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Huile de palme... taxe, orang-outan et accaparement de terres...

Béatrice de Reynal - Christophe Magdelaine - Ndzana Arsène - AFP | leplus.nouvelobs.com - notre-planete.info - cameroon-info.net - lemonde.fr - blog.slate.fr 20, 21 août, 02 & 07, jeudi 8 novembre 2012

jeudi 8 novembre 2012


sur cette page
- Taxe Nutella : pure démagogie ! L’huile de palme est un bouc émissaire facile
Béatrice de Reynal | leplus.nouvelobs.com |
- Ferrero dénonce "l’amendement Nutella"
Le Monde.fr avec AFP | lemonde.fr | jeudi 8 novembre 2012
- Le prix de l’huile de palme : cas d’un orang-outan retrouvé criblé de plombs en Indonésie
Christophe Magdelaine | notre-planete.info | 02 & 07 novembre 2012,
- Huile de Palme : Une société américaine au cœur d’un scandale
© Ndzana Arsène | L’Indépendant Yaoudé - | cameroon-info.net | 21 Aout 2012
- Plantations d’huile de palme : quelles conséquences pour la planète ?
Lucie de la Héronnière | blog.slate.fr | 20 août 2012
- Investir dans le palmier à huile...
| palmci.ci |
sur ce site
- Accaparement des terres et souverainete alimentaire en Afrique de l’Ouest et du Centre
GRAIN | grain.org | lundi 20 août 2012

sur le net
- Huile de palme : l’amendement Nutella, c’est pas que pour les enfants
Marie Piquemal | liberation.fr | jeudi 8 novembre 2012



leplus.nouvelobs.com

Taxe Nutella : pure démagogie ! L’huile de palme est un bouc émissaire facile
Béatrice de Reynal | leplus.nouvelobs.com |

LE PLUS. Vient-on de découvrir une énième fois la grande nocivité de l’huile de palme ? L’amendement dit "Nutella", taxant très fortement la substance dans la pâte à tartiner, a créé la polémique. Mais pour Béatrice de Reynal, nutritionniste, le débat sur l’huile de palme est complètement faussé, par pure démagogie. Pourquoi ?

Qui n'a jamais craqué devant une crêpe au Nutella ? (A.PELLASCHIAR/SIPA)

Qui n’a jamais craqué devant une crêpe au Nutella ? (A.PELLASCHIAR/SIPA)

 

Afin de sensibiliser l’opinion contre l’huile de palme, le Sénat a voté un amendement prévoyant une augmentation de 300% des taxes sur cette huile qui compose nombre d’aliments gras. L’emblématique Nutella en a fait les frais.

 

Tout d’abord, il faut bien préciser qu’on ne peut pas interdire l’huile de palme elle-même dans l’alimentation, car elle n’est pas toxique en soi. C’est son excès de consommation qui est nocif, tout comme l’est par exemple le sucre. On peut évidemment évoquer aussi le problème écologique de taille que pose la production intensive de ce produit, et ses conséquences sur l’environnement.

 

Mais, comme souvent dans ce type de "scandale" alimentaire, où l’on feint de découvrir la toxicité d’un aliment, ceux qui créent cette polémique se font mousser en s’érigeant en chevaliers blancs de la santé. En réalité, cette mesure est de la pure démagogie : il faut arrêter d’infantiliser les consommateurs.

 

Pourtant, c’est vrai que Ferrero, avec Nutella, se moque de nous depuis des années : non, le Nutella n’est pas plein de noisettes et de bon lait ; au contraire, il est gorgé d’huile et de sucre. Rien que pour cette publicité mensongère, les fabricants du Nutella mériteraient un passage devant la Justice pour tromperie du consommateur.

 

Une publicité pour Nutella datant de 2007 (YOUTUBE)

 

En France, comme dans d’autres pays riches, nous avons beaucoup d’aliments qui, comme ceux à partir d’huile de palme, contiennent trop de graisses saturées. Les Français disposent d’une offre tellement importante de produits qu’ils ont le choix : ils prennent les moins chers, pas forcément les meilleurs pour la santé ! Mais comment faire un bon biscuit qui ne soit pas cher sans recourir à l’huile de palme, cette substance si pratique et si économique ?

