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Mexique : le retour de la dictature est pour ce dimanche

Stephane Trano | marianne2.fr/ | samedi 30 Juin 2012

samedi 30 juin 2012




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Mexique : le retour de la dictature est pour ce dimanche (mis à jour samedi 30 Juin 2012 20H45)
Stephane Trano | marianne2.fr/ | samedi 30 Juin 2012

70 000 morts et disparus en 6 ans. Corruption généralisée, guerre des cartels de la drogue, l’effondrement de la société mexicaine se produit à l’ombre d’un mur immense derrière lequel les Etats-Unis défendent leurs seuls intérêts. A la veille du retour probable d’une dictature vieille de 100 ans, le Mexique est trop lucratif pour que ses "amis" se préoccupent d’une population à genoux. Mais la jeunesse du pays, à l’instar du mouvement YoSoy132, se révolte et espère donner naissance à un "Eté mexicain".


Points de Repères :



Chef de l’État et du gouvernement (sortant) : Felipe Calderón Hinojosa - Elu pour 6 ans - Mandat non renouvelable
Peine de mort : abolie
Population : 110,6 millions
Espérance de vie : 76,7 ans
Mortalité des moins de cinq ans (M/F) : 22 / 18 ‰
Taux d’alphabétisation des adultes : 92,9 %

 
Le Mexique a combattu aux côtés des pays alliés durant la Seconde guerre mondiale, participé à l’action militaire contre le Japon et au débarquement du 6 Juin 1944 en Normandie, batti une société laïc et rayonné culturellement dans le monde entier. Pourtant, et ce n’est pas la moindre des anomalies qui frappent ce pays telle une malédiction, il figure parmi les pays du monde sur lesquels règne une omerta sinistre. Le motif en est simple : il est la 11ème puissance mondiale et ses cinq premiers pays investisseurs sont les Etats-Unis, l’Espagne, le Canada, les Pays-Bas et la Suisse. Un mot-clé : le pétrole. De quoi faire taire bon nombre de ses amis sur une situation politique et sociale trop embarrassante. Vu des Etats-Unis, la situation tourne à une forme d’absurdité digne des meilleurs épisodes de la guerre froide. Car depuis de nombreuses années, Washinton et Mexico marchent main dans la main, sur un cimetière à ciel ouvert.

La violence pour spectacle quotidien

La presse américaine, dont une bonne partie est hispanophone, relate quotidiennement les massacres qui ensanglantent quotidiennement le Mexique. Hier, le grand quotidien populaire USA Today rapportait le meurtre en plein aéroport international de Mexico de trois policiers de la brigade anti-drogue. Avant hier, Fox News diffusait un reportage sur la découverte de 30 corps dans différentes partie de la capitale tandis que NBC diffusait les images de 14 corps retrouvés mutilés. Pendaisons par dizaines sous des ponts, lynchages, mitraillages en plein jour, enfants abattus, foules hystériques enfermant des hommes suspects d’enlèvement dans leur voiture et les brûlant vifs, figurent parmi les derniers épisodes d’une guerre terrible qui voit s’affronter des milliers de gangs et de cartels au milieu de la population. 

Indifférence

Pourtant, pour une grande majorité d’Américains non hispaniques, le Mexique est synonyme d’immigration clandestine ou de séjours balnéaires à bas coûts. Washington, officiellement, ne se soucie pas des affaires intérieures d’un pays « ami » dans lequel ses agents agissent pourtant par centaines au nom de la lutte anti-drogue, employant des pratiques douteuses comme le montre le scandale actuel lié aux investigations concernant l’Opération Fast and Furious.

Il faut dire que pour les Etats-Unis, l’alternance de dimanche sera sans grand effet. A l’instar du Los Angeles Times qui titre que cette élection "a peu de chances de modifier la guerre anti-drogues", c’est sur un ton neutre que la plupart des quotidiens abordent la question, soulevant rarement 20 ans de politiques dont le cynisme n’a aucune limite de la part des voisins du Mexique, catastrophiques pour sa population et se contentant de décrire le chaos légué à son successeur par le président comme un héritage dramatique, sur fond d’images de Mexicains manifestant dans les rues. Une situation surréaliste.

Des élections pour rien ?

Les élections générales verront les mexicains en âge de voter, soit la moitié des 112 millions des citoyens, se rendre aux urnes ce dimanche 1er Juillet 2012. Ils sont appelés à désigner leur nouveau président, la Constitution empêchant Felipe Calderon de briguer un second mandat, mais également pas moins de 128 sénateurs, 500 députés, les gouverneurs de 31 états ainsi que les maires. La victoire amplement attendue d’Enrique Peña Nieto, une sorte de Barack Obama version Mexicaine qui a su séduire les foules bien qu’il représente le sinistre Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) qui a fait durant des décennies le lit de la misère de la plus grande partie de la population, n’annonce rien de bon pour un peuple à genoux.

