Dans le cadre de la campagne "Global Zéro",
signez d’ici le 20 mai 2012
une pétition adressée aux gouvernements
membres de l’OTAN
pour demander le retrait des armes nucléaires américaines stationnées en Europe.
Un pas historique est possible vers un monde sans armes nucléaires.
Le 20 mai prochain, François Hollande prendra sa première grande décision internationale : les gouvernements de l’OTAN vont se réunir à Chicago pour examiner le sort des armes nucléaires américaines stationnées en Europe. La France bloque le processus de retrait de ces armes depuis des années. Pour que notre nouveau Président change de cap par rapport à ses prédécesseurs, signez la pétition maintenant !
Aux gouvernements membres de l’OTAN
La guerre froide est terminée depuis plus de 20 ans. Garder des armes nucléaires américaines en Allemagne, Turquie, Hollande, Belgique et Italie ne fait plus aucun sens. Ces armes nucléaires sont les vestiges d’un monde révolu : elles ne règlent en rien les problèmes d’instabilité géopolitique actuels. Elles sont dangereuses et coûteuses. Nous vous demandons de faire aujourd’hui un pas historique vers un monde sans armes nucléaires en les retirant du sol européen.
A propos de Global Zéro
En décembre 2008 à Paris, en réponse aux menaces croissantes de prolifération et de terrorisme nucléaire, 100 personnalités du monde entier ont lancé Global Zero. Ils ont annoncé un plan pour l’élimination progressive et contrôlée des armes nucléaires en commençant par d’importantes réductions dans les arsenaux russe et américain qui seront suivies de négociations multilatérales entre toutes les puissances nucléaires afin d’aboutir à un accord pour éliminer toutes les armes nucléaires – le « zéro nucléaire ». Le groupe croissant de personnalités soutenant Global Zero inclut d’anciens chefs d’Etat, d’anciens ministres des Affaires étrangères, d’anciens ministres de la Défense, d’anciens conseillers en sécurité nationale et plus de 20 anciens commandants militaires.
Global Zero est aujourd’hui un mouvement international pour l’élimination des armes nucléaires soutenu par plus de 300 personnalités et 450 000 citoyens du monde entier.
L’engagement d’Obama et de Medvedev pour un monde sans armes nucléaires – coïncidant avec un soutien croissant de la part des gouvernements du monde entier – représente une opportunité historique pour empêcher la prolifération et mettre fin à la menace nucléaire une bonne fois pour toutes en ouvrant la voie à l’élimination de toutes les armes nucléaires.
Global Zero travaille sur trois fronts pour réaliser ce but : 1) en développant un plan par étapes pour l’élimination des armes nucléaires basé sur le cadre de la conférence de Paris ; 2) en menant une diplomatie informelle pour gagner le soutien des gouvernements clés ; et 3) mobiliser les opinions publiques par les médias classiques et en ligne ainsi que l’organisation locale.
Voilà une organisation dont le seul objectif est de parvenir au Zero absolu. Global Zero, né en 2008, s’est fait connaître en France en organisant ses deux premiers grands sommets à Paris en 2009 et 2010. Depuis quelque mois, Global Zero a décidé d’investir directement le terrain européen pour faire tomber le mythe de la Bombe en nommant une Directrice de campagne Europe. Explication :
Question : Global Zero est assez peu connu en France, alors GZ c’est quoi exactement ?
Anaïz Parfait : Global Zero est un mouvement international qui travaille sur l’élimination des armes nucléaires à l’échelle mondiale. Ce mouvement a été lancé en 2008 par 100 personnalités - anciens chefs d’Etat, ministres, généraux, … - du monde entier, en réponse aux menaces croissantes de prolifération et de terrorisme nucléaires. Ils ont annoncé un plan pour l’élimination progressive et contrôlée des armes nucléaires en commençant par d’importantes réductions dans les arsenaux russe et américain qui seront suivies de négociations multilatérales entre toutes les puissances nucléaires afin d’aboutir à un accord pour éliminer toutes les armes nucléaires – le « Global Zero ».
Question : Quels sont les français membres de GZ ? Leurs rôles ?