 

On peut essayer de faire des biscuits avec de l’huile de colza, mais c’est impossible. Les palets bretons eux, par exemple, sont conçus à partir de beurre, ce qui est certes bien meilleur, mais bien plus compliqué pour l’industriel.

 

A-t-on un mode de vie plus sain lorsqu’on se passe d’huile de palme ?

 

Encore une fois, le produit n’est pas toxique en soi, je le rappelle, c’est pour cela que tenter l’expérience de vivre sans huile de palme (comme l’a fait ce jeune Strasbourgeois pendant un an) n’a pas vraiment de sens. Je dirais même que la composition en graisses de cette huile est assez proche de celle du lait maternel. Il lui manque bien des acides gras essentiels à longue et très longue chaîne, mais nul n’est parfait.

 

Il y a deux ans, le groupe Casino a voulu jouer la transparence et l’éthique, en s’engageant à supprimer l’huile de palme de ses produits de marque distributeur. Un bel effet d’annonce, puisqu’il existe bien d’autres huiles pour remplacer celle de palme, notamment l’huile de coprah qui est encore pire !

 

Comment agir sur la nutrition des Français ?

 

En France, globalement, les graisses forment 42% de nos apports énergétiques journaliers, alors qu’elles devraient n’en faire que 33%. La moitié de ces graisses sont des graisses saturées, alors qu’elles devraient ne composer qu’un tiers d’entre elles. Quel réflexe ont alors nos hommes politiques ? Je taxe, je taxe, je taxe, et je me fais une bonne réputation. Sur le dos de l’huile de palme... et du consommateur.

 

Pourtant, s’il y avait un produit potentiellement néfaste à taxer davantage, c’est plutôt l’alcool. Qui osera soulever le fait que le vin n’est quasiment pas taxé alors qu’une bouteille de rhum l’est lourdement ? Si les politiciens voulaient bien faire, ils commenceraient par taxer le vin... Ça leur ferait beaucoup d’électeurs en moins : les producteurs... et tous les consommateurs !

 

Propos recueillis par Maxime Bellec



TITRE

Ferrero dénonce "l’amendement Nutella"
Le Monde.fr avec AFP | lemonde.fr | jeudi 8 novembre 2012

Les principaux ingrédients du Nutella sont le sucre, l'huile de palme, le cacao, du lait écrémé.

Les principaux ingrédients du Nutella sont le sucre, l’huile de palme, le cacao, du lait écrémé. | AFP/JOHANNA LEGUERRE

Le groupe Ferrero, qui fabrique la pâte à tartiner Nutella, a dénoncé, jeudi 8 novembre, l’amendement, surnommé "amendement Nutella", adopté mercredi par la commission des affaires sociales du Sénat visant à augmenter de 300 % la taxe sur l’huile de palme, qui entre dans la composition de son produit phare.

Ferrero France, dont le siège est à Mont-Saint-Aignan, près de Rouen, estime dans un communiqué que cet amendement s’appuie sur "des éléments infondés" sur les plans nutritionnel et environnemental. "Cet ingrédient ne contient pas de matières grasses hydrogénées dont le caractère nocif est effectivement reconnu", ajoute Ferrero.

La filiale française du groupe italien se dit "depuis toujours très attentive" à la qualité de ses produits et des matières premières qu’elle utilise. "L’huile de palme est utilisée pour ses qualités intrinsèques qui confèrent au Nutella des caractéristiques uniques en termes de goût, de consistance et de profil nutritionnel", ajoute-t-elle.

30 CENTIMES DE PLUS POUR UN POT DE 5 KG

Cet "amendement Nutella" a été adopté dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2013. Il institue une contribution additionnelle de 300 euros la tonne à la taxe spéciale prévue sur les huiles de palme, de palmiste et de coprah destinées à l’alimentation humaine, et qui sont accusées de favoriser l’obésité et la déforestation. La taxe actuelle sur ces produits s’élève à 98,74 euros pour une tonne d’huile de palme et à 107,8 euros pour une tonne d’huile de coprah ou de palmiste.