YoSoy132, des jeunes en alerte

Dans ce contexte ou le parti au pouvoir, le Parti d’action nationale (PAN) n’est plus qu’une coquille vide dont les animateurs s’apprêtent à prendre officiellement une retraite dorée, le spectre du retour du Parti révolutionnaire institutionnel provoque une inquiétude sans précédent dans la jeunesse mexicaine. Dès le début de la cam­pagne élec­to­rale, le candidat du PRI a donné le ton en qualifiant les étu­diants protestataires d’une uni­ver­sité de Mexico voyous. La pétition lancée par 131 de ces étudiants, réclamant le droit de poser des questions au candidat sans se faire insulter, est devenu rapidement un mouvement, « yo soy el 132 » (je suis le 132ème), rejoints depuis par des milliers pour organiser la « pro­testa ». De­puis, YS-132, qui suit une ligne non-partisane, se retrouve dans la ligne de mire du parti au pouvoir et de celui qui arrive. Le fait qu’un tiers des élec­teurs soit com­posé de jeunes de moins de 30 ans créé une tension particulière dans les partis de droite qui redoute une journée d’élections perturbée. Le PRI est en effet traditionnellement un grand habitué de l’achat des votes et de l’intimidation sous toutes ses formes, mais aussi du bourrage des urnes et de la transformation des résultats. A l’instar du mouvement YoSoy132, dont nous diffusons ici le manifeste sous-titré en Français, ils sont des dizaines de milliers à manifester à travers le pays, et à alerter les médias dans le reste du monde, sur la catastrophe que constitue pour le Mexique le retour annoncé d’un parti dont le nom et l’histoire ne signifient qu’authoritarisme, corruption et mensonge. Une situation qui ressemble, en bien des points, à celle de la Russie de Poutine.

Terreur et Argent

Le quotidien des Mexicains est celui d’un pays pillé, à feu et à sang, exploité, pris en otage par les trafiquants les plus sanguinaires de la planète, avec la complicité des élites du pays, toujours plus riches et plus puissantes, qui non seulement maintiennent la population dans un état de pauvreté parfois effroyable, restent impassible face aux carnages quotidiens qui terrifient la population, mais également s’assurent du silence des nations occidentales voire, même, de leur active contribution à la déliquescence de toute un peuple, à commencer par les Etats-Unis. L’un des exemples typiques de cette situation est le milliardaire Carlos Slim, un homme que l’on ne fâche pour rien au monde.


Carlos Slim, l’Homme le plus riche du monde, second actionnaire du New York Times

Carlos Slim (Photo José Cruz/ABr)
Carlos Slim (Photo José Cruz/ABr)

Le 22 mars dernier, l’hebdomadaire Courrier International consacrait un portrait à l’homme le plus riche de la planète, le magnat mexicain des télécoms Carlos Slim. A 72 ans, ce fils d’immigrés libanais qui a épousé, en 1966, la nièce de l’ancien président libanais Amine Gemayel (morte en 1999), est à la tête d’une fortune de près de 55 milliards de dollars, devant Bill gates, Warren Buffet ou Georges Soros. Un homme secret mais surtout un homme influent, accueilli comme un pape lorsqu’il débarque aux Etats-Unis. Il est, entre autres, le deuxième actionnaire du New York Times. Son irrésistible ascension, il la doit pour beaucoup au PRI, au moins autant qu’aux flux d’argent colossaux dont il bénéficie de la part du Liban et des pays arabes, mais également de la Russie ou de la Chine. Courrier International note avec l’ironie qu’il convient : « Avec tout son argent, il pourrait rembourser deux fois la dette extérieure du Liban [dont sa famille est originaire]. Quant à ses dons à la recherche médicale, il pourrait tous les financer avec ce qu’il gagne en trois semaines. L’argent qu’il a donné à Bill Clinton, il a mis une semaine à le générer. Le don que Shakira a reçu avec le sourire ne lui a même pas coûté une journée entière de son temps. » Carlos Slim achète en effet tout : la sympathie du peuple, en payant les cautions de détenus mexicains pauvres, les présidents, pas seulement Clinton mais également Bush puis Obama ainsi que leurs adversaires respectifs. Il s’insinue dans le débat public américain avec son chéquier à la main, prenant des participations majeures dans les domaines des télécoms, subventionnant des programmes pour les étudiants mexicains, jouant d’une panoplie de congressistes comme d’une armée de poupées. 


Pays riche, population anéantie, ami lucratif

VIDEO : Barack Obama et Felipe Calderon lors du G20 au Mexique le 19 Juin dernier. Les Etats-Unis se félicitent que le commerce généré par les trois partenaires de la zone de libre échange entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada atteigne désormais le chiffre d’un trilliard de dollars.


