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Hawachine, Fukushima et Cie

Olivier Cabanel | agoravox.fr | mercredi 23 mai 2012

jeudi 24 mai 2012

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Hawachine, Fukushima et Cie
Olivier Cabanel | agoravox.fr | mercredi 23 mai 2012


Depuis sa découverte, le pétrole est présent dans tous les instants de notre vie, et parfois, ce sont des proximités qu’on préfèrerait éviter.

L’été approchant, quoi de mieux qu’une paire de tongs pour aller piétiner le sable des plages, ou de pénétrer dans la mer, à la recherche d’oursins, afin d’éviter leur douloureuse piqure ?

Ces sandales ont fait une percée remarquable sur tous les continents, puisque les ventes ont explosé en 5 ans, passant de 5000 paires à 500 000 entre 2002 et 2007. lien

Aujourd’hui, ce sont plus de 3 milliards de tongs « Havaiana  » qui ont été vendues, et elles ont une particularité, la bride qui retient le pied est en caoutchouc naturel (lien) sauf dans un cas, celui des tongs d’une marque chinoise : hawachine dont la bride ne l’est pas.

Ce sont de fausses Hawaianas, fabriquées en Chine avec des résines et des élastomères plastiques toxiques, et les colorants utilisés sont à très haute teneur en plomb. lien

Le résultat est catastrophique : en quelques jours, vos pieds vont se retrouver attaqués par les produits chimiques comme on peut le voir sur cette photo..

Au chapitre des produits dangereux, il faut s’interroger sur l’étrange maladie qui frappe le personnel naviguant de la compagnie « Alaska Airlines ».

Ce ne sont pas moins de 280 hôtesses qui sont frappées par une mystérieuse maladie qui provoque des démangeaisons de la peau, des lésions cutanées, et la chute des cheveux, et si certains sont convaincus que c’est consécutif à un composé organophosphoré, nommé Tributyl phosphate, d’autres, comme Alexander Higgins, expert en physique nucléaire, veut y voir la possibilité d’une corrélation avec la catastrophe de Fukushima, (lien) ayant découvert un rapport avec la catastrophe et l’apparition des symptômes, d’autant que de nombreux mammifères marins d’Alaska souffrent du même problème. lien

Restons à Fukushima : on savait que si le sommet des assemblages de la piscine n°4 (lien) étaient exposés à l’air, ils se mettraient à chauffer, voire à fondre, et si la température de la piscine augmentait au-delà d’un certain point, suite à une fuite d’eau, les tubes contenant les pastilles de combustible pourraient s’enflammer, ce qui pourrait déclencher une sorte de « réaction nucléaire en chaîne localisée  ».

En l’absence totale de refroidissement de la partie supérieure des assemblages, la température monte a environ 600°, et les gaines en Zirconium commencent à se dégrader, puis c’est le tour des paniers borés.

A 900°, arrive la situation du « feu de piscine », et c’est à ce moment que l’éventualité d’une criticité peut être envisagée, d’autant que dans le cas de la piscine du n° 4, il y a surcharge de combustible, et que fatalement l’espace entre les assemblages n’est que de 23 cm au lieu des 53 cm « traditionnels ». lien

Il y a donc de fortes probabilités pour que les assemblages contenus dans la piscine du N°4 de Fukushima soient entrés en fusion, en date du 16 mai 2012. lien

En effet, l’hypothèse de criticité improbable ne l’est plus, car si dans une situation normale, les piscines de Fukushima sont prévues pour accueillir seulement quelques centaines d’assemblages, Tepco pourrait avoir joué avec le feu en stockant plus de 1500 assemblages dans un volume d’eau de 1500 m3, surchargeant ainsi la piscine, et n’excluant plus un phénomène de criticité. lien

Cependant les difficultés se multiplient sur le site dévasté, le réacteur n°1 qui était resté discret jusqu’à présent connait lui aussi quelques problèmes : le corium pourrait avoir attaqué une canalisation, provocant une importante fuite, ce qui expliquerait la perte d’eau au fond de la cuve du réacteur, où malgré les apports continuels d’eau à la hauteur de 6 tonnes à l’heure, il ne resterait qu’une épaisseur de 40 cm d’eau, amenant une rupture de confinement.

En effet, si la cuve principale a une épaisseur de 30 mm, la canalisation reliant le Drywell et le Wetwell n’aurait que 7,5 mm d’épaisseur.

Sur ce lien l’explication.

C’est le quotidien « Tokyo Shimbun » qui donne l’alerte, confirmant la présence d’un trou responsable de la fuite. lien

Ajoutons-y la découverte de deux longues fissures maladroitement masquées courant sur le mur Sud du réacteur n° 4, et on comprend mieux l’inquiétude de nombreux scientifiques.lien

On voit toute la relativité des informations lénifiante données par TEPCO en décembre dernier, qui affirmait avoir la situation sous contrôle, évoquant « l’arrêt à froid ».