L’augmentation de la taxe représentera une hausse de 30 centimes pour un pot géant de Nutella de 5 kg, dont le prix tourne aujourd’hui autour des 37 euros, a précisé Yves Daudigny (PS), auteur de l’amendement et rapporteur de la commission. Selon lui, elle doit constituer> un signal "à destination des industries agroalimentaires pour qu’elles substituent à ces huiles de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé humaine".



notre-planete.info

Le prix de l’huile de palme : cas d’un orang-outan retrouvé criblé de plombs en Indonésie
Christophe Magdelaine | notre-planete.info | 02 & 07 novembre 2012,

orang-outan_blesse_BorneoAan, l’orang-outan soigné par les vétérinaires locaux
DR

Chaque jour, la production de la précieuse huile de palme que nous importons massivement entraine un massacre silencieux. Outre la déforestation en amont, les animaux sauvages ne sont pas les bienvenus dans les monocultures de palmiers à huile qui s’étendent à perte de vue, comme en témoigne le sort tragique d’Aan, un orang-outan retrouvé criblé de plombs. Un exemple parmi des milliers d’autres...

L’orang-outan de Bornéo (Pongo pygmaeus) est un grand singe endémique de l’île de Bornéo où il est présent dans les états malaysiens de Sabah et Sartawak, ainsi que dans trois des 4 provinces indonésiennes du Kalimantan.

Selon la dernière estimation relayée par l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN), le nombre d’orangs-outans serait compris entre 45 000 et 69 000, c’est moins de 15% de sa population originelle. Si les orangs-outans étaient autrefois capturés pour amuser les occidentaux dans les zoos, ils sont maintenant chassés comme des indésirables, victimes de la puissante monoculture d’huile de palme, qui s’approprie inexorablement leurs habitats.

L’orang-outan de Bornéo est un singe arboricole au pelage roux qui dépend entièrement de la forêt. Chassé de son habitat naturel qui se réduit dramatiquement et privé de ses 1500 hectares qui lui sont nécessaires pour survivre, l’orang-outan s’aventure dans les plantations d’huile de palme pour chercher de la nourriture, des fruits essentiellement. Or, sur ces terres moins sauvages il est chassé sans aucune retenue : les adultes sont tués et les petits sont capturés dans le meilleur des cas.

Un orang-outan a été retrouvé avec 104 plombs dans le corps !

C’est justement ce qui est arrivé à un mâle solitaire qui a été découvert mourant avec 104 balles dans le corps ! C’est une équipe de secours de la Fondation et l’Agence de protection des ressources naturelles du Kalimantan central (BKSDA) qui l’a découvert dans cet état le 10 octobre 2012 dans une plantation d’huile de palme de Pangkalan Bun, dans la province de Kalimantan central, partie indonésienne de l’île de Bornéo.

Baptisé Aan, les vétérinaires de la Fondation Orang-outan qui l’ont examiné lui ont trouvé 37 balles dans la tête et 67 autres dans le corps, y compris dans le cœur et les poumons. Ils ont également remarqué qu’il souffrait d’infections dues à ses blessures. Zulfiqri, un des vétérinaires qui s’est occupé d’Aan, a déclaré que celles-ci auraient pu le tuer. Sa vue et son ouïe ont été gravement atteintes : il a perdu son œil gauche.

Les vétérinaires ne sont guère optimistes quant à ses chances de survie, mais le grand singe lutte pour échapper à la mort. "Il se bat de toutes ses forces. Il est grièvement blessé, mais il commence à s’alimenter, ce qui nous donne de l’espoir", a déclaré à l’AFP Hartono, responsable de l’agence locale de protection des animaux. D’après nos contacts au Jakarta Animal Aid Network, et cet article de Mongabay, Aan est toujours vivant au 6 novembre 2012. Son état n’est plus considéré comme critique et il se rétablit peu à peu, les vétérinaires ont déjà extrait une trentaine de plombs de son corps.
Si Aan survit, il devrait être relâché soit dans le sanctuaire naturel de Sungai Lamandu ou dans la forêt où il vivait.

