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Les Valeurs de droite et de gauche, vues par un "philosophe"... de droite.

Philippe Nemo | valeursactuelles.com | jeudi 9 août 2012

samedi 1er septembre 2012

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Vous avez dit “valeurs” ?
Philippe Nemo | valeursactuelles.com | jeudi 9 août 2012

Certains,
à l’UMP, entament bien mal le
nécessaire processus de recomposition et de
clarification de l’offre politique à
droite. Ils prétendent qu’en se
“droitisant” dans les dernières semaines de
sa campagne, M. Sarkozy aurait renoncé par
là même à certaines “valeurs”.

On mesure ici le succès culturel de la
gauche qui est parvenue à imposer
l’idée que la gauche est le Bien,
d’où suit que quiconque prend nettement ses
distances avec elle est moralement suspect. On
concède certes à la droite le droit
de critiquer la gauche sur le plan pratique, mais
quand elle va jusqu’à camper face à
elle un autre ensemble de “valeurs”, une autre
conception du souverain bien et de
l’intérêt général,
quand elle refuse explicitement l’idée
même de Révolution et
d’avancée inéluctable de l’Histoire
vers quelque paradis terrestre
égalitariste, c’est une transgression. Les
audacieux se trouvent rejetés avec le Front
national dans le camp des réactionnaires et
des méchants. Le grand péché
de M. Sarkozy a été philosophique…

La soumission d’une bonne partie de l’UMP
à ces oukases idéologiques durera
aussi longtemps qu’elle fera l’économie
d’une réflexion autonome
et
n’explicitera pas ces fameuses “valeurs” dont elle
peut et doit se réclamer. J’en propose une
liste sommaire :

- respect de la liberté de penser, de la liberté de la science et de la presse, des libertés religieuses ;
- conviction que le progrès social ne peut être obtenu que par le progrès économique et celui-ci par les libertés économiques ;
- “conservatisme” au sens anglo-saxon du terme, c’est-à-dire volonté ferme de conserver, non certes la société telle qu’elle est, mais les règles de la démocratie libérale qui lui permettent de progresser dans l’ordre et la justice ;
- honnêteté dans les affaires, respect du droit et de ses formes ;
- goût de l’effort, du travail et du mérite, reconnaissance des talents et de la réussite ;
- horreur de l’assistanat qui fait injure à la nature humaine ;
- respect des différences en matière de moeurs, mais choix réfléchi en faveur du couple et de la famille classiques ;
- reconnaissance du droit inaliénable des parents d’élever leurs enfants selon leurs propres convictions, sans devoir les abandonner à une école d’État idéologisée (et, désormais, ignorante et obscurantiste) ;
- amour de la France, de son histoire, de sa culture et de son peuple, et non de la prétendue “République”, cette affreuse idole autour de laquelle on a organisé un culte néopaïen et que certains groupes sectaires ont entrepris de substituer définitivement à notre pays de chair.

Face à cela, quelles sont les “valeurs”
de la gauche
, et y a-t-il le moindre motif
pour qu’un honnête homme se sente plus
proche d’elles que de celles
énumérées ci-dessus ? J’en
fais également une liste, nourrie par
l’expérience qu’un homme de ma
génération a pu avoir des pompes et
des œuvres des partis et organisations de gauche
depuis 1981 :

- mépris du droit qualifié de “bourgeois” et sur lequel on s’“assoit” ;
- naïveté intellectuelle consistant à croire à la possibilité du contrôle de l’économie par l’État alors que la société est complexe et ne peut se gérer que par le pluralisme ;
- amour prodigieux du vol fiscal, comme si rien de ce que possèdent les Français après des vies et des générations de travail ne leur appartenait en propre ;
- méfiance maladive à l’égard de la liberté humaine, qui disparaît évidemment quand il y a plus de 50 % de dépenses publiques ;
- haine de ce qui réussit et brille ;
- corruption par confusion intéressée des sphères publique et privée ;
- pratique du mensonge et du double langage à la Orwell quand la réalité se dérobe à l’utopie ;
- ruine organisée de l’école au nom de l’égalitarisme ;
- destruction perverse des mœurs ;
- politique étrangère de faiblesse ;
- détestation de l’identité française et occidentale.

Voilà, en vrac, les “valeurs” de la
gauche, au nom desquelles certains, à
l’UMP, osent exiger que l’on vote avec les
socialistes contre le FN quand l’occasion se
présente.

Le comble de la confusion intellectuelle est
atteint quand on suggère que la droite
trahirait l’“humanisme”.
Si la
frontière entre l’humain et l’inhumain
devait passer entre les deux moitiés
“sociale” et “libérale” de l’UMP, ce serait
une image singulièrement mutilée de
l’homme qui serait campée par là
même. En effet, cela reviendrait à
dire que plus il y a de prélèvements
obligatoires et d’assistance, plus
l’humanité s’épanouit. C’est
évidemment le contraire, puisque parmi les
attributs essentiels de la nature humaine, il y a
la liberté, c’est-à-dire le fait de
jouir de sa propriété, de conduire
soi-même intelligemment sa vie et d’assumer
soi-même les conséquences heureuses
ou malheureuses de ses actes. Moins donc il y a de
liberté, moins il y a d’homme ! Partant,
c’est aux antipodes du socialisme, non à
ses côtés, que se rencontrent les
vrais humanistes.

Il est urgent que la droite mette de l’ordre dans
ces questions philosophiques et cesse de se faire
dicter ses “valeurs” par le camp adverse. Tant
qu’elle ne fera pas cet effort, elle n’aura pas
d’unité spirituelle et ne retrouvera jamais
le pouvoir. 

Philippe Nemo, philosophe*




* Un philosophe est au sens large une personne pratiquant la philosophie.

Au sens populaire, est « philosophe » celui qui, face aux petits ou grands événements de l’existence, fait preuve de patience, de courage, de sérénité, et cherche une existence paisible, à la façon des anciens stoïciens ou épicuriens ; en ce sens, on parle de « vivre en philosophe », de « se montrer philosophe ». Au sens antique, est « philosophe » la personne qui « cherche la vérité et cultive la sagesse », comme Socrate et Platon, Épicure et Lucrèce, Épictète et Sénèque. Au sens professionnel est « philosophe » celui qui pense de façon conceptuelle, radicale, critique, systématique les grands principes et valeurs de la vie et de la connaissance, par exemple Hume, Kant, Hegel, Heidegger ou Sartre. Il y a aussi la tradition des philosophes scientifiques, qui pratiquent la philosophie au sens de "amour du savoir" et qui développent parallèlement des sciences, par exemple Pythagore, Aristote, Avicenne, Descartes, Pascal, Leibniz ou Russell. Les sciences qu’ils développent ont toujours des liens très étroits avec leurs systèmes philosophiques.

wikipedia.org/Philosophe



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