60 millions de Mexicains vivent actuellement sous le seuil de pauvreté (avec un revenu inférieur à 180 dollars par mois) et 12 millions dans la plus extrême précarité (en dessous de 83 dollars par mois). Un quart de la population ne mange pas à sa faim quotidiennement. Le salaire horaire minimum est de 10 dollars de l’heure. L’argent des 20 à 30 millions de travailleurs mexicains aux Etats-Unis aide une partie substantielle de la population à pourvoir à ses frais de santé ou d’alimentation. Les conditions de travail ne tiennent quasiment aucun compte des lois sensées les encadrer. Dans ce pays plus que dans bien d’autres, le patron est omnipuissant, le juge - l’affaire Florence Cassez en témoigne - assis sur la Constitution et les élites intolérantes vis à vis de toute critique. Il ne fait pas bon rappeler à de nobreuses figures influentes du pays que leur pays n’est pas une démocratie libre.

Ce pays est pourtant le 14ème au rang mondial pour sa superficie et le 11ème pour sa population, avec un PIB par habitant de quelques 9 600 dollars (source : OCDE). C’est le 5ème producteur mondial de pétrole, 9ème exportateur, et avant la crise de 2008, sa dette avait été réduite à 8% de son PIB. Derrière cette performance, il est de coutûme pour les Etats-Unis et le Canada de vanter les mérites de l’ALEA, l’accord de libre échange qui, en janvier 1994, avait vu la naissance de la plus vaste zone de libre échange au monde. Mais le « deal » avait un prix, qui ne dérangeait pas le pouvoir de Bill Clinton ni celui des Canadiens : une association avec le président carlos Salina de Gortari, du fameux PRI, puis avec ses successeurs du PAN aujourdhui en pleine déconfiture. En clair, de véritables empereurs de la corruption qui ont redressé le pays économiquement pour le bien d’une élite totalement indifférente aux affres du reste de la population, et qui se sont associés avec les Etats-Unis pour une guerre sans merci contre les cartels de la drogue, trop puissants pour le pouvoir, malgré les exemples catastrophiques produits par cette politique dans les pays d’Amérique latine.

Le résultat est connu : plus de 50 000 morts et 20 000 disparus depuis 6 ans. Un temps financés par les Etats-Unis pour s’assurer leurs services contre les contras en lutte contre leur pouvoir allié des sandinistes au Nicaragua, les cartels mexicains avaient mêmes été rapprochés par la CIA des cartels colombiens afin d’avoir plus d’efficacité sur le terrain. Puis, Bill Clinton avec son homologue Ernesto Zedillo en 1999, George W. Bush avec Vincente Fox en 2007 et enfin Barack Obama avec Felipe Calderon, ont chacun renforcé la guerre contre les cartels mexicains. Le résultat a été constant : une explosion de la corruption à tous les niveaux de l’Etat comme forme de contre-attaque des cartels puis, à partir de 2008, le basculement dans l’ultra-violence, avec pour cette seule année 5031 morts. 45 000 ont suivi depuis. Le 13 mai dernier, une tuerie de masse à eu lieu à Cadereyta Jiménez, où ot été découverts 49 cadavres décapités, mains et pieds sectionnés, au bord d’une route à une trentaine de kilomètres à l’est de Monterrey. Quatre jours plus tôt, on avait découvert 18 cadavres dans deux automobiles abandonnés sur une route proche de Guadalajara, dans l’ouest du pays. Loin d’être contenue aux seuls membres de gangs, cette violence engloutit toutes les parties de la population, femmes et enfants compris, massacrés ici pour leur résistance, là pour les besoins en terrains ou en ressources, ailleurs pour donner l’exemple et impressionner les autorités.

Mexique: le retour de la dictature est pour ce dimanche (mis à jour samedi 30 Juin 2012 20H45)
Tout en augmentant constamment le budget réservé à la lutte conjointe avec le pouvoir mexicain contre la drogue, les Etats-Unis se sont surtout souciées de sécuriser les 3200 kilomètres de frontière qui les séparent du Mexique. Objectif, éviter que le chaos qui sévit du côté mexicain ne déborde sur le sud du pays et enrayer l’émigration illégale. La guerre contre la drogue étant évidemment perdue d’avance puisqu’aux Etats-Unis, celle-ci fait partie du quotidien de la population et que la demande augmente de manière exponentielle.

En 2006, George W. Bush met en chantier la construction d’un mur de séparation haut de 4,50 à 6 mètres de haut, éclairé par des miradors et balayé par des caméras électroniques, qui couvre désormais un tiers de cette frontière et continue de se développer. Dans ce décor à la fois lunaire et futuriste où se dressent 1800 tours de surveillance et où patrouillent nuit et jour 18 000 agents de protection des frontières, le bilan est effroyable : plus de 5000 morts recensées officiellement, probablement le double, dans ce qui est souvent le plus vaste terrain légal du monde pour la chasse à l’homme. Les lois des Etats du sud des Etats-Unis autorisent les patrouilles de milices surarmées dont les méfaits sont inombrables et n’épargnent ni les adultes ni les enfants. A l’ombre de ce mur, on traque, on tire, on frappe, on étrangle, on noie, on viole, et les sanctions sont rares.