Anaïz Parfait : Global Zero compte 300 signataires au niveau international, des anciens chefs d’Etat, ministres ou des généraux. En France, l’ancien premier ministre Michel Rocard, les anciens ministres de la défense Alain Richard et Paul Quilès, le Général Norlain font partie des signataires de Global Zero. Le mouvement Global Zero s’appuie également sur la nouvelle génération, de jeunes étudiants qui se mobilisent pour l’élimination des armes nucléaires dans leurs universités, parce qu’ils ne veulent pas de l’héritage coûteux, dangereux et inutile que constitue l’arme nucléaire.
Question : Pouvez-vous nous présenter la campagne de GZ en France ?
Anaïz Parfait : Global Zero a lancé une campagne internationale sur le coût des arsenaux nucléaires en juin dernier. Cette campagne montre que les chefs d’Etat se sont engagés à dépenser plus de 700 milliards d’euros pendant la prochaine décennie pour des armes nucléaires, archaïsmes de la guerre froide qui ne règlent en rien les problèmes d’instabilité géopolitique actuels, au lieu de regarder vers l’avenir et alors même que nous sommes en pleine crises économique et budgétaire. Cette crise et son pendant de restrictions budgétaires nous rappellent pourtant chaque jour un peu plus combien la façon dont nos gouvernements choisissent de dépenser l’argent public est cruciale : en France, pour le coût de maintien annuel d’une seule arme nucléaire (et notre pays en détient des centaines), nous pourrions par exemple financer 150 postes de professeur par an…
Question : Comment les citoyens peuvent-ils participer à cette campagne ?
Anaïz Parfait : Si, comme les milliers de personnes qui ont déjà rejoint le mouvement Global Zero, vous pensez que nos gouvernements devraient réduire les coûts des armes nucléaires, plutôt que les budgets alloués aux services essentiels, comme l’éducation ou la santé, vous pouvez signer et partager notre pétition : cutnukes.org Pour vous impliquer davantage, et devenir bénévoles, envoyez-nous un mail à l’adresse suivante : europe@globalzero.org.
(Ce que les membres de l’OTAN disent sur ce sujet)
par SUSI SNYDER, WILBERT VAN DER ZEIJDEN, PAX CHRISTI HOLLANDE.
(Traduction de la rédaction).
L’impensable est devenu réalité, aujourd’hui la majorité des pays membres de l’OTAN sont favorables à un retrait total des armes nucléaires tactiques (ANT) américaines en Europe.
Pour comprendre cette formidable évolution, il convient de rappeler en guise d’introduction, les étapes successives du mouvement mondial vers “un monde délivré des armes nucléaires” :
- Janvier 2007, Henri Kissinger et ses collègues proposent comme objectif aux USA l’élimination totale des armes nucléaires, C’est le “global zéro”, qui concerne aussi l’OTAN.
- Octobre 2008, Ban Ki Moon, secrétaire général de l’ONU, propose un plan en cinq points :
• Activer toutes les parties du traité de non-prolifération
• Apporter des garanties pour les états non nucléaires
• Renforcer et mettre en route les accords de désarmement entre états nucléaires
• Aller vers une grande transparence des états nucléaires
• Prendre des mesures complémentaires contre les armes de destruction massive.
- Avril 2009, Le discours historique du président OBAMA à Prague adopte la vision de global zéro, “pour un monde sans armes nucléaires” et propose comme premier pas le traité avec la Russie, tout en indiquant que le chemin sera long.
- Septembre 2009, au sommet des 5 nations du conseil de sécurité, adoption à l’unanimité de la résolution UNSC 1887, qui donne pour le monde entier le même objectif qu’Obama fixait pour les USA, “un monde sans armes nucléaires”. En réponse les états signataires de la convention pour l’élimination des armes nucléaires, proposent le calendrier inclus dans la convention, comme traduction effective.
- Mai 2010, à la conférence de révision pour le TNP, l’Allemagne le 3 mai propose “une réduction significative des armes nucléaires, y compris les ANT ” avec pour la première fois, l’exigence du retrait des ANT de l’OTAN.
- Octobre 2010, à l’occasion de la ratification de “START III”, OBAMA propose une autre conférence avec les russes pour réduire le nombre des armes stratégiques et les ANT.
