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Le tabac tue … parfois

Bernard Gensane | bernard-gensane.over-blog.com | mardi 2 octobre 2012

mardi 2 octobre 2012


   
Le tabac tue … parfois
Bernard Gensane | bernard-gensane.over-blog.com | mardi 2 octobre 2012
    

Chassons sans relâche le politiquement correct.


En habitué des AG de mai 68 et des années suivantes, je précise le lieu d’où je parle : je ne fume pas. Plus
exactement, j’ai arrêté de fumer il y a 35 ans, et je peux dire que la proximité d’un fumeur, même en plein air, m’insupporte sérieusement. Dois-je préciser que je n’ai jamais encouragé mes
enfants à fumer ? Enfin, je me félicite des interdictions de fumer dans les lieux publics fermés.

Tout cela pour dire que je suis horripilé par les mentions obligatoires – et dont le caractère dramatique est allé
crescendo – qui figurent depuis des années sur les paquets de cigarettes, du style « La tabac tue », « Fumer provoque le cancer mortel du poumon », « Fumer peut
entraîner une mort lente et douloureuse », « Le tabac contient du benzène », « Les fumeurs meurent prématurément » etc.

Comme si cela ne suffisait pas, les paquets de cigarettes offrent désormais des photos de plus en plus écœurantes, comme, par
exemple, celle-ci :

 

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ou celle-ci :

 

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Cette surenchère a d’ailleurs entraîné la dérision :

 

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Pour les condamnés à la guillotine en France, il est sûr que le tabac (la dernière cigarette) tuait. Pour le reste… Chacun a
dans son entourage une personne ayant fumé comme un pompier avant de s’éteindre doucement à l’âge de 90 ans, en pleine santé. Pendant ce temps-là, telle autre personne, ayant modérément fumé, est
morte d’un cancer du poumon à 50 ans dans d’horribles souffrances. Nous ne sommes pas égaux devant les maux. Entrent en jeu des facteurs complexes d’ordre génétiques ou héréditaires. Une petite
parenthèse sur le vaccin anti-grippal qu’on administre principalement aux personnes âgées. Pourquoi est-ce une arnaque, pire que celle que nous a infligée Bachelot en nous obligeant à nous faire
piquer dans des gymnases glaciaux ? Pour la raison très simple qu’il contient du zinc nécessaire à son efficacité. Or quantité de gens ne fixent pas le zinc. Manger des churros ou
prier saint-Antoine de Padoue serait pour eux tout aussi efficace.

Si l’on cherche des statistiques sur les décès dus au tabac, on les trouve très facilement : 66 000 morts par
an. Si l’on cherche des statistiques sur les décès dus à l’alcool, alors là, ça chipote à mort : les chiffres varient entre 25 et 60 000. Ainsi, on expliquera que tel individu
était peut-être ivrogne mais que d’autres facteurs ont pu également causer son décès prématuré. Je cite e-santé.fr :

« Les certificats de décès collectés par le service spécialisé de l’Inserm ne comportent pas toujours
les précisions nécessaires pour déterminer l’ensemble des causes précises d’un décès. Il faudrait en effet pouvoir y distinguer systématiquement les événements pathologiques contemporains du
décès, une maladie principale et un ou plusieurs facteurs de risque ; respectivement, par exemple, une encéphalopathie hépatique, une cirrhose, un alcoolisme chronique. Mais ces précisions
ne sont pas toujours disponibles.

Ainsi, un certificat peut mentionner la cause, cirrhose, sans que celle-ci soit qualifiée. Mais des
arguments épidémiologiques, notamment départementaux, peuvent parfois justifier de regrouper ces cirrhoses non qualifiées avec les cirrhoses d’origine alcoolique. Cependant, ce regroupement est
aléatoire et le sera sans doute de plus en plus devant la régression de la cirrhose alcoolique en France et au contraire la forte progression de la cirrhose post-hépatique C.