Les auteurs des coups de feu ne sont pas connus, mais il est courant que les animaux piégés dans les plantations de palmiers à huile, qui ont empiété sur leur habitat, soient abattus. Il est pourtant interdit d’abattre les orangs-outans qui sont protégés par la loi. Ainsi, quatre hommes ont été condamnés en avril 2012 à huit mois de prison pour avoir tué par balles trois orangs-outans sur une plantation de palmiers à huile qui se situe également sur l’île de Bornéo. Les coupables avaient été payés par la plantation pour la débarrasser des animaux jugés nuisibles.
Ce fût également le cas de chasseurs arrêtés en novembre 2011 pour avoir tué une vingtaine d’orangs-outans et singes à long nez (Nasalis larvatus). Accompagnés de chiens, ces chasseurs recevaient, des exploitants des cultures de palmiers à huile, 100 dollars pour chaque orang-outan tué et 20 dollars pour chaque nasique tué. Ces sommes très importantes[1] couplées avec une police locale quasi-inexistante et corrompue expliquent que le génocide n’est pas prêt de s’arrêter.

Dans une dizaine d’années, l’orang-outan de Bornéo aura disparu

5000 orangs-outans seraient ainsi massacrés tous les ans, une espèce emblématique classée depuis plus de 25 ans comme en danger d’extinction par l’UICN. En effet, les populations d’orangs-outans ont été divisées par deux dans les 60 dernières années. A ce rythme, dans seulement une dizaine d’années, l’orang-outan de Bornéo aura disparu, rejoignant d’autres espèces emblématiques récemment éteintes comme le célèbre rhinocéros de Java et très prochainement le tigre de Sumatra.

Comme souvent, l’exploitation sans limites des milieux naturels profite (temporairement) aux sociétés humaines. Ainsi, "en Indonésie, ce sont 1 000 à 2 000 dollars par an et par hectare qui sont générés par la culture du palmier à huile, un revenu qui a contribué significativement, selon McCarthy (2010) à la régression de la pauvreté et à l’émergence d’une classe moyenne rurale. Aujourd’hui, plus de 5 millions de personnes[2] en Indonésie dépendent directement de la culture du palmier à huile" explique Alain Rival, spécialiste du palmier à huile au Cirad.

La plantation de palmiers à huile contribue pour environ 15% à la déforestation actuelle en Indonésie où au moins 20 000 km² de forêt disparaissent chaque année, soit l’équivalent de la moitié de la superficie de la Suisse. Par conséquent, les Nations Unies estiment que 98% des forêts indonésiennes, habitat naturel de ces grands singes, auront disparu d’ici 2022.

Un paquet de biscuits à l’huile de palme vaut-il vraiment la mort de quelques orangs-outans ?

Chaque jour, involontairement ou avec désintérêt, nous contribuons à ce massacre en achetant des produits alimentaires qui contiennent de l’huile de palme. Encore inconnue dans les étals il y a quelques décennies, cette huile alimentaire très bon marché a envahi la quasi-totalité des biscuits et chips proposés dans le commerce, mais aussi les cosmétiques. Dans le même temps, l’huile que nous produisons localement sert de biocarburant pour alimenter le moteur de nos voitures[3] !

Au niveau alimentaire, l’huile de palme n’est pas une fatalité et nous pouvons l’éviter en vérifiant sa présence dans la liste des ingrédients. Lorsque ce n’est pas clairement indiqué, les mentions « huile végétale », « graisse végétale » et « matière grasse végétale » inscrites sur les produits trahissent la présence d’huile de palme. Attention, certains produits bio en contiennent également !

"Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde" Gandhi.

Sources

Notes

  1. Avec 100 dollars, vous êtes presque millionnaire en Indonésie
  2. C’est beaucoup en valeur absolue mais cela ne représente que 2% de la population indonésienne
  3. 60 % du colza récolté en Europe finit dans le réservoir d’une voiture

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TITRE

Huile de Palme : Une société américaine au cœur d’un scandale
© Ndzana Arsène | L’Indépendant Yaoudé - | cameroon-info.net | 21 Aout 2012

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Comment la société américaine spécialisée dans l’exploitation de l’huile de palme, (Sgsoc) veut entourlouper le Cameroun.

Selon un rapport du centre pour l’environnement et le développement (Ced), présenté lors d’une conférence de presse au courant de la semaine dernière, la Sgsoc, société américaine spécialisée dans l’exploitation de l’huile de palme, a signé un contrat avec l’Etat camerounais, dans lequel le Cameroun court le risque de perdre énormément d’argent, dans une durée presque indéterminée.