- Décembre 2010, le “NATO strategic concept” accepte l’objectif de global zéro, mais insiste sur la très longue durée du processus, et donc réaffirme en attendant “la base nucléaire de l’alliance atlantique” mais n’en fait plus “un enjeu vital”
- 2011, malgré l’opposition farouche de la France, soutenue par la Hongrie et la Lituanie, le débat pour le retrait des ANT d’Europe est lancé.
C’est dans ce contexte que nous avons interrogé patiemment et un à un tous les responsables des pays membres de l’OTAN, pour retraduire sans censure leur point de vue et pour essayer de comprendre les motivations des uns et des autres. Voici le résultat de nos démarches :
LE POINT DE VUE DES PAYS PARTISANS DU RETRAIT DES ANT
Armes Tactiques
Les partisans du retrait des ANT peuvent être regroupés dans un consensus instable de 14 pays clairement favorable au retrait. 10 autres pays dont la GRANDE BRETAGNE et les USA, n’ont pas d’objection à ce retrait, et un (l’Albanie), n’a pas d’opinion. Rappelons ici que seuls trois pays s’y opposent, France, Hongrie et Lituanie. Ce consensus mou s’articule autour de 6 idées :
1) LE ROLE DE L’EUROPE AU TRAVERS DE L’OTAN. Pour les 14 pays, l’Europe doit jouer un rôle dans l’élimination des armes nucléaires, et le retrait des ANT peut être un signal fort dans les négociations mondiales du désarmement.
2) LES ANT SONT REDONDANTES POUR LES UNS, OBSOLÈTES POUR LES AUTRES. L’objectif de stopper les armées conventionnelles soviétiques en utilisant les ANT en Allemagne de l’est et faire un rideau nucléaire pour bloquer l’avance des blindés russes, est sans signification aujourd’hui. Le parapluie atomique américain suffit pour les uns (d’où le concept de “redondance”), l’utilisation des ANT par bombardement aérien à l’heure des missiles est obsolète pour les autres. Pour les deux points de vue, la base de l’OTAN d’AVIANO en Italie, n’est qu’une survivance du passé.
3) LES ANT, BON SUJET D’ÉCHANGE AVEC LES RUSSES. Rappelons d’abord que la Russie a retiré il y a longtemps toutes les ANT disséminées dans les pays de l’est. Si l’OTAN suit cet exemple, il deviendra possible de demander aux russes, non plus le regroupement actuel de leur ANT sur leur territoire, mais le démantèlement de celles-ci.
4) LES ANT SONT UN FARDEAU QUI COUTE CHER. De plus leur modernisation et leur renouvellement n’a aucun sens puisque la technique est dépassée.
5) Les pays de l’est ont adhéré d’abord à l’OTAN uniquement pour avoir la “protection” des USA. Or, la présence des ANT sont un alibi pour les américains pour se désengager de l’Europe. De plus, le théâtre d’opération situé en Allemagne pourrait être la Pologne ou les Etats Baltes, ce qui n’est pas réjouissant pour certains.
6) LES BASES ACTUELLES DE L’OTAN NE SONT PAS SÉCURISÉES. La preuve, en avril 2010, des activistes belges sont entrés dans une base de l’OTAN, ils ont déambulé sans contraintes parmi les ANT, et ils l’ont prouvé par des vidéos. Cette absence de sécurité est durement ressentie par les pays qui hébergent ces bases.
Il faut indiquer enfin que les rebelles aux ANT ne représentent pas la vieille Europe face à la nouvelle (Allemagne et Pologne sont sur la même position). Il ne s’agit pas non plus des riverains de la Russie versus les pays lointains, L’Estonie, la Lettonie, la Norvège comme la Pologne sont pour le retrait, seule la Lituanie est contre), le clivage est donc uniquement idéologique.
POURQUOI TROIS PAYS SONT POUR LE STATUT QUO ET REFUSE LE RETRAIT DES ANT ?