Néanmoins, Barack Obama peut se prévaloir d’un bilan jamais atteint dans la lutte contre l’immigration illégale en provenance du mexique puisque celle-ci est désormais officiellement tombée sous le chiffre de 0 : non seulement l’immigration mexicaine aux Etats-Unis est stoppée mais de plus en plus de Mexicains repartent vers l’enfer. Le Pew Hispanic Center note au sujet de cette immigration zéro : « Le statu quo semble être le résultat de nombreux facteurs, parmi lesquels la pénurie de travail sur le marché américain de la construction de logements, la police des frontières accrue, une augmentation des expulsions, les dangers croissants associés aux passages illégaux de la frontière... ». Mais on peut douter du sérieux de ses travaux quand il ajoute parmi les critères du retour l’amélioration de la situation économique au Mexique.
 

Les étudiants interpellent les deux futurs présidents du Mexique et des Etats-Unis

Mexique: le retour de la dictature est pour ce dimanche (mis à jour samedi 30 Juin 2012 20H45)
Adriana Ortega, Tania (Ta Ca), Manuel Ulloa Colonia, Olga Aranda, Adriana Romero-Nieto, Mauricio Castro, Melissa Rodríguez, Michèle Albertini, Gloria Briseño, Dafne Semiramis, Verónica Estay, Maïa, Marie Castro : les animateurs du mouvement YoSoy132 en France se mobilisent depuis des mois pour faire entendre la cause du peuple mexicain, sans relâcher la pression, et cela commence à payer. Ils expliquent ainsi la situation du moment : « Les américains se demandent : quel est le candidat qui pourra rétablir une vie normale au Mexique et notamment dans les états frontaliers avec les Etats Unis, aujourd’hui terrain privilégié de la guerre sans merci que se livrent les cartels entre eux et avec le gouvernement fédéral mexicain ? Les mexicains, de leur côté, se demandent : comment notre voisin américain nous aide à lutter contre le trafic de drogue ? Souhaitons-nous, d’ailleurs, qu’il intervienne, ou préférons-nous qu’il reste en dehors pour éviter toute sorte d’intervention trop loin dans les affaires intérieures du Mexique ? Les américains souhaitent-ils le retour du PRI ? Certains milieux d’affaires des états américains frontaliers disent oui, espérant un retour à la « normalité »… même s’ils savent que cela peut passer par une « politique de l’autruche » côté mexicain vis-à-vis des cartels de la drogue… »

Pour eux, le souvenir d’Atenco (voir paragraphe ci-dessous) est aussi révoltant que les révélations sulfureuses qui ont été livrées par les médias au sujet de l’Opération Fast and Furious, au coeur de laquelle Barack Obama reste impassible dans sa défense de son administration. « Un retournement de situation catastrophique qui montre toute la difficulté qu’ont les deux pays à s’accorder sur la stratégie à suivre pour endiguer la violence et le pouvoir immense des cartels de la drogue opérant des deux côtés de la frontière, expliquent-ils. Quel que soit le candidat élu dans les deux pays, un dialogue est urgent pour mettre fin au carnage qui se déroule sur les états frontaliers au Mexique et sur les régions côtières de « passage » de la drogue. Il faudra mettre sur la table le trafic de drogue et d’armes, la consommation des drogues, et la politique migratoire. »

Peuvent-ils être entendus ? Leur cause, en tous les cas, se répand vite à travers les réseaux sociaux, et c’est de bon augure.
 

8 assassinats par jour à Mexico City, Obama et Calderon main dans la main


Comment la police mexicaine veut rétablir l’ordre


Enrique Peña Nieto (PRI), le favoris des élections

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Enrique Peña Nieto (PRI)

 
Ancien gouverneur de l’État de Mexico (2005-2011), Enrique Peña Nieto, 44 ans, est actuellement favori dans la course présidentielle de 2012 selon de nombreux sondages. Il a officiellement rejoint la course le 19 Septembre 2011 et est devenu officiellement le candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) le 27 novembre 2011.
 
Peña Nieto a remporté l’investiture du PRI car il est le gouverneur de l’Etat le plus peuplé du Mexique, et peut s’afficher ccomme le « nouveau visage » du PRI, le parti dominant de longue date qui a tenu la présidence pendant 71 ans jusqu’en 2000. Après sa défaite en 2000, le PRI a connu un certain nombre de changements de leadership, d’introspections, et de réformes internes qui d’abord divisé le parti entre une vieille garde et une nouvelle génération de dirigeants. Peña Nieto a réussi à surmonter les divisions internes et à unir le parti autour de sa candidature pour lui offrir un avantage électorale.

