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Les jeux vidéo violents modifieraient le fonctionnement de notre cerveau

Nicolas Lecointre | presse-citron.net | dimanche 4 décembre 2011

dimanche 4 décembre 2011

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C’est la découverte faite par une équipe de chercheurs de l’Indiana University School of Medicine, qui étudie les effets de la violence des médias depuis plus de dix ans. Le cerveau de jeunes adultes ayant été confrontés à des jeux vidéo à caractère violent aurait ainsi changé de fonctionnement au bout d’une semaine seulement.

kid screaming on video game Les jeux vidéo violents modifieraient le fonctionnement de notre cerveau

L’étude a été présentée cette semaine lors de la conférence annuelle de la RSNA (Radiological Society of North America) qui se tenait à Chicago. Celle-ci a été menée sur 22 individus, âgés de 18 à 29 ans. Elle aurait alors démontré l’existence d’une relation directe entre le fait de jouer à des jeux vidéo violents et la baisse de l’activité de certaines régions de la zone frontale du cerveau à laquelle son attribuées les fonctions cognitives et émotionnelles.

Une étude préliminaire avait démontré que le cortex préfrontal du cerveau était moins actif après seulement 30 minutes d’exposition à un jeu vidéo violent. Afin de constater l’évolution de ce phénomène sur une plus longue période, l’équipe a décidé de lancer une nouvelle étude, en faisant usage de la technique de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) : les changements des zones fonctionnelles du cerveau peuvent ainsi apparaître de manière plus évidente.

“Pour la première fois, nous avons découvert qu’un échantillon aléatoire de jeunes adultes ont contracté une baisse d’activité dans certaines régions de la partie frontale de leur cerveau”, a annoncé le docteur Yang Wang, professeur assistant. “Ces dernières jouent un rôle primordial dans le contrôle des émotions et du comportement agressif”.

Les chercheurs ont sélectionné pour leur étude un groupe de 22 jeunes adultes n’ayant pas été (ou très peu) exposé à des jeux vidéo à caractère violent auparavant, les divisant en deux groupes de onze personnes. Les individus du premier groupe ont joué à un jeu vidéo violent chez eux dix heures lors de la première semaine, et ont arrêté la semaine suivante. Le deuxième groupe a servi d’échantillon de contrôle : il n’ont subi aucune exposition au jeu vidéo pendant les deux semaines de l’étude.

Au cours de la première semaine de jeu, le premier groupe a montré une activité réduite dans la zone frontale de leur cerveau. Lors de la deuxième semaine, les facultés de cette partie sont revenues au fur et à mesure.

Chacun des sujets a suivi pendant l’étude des tests réguliers, au cours desquels a été utilisée la technologie d’IRM afin de suivre le comportement de leur cerveau.

L’un des tests proposés consistait alors à afficher des mots évoquant la violence tels que “frapper”, “blesser”, ou encore “tuer”, mélangés à d’autres mots, non-violents cette fois (“courir”, “marcher”, “parler”), chacun des mots présentés étant affiché avec une couleur différente. Il a alors été demandé aux sujets d’identifier la couleur de chacun des mots. Ce test constitue une variante des tests de l’effet Stroop, auquels vous avez certainement déjà été confronté : il y a toujours un délai lorsque l’on tente de déterminer la couleur, puisque nous nous focalisons de manière instinctive sur le sens du mot avant de remarquer la couleur de ses lettres.

Les chercheurs ont découvert que le délai des personnes n’ayant pas joué était dans la normale, mais que l’activité des zones réservées aux émotions dans leur cerveau était plus élevée lorsqu’un mot violent apparaissait devant eux. Les individus du groupe de jeu ont quant à eux révélé beaucoup moins d’activations dans les zones émotionnelles de leur cerveau.

Un second test effectué permettait quant à lui de mesurer le degré d’attention et de concentration des sujets de l’étude. Ceux-ci ont vu apparaître un chiffre — 1, 2, ou 3 — de manière répétée. Ils devaient par la suite appuyer sur un bouton indiquant le nombre de fois où ils avaient vu ce chiffre apparaître. Encore une fois, il a été constaté que les personnes faisant partie du groupe des joueurs ont vu l’activité de leur cerveau diminuée, cette fois ci du côté des zones régulant l’attention et la concentration.

Cette étude soulève néanmoins quelques points à éclairer. Combien de temps avant que le cerveau revienne complètement à son activité normale ? La durée de jeu a-t-elle une réelle influence ? Et qu’en est-il des personnes jouant à des jeux non violents ? Il aurait d’ailleurs été sans doute plus intéressant d’effectuer ce test sur une population plus conséquente.

Quoiqu’il en soit, ces résultats démontreraient, selon le docteur Yang Wang, que le fait de jouer à des jeux vidéo violents a un réel impact sur le cerveau sur le long terme.

(Image d’illustration : Shannon Fagan)



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