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Nationaliser les « grandes oreilles », une bonne idée ?

Jean-Marc Manach | bugbrother.blog.lemonde.fr | vendredi 2 mars 2012

vendredi 2 mars 2012

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Nationaliser les « grandes oreilles », une bonne idée ?
Jean-Marc Manach | bugbrother.blog.lemonde.fr | vendredi 2 mars 2012


Chaque jour, en France, de 4 à 4500 interceptions de données (téléphoniques, SMS, Internet) judiciaires sont confiées à une poignée d’entreprises privées. Michel Besnier, PDG de Elektron, numéro 1 français du marché avec environ 40 % du volume des écoutes en France, plaide sa cause au Nouvel Economiste (voir « A chacun son rôle et son métier »).

La future plateforme nationale d’écoute et d’interception de justice centralisée (PNIJ, confiée à Thalès et qui sera lancée en 2013, "en lieu et place de celles des indépendants, moins perméables aux interventions politiques", et censée coûter moins d’argent, pourrait en effet entraîner la fermeture partielle ou totale de ces "boutiques" :

"Méconnu, le marché pèse plus d’une vingtaine de millions d’euros par an. Sa “nationalisation” entraînerait ainsi la disparition de plusieurs PME et de plusieurs centaines d’emplois. Accessoirement.

En France, il y a 5 fournisseurs privés comme Elektron qui assurent la mise à disposition des plateformes, leur évolution technologique, leur maintenance, la fourniture du hardware, la R&D, la formation et la proximité avec l’enquêteur, et enfin l’interface avec les opérateurs et la Direction des interceptions de justice (DIJ). Les 5 sociétés présentes sur le marché dans ce domaine opèrent une trentaine de plateformes d’écoute, et assurent 90 % des volumes."

Au-delà de l’incongruité de cette quasi-nationalisation, à rebours de la "libre concurrence" prônée par l’actuel gouvernement, les scandales IKEA & Disney des "tricoches" (fiches de police vendues par des gendarmes ou policiers à des entreprises privées) montrent que les barbouzes émargent tout autant dans le public que dans le privé (à ceci près que les "privés" en question sont aussi souvent d’anciens gendarmes, policiers ou membres des services de renseignement).

Mais vous, vous feriez plus confiance à des entreprises privées mises en concurrence, ou à des fonctionnaires assermentés travaillant sur une plateforme centralisée ? Je serais curieux de savoir ce qu’en pensent ceux qui, tant dans le privé que dans le public, travaillent dans le domaine de l’interception, et sont confrontés de près à ces questions.

Les commentaires sont ouverts. Ceux qui voudraient me contacter en privé peuvent aussi me contacter de façon sécurisée, en toute confidentialité. Si ça peut aider à faire débat...


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