D’après le rapport, le 17 septembre 2009, Sg substainable Oils Cameroon (Sgsoc) a signé un contrat avec le gouvernement camerounais pour la mise sur pied d’une grande plantation industrielle de palmiers à huile et d’une raffinerie. La Sgsoc est détenue à 100% par l’entreprise américaine Héraklès Farms. La Sgsoc a obtenu les droits pour 73.086 hectares de terres dans les départements du Ndian et Koupe-Manengouba au Sud-ouest du Cameroun par un bail foncier de 99 ans. Selon l’étude d’impact environnemental et social (eies), la Sgsoc implantera sur 60.000 ha des pépinières et plantations de palmier à huile, et les usines de transformations. Les 12.000ha restants seront « protégés comme zones de ressources sensibles du point de vue environnemental et social, pour les infrastructures sociales de plantation et les infrastructures sociales et comme terres destinées aux activités de subsistance des villages. » Le contrat stipule que la Sgsoc « versera un loyer annuel pour la location de la terre au gouvernement de 1 dollar US (500 FCFA) par hectare pour les terres de l’Etat mises en valeur et 0.5 dollar US (250 FCFA) par hectare pour les terres non mises en valeur ». Ces taux augmenteront de 2% par an (convention d’établissement entre la République du Cameroun et Sg soc, article section 13.5). Voici les projections des loyers de terres y compris les augmentations des taux pour "les terres mises en valeur". Après 10 ans 1.22 dollar US (600 FCFA)/ha. Après 20 ans, 1.48 dollar (740 FCFA)/ha. Après 50 ans, 2.69 dollar US (1345 FCFA)/ha. Après 99 ans, 7.10 dollar Us (3550 FCFA), (au taux de change actuel).

Le loyer de la terre est très faible par rapport aux autres projets de la même nature. Par exemple la Sosucam, opérateur dans le domaine de la canne à sucre, verse 6457 FCFA/ha par an pour sa population de Mbandjock (bail emphytéotique entre la république du Cameroun et Sosucam). Dans les zones agricoles aux sols riches comme Njombé, les paysans payent un loyer d’environ 100.000 FCFA/ha par an aux propriétaires privés. Même les entreprises commerciales exploitantes de bois, qui versent des sommes relativement faibles, payent en moyenne 2500Fcfa/ha pour les larges concessions (Ufa) et 13 900F pour les concessions (vente de coupe). En comparaison, les loyers de la terre de là Sgsoc ne constitueront pas une grande contribution au budget camerounais.


Duperie

D’après le contrat de la Sgsoc, l’entreprise bénéficiera d’une exonération d’impôts sur une période de 10 ans, à compter du moment où la production atteindra 10 tonnes/ha sur au moins 3000 ha. L’entreprise est exempte également du paiement des droits de douane et de certains coût de sécurité sociale pendant 99 ans du projet. La Sgsoc paiera « une taxe sur les bénéfices imposables à un taux net inférieur à 15% » et les dispositions comptables favorables permettront à l’entreprise de réduire de manière importante sa charge fiscale en reportant les pertes des années précédentes « indéfiniment sans limites » afin de réduire les bénéfices imposables. Avec l’avènement du marché international de carbone, les communautés locales et le gouvernement camerounais pourraient bientôt recevoir une rémunération de leurs efforts de séquestration du carbone, par la conservation des forêts. La Sgsoc prévoit non seulement de détruire les forêts dans ces concessions pour planter les palmiers, réduisant ainsi la valeur de la forêt et de sa biodiversité.

