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le préfet Yves Bonnet réclame la libération de Georges Ibrahim Abdallah

| npa2009.org | mercredi 11 janvier 2012

mercredi 11 janvier 2012

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Intensifier les actions pour libérer Georges Ibrahim Abdallah !

Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 131

Détenu depuis 28 ans, Georges Abdallah, militant communiste révolutionnaire libanais, le plus ancien prisonnier politique incarcéré en France, vient de bénéficier d’un soutien tardif et inattendu, celui d’Yves Bonnet, ancien directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST), et fondateur du Centre international de recherches et d’études sur le terrorisme (Ciret).

Dans une interview datée du 28 décembre et publiée sur le site de France 24, ce haut responsable de l’État français, qui contribua au montage du dossier judiciaire contre Georges Abdallah, se « confesse » en termes qui ne font plus aucun doute sur ce que dit le comité de soutien et l’avocat de Georges Abdallah depuis fort longtemps : « Cette injustice a assez duré, elle a même dépassé les limites du raisonnable, plus rien ne justifie son incarcération, qu’on le mette dans un avion et qu’on le renvoie chez lui au Liban où les autorités sont disposées à l’accueillir... On s’est conduit comme des voyous, la France n’a pas tenu parole... »

Depuis cet article livrant les premières « révélations publiques », l’ancien responsable de la lutte antiterroriste multiplie des déclarations chaque jour un peu plus précises, reprises par les presses française et libanaise.
À l’aune des éléments nouveaux apportés par l’ancien directeur de la DST, c’est l’ensemble de la manipulation étatique dont a été victime Georges Ibrahim Abdallah qui devrait faire l’objet d’une commission d’enquête. Comment l’ensemble de la procédure ne serait-elle pas entachée de nullité alors qu’il est établi que le premier avocat de Georges Abdallah n’était en fait qu’un agent payé directement par les services de renseignements français ! Après avoir démissionné du barreau de Paris, cet « avocat » particulier avait relaté toute cette tragicomédie dans un livre co-écrit avec le journaliste Laurent Gally, l’Agent noir, une taupe dans l’affaire Abdallah, publié chez Robert Laffont. Cet ouvrage à l’époque ne fut pas interdit, mais certaines pages reprenant des documents en annexe qui mettaient en cause les services français, dont la DST, avaient été censurées.

Georges Abdallah est libérable selon les lois françaises depuis 1999, puisqu’il avait à cette date accompli les quinze années de peine de sûreté dont sa condamnation à perpétuité était assortie. Sept demandes de mise en liberté conditionnelle ont depuis été émises, dont une jugée favorable à la cour de Pau. Immédiatement, le ministre de la Justice Dominique Perben sommait le parquet central de faire appel de la décision ! À chaque nouvelle demande de mise en liberté reviennent les mêmes motifs de refus : « C’est un militant dangereux, son retour au Liban en ferait un héros révolutionnaire... », « le gouvernement des USA, partie civile dans le dossier, s’y oppose »...
Les éléments nouveaux amenés par Yves Bonnet, qui a officiellement demandé à être entendu par les plus hautes autorités judiciaires, constituent un tournant de l’affaire Abdallah.

Le scandale révélé au grand jour voudrait qu’une commission d’enquête établisse les responsabilités de la France dans ce qu’on peut qualifier de crime d’État. Pour l’heure, le plus urgent est que Georges Abdallah soit remis en liberté, c’est-à-dire expulsé vers le Liban qui ne s’oppose pas à son retour, comme l’a écrit lui-même très officiellement le consul libanais à Paris.

Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah envisage une campagne d’action pour les prochains jours, notamment à l’occasion de la venue à Paris du premier ministre libanais Mikati à la fin janvier.
Il appellera à organiser partout en France des actions, rassemblements, diffusions de tracts
afin d’exiger la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah.

Alain Pojolat


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Yves Bonnet raconte les dessous de l’affaire Abdallah

Pierre Challier | ladepeche.fr | samedi 7 janvier 2012

Georges Ibrahim Abdallah arrivant au palais de justice de Tarbes, le 1er décembre 2009. Il lui était reproché d'avoir refusé un prélèvement ADN…/Photo DDMJoël Boyé
Georges Ibrahim Abdallah arrivant au palais de justice de Tarbes, le 1er décembre 2009. Il lui était reproché d’avoir refusé un prélèvement ADN…/Photo DDMJoël Boyé

Ancien patron de la DST et ancien député UDF, le préfet Yves Bonnet réclame la libération de Georges Ibrahim Abdallah, le plus vieux prisonnier politique de France, détenu à Lannemezan. Il dénonce une « vengeance d’état ». Interview.

Vous étiez le patron de la DST au moment de l’arrestation de Georges Ibrahim Abdallah, en 1984. Que lui reproche-t-on, à l’époque ?