 

Mais les décès par cirrhose post-hépatique C ou par cancer primitif du foie
sur hépatite Cpeuvent être pour partie liés à une consommation
d’alcool
, dont on sait qu’elle favorise l’évolution d’une hépatite C vers la cirrhose.

 

L’alcool est connu pour favoriser certains cancers, notamment des voies aérodigestives supérieures. Mais
tous les cancers de ce type ne sont pas imputables à l’alcool.

 

Tous les accidents de la route
avec décès d’une ou plusieurs personnes ne donnent pas systématiquement lieu à une recherche de l’alcoolisation du ou des conducteurs.

 

Les causes réelles des autres types d’accidents mortels sont encore moins bien connues que ceux de la
route.

 

Autre facteur de complexité : l’effet favorable supposé de la consommation modérée de
vin sur la mortalité globale
. »

 

Je ne sais pas, vous, mais moi, chaque fois que j’ai vu un alcoolique mourir de cirrhose, je ne me suis pas
trop posé de questions sur les causes de sa mort. Alors, tablons sur 45 000 morts. Mais c’est l’horreur ! Pourquoi n’y a-t-il pas une photo de foie éponge sur chaque bouteille de
vin ? Pourquoi n’y figure-t-il pas ce slogan de mon enfance : « L’alcool tue lentement mais sûrement ? » D’accord, je me souviens aussi de la réponse
rigolote : « Je ne suis pas pressé. »

Oserais-je deux éléments de réponse ? Le premier est que l’industrie de l’alcool en France (en Italie, en Espagne etc.)
est quelques chose de phénoménal. Notons que le coût des maladies liées à l’alcool l’est également : en 1997, il a représenté 18 milliards de francs (19 milliards pour le tabac). Le
lobby de l’industrie de l’alcool agit très efficacement pour minimiser les ravages des breuvages alcoolisés. Ainsi – et nous abordons le deuxième élément de réponse – il situe
le problème au niveau de la culture : l’alcool est une pratique sensuelle, conviviale, et tellement « nationale ». Mettons donc dans le même panier les fumeurs qui sont des
prolos ou des ploucs (ou les deux) avec les alcoolos invétérés dont on a honte quand on les croise dans nos rues. Prévenons les femmes enceintes des dangers pour les fœtus (5 millions d’euros de
campagne annuel contre 300 millions d’euros de publicité par an). Envoyons nos parlementaires transcourants  édulcorer la loi Évin afin de pouvoir de
nouveau vendre de l’alcool dans les stades. On peut dire sans caricaturer que la lutte des classes traverse ce problème.

Tout cela s’inscrit dans le cadre de l’infantilisation et de la culpabilisation de la population. Tout comme les radars, les
ralentisseurs (dans une banlieue de Toulouse que je connais bien, il y a un itinéraire de trois kilomètres qui compte 15 passages pour piétons avec ralentisseurs sans jamais le moindre piéton qui
piétonne), l’évaluation des enfants dans le ventre de leur mère, celles des élèves ou des enseignants, la course acharnée vers la notion de zéro danger. Dans mon immeuble, l’ascenseur est réglé
de telle manière qu’au moindre souffle de vent (cela s’appelle un courant d’air), les portes ne se ferment pas et l’ascenseur de démarre pas. Mon voisin du dessus, nonagénaire, adore.

 Au fait, 30 000 personnes meurent chaque année du diabète en France. QUI EST RESPONSABLE, QUE JE LE DÉNONCE VITE FAIT BIEN FAIT À LA KOMMANDANTUR ?

 

PS : En matière de terreur intellectuelle, on pourrait aller encore plus loin, comme imprimer des
photos d’enfants qui meurent de faim sur des boîtes de cassoulet ou à l’entrée des Mac Do, orner les produits cosmétiques de photos d’animaux, ou encore mettre des photos de patrons voyous (ou
simplement subventionnés par l’État) sur nos formulaires de déclarations d’impôt.

   
 
 

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trouvé sur
altermonde-sans-frontiere.com
 

 
 


Voir en ligne : Le tabac tue … parfois

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