avait causé 1400 morts palestiniens et 13 israéliens.

La guerre est aussi –et surtout- médiatique

Mais s’il y a bien un domaine où les affrontements sont directs, c’est Internet. C’est d’ailleurs sur Twitter que les forces israéliennes ont confirmé le début de l’opération « Pilier de défense », avant la tenue d’une conférence de presse. Un hashtag (mot-clé) #IsraelUnderFire (Israël sous le feu) a même été lancé, tout comme un #GazaUnderAttack. Mercredi, un compte Tumblr a été créé par l’armée de l’Etat hébreu, qui y poste des infographies afin d’informer les citoyens sur le déroulement des attaques, notamment comment éviter les dommages collatéraux. Sur Pinterest, ce sont les soldats qui s’affichent lors de missions humanitaires.

Du côté Palestinien, ce sont les Brigades al Kassam qui rendent compte en direct des tirs lancés sur Twitter et parle de #terrorisme pour évoquer les enfants palestiniens morts ou blessés dans les raids aériens. Et les deux semblent communiquer davantage sur Twitter que par les canaux diplomatiques. Lorsque le porte-parole de l’armée israélienne écrit : « Nous recommandons à tous les militants du Hamas, quel que soit leur rang, de garder la face contre terre dans les jours qui viennent » ; celui du Hamas répond : « Les mains bénies [des membres des brigades] atteindront vos dirigeants et vos soldats où qu’ils se trouvent ».Point final



israel-infos.net

Pilier de Défense : en finir avec les stéréotypes sur l’opération israélienne
Gerard Fredj | israel-infos.net | vendredi 16 Novembre 2012

L’opération militaire israélienne qui a débuté avec l’élimination d’Ahmed Jabari est une situation complexe qui a généré, dans la presse de multiples analyses stéréotypées.
Pour en finir avec les idées recues....


ISRAËL N’A PAS DE STRATÉGIE

C’est probablement vrai, mais il est fort probable que personne ne soit capable d’avancer une vision stratégique sur la question de Gaza.
Gaza n’est pas un problème soluble : le territoire est virtuellement "indépendant", n’est pas occupé, dispose depuis plus d’un an d’un point de passage (via l’Egypte) qui rend le blocus israélien bien moins opérant qu’à l’ère Moubarak (qui maintenait fermé le point de passage de Rafah).

Les observateurs et commentateurs oublient trop souvent qu’Israël et Gaza sont en guerre, avec un gouvernement de Gaza dont la charte fondatrice prévoit la destruction de l’état juif.
(Comme l’ont à plusieurs reprises déclaré des responsables du Hamas, les trêves ne sont que des étapes nécessaires avant l’étape finale, la "destruction de l’entité sioniste")

Il est probable qu’un état palestinien indépendant, aux côtés d’Israël, serait rapidement amené au bord de la guerre civile, puis de l’implosion, par l’incorporation de la bande de Gaza -sauf à considérer une solution à trois états.

LES PRÉOCCUPATIONS DE NETANYAHOU ET BARACK SONT AVANT TOUT ÉLECTORALES

Les préoccupations électoralistes seraient à l’origine de l’offensive israélienne, trois mois avant les élections générales.

Tout le monde peut avoir cette idée en tête, toutes les escalades de tirs en provenance de Gaza n’ayant entrainé, jusqu’à présent, que des "représailles" formelles d’Israël, des attaques aériennes suivies rapidement de trêves généralement conclues sous les auspices de l’Egypte.

Benjamin Netanyahou et Ehud Barak, dont on ne peut pas dire légitimement qu’ils sont dépourvus de toute préoccupation électorale, savent toutefois que le possible résultat de telles offensives peut rapidement avoir un effet boomerang : que les opérations militaires s’enlisent, qu’il n’y ait pas de vainqueur "net", et le prix électoral à payer sera élevé.

Considérons les choses sous un autre angle.
Un million d’israéliens vivent depuis des années sous le feu incessant des tirs de Gaza (entre 750 et 1000 roquettes par an, soit entre 60 et 90 tirs par mois) qui perturbent totalement leur vie quotidienne, entraine des troubles psychologiques graves chez les enfants, gangrène la vie économique, une situation que ces résidents, qui sont aussi des électeurs, trouvent depuis longtemps intolérable et la réponse du gouvernement insipide et sans effet.

Or les élections sont faites pour cela : elles permettent - exercice de base de la démocratie- aux électeurs, de faire entendre leurs problèmes, et obligent les hommes et femmes politiques qui se soumettent au suffrage universel à y être plus réceptifs.