Les explications peuvent être regroupées en 3 points principaux :
1) LA RECHERCHE D’UNE RÉCIPROCITÉ RUSSE. Rappelons ici qu’elle est très difficile à réclamer puisque la Russie a effectivement retiré la totalité de ses ANT des pays de l’est, alors que les USA ont maintenu les leurs à l’ouest, sous couvert de l’OTAN. C’est pourtant sur ce terrain que se situe par exemple, la Lituanie : Elle exige le démantèlement des ANT regroupées en Russie avant le simple retrait des ANT de l’OTAN vers les USA. Ce pays est isolé sur cette exigence, mais 17 pays sur 28 pensent possible un geste des russes en échange du retrait.
2) CONTRE “UN COUP DE CANIF” DANS L’ASSURANCE NUCLÉAIRE. C’est notamment le point de vue de la Hongrie (qui rejoint ainsi la France), car selon ce pays, tout geste, même mineur, comme le simple regroupement des ANT en Europe, est une remise en cause du parapluie atomique américain. Cette position n’est pas reprise par les autres membres de l’OTAN
3) LE PROBLÈME MAJEUR : LE REFUS CATÉGORIQUE DE LA FRANCE A TOUTE VELLÉITÉ DE RETRAIT DES ANT. La complication, et donc la difficulté principale, tient à la non participation de la France au “nuclear planning group” des 27 pays, pour cause “d’indépendance de sa force stratégique. Le seul lieu où la France exerce son veto est le haut commandement de l’OTAN, qui n’agit que par consensus. Pour 10 pays, l’intransigeance de la France est le seul obstacle réel au retrait des ANT. Dans les faits, c’est sur le contenu même de la vision d’un monde sans armes nucléaires que le président SARKOZY est le plus opposé. Contrairement au président OBAMA, il pense que l’étape actuelle n’est pas le désarmement atomique mais uniquement, au pire, l’époque pour en créer les conditions. Résultats :
- La France est contre le système de défense antimissile, en tout cas en Europe
- La France bloque toute intrusion dans le langage de l’OTAN du mot “désarmement nucléaire”
- La France est fermement opposée, comme la Hongrie, à toute remise en cause d’une *clause même marginale, du “contrat d’assurance atomique pour la sécurité collective”. Même si la France reconnaît que les ANT sont une toute petite part du problème, le dogme de la dissuasion ne supporte aucune exception, il faut donc par tous les moyens résister à la pression de l’opinion publique dans les pays hôtes comme l’Allemagne. En clair, hors des armes nucléaires, point de salut en Europe. Même si techniquement la commission ad hoc de l’OTAN, peut décider le retrait, puisque la France n’y siège pas, la recherche d’un consensus et donc d’une unanimité, est la seule stratégie des autres pays. Car le dogme de la “cohésion de l’alliance” est partagé par tous.
LE STATUT QUO PEUT-IL ÊTRE ROMPU SANS CHANGEMENT POLITIQUE ?
Au nom de IKV PAX CHRISTI HOLLANDE, nous proposons un scénario pratique en 3 actes pour un consensus en faveur du retrait des ANT.
ACTE I : La commission “nuclear planning group” (NPG) , donc en dehors de la France, mandate les USA pour de nouvelles discussions avec La RUSSIE sur un retrait complet des ANT d’Europe en demandant en retour un engagement pour une stratégie de défense et de désarmement atomique global, incluant l’OTAN. Ceci inclus une demande de transparence sur l’emplacement et l’état actuel des ANT en Russie, afin de rassurer les pays membres inquiets.
ACTE II : TOUS les ministres de la défense des nations représentées au sein de l’OTAN devront proposer une alternative crédible et acceptable par tous pour remplacer le déploiement des ANT. Cette proposition unanime prendrait place dans la future “revue des postures de l’OTAN sur la défense et la dissuasion”. Cette fois-ci, la France sera partie prenante et pourra inclure positivement son point de vue sur cette question. Ceci est une réponse à l’objection française contre : le retrait des ANT, sans aucune proposition de nouvelle alternative de “sécurité”.
ACTE III : Compte tenu de ce consensus, la commission “NPG” pourra rassurer la France sur ses capacités nucléaires indépendantes, qui resteront inchangées apres le retrait des ANT.