Mais le contrat autorise l’entreprise (et non les communautés ou le gouvernement) à bénéficier de tous les crédits carbone de la zone sous concession (convention d’établissement entre la République .du Cameroun et la Sgsoc. Article 13.3). Les projets de monoculture de palmier à huile, même bien gérés, débouchent généralement sur les pertes de biodiversité. Dans ce cas, la concession foncière de la Sgsoc est située dans un lieu de grande valeur pour la biodiversité, à proximité de 4 aires protégées (le parc national de Korup, les monts Rumpi, le mont Bakossi et le sanctuaire de faune de Bayang-Mbo). Cet espace abrite des douzaines d’espèces en voie d’extinction, et la zone entre les aires protégées est un important couloir de migrations des espèces. Le projet Sgsoc va interrompre la protection et la croissance de la faune sauvage. Comme on peut le constater, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un marché de dupes dans lequel les propositions américaines donnent au pays de "l’oncle Sam", une véritable manne camerounaise sur plus de 4 générations. Il est évident que ni les signataires camerounais, ni leurs fils, ne pourront changer un iota au libellé de ce contrat quand il est vrai qu’il ressemble à une résignation de la part du Cameroun ou tout simplement à un don en contre partie d’on ne sait quoi.

Selon certains observateurs, la signature de ce contrat dégage une forte odeur de corruption dont certains cadres de la République sont devenus spécialistes. A regarder de très près et connaissant toutes les têtes bien faites dont dispose le Cameroun, on se demande comment les signataires de ce contrat ont pu en arriver là. Il ne reste plus qu’à se demander si les américains qui se bombent le torse comme justiciers ne laissant aucune chance, à la corruption, ne sont pas tombés dans leur propre piège en aveuglant les signataires camerounais par le don de quelques billets de dollars pour leur compte personnel.



http://blog.slate.fr/bien-manger

Plantations d’huile de palme : quelles conséquences pour la planète ?
Lucie de la Héronnière | blog.slate.fr | 20 août 2012

Dernier épisode de notre série de papiers sur l’huile de palme (premier épisode : l’huile de palme, vraiment mauvaise pour la santé ? et deuxième : pourquoi met-on de l’huile de palme partout ?)

Le palmier à huile est cultivé en Afrique, en Amérique du sud, mais surtout dans les deux principaux pays producteurs, l’Indonésie et la Malaisie. C’est l’huile végétale la plus consommée au monde, plébiscitée par l’industrie agro-alimentaire. En plus des conséquences sur la santé comme nous l’avons déjà vu ici, l’huile de palme pose un certain nombre de problèmes écologiques…

Déforestation massive

L’huile de palme est extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. 85% des plantations d’huile de palme sont en Indonésie et en Malaisie. Boris Patentreger, chargé de programme conversion forestière et papier au WWF souligne :

« c’est un gros enjeu de développement dans ces deux pays, et en Afrique et en Amérique latine aussi, dans une moindre mesure. Mais on estime qu’en Malaisie et en Indonésie, 60% des plantations se sont développées à la place des forêts vierges. En Indonésie, 4 millions d’hectares sont menacés par les palmiers à huile ».

Pour Greenpeace, en Indonésie c’est même “l’équivalent d’un terrain de foot de forêt qui disparaît toutes les 15 secondes. Les plantations de palmiers à huile sont l’un des principaux moteurs de cette catastrophe écologique”.

Le rapport de cause à effet n’est pas forcément direct pour tous. Alain Rival, chercheur au Cirad (Centre coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement), déclare :

« le plus souvent, quand les compagnies forestières coupent du bois, par la suite soit la forêt dégradée est laissée telle quelle, soit les villageois s’y installent, soit on y met des plantations. La conversion de la forêt en plantations de palmiers n’est pas systématique, mais la tendance s’accélère depuis quelques années dans des régions comme Bornéo ou le bassin du Congo, qui réclament une vigilance accrue.”

Biodiversité en baisse

L’inquiétude va aussi vers la disparition d’espèces animales et végétales. Pour Boris Patentreger du WWF, « une plantation, c’est 1 ou 2% de biodiversité par rapport au 100% de biodiversité d’une forêt vierge qu’elle remplace. Et cette perte de biodiversité menace des animaux comme les orangs-outangs ou les éléphants de Sumatra ». L’orang-outang est d’ailleurs devenu un symbole des campagnes de lutte contre la déforestation en Indonésie.

Les organisations écologiques soulignent que cette production engendre aussi de fortes émissions de gaz à effets de serre et une utilisation massive d’engrais chimiques, croissant en même temps que la production, c’est à dire très rapidement. D’ici une dizaine d’années, la demande mondiale d’huile de palme devrait devrait doubler.