Benjamin Netanyahou vient juste de comprendre qu’Israël n’était pas seulement Jérusalem et Tel Aviv mais que les habitants du sud pesaient aussi d’un poids électoral non négligeable, et qu’ils étaient exaspérés par l’absence de solution à leur problème quotidien essentiel : les tirs de roquettes.

Si le fait que le gouvernement soit obligé de se préoccuper du problème d’un millions de ses citoyens est électoraliste, alors oui, la décision des dirigeants israéliens est électoraliste.

Tout le monde considérait que le fait que Tel Aviv puisse être touchée par des roquettes constituait la "ligne rouge" pour le gouvernement : la ligne rouge vient de se déplacer au sud de 70 kilomètres.

LE HAMAS SE SENT FORT

Le Hamas semble avoir commis plusieurs erreurs "de calcul".
Les islamistes ont estimé le moment venu de s’engager ouvertement dans des tirs contre Israël, pariant sur le fait que l’état hébreu n’irait pas au-delà de représailles habituelles pour ne pas compromettre ses relations avec l’Egypte - dont le gouvernement a désormais des liens étroits avec le Hamas.

Les récents succès diplomatiques du Hamas, au détriment de l’Autorité palestinienne (la visite de l’émir du Qatar, celle annoncée du Premier ministre turc ou de l’émir de Bahreïn) l’ont aussi amené à penser que la fin de son isolement diplomatique lui procurerait le soutien politique d’acteurs régionaux majeurs, avec un "coût diplomatique" élevé pour Israël en cas d’opération militaire.

Il est également probable que le Hamas n’avait pas prévu un changement aussi rapide de la riposte israélienne : l’état hébreu a "switché" d’attaques sporadiques à une action radicale, l’élimination d’un personnage clé de l’appareil militaire et terroriste islamiste.
Jabari est un artisan de la prise du pouvoir du Hamas à Gaza en 2007, il a organisé les "troupes" du Hamas pour en faire une quasi force militaire, mais il était aussi l’architecte des opérations suicides de la seconde Intifada, comme de l’enlèvement de Guilad Shalit.

Parmi les israéliens ou dans les médias (notamment le quotidien Haaretz), quelques voix se font entendre pour expliquer qu’Israël a tué "la mauvaise personne".
Jabari aurait été en charge du maintien du calme de la bande de Gaza et aurait été "virtuellement" un allié d’Israël.
Force est de constater qu’aucun de ces commentateurs ne formule d’objection morale, éthique, ou tactique sur la question des éliminations ciblées.

Jabari a peut être, exécutant les ordres du gouvernement du Hamas, travaillé à contenir les groupes radicaux lorsqu’on le lui demandait ; mais cette volonté du Hamas était "tactique", Jabari était avant tout le chef militaire d’un groupe terroriste impliqué dans les attentats contre des civils, l’enlèvement de Guilad Shalit sur le territoire israélien.
Israël est donc fondé à la considérer comme un ennemi.

L’ÉGYPTE A ADOPTE UNE POSITION FERME
La situation de l’Egypte n’est pas confortable : son attitude permettra de savoir à la fois si elle reste un partenaire du traité de paix signé avec Israël, pouvant agir pour prévenir une escalade, ou un allié fidèle du Hamas prêt à jeter de l’huile sur le feu.
Également de savoir si Le Caire reste un allié des USA (avec son milliard et demi de dollars d’aide à une économie égyptienne à la dérive) .
Une situation inconfortable car son engagement aux côtés du Hamas ne fait pas oublier que les tirs qui ont tué des policiers et des soldats égyptiens au cours des deux dernières années provenaient de groupes radicaux de Gaza, aujourd’hui alliés du Hamas (voir notre article de ce jour)

Une situation qui pourrait devenir encore plus inconfortable si, comme avant-hier, des tirs sur Israël en provenance du Sinaï égyptien se multipliaient.
L’appel de Barack Obama à Mohamed Morsi venait à point pour rappeler les fondamentaux de la diplomatie américaine.

En dépit d’un communiqué délirant de la présidence Egyptienne (Barack Obama serait tombé d’accord avec Morsi pour reconnaître que l’agression israélienne devait être stoppée), aux antipodes de celui de l’administration américaine, Obama aurait clairement fait comprendre au Président égyptien que le dossier de Gaza pourrait avoir de plus larges implications sur les relations israélo-égyptiennes, mais également sur les relations egypto-américaines.



Voir en ligne : Crimes sur fond d’impunité

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