En fait, lorsque nous l’arrêtons, nous ne savons pas qui il est. Mais en garde à vue, il profère des menaces et met en avant son appartenance au service de sécurité de l’OLP. Manque de chance, j’entretiens des relations amicales avec Abou Iyad, n° 2 de l’OLP et je sollicite les Israéliens de l’autre côté. C’est alors que nous l’identifions comme chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises, un groupe marxiste pro-palestinien, responsable d’attentats et ayant tué trois personnes en France. Mais nous n’avons rien de sérieux contre lui, juste une histoire de faux papiers, de détention d’armes et d’explosifs…

Que se passe-t-il alors ?

Au Liban, les FARL sont un groupe résolu, impossible à infiltrer, reposant sur une vingtaine de personnes issues de trois familles de Koubeyat, un village près de Tripoli. Georges Ibrahim Abdallah arrêté, en mars 1985, elles s’emparent de Gilles Sidney Peyroles, directeur du centre culturel français de Tripoli et le fils de l’écrivain Gilles Perrault. On se retrouve donc avec une sale histoire d’enlèvement sur les bras. J’étais au siège de la CIA, à Langley et Paris me demande de rentrer d’urgence. Il faut négocier un échange. Jusque-là, Georges Ibrahim Abdallah est accusé de délits, il n’a pas de crime sur le dos. Les Algériens s’engagent et servent d’intermédiaires, je donne mon accord pour l’échange sans que Pierre Joxe, ministre de l’Intérieur ne s’y oppose. Gilles Peyroles est libéré. Mais malheureusement pour Georges Ibrahim Abdallah, dans le même temps, on trouve dans une planque des FARL l’arme qui a servi à tuer MM. Charles Ray et Yacov Barsimentov et là, le dossier change de dimension, la justice ignorant les tractations et l’accord que j’avais passé avec l’Algérie. Pour Georges Ibrahim Abdallah, on me dit « son compte est bon. » Je me sens très mal parce que j’ai donné ma parole à mes amis algériens qui se sont énormément mouillés dans le dossier et je suis lâché par les politiques.

Condamné dans un premier temps à 4 ans de prison pour la détention d’armes et de faux papiers, Georges Ibrahim Abdallah est ensuite condamné à perpétuité. Cela fait 28 ans qu’il est prisonnier et à plusieurs reprises, vous avez réclamé sa libération. Officieusement, d’abord, officiellement désormais. Pourquoi ?

J’ai un problème de conscience avec cette affaire. La France a trahi la parole donnée et on a voulu faire croire qu’à l’époque, Bonnet avait négocié tout seul. Je trouve cela ignoble car cela revenait à me mettre directement dans le collimateur des FARL. Aujourd’hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison. Je considère qu’il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d’accord, c’est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatilah dont les coupables n’ont jamais été punis. Et aujourd’hui, la France garde cet homme derrière les barreaux alors qu’elle a libéré Maurice Papon ? J’aimerais rappeler aussi qu’on a remis en liberté l’assassin de Chapour Baktiar, qui lui, sur ordre de l’Iran, avait décapité l’ancien Premier ministre au couteau et lui avait coupé les mains. Ce type-là, qui a commis un crime atroce, a été libéré moins de 20 après les faits. Georges Ibrahim Abdallah, lui, est plus mal traité qu’un serial killer alors qu’il a commis des actes politiques.

S’agit-il alors d’une vengeance d’état, contre Georges Ibrahim Abdallah ?

Je pense que oui et c’est absolument lamentable, d’autant plus qu’il a déjà eu un avis favorable de libération localement. C’est Paris qui refuse par rapport à ses alliés. Je demande à ce que la justice m’entende dans ce dossier.


Prison à perpétuité

1982, la guerre du Liban fait rage. Le 18 janvier, l’attaché militaire adjoint des Etats-Unis en France, le lieutenant-colonel Ray, est tué à Paris par les Fractions armées révolutionnaires libanaises. Le 3 avril, Yacov Barsimentov, diplomate israélien en poste à Paris, est aussi victime d’un attentat des FARL. Puis le consul américain, à Strasbourg.

Pour les FARL, qui se revendiquent comme une organisation de résistance, Ray et Barsimentov sont deux officiers de renseignement d’armées d’occupation au Liban. Logique de guerre inacceptable pour la France pour qui il s’agit d’actes terroristes commis sur son territoire.

Le 26 janvier 1987, considéré comme le chef présumé des FARL, Georges Ibrahim Abdallah est condamné à perpétuité, mais sans peine de sûreté, pour « complicité d’assassinats ». En 2004, la Cour d’appel de Pau avait accepté la demande de libération conditionnelle de ce « prisonnier modèle ».







info reprise aussi sur :
dagobertobellucci.wordpress.com
juif.org
leparisien.fr
libetoulouse.fr




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