Mais comme l’écrit Politic365.com à son sujet : « Le porte-étendard du Parti Révolutionnaire Institutionnel est ce que George W. Bush a été en 2000, pour la politique mexicaine. (...) Nieto espère ramener son parti au pouvoir après deux présidences du PAN. (...) Nieto est un homme politique qui fait une gaffe à la minute, est né si privilégié qu’il semble contrarié d’avoir à briguer l’élection présidentielle, mais qui se réjouit d’obtenir le job. Il est né dans la richesse et l’influence politique, et a passé sa jeunesse dans un comportement imprudent et irresponsable. »
 
Bête médiatique mais velleitaire, charmeur, marié à une actrice, le candidat du PRI est avant tout une façade séduisante sans grand contenu, marionnette d’intêrets soigneusement planqués dans l’ombre. Il est le vainqueur probable de l’élection de dimanche, c’est à dire celui qui rétablira l’hégémonie du PRI sur le pays. Et garantira à ses voisins et à ses élites un avenir tranquille. A moins... A moins que la jeunesse mexicaine ne soit en route pour le lancement d’un "Eté mexicain".

La répression de San Salvador Atenco, aux origines du soulèvement

Enrique Peña Nieto était gouverneur lorsqu’en 2006, la petite ville de San Salvado Atenco, située à 25 kilomètres au nord de Mexico City, a été le théâtre d’une répression brutale. Atenco était alors depuis déjà quatre ans en lutte contre le projet de construction d’un aéroport sur ses terres, forçant les habitants à les abandonner. Alors qu’ils menaient une action en bloquant l’autoroute en signe de protestation, la violence policière s’est abattue sur eux. Celle-ci a débuté par l’arrestation d’une soixantaine de vendeurs de fleurs, puis il y a eu les destructions, les passages à tabac, les blessures, jusqu’à la mort de deux manifestants dans un chaos indescriptible. Nieto invoqua sans sourciller le droit légitime de l’État mexicain d’utiliser la force pour maintenir l’ordre. "Atenco !" est devenu alors le cris de ralliement des étudiants en révolte contre le gouverneur. Pour lui, une simple bande de "gauchistes". Qu’il retrouve désormais sur son chemin au moment d’accéder à la fonction suprême et qui ont juré de se rappeler à son souvenir.
 

Avertissement : contenu violent


Pour en savoir plus


Pour aller plus loin : la situation du Mexique vue par Amnesty International (Rapport 2011)

Plusieurs milliers de personnes ont été enlevées et assassinées par des bandes criminelles. Les forces de police et de l’armée déployées pour lutter contre ces gangs se sont rendues coupables de graves violations des droits humains. L’appareil judiciaire et les mécanismes de surveillance souffraient toujours de graves défaillances et l’impunité pour les violations des droits fondamentaux commises était la norme. Plusieurs défenseurs des droits humains et journalistes ont été menacés, harcelés ou tués. Les promesses des pouvoirs publics concernant les mesures de protection et les nouvelles procédures d’investigation sur les agressions ne s’étaient toujours pas concrétisées à la fin de l’année. Les migrants sans papiers étaient régulièrement victimes d’enlèvement, de viol et de meurtre. Le massacre de 72 d’entre eux a révélé l’ampleur et le caractère systématique des violences qui leur étaient infligées. Les mesures législatives adoptées n’étaient pas suffisantes pour empêcher et sanctionner les violences couramment infligées aux femmes. La Cour suprême du Mexique a rendu plusieurs arrêts sans précédent dans des affaires relatives aux droits humains. La Cour interaméricaine des droits de l’homme a émis des jugements contre le Mexique pour de graves violations des droits fondamentaux commises par ses forces armées. Aucune avancée n’a été enregistrée dans la lutte contre l’impunité pour les violations des droits humains perpétrées dans le pays pendant la « guerre sale » (1964-1982). De nombreuses communautés indigènes ne disposaient toujours que d’un accès restreint aux services les plus élémentaires. Cinq prisonniers d’opinion ont été remis en liberté.

Contexte
 
Le gouvernement a recensé plus de 15 000 homicides liés aux gangs, dont un grand nombre dans les États du nord du pays. Commis pour la plupart dans le cadre de conflits entre les cartels de la drogue et d’autres bandes criminelles, un nombre indéterminé d’entre eux résultait d’affrontements avec la police et les forces de sécurité. Près de 3 000 personnes ont été tuées à Ciudad Juárez, notamment lors de divers massacres de jeunes. Des centres de désintoxication ont été pris pour cibles et de très nombreux patients ont été tués dans différents États du pays. Plus de 50 soldats et 600 policiers ont été tués au cours d’épisodes de violences liés aux groupes criminels, au sein desquels la police était soupçonnée de jouer un rôle actif. Des passants et d’autres simples citoyens ont également été tués, ce qui a amené des milliers de personnes à fuir de chez elles. Les violences se sont étendues à de nouvelles régions du pays. Les auteurs de ces homicides ne faisaient que rarement l’objet de poursuites.
Dans le cadre de l’Initiative de Mérida, un accord régional de coopération et de sécurité conclu pour trois années, le gouvernement des États-Unis assurait toujours une aide sous forme de transferts vers le Mexique, notamment dans le domaine de la sécurité. Le ministère américain des Affaires étrangères a toutefois recommandé au Congrès de ne pas donner son aval à l’octroi d’une partie – relativement faible – de l’aide financière, le gouvernement mexicain n’ayant pas respecté certaines conditions en matière de droits humains.
Des réformes juridiques étaient en instance devant le Congrès à la fin de l’année. Elles portaient sur la reconnaissance par la Constitution de traités internationaux relatifs aux droits humains, sur la Commission nationale des droits humains (CNDH), la justice pénale, le maintien de l’ordre, la sécurité nationale, le rôle de l’armée dans l’application des lois et la justice militaire. Le Bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme [ONU] a publié un rapport sur la situation des défenseurs des droits humains. La Cour suprême du Mexique a rejeté des recours formés contre la légalisation, par la ville de Mexico, des mariages entre personnes de même sexe et des adoptions par celles-ci.
 
