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La spéculation expliquée aux naïfs

| superno.com | mardi 3 janvier 2012

mardi 3 janvier 2012

Diantre ! L’un des derniers événements de l’année qui vient de s’écouler, noyé dans les flots de champagne, le délire des “vœux de nouvel an”, et la reprise du flux infernal des “réformes” sarkozystes : les “Restos du Cœur” sont victimes d’une escroquerie de la part de margoulins qui revendent sur internet et à prix d’or (jusqu’à 1800 euros) des billets pour le “Concert des Enfoirés”, qui aura lieu à Lyon en mars prochain.

1800 euros pour des billets payés 50 ou 65 euros. Même Madoff ne peut pas s’aligner !

L’indignation est générale et sincère. France Info interroge des bénévoles lyonnais de l’association qui sont totalement écœurés. D’autant plus que les Restos du Cœur ont annoncé qu’il leur manquait 5 millions d’euros pour boucler la saison. Il faut dire que sous Sarkozy, les Restos du Cœur sont à peu près la seule société qui a connu une telle augmentation de sa clientèle (25% entre 2008 et 2010).

5 millions, vous vous rendez compte ?

M’enfin, faut relativiser.

 

  • Même pas un an de salaire du nouvel entraineur du PSG.
  • 8 fois moins que les pertes du chanteur sarkozyste Enrico Macias, fraudeur fraudé dans l’affaire de la faillite de la filiale luxembourgeoise de la banque islandaise Landsbanki.
  • 9 fois moins que le “préjudice moral” de Tapie
  • 35 fois moins que le coût du Air Sarko One
  • 60 fois moins que les commissions versées pour les contrats Agosta et Sawari 2, pour lesquels Sarkozy, ministre du budget, a validé l’ouverture d’un compte au Luxembourg (avant de déclarer, une fois élu Président de la République, son aversion pour les paradis fiscaux).
  • 70 fois moins que le coût pour les contribuables français de la participation militaire à l’instauration de la charia en Libye en échange de contrats pétroliers (c’est le chiffre officiel, mais selon certaines sources ce chiffre serait à multiplier par 5. On voit au passage que le seul Air Sarko One nous a coûté la moitié du prix de la guerre en Libye)
  • 200 fois moins que les cadeaux de Madame Bettencourt à son gigolpince.
  • 600 fois moins que l’ardoise payée par la France en 2008 pour sauver la banque DEXIA, à nouveau en faillite en 2011, et pour laquelle les contribuables français vont devoir raquer pour compenser les pertes de la “Bad Bank”
  • 600 fois moins que le coût annuel de la baisse de la TVA sur la restauration.
  • 1 000 fois moins que les pertes de Jérôme Kerviel.
  • 2 000 fois moins que les bénéfices annuels (non imposables) de Total
  • 3 400 fois moins que la fortune de Liliane Bettencourt
  • 10 000 fois moins que le remboursement annuel de la dette française aux banksters
  • 340 000 fois moins que la prétendue dette française elle-même, fruit de l’irresponsabilité, de l’incompétence et de la corruption de nos politicards.

 

Ça, c’était pour dire que cette somme n’est finalement pas si importante, et on se demande comment il n’est pas possible de la trouver en claquant des doigts. Il paraît d’ailleurs que les hypermarchés vont racler leurs poches voir s’ils peuvent faire l’aumône…

On ne s’épargnera pas la question du scandale que constitue l’existence même des “Restos du Cœur”, qui ne sont après tout que le reflet de l’incapacité hallucinante de la France à nourrir ses habitants, alors qu’elle persiste à rembourser une dette indue, sauve des banques pourries, guerroie en Libye, exonère d’impôts les riches et les multinationales, et sponsorise des constructeurs automobiles qui délocalisent cyniquement leurs usines.

On se demande même comment la propagandastaffel médiatique peut tromper à ce point les électeurs en les persuadant que les seuls candidats “sérieux” sont justement ceux qui ont directement trempé dans ces scandales (Sarkozy) ou ceux qui proposent de poursuivre cette œuvre, et notamment le remboursement de la dette (Hollande, Bayrou).

Mais le plus drôle, dans cette affaire, c’est que l’on puisse encore s’étonner des méfaits de la spéculation. Acheter quelque chose à un certain prix, et le revendre plus cher, sans aucun service ajouté, c’est au mieux du parasitisme, au pire du racket.

C’est la base de la finance, c’est le “travail” qu’on demande à des ordinateurs, qui achètent un truc à Singapour pour le revendre un pouième de seconde plus tard à Paris. Tout le temps. À coups de milliards.

C’est aussi le “travail” de la plupart des sociétés issues des privatisations dictées par les traités européens, du style acheter de l’électricité à EDF pour la revendre avec profit…

 Et surtout, n’est-ce pas ce que font les banques qui prêtent aux États à 2%,3%, 5%, 7%, voire plus, l’argent qu’elles ont emprunté à 1% ou moins auprès de la BCE ou de la FED ?


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