Alain Rival du Cirad explique que le problème de pollution majeur vient des déchets d’huilerie : “Le fruit du palmier doit être traité très vite, sur le lieu de plantation. Le mélange eau/huile produit par les huileries doit être traité comme les eaux usées d’une ville, dans des bassins de décantation. Mais cette fermentation rejette des gaz à effet de serre”.

Il existe un système de bassins couverts pour récupérer le méthane produit, permettant en même temps de produire de l’énergie, installé seulement dans les usines nouvelles pour le moment. Pour le Cirad, qui défend “une intensification écologique” profitant aux petits exploitants, ce système est “en passe de devenir la norme”.

Villages et villageois

La production d’huile de palme peut être perçue comme un facteur d’éradication de la pauvreté. Pour Alain Rival,

« un hectare en Indonésie, c’est 3000 dollars par an pour le planteur. Cette attractivité place le palmier à huile bien devant d’autres cultures, mais entraine une ruée vers l’or dans les campagnes tropicales. Les problèmes fonciers, sociaux sont aigus et les gouvernements doivent s’impliquer dans la filière, pour légiférer, normaliser et encadrer cette culture en plein boom ».

Boris Patentreger du WWF, explique que ces plantations engendrent aussi « de fortes pressions sur les communautés locales. Les forêts appartiennent souvent aux Etats, qui octroient des permis de planter. Cela entraîne des délocalisations forcées, voire des conflits armés ».

Selon le quotidien indonésien Kompas repris par Courrier International en 2011, le nombre de conflit entre les gros producteurs de palmiers et les paysans s’opposant à l’extension de cette monoculture sur leurs terres a “pratiquement triplé en un an, passant de 240 à 660, et ont coûté la vie à 3 personnes”.

Des réactions diverses

Alors les associations ne restent pas les bras croisés. Début 2010, Nestlé a été la cible d’une campagne de Greenpeace dénonçant l’utilisation de l’huile de palme dans ses barres Kit-Kat. Avec un spot choc montrant que faire une pause Kit Kat revenait (presque !) à tuer un orang-outang…

L’association voulait dénoncer Sinar Mas, le premier producteur indonésien d’huile de palme, qui fournissait le géant de l’agro-alimentaire sans grand souci de l’environnement. Peu de temps après, Nestlé a cessé de se fournir auprès du producteur accusé de couper des arbres à tour de bras. Burger King a fait la même chose.

Evidemment, cela permet de faire passer une image d’enseigne soucieuse de la santé de la planète. Mais l’enjeu médiatique et financier est des deux côtés : ainsi, en juin dernier, l’Association Ivorienne des producteurs de palmiers à huile a porté plainte contre le groupe Système U (groupe qui s’est engagé à réduire ses produits contenant de l’huile de palme), à cause d’une publicité résumant schématiquement les dégâts de l’huile de palme. L’association affirmait alors au figaro.fr que « cette campagne est diffusée à des fins uniquement mercantiles, et sans conviction écologique aucune, ni analyse scientifique sérieuse ».

Huile durable ?

Pour répondre à la demande en diminuant les conséquences négatives sur la planète, la production s’oriente doucement vers l’huile de palme durable. La Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO), rassemblant producteurs, industriels et des ONG, cherche à développer une production certifiée durable depuis 2004.

Cette table ronde a mis en place un certain nombre de critères, comme la transparence, le respect des lois locales, nationales et internationales, l’usage raisonné d’engrais, des bonnes conditions de travail, le recyclage des déchets…

Selon ces critères, les nouvelles plantations ne doivent pas remplacer des forêts primaires ni occuper des « zones ayant une ou plusieurs hautes valeurs pour la conservation » et des cultures ne doivent pas être mises en place sur le sol d’une population locale sans son consentement libre et informé.

Pour Alain Rival, cette table ronde a « l’avantage d’établir une communication entre des acteurs multiples, aux intérêts souvent divergents. Elle a permis dans des délais relativement courts de mettre en place des principes et critères partagés, en constante évolution afin de les rendre adaptables à des types de plantation très différents ».

