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Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza

dimanche 3 octobre 2010

Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza, par Frédéric Lordon

La fabrique, 2010, 216 p., 12 euros.

Comment fonctionne le rapport social d’enrôlement au sein du régime salarial et quels sont ses fondements ? C’est la question centrale que pose ce livre, celle du consentement ou de la servitude volontaire des salariés dans l’entreprise. Pour appréhender cette question, Frédéric Lordon convoque une référence classique, Marx, mais il la complète par Spinoza pour comprendre la place et l’importance des désirs et des affects de la mobilisation dans le travail.

Dans l’entreprise capitaliste, la structure hiérarchique impose que chacun soit positionné sur le mode ambivalent subordonné-subordonnant. Pour l’auteur, il est souhaitable de sortir de cette organisation féodale, attentatoire à l’idée d’une égale dignité des hommes, et de proposer une politique d’entreprise qui prenne enfin au sérieux la notion de démocratie. Frédéric Lordon ouvre ensuite des perspectives économiques et politiques d’émancipation sociale, qui vont bien au-delà de la seule entreprise.

Certains pourront penser que les conditions politiques de mise en oeuvre des orientations radicales proposées ne sont pas prêtes d’être réunies. Il n’en restera pas moins que l’ouvrage est adossé à une réflexion philosophique exigeante (parfois un peu abstraite) et très stimulante.

Daniel Bachet

Alternatives Economiques n° 295 - octobre 2010


Lordon et le capitalisme "waoow", d@ns l’émission d’arrêt sur image...

Ou : le néo-libéralisme expliqué par l’angle alpha

Accrochez-vous ! Le Frédéric Lordon que nous recevons cette semaine n’est pas celui que vous connaissez, pour l’avoir écouté ici ou là. C’est toujours un économiste critique, oui, mais dans son labo, dans ses fioles et ses éprouvettes, et dans son langage de chercheur. C’est un Lordon qui a eu besoin de passer par Spinoza, pour tenter de comprendre comment le capitalisme nous aliène, un capitalisme nouveau, à grands coups d’affects positifs et joyeux, à grandes injections de "fun" et de "waoow", (vous ne connaissez pas le capitalisme "waoow" ? Dans l’émission, Lordon évoque un article de The Economist, qui est ici).

Mais cette émission, où il est beaucoup question d’émotions, est aussi...assez émue. Lordon l’avoue : il a beaucoup hésité à venir. Parce qu’il savait bien qu’il lui serait demandé des comptes sur son style parfois aride, ou sur les latinismes dont est truffé, parfois inutilement, son texte ("un texte qui s’adresse aux dominants, alors qu’il dénonce les rapports de domination" lance Judith). Et c’est avec une manifeste émotion, qu’il assume le reproche d’élitisme, et justifie le fait, pour un chercheur, d’être "fermé sur soi", avant de se tourner vers le public.

Mais rassurez-vous : dans l’émission, le souci du grand public revient vite. Si vous craignez de ne pas franchir le détour par Spinoza, et d’être allergique aux éprouvettes, sautez directement à l’acte 2, et aux suivants, nettement plus accessible. Et ne manquez surtout pas, au début de l’acte 3, le résumé par Judith de l’explication du capitalisme par l’angle alpha (celui sépare le désir du salarié du désir de son patron).

L’émission est proposée par Daniel Schneidermann, animée par Judith Bernard et réalisée par François Rose.


Le néo-libéralisme et l'angle alpha par Frédéric Lordon
envoyé par asi. - L'info video en direct.


écoutez Fredo parler de son bouquin sur France-Cul
avec Sylvain Bourmeau (émission La Suite dans les idées) le samedi 2 octobre 2010... pendant la manif...

la-suite-dans-les-idees-capitalisme-desir-et-servitude


Voir en ligne : Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza

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