  • Police et forces de sécurité
 
Armée
 
Cette année encore, les informations recueillies ont fait état d’homicides illégaux, de disparitions forcées, de torture et de détentions arbitraires imputables à des militaires. La CNDH a enregistré 1 613 plaintes pour violences commises par des membres des forces armées. En novembre, elle a indiqué que des investigations étaient en cours sur plus de 100 plaintes relatives à des homicides illégaux qui auraient été perpétrés par l’armée au cours des 18 mois précédents.
La justice militaire affirmait toujours que les affaires de ce type relevaient de sa compétence, tandis que les autorités judiciaires civiles refusaient d’ouvrir des enquêtes. On disposait de peu d’informations sur l’évolution des poursuites engagées devant les juridictions militaires mais, à la connaissance d’Amnesty International, aucun responsable de l’armée en exercice n’a été reconnu coupable de violations des droits humains en 2010. Les propositions gouvernementales visant à adopter une réforme législative partielle des juridictions militaires ne garantissaient pas que les violations des droits humains soient exclues de la compétence de la justice militaire.
 
Le 19 mars, Javier Francisco Arredondo et Jorge Antonio Mercado Alonso, deux étudiants d’un institut privé d’études supérieures de Monterrey, ont été tués lorsque des soldats ont ouvert le feu sur des individus soupçonnés d’appartenir à une bande criminelle. Une enquête de la CNDH sur cette affaire a révélé que les soldats avaient dissimulé des armes à feu sur les corps des étudiants et détruit des éléments de preuve sur les lieux du crime pour accuser à tort les victimes d’appartenance à un gang. D’après les informations recueillies, aucune autre avancée n’avait été enregistrée dans cette enquête à la fin de l’année.
 
Le 3 avril, deux frères âgés de cinq et neuf ans – Bryan et Martín Almanza – ont été abattus par l’armée, d’après le récit de témoins, alors qu’ils voyageaient en voiture avec leur famille dans l’État du Tamaulipas. Les autorités civiles et militaires ont nié toute responsabilité de l’armée, mais la CNDH a démontré que les lieux du crime avaient été modifiés et des éléments de preuve négligés. On ne disposait d’aucune information sur l’avancée de l’enquête qui, à la fin de l’année, relevait toujours de la justice militaire.
 
Services de police
 
Cette année encore, les informations recueillies faisaient état de détentions arbitraires, de torture, de recours excessif à la force et de disparitions forcées imputables à des agents de la police municipale, fédérale et des États. Les tentatives de réforme des services de police étaient entravées par l’incapacité des autorités à mettre en place des contrôles fiables ou à mener de véritables enquêtes pénales sur les atteintes aux droits humains.
En mai, six agents de la police municipale ont été arrêtés à Cárdenas (État du Tabasco) par des membres de l’unité du crime organisé du Bureau du procureur général de la République.
Au cours de leur interrogatoire, d’après les informations disponibles, ils ont été pratiquement asphyxiés à l’aide de sacs en plastique et ils ont reçu des décharges électriques et des coups. À la fin de 2010, on ne disposait d’aucune donnée sur l’enquête ouverte sur les allégations de torture.
 
Migrants en situation irrégulière
 
Plusieurs dizaines de milliers de migrants qui traversaient le Mexique dans l’espoir de gagner les États-Unis risquaient d’être enlevés, violés ou tués par des gangs. Ces crimes étaient souvent commis avec la complicité ou l’approbation de la police – fédérale, municipale ou des États –, ou alors que celle-ci en avait connaissance, et leurs auteurs étaient rarement tenus de rendre des comptes. La nomination d’un procureur spécial dans l’État du Chiapas a été l’une des quelques initiatives encourageantes prises pour enquêter sur les violences que subissaient les migrants et le gouvernement a annoncé une meilleure coordination entre les instances fédérales et les organes des États chargés de lutter contre ce fléau. Certaines lois relatives à l’immigration ont été revues afin de permettre aux migrants de porter plainte et de bénéficier de soins d’urgence.
En août, 72 migrants, pour la plupart issus d’Amérique centrale, ont été tués par une bande criminelle dans l’État du Tamaulipas. Huit suspects ont par la suite été arrêtés.
Les employés et les bénévoles des centres d’accueil religieux offrant une aide humanitaire aux migrants étaient exposés à des menaces et à des actes d’intimidation.