Rappelons que l’état « d’arrêt à froid » signifie seulement que « la situation d’un réacteur à l’arrêt dans lequel l’état du fluide de refroidissement se rapproche de celui qui correspond aux conditions ambiantes de pression et de température ». lien

Du nucléaire au pétrole, il n’y a qu’un pas : comme le dit Wen Roland, designer en systèmes écologiques, « aujourd’hui, manger quelque chose, c’est manger du pétrole », lequel imagine la création de « forets nourricières », car la solution qui consistait à fabriquer des protéines grâce au pétrole reste discutable. lien

De toutes façons, l’appellation « steak de pétrole » était plutôt caricaturale, car il s’agissait en fait de faire proliférer des bactéries sur du pétrole déparaffiné appelé POUP (protéine unicellulaires d’origine pétrolière), lequel était surtout destiné à l’alimentation animale.

BP, à l’origine de cette « invention », abandonna ce projet, mais la NASA prit le relais avec l’ambition de fabriquer des protéines, en cultivant du muscle de poisson rouge dans un milieu artificiel, aux fins (pour l’instant) de nourrir les futurs astronautes. lien

C’est le physicien Pierre Langlois qui affirmait qu’aujourd’hui nous mangeons 2 litres d’équivalent pétrole par jour, (vidéo) étrange raccourci et pourtant exact comme l’a démontré cet internaute. lien

En effet, l’agriculture actuelle est à base de pétrole, avec les pesticides, les engrais,alors que nos terres agricoles ont été rendues infertiles, d’une part par l’agriculture intensive, d’autre part, par l’arrachage des haies, provocant la disparition dans les cours d’eau d’une bonne partie de l’humus, et aussi par l’utilisation des pesticides qui détruisent les micros organismes de notre terre. lien

C’est l’occasion de revoir le magnifique documentaire de Coline Serreau : « solution globale pour un désordre global  ». lien

Aujourd’hui, il y a des solutions qui respectent l’environnement tel le BRF (bois raméal fragmenté) que j’ai évoqué dans un article ancien.

Pour en finir avec ce si cher pétrole, nous en mangeons peut-être réellement sans le savoir.

En effet, une partie de nos emballages en plastique se retrouvent finalement dans les fleuves, puis fatalement dans la mer, et le soleil aidant, aidé par le brassage continuel, ils se désagrègent en micro particules, gobées par les petits poissons (des myctophidés) à la recherche de plancton, lesquels petits sont mangés par les plus gros, ces derniers finissant dans nos estomacs, bien malgré nous.

D’après Brigitte Bejean, il y aurait 290 milliards de microfragments de plastique dans la Méditerranée, invisibles et dangereux.

C’est l’expédition « Méditerranée en danger », menée par des scientifiques qui le révèle. 

J’avais relaté dans un article ancien, la présence d’iles de plastique en plein milieu du Pacifique, mais la concentration de microfragments de plastique en Méditerranée est encore plus importante.

Mesurant entre 0,3 millimètres et 5 millimètres, la missions scientifique faisant des prélèvements entre la France et la Corse, en en trouvé 9 fois sur 10. lien

6,5 millions de tonnes de déchets solides sont déversés en mer chaque année et dans certaines zones de nos océans, il y a 6 fois plus de plastique que de plancton, la concentration de plastique atteignant 115 000 morceaux de plastique par kilomètre carré, avec des pics de 890 000 sur le site le plus pollué, dans l’eau de surface sur une épaisseur de 10 à 15 centimètres.

En 2000, on a fabriqué 140 millions de tonnes de plastique, alors qu’en 1950 les produits consommables issus de la pétrochimie n’atteignaient que 3 millions de tonnes dans le monde, dont la moitié étaient des plastiques.

L’Ifremer a recensé dans le bassin de la Méditerranée Occidentale 175 millions de tonnes de déchets dont 80% sont en plastique.

1 million d’oiseaux de mer et 100 000 mammifères marins meurent chaque année des déchets ingérés.

Cette pollution menace 43% des mammifères marins, 86% des tortues marines, et 44% d’oiseaux de mer menaçant au total dans le Monde, 267 espèces animales.

Cette mission scientifique va continuer son travail afin d’analyser la totalité de la surface de notre grande bleue, ayant déjà décrété qu’il s’agit d’une catastrophe écologique sans précédent, puisqu’il faudra des siècles pour dégrader la totalité de ces micro éléments ; ils ont déjà lancé une pétition auprès de la cour européenne afin d’obtenir une règlementation plus sévère, afin que nos futurs emballages soient fabriqués sans pétrole, mais pour le nucléaire, comme pour le pétrole, le mal est fait. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « un proverbe chinois dit que lorsqu’il n’y a plus rien à faire, on cite un proverbe chinois ».

L’image illustrant l’article provient de « gen4.fr »

Merci aux internautes pour leur aide effiace

Olivier Cabanel




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