CONCLUSION :
Le retrait des ANT doit être un acte concret de désarmement atomique et surtout un pas de plus dans la construction difficile de la confiance entre la Russie et l’Europe. L’OTAN jouerait ainsi un rôle inhabituel dans l’esprit du TNP, et serait partie prenante de la directive du conseil de sécurité pour un monde sans armes nucléaires. Ce serait un petit pas sur cette voie, mais il pourrait contribuer à un nouveau climat de sécurité mutuelle, au travers de ce simple ajustement à la réalité nouvelle du 21ème siècle.
NDLR : Grâce à nos deux amis de PAX CHRISTI, nous pouvons mieux comprendre ce que l’intégration de la France dans le haut commandement de l’OTAN, entraîne comme nuisance pour les peuples d’Europe. Nous ne pensons pas que la politique actuelle de notre gouvernement puisse changer malgré les offres alléchantes décrites dans cet article. Il faudra bien imposer comme enjeu de la prochaine présidentielle un abandon définitif de l’obsession anti- désarmement nucléaire prônée sur tous les terrains par le pouvoir actuel. Cela regarde au premier chef nos concitoyens ; mais il est du devoir de l’AMFPGN de tout faire pour les informer et les éclairer sur ce point. C’est tout le travail qui nous attend avec la coalition ICAN.
GLOSSAIRE :
- ARMES NUCLÉAIRES TACTIQUES : ou armes sub ou non stratégiques. Il s’agit de bombes nucléaires à gravitation USB61, utilisables localement, donc obligatoirement sur le territoire européen. Dans les traités “START” entre la Russie et les USA, Les ANT ne sont pas inclus.
- QUELLE DIFFERENCE ENTRE “POSTURE” ET “POLITIQUE” ? La “politique” de l’OTAN requiert l’unanimité de ses 28 membres. Le consensus relève de la conception stratégique d’un “parapluie nucléaire” partagé, comme dissuasion. La “posture”, est l’interprétation variable liée à l’application de cette politique. Dans ce cas, les 27 pays concernés suffisent pour l’établir au cours du temps
- QUE VEUT DIRE “RETRAIT” ? Le scénario est simple, il s’agit de faire comme la Russie qui a retiré ses armes tactiques de l’Europe de l’est et regroupé les ANT sur son territoire. Dans ce cas, c’est du renvoi aux USA qu’il s’agit. Un regroupement sur le sol européen ne serait pas un retrait.
- REDONDANT, ce dit de tous ce qui se trouve en excès, et donc non nécessaire
- OBSOLÈTE, dépassé par les techniques actuelles, et donc inutilisable.
"Si notre sécurité ne rend plus nécessaires ce type d’armes, elle s’améliorerait si on les retirait du sol européen"
La commission Global Zero, qui regroupe des responsables américains, russes et européens, a demandé samedi le retrait du territoire européen des armes nucléaires tactiques américaines et russes héritées de la guerre froide, pour renforcer la sécurité du continent.
Global Zero "exhorte Américains et Russes à retirer les armes nucléaires tactiques en Europe" qui "n’ont plus d’utilité, mais continuent d’engendrer des coûts importants", et à les regrouper dans leurs dépôts nationaux, a indiqué samedi la commission à l’occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Vingt ans après la fin de la guerre froide, plusieurs centaines d’armes de ce type sont toujours déployées sur des bases de l’Otan et de l’armée russe.
Selon l’ancien ministre britannique des Affaires étrangères Malcolm Rifkind, membre de la commission, "leur retrait serait une contribution importante pour donner un nouvel élan au processus de désarmement".
"Si notre sécurité ne rend plus nécessaires ce type d’armes, elle s’améliorerait si on les retirait du sol européen", a-t-il affirmé, évoquant la possibilité que l’une d’entre elles tombe entre les mains de terroristes.
Global Zero appelle la Russie et les Etats-Unis à réduire le nombre total de leurs armes nucléaires à "1.000 par partie, déployées ou nom sur le terrain".
"Pour parvenir à l’option zéro, il faudrait que le système de sécurité international soit modifié de fond en comble", a souligné l’ancien général russe Viktor Esin, membre de la commission.
Global Zero revendique le soutien de 300 personnalités, de plusieurs centaines de milliers de citoyens et de dizaines d’universités dans le monde.
Après la récente entrée en vigueur du nouveau traité START, le mouvement appelle les Etats-Unis et la Russie à engager de nouvelles négociations début 2013.