 
Liberté d’expression – journalistes
 
Comme les années précédentes, les journalistes et les médias étaient en butte à des menaces et à des attaques et au moins six journalistes ont été tués. Les gangs visaient tout particulièrement ceux qui couvraient des affaires criminelles. Dans certains États, les médias locaux pratiquaient l’autocensure en évitant les reportages sur ces sujets. Le Bureau du procureur général de la République s’est à nouveau engagé à enquêter sur ces infractions, dont la grande majorité n’a toutefois jamais été élucidée. Un programme gouvernemental de protection des journalistes a été adopté, mais il n’était pas encore applicable à la fin de l’année.
 
En juin, deux journalistes – Juan Francisco Rodríguez Ríos et son épouse, María Elvira Hernández Galeana – ont été abattus à Coyuca de Benítez, dans l’État de Guerrero. Juan Francisco Rodríguez Ríos était représentant syndical et demandait la fin de l’impunité pour les auteurs d’agressions contre des journalistes. Aucune avancée n’avait été enregistrée à la fin de 2010 dans l’enquête ouverte sur ce double meurtre.
 
 
Défenseurs des droits humains
 
Un peu partout à travers le pays, des défenseurs des droits humains ont été attaqués et harcelés. Bien que les autorités se soient engagées à respecter leur action et à garantir leur sécurité, des représentants gouvernementaux ont néanmoins fait des déclarations mettant en cause la légitimité de certains d’entre eux. De plus, les mesures officielles de protection étaient souvent appliquées de façon insatisfaisante. Le programme de protection prévu et les nouvelles procédures mises en place pour enquêter sur les agressions contre les défenseurs n’étaient pas encore au point à la fin de l’année.
En août, à l’issue d’une très forte mobilisation nationale et internationale, Raúl Hernández, militant des droits des peuples indigènes et prisonnier d’opinion, a été acquitté et remis en liberté dans l’État de Guerrero. Il avait passé plus de deux années en détention provisoire, à la suite d’accusations de meurtre forgées de toutes pièces. Après sa libération, cet homme et d’autres membres de l’Organisation du peuple indigène mephaa (OPIM) ont été la cible de menaces et d’actes d’intimidation.
En avril, deux défenseurs des droits humains, Alberta Cariño et le Finlandais Jyri Antero Jaakkola, ont été abattus par des membres de l’Union pour le bien-être social de la région triqui (UBISORT), groupe proche du gouvernement de l’État d’Oaxaca. Les deux défenseurs faisaient partie d’un convoi humanitaire qui devait apporter de la nourriture, de l’eau et des médicaments à la communauté indigène triqui de San Juan Copala, alors assiégée par l’UBISORT et par un autre groupe armé. Les auteurs des homicides étaient toujours en liberté à la fin de l’année.
 
Procès inéquitables
 
Dans de nombreux cas, la justice pénale ne respectait pas les normes internationales en matière d’équité des procès ; elle facilitait les poursuites à motivation politique, les condamnations infondées et le recours généralisé à l’arraigo, une forme de détention provisoire. Lorsque l’attention nationale et internationale a mis en lumière de telles injustices, les recours légaux formés à l’échelle fédérale ont parfois permis des remises en liberté. Les responsables de cette utilisation abusive de la justice pénale n’ont toutefois pas été soumis à l’obligation de rendre compte de leurs actes.
En juin, la Cour suprême du Mexique a ordonné la libération de 12 militants du Front des peuples pour la défense des terres à San Salvador Atenco (État de Mexico), après avoir jugé leur condamnation pour enlèvement dénuée de fondement. Aucun représentant de l’État n’a eu à rendre des comptes pour la torture et les autres mauvais traitements infligés à plus de 200 personnes – dont des femmes qui avaient subi des agressions sexuelles – lors de l’opération de police qui avait entraîné leur placement en détention.
 
En juin, les prisonniers d’opinion Sara López, Joaquín Aguilar et Guadalupe Borja ont été libérés sous caution, après qu’un tribunal fédéral chargé de réexaminer leur dossier eut réduit les chefs d’accusation retenus contre eux. En décembre, ils ont été reconnus coupables d’un chef moins grave mais n’ont pas été incarcérés. Le recours formé contre cette condamnation n’avait pas encore été examiné à la fin de l’année. Ces trois dirigeants associatifs avaient été arrêtés en juillet 2009 et accusés à tort d’avoir enlevé de hauts fonctionnaires, lors de manifestations dénonçant les tarifs élevés de l’électricité dans la communauté de Candelaria (État de Campeche).