Dans un rapport publié en mai 2011, les Amis de la Terre dénoncent « l’arnaque de l’huile de palme durable ». Greenpeace n’est pas non plus enthousiaste et parle de cette affiliation RSPO comme d’une « belle illusion » ou d’un « cache-sexe écologique », à cause d’une « mise en œuvre lacunaire et défaillante » des critères, sans mécanisme de contrôle sérieux.

De nombreuses entreprises agro-alimentaires (comme par exemple en France Pasquier, Cémoi, Brossard, Nestlé, Saint- Hubert,Saint-Michel…) sont membres de la RSPO et s’engagent à utiliser plus d’huile de palme durable dans les prochaines années. Greenpeace parle de greenwashing : une recherche d’image marketing écolo pour les industriels utilisant une huile de palme “certifiée durable”…

Quid du boycott ? La question se pose souvent. L’échelle française ne ferait pas beaucoup bouger le marché, puisque 50% de la production va en Inde, Chine et Indonésie. Entre 12 et 17% de la production va en Europe. Pour les défenseurs de la RSPO, le boycott cesserait de tirer la filière vers le haut. De plus, arrêter de la consommer pour avaler de l’huile de coprah, produite dans des conditions similaires, ne ferait que déplacer le problème.

Au WWF, on pousse surtout, comme l’explique Boris Patentreger, à « avoir une alimentation non transformée, de saison. Car l’huile de palme se trouve en grande majorité dans les aliments industriels ! Mais il restera toujours une dose d’huile de palme à utiliser. Alors elle doit être certifiée durable et tracée ».

Lucie de la Héronnière

Photo : Oil palms/ Allen Gathman via FlickCC License by



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GENERALITES SUR LE PALMIER A HUILE
Le palmier à huile ou Elaeis Guineensis est une plante oléagineuse originaire de la région du Golf de Guinée.
Le palmier à huile a connu un développement fulgurant en Côte d’Ivoire à partir des années 1960 avec les 2 plans palmier qui ont permis la création d’environ 75 000 ha de plantations villageoises.
Le palmier à huile est un arbre largement cultivé pour ses fruits et ses graines riches en huile, à usage alimentaire et industriel. Il produit 5 à 7 fois plus d’huile à l’hectare que l’arachide. La pulpe du fruit donne de l’huile de palme de couleur rouge. L’huile de palme est l’huile végétale la plus consommée au monde et l’huile de palme brute est le produit le plus riche en B-carotène. L’amande des fruits donne de l’huile de palmiste. De plus, la sève du palmier à huile, recueillie dans des vases, fermente rapidement et donne du vin de palme. Ses feuilles ont aussi de multiples usages (toiture, clôture, vannerie etc…).
CONDITIONS CLIMATIQUES
Le palmier à huile est une plante de soleil et d’eau à croissance continue, qui requiert les conditions climatiques suivantes :

Présentation générale

Héritier de la société d’Etat PALMINDUSTRIE, créée en 1969, PALMCI est privatisée en 1997. Le groupe ivoirien SIFCA, leader Ouest-Africain de l’agro-industrie intervenant dans le caoutchouc, le sucre et l’huile de palme, d’abord minoritaire, prend le contrôle de PALMCI en 2008. PALMCI à pour activité la production et la commercialisation d’huile de palme brute. En effet, elle vend la quasi-totalité de sa production annuelle d’environ 300 000 tonnes d’huile de palme brute (CPO) à SANIA, autre filiale du groupe SIFCA, spécialiste de l’huile de palme alimentaire, qu’elle produit et vend sous les marques Dinor et Palme d’or dans les pays de la CEDEAO. De façon détaillée PALMCI gère 39 000 hectares de plantations industrielles (PI), reparties sur 8 sites appelés Unités Agricoles Intégrées (UAI). Elle contribue par ailleurs, à l ’encadrement d’environ 32 000 planteurs repartis sur 128 000 hectares de plantations villageoises (PV). En outre, PALMCI emploie plus de 8 000 personnes, pour une masse salariale annuelle d’environ 15 milliards et est côté à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières d’Abidjan (BRVM) depuis 1999. Son capital est de 20 milliards et son chiffre d’affaire pour l’année 2010 de 75 370 millions de FCFA.

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Voir en ligne : Taxe Nutella : pure démagogie ! L’huile de palme est un bouc émissaire facile

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