Objectif : réduire leur arsenal nucléaire respectif à 1 000 têtes nucléaires chacun et retirer les armes nucléaires tactiques américaines et russes des bases de combat européennes
« Global Zero », le mouvement international pour l’élimination des armes nucléaires lancé en 2008, propose le retrait des armes nucléaires tactiques américaines et russes des bases de combat européennes dans le cadre d’un nouvel accord bilatéral entre les Etats-Unis et la Russie portant sur toutes les catégories d’armes nucléaires, sans exception.
Dans un rapport rendu public aujourd’hui dans le cadre de la 48e
Conférence sur la sécurité de Munich, la commission « Global Zero » Otan-Russie affirme que cette approche permettrait de sortir de l’impasse actuelle sur le retrait total des armes nucléaires tactiques américaines basées en Europe en offrant à chaque partie la possibilité de répartir ses dispositifs stratégiques et tactiques dans les proportions de son choix.
Les Etats-Unis et la Russie rapatrieraient leurs armes nucléaires tactiques dans des installations de stockage aux Etats-Unis et en Russie, tout en réduisant leurs arsenaux stratégiques à 1000 têtes nucléaires chacun. Cette première étape franchie, les conditions favorables seraient réunies pour amener la Chine et les autres pays disposant de l’arme nucléaire à la table de négociations multilatérales sur la réduction des armes nucélaires.
De quoi s’agit-il ?
Les Etats-Unis disposent actuellement de 500 bombes tactiques (à courte portée) : environ 200 bombes à gravité B-61, largables d’avion, stockées dans les installations souterraines de six bases aériennes situées dans cinq pays différents (Pays-Bas, Belgique, Italie, Turquie, Allemagne) et 300 armes supplémentaires stockées sur le territoire américain. La Russie disposerait aujourd’hui de 2000 à 4000 armes tactiques, voire 5 500 en incluant l’arsenal inactif (fusées sol-sol, missiles air-sol et bombes à gravitation). Les deux tiers sont stockés dans l’ouest du pays dont une partie importante à proximité des pays d’Europe centrale, d’Europe de l’Est, des pays baltes et de la Norvège.
Du côté de l’Otan, le consensus n’existe pas en faveur d’un retrait total des armes nucléaires tactiques américaines basées en Europe, même si elles ont considérées comme obsolètes. Des Etats membres souhaitent leur retrait (l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, soutenus par le Danemark, le Luxembourg et la Norvège), d’autres (la Pologne et la Hongrie, les pays baltes et la France soutenus par la Turquie, l’Italie et le Royaume-Uni) plaident pour leur maintien en Europe car ils estiment qu’elles servent leurs intérêts de sécurité en les mettant à l’abri des intimidations de la Russie (ou de l’Iran, pour la Turquie).
La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont opposés à un retrait unilatéral. Pour la Russie, les armes nucléaires, et notamment les armes tactiques, conservent leur importance comme facteur de dissuasion permettant de compenser son infériorité dans le domaine des armes conventionnelles.
Les auteurs du rapport
Les auteurs, une brochette de quatorze anciens diplomates, hauts gradés militaires et responsables politiques dont quatre américains, cinq russes, deux allemands, un britannique, un turc et un français (le général Bernard Norlain)-, se veulent réalistes. Pour eux, le fait d’intégrer les armes nucléaires tactiques basés en Europe à un accord nucléaire bilatéral global entre les Etats-Unis et la Russie servirait les intérêts de l’Otan comme ceux de la Russie en réduisant les risques et les dépenses impliquées par leur déploiement.
Les négociations entre les Etats-Unis et la Russie s’engageraient début 2013, une fois passées les échéances des élections présidentielles russe et américaine et après le sommet de l’Otan à Chicago, en mai 2012. Et pour faciliter leur ouverture, des avancées seront nécessaires sur la question de la coopération entre l’Otan et la Russie concernant la défense anti-missile et sur l’application du Traité sur les Forces conventionnelles en Europe.
François d’Alançon
**** Transmis par Michel Auzan
Tue, 15 May 2012 09:49:05 +0100 (BST)
Messages
1. 5 mars 2015, 18:44, par Shanna Dew
Vraiment sympa ce site, je trouve votre approche vraiment int