 
Violences faites aux femmes et aux filles, droits sexuels et reproductifs
 
Les violences faites aux femmes demeuraient très répandues. En 2010, plusieurs centaines de femmes ont été tuées dans leur propre foyer ou au sein de leur communauté. Les mesures législatives adoptées ces dernières années pour améliorer la protection des femmes n’étaient souvent pas mises en œuvre dans les faits ou n’étaient pas suffisantes, ni pour les protéger ni pour faire en sorte que les auteurs des sévices soient tenus de rendre des comptes.
Malgré un jugement émis en 2009 par la Cour inter­américaine des droits de l’homme, le gouvernement n’a pas pris de véritables mesures pour enquêter sur les personnes soupçonnées d’avoir enlevé et tué trois femmes en 2001 à Ciudad Juárez (affaire dite du « Champ de coton »), ni pour les traduire en justice. De plus, les pouvoirs publics n’ont rien fait pour lutter contre la pratique récurrente des violences faites aux femmes ou contre les pratiques discriminatoires observées dans cette ville. Plus de 300 femmes ont été tuées au cours de l’année. Les corps de 30 d’entre elles, au moins, présentaient des lésions laissant penser qu’elles avaient subi des violences sexuelles et des actes de torture. Rares étaient les coupables déférés à la justice. En décembre, Marisela Escobedo a été abattue par un homme devant le palais du gouverneur, à Chihuahua, alors qu’elle manifestait pour demander justice pour l’assassinat de sa fille, tuée à Ciudad Juárez en 2008.
À la fin de l’année, la Cour suprême du Mexique devait toujours statuer sur des recours en inconstitutionnalité formés à l’encontre de 17 États qui avaient adopté des dispositions modifiant leur Constitution en vue de garantir le droit légal à la vie dès la conception. Dans une autre affaire, la Cour a conclu que les gouvernements des États étaient tenus de se conformer aux procédures nationales en matière de santé lors de la prise en charge des femmes victimes de violences, notamment en leur offrant une contraception d’urgence.

 
Droits des peuples indigènes
 
Les communautés indigènes souffraient toujours d’inégalités dans l’accès à la justice, à la santé, à l’éducation et aux autres droits et services, et les autorités gouvernementales n’ont pas œuvré efficacement en leur faveur pour améliorer cette situation. Alors que le gouvernement s’était engagé à diminuer la mortalité maternelle, celle-ci demeurait particulièrement élevée chez les femmes indigènes des États du sud, en raison de l’insuffisance des infrastructures de santé.
Les prisonnières d’opinion Alberta Alcántara et Teresa González ont été remises en liberté en avril, à la suite d’une décision de la Cour suprême jugeant contestable leur déclaration de culpabilité. Accusées à tort d’enlèvement d’agents de la police fédérale, les deux femmes indigènes, toutes deux originaires de Santiago Mexquititlán (État du Queretaro), avaient passé trois ans en détention.
Le gouvernement local n’a pas empêché des groupes armés d’assiéger la ville de San Juan Copala, dans la région indigène triqui de l’État d’Oaxaca. De ce fait, une partie de la communauté s’était vu priver, pendant plusieurs mois, de soins de santé élémentaires, de nourriture, d’eau et de services d’éducation.

 
Surveillance internationale
 
La Cour interaméricaine des droits de l’homme a déclaré le Mexique coupable de graves violations des droits humains dans les affaires concernant Inés Fernández et Valentina Rosendo, deux femmes indigènes violées par des soldats en 2002, ainsi que dans les affaires Rodolfo Montiel et Teodoro Cabrera, deux défenseurs de l’environnement qui avaient été torturés par l’armée en 1999 dans l’État de Guerrero, incarcérés et reconnus coupables sur la base d’éléments fallacieux. La Cour a enjoint au Mexique de reconnaître sa responsabilité, d’offrir des réparations aux victimes et de faire ouvrir une véritable information judiciaire sur les responsabilités par les instances civiles. Le gouvernement mexicain s’est engagé à obtempérer mais à la fin de l’année l’application de ces jugements – et de deux autres rendus en 2009 – était toujours, pour l’essentiel, au point mort.
En mars, le Comité des droits de l’homme [ONU] a adressé une série de recommandations au gouvernement mexicain, après avoir examiné son bilan en ce qui concerne l’application du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Le Mexique a reçu la visite des rapporteurs spéciaux des Nations unies sur le droit à l’éducation et sur l’indépendance des juges et des avocats. Les rapporteurs spéciaux des Nations unies et de l’Organisation des États américains chargés de la liberté d’expression ont quant à eux effectué une visite conjointe. En mai, le gouvernement mexicain a été contraint de rendre public un rapport établi en 2008 par le Sous-Comité pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants [ONU].


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Transmis par Marina
Sat, 30 Jun 2012 18:29:35 +0200




Voir en ligne : Mexique : le retour de la dictature est pour ce dimanche (mis à jour samedi 30 Juin 2012 20H45)

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