Accueil > 2012 > juillet > Comment Jean-Marc Ayrault garde un œil sur Nantes

Comment Jean-Marc Ayrault garde un œil sur Nantes

J. Le-Brigand | lagazettedescommunes.com | vendredi 6 juillet 2012

vendredi 6 juillet 2012

aaa


Comment Jean-Marc Ayrault garde un œil sur Nantes
J. Le-Brigand | lagazettedescommunes.com | vendredi 6 juillet 2012

Après la mairie de Nantes, le Premier ministre a dû céder les rênes de Nantes Métropole le vendredi 6 juillet 2012. Mais son influence sur les affaires locales demeurera, surtout par l’entremise de son directeur général des services (DGS) historique, Benoist Pavageau.

Une page se tourne à Nantes après 23 années de mandature de Jean-Marc Ayrault. Depuis le 29 juin, la municipalité compte donc pour maire Patrick Rimbert (PS), 67 ans, jusque-là premier adjoint, responsable des grands projets urbains et de la politique de la ville.
Et la présidence de la communauté urbaine est assurée depuis le 6 juillet par Gilles Retière, 65 ans, maire (PS) de Rezé (40 000 habitants).

Une organisation bien en place - Ils ont pour tâche de poursuivre les chantiers engagés : transfert du CHU, rénovation du « quartier prioritaire » de Bellevue (23 000 habitants), transformation de la gare, île de Nantes, nouveau franchissement de la Loire, aéroport, etc.
Et de préparer l’avenir en mettant le pied à l’étrier à une nouvelle génération de conseillers.

Le tandem offre aussi au chef du gouvernement des gages de loyauté si, d’aventure, son destin national ne durait pas. D’ailleurs, les deux hommes ne sont pas esseulés.

Au fil des années s’est formée une galaxie Ayrault - l’opposition dénonce un « système Ayrault » - constituée de collaborateurs fidèles dont plusieurs anciens directeurs de cabinet, qui quadrillent le terrain et dirigent les principaux organismes satellites, sociétés publiques locales et sociétés d’économie mixte, intervenant dans la culture, l’aménagement, l’urbanisme, l’économie, etc.
Sans oublier le plus proche des proches du désormais conseiller municipal et communautaire, Benoist Pavageau, 53 ans, qui cumule depuis la mutualisation des services, il y a quatre ans, les fonctions de directeur général de Nantes et Nantes Métropole.

Une carrière dans le sillage de « JMA » - Le fonctionnaire apparaît plus que jamais comme le « tout puissant de la place », au risque d’attiser les critiques récurrentes de dérive autocratique du pouvoir.
L’intéressé s’en défend vivement. Il décrit une période de transition et un passage de témoin mûrement réfléchis, preuve à ses yeux d’un système politique opérationnel.
« Jean-Marc Ayrault a toujours travaillé en collégialité, soutenu par sa majorité, même si c’est lui qui prenait les décisions au final et les assumait. Et il a préparé les esprits et les choses dans l’hypothèse où il était appelé à exercer une fonction ministérielle. »

Mais dans ce schéma, Benoist Pavageau, membre du Parti socialiste jusqu’au milieu des années 1990, occupe bien un poste clé. Toute sa carrière s’est effectuée dans le sillage du Premier ministre qu’il connaît depuis sa jeunesse.

Diplômé d’un DEA en économie et droit du travail et d’un DESS de gestion publique (Paris Dauphine), le jeune assistant parlementaire du député Philippe Bassinet devient en 1983 le directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, alors maire depuis 1977 de Saint-Herblain (43 000 habitants) en périphérie.
Il assume la même fonction à la ville de Nantes à partir de 1989 après avoir été son directeur de campagne. En 1993, il intègre l’administration pour prendre un poste de directeur général adjoint et gravir ensuite les différents échelons.

Des notes à Matignon - A la tête de 7 400 agents statutaires, ce gestionnaire à la poigne de fer, fin tacticien, passionné par sa ville et la chose publique, pilote la communauté urbaine comme « une entreprise de production », quitte à mettre à rude épreuve les nerfs de ses collaborateurs.
Le grand argentier veille aussi scrupuleusement sur les finances, n’hésitant pas en 2009 à subir avec Jean-Marc Ayrault l’ire d’une partie des maires de la gauche lorsqu’il faut raboter le budget des investissements.
« Nous sommes aujourd’hui face à une technostructure du genre monobloc sans que n’existe un contrepouvoir », confiera à l’époque, anonymement, l’un d’entre eux.

Depuis peu, Benoist Pavageau fait rédiger par ses services des « notes Matignon » : « Adepte de la culture de l’écrit » comme le dévoile le journaliste Alain Besson dans une biographie très fouillée(1), Jean-Marc Ayrault se tient ainsi informé des grands dossiers locaux où l’Etat est impliqué, conformément à sa promesse.
A ses côtés, François Blouvac jouera un rôle d’accélérateur : depuis le 22 juin, le directeur de cabinet de la communautaire urbaine est en effet rattaché à temps partiel au cabinet du Premier ministre au titre de « conseiller pour les affaires locales ».


Note 01 :

Alain Besson, « Jean-Marc Ayrault, une ambition nantaise », aux éditions Coiffard.



Voir en ligne : Comment Jean-Marc Ayrault garde un œil sur Nantes

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.