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Les intégrismes religieux unis contre la liberté d’expression : c’est en France que ça se passe !

| ufal.info | mercredi 2 novembre 2011

mercredi 2 novembre 2011

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UFAL – Union des FAmilles Laïques

Communiqué de presse du 2 novembre

Fanatisés par leur conception particulière de la religion, des intégristes catholiques s’en sont pris à la liberté de création et de représentation théâtrale (Sur le concept du visage du fils de Dieu, de Romeo Castellucci au Théâtre de la Ville), causant de graves troubles à l’ordre public. Si les précédents ne manquent pas (attentat de 1988 contre un cinéma projetant La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese, saccage récent de l’œuvre Piss Christ d’Andres Serrano), le plus étonnant cette fois est le soutien apporté par un contingent d’intégristes musulmans dont les propos confus sont rapportés sur le site islamenfrance.fr. C’est par ailleurs sur ce site qu’a été publié le 31 octobre un appel « pour rigoler » à brûler Charlie Hebdo.

Un pas de plus vient d’être franchi avec l’incendie criminel qui a détruit les locaux de cet hebdomadaire. Le fanatisme révélé à l’époque des caricatures du prophète par les menaces et le procès fait au directeur de Charlie Hebdo n’a fait que croître.

Ces graves atteintes à la liberté d’expression démontrent qu’il ne doit pas y avoir de tolérance pour l’intolérance dans notre République laïque.

Pour l’UFAL, qui avait en 2007, à l’occasion des Rencontres Laïques Internationales, soutenu Charlie Hebdo traîné en justice, il ne s’agit pas seulement d’atteintes à la liberté d’expression, mais de menaces pour l’ensemble des libertés publiques. Seule la laïcité garantit que les expressions religieuses ne puissent plus devenir synonymes d’oppression des autres formes de pensée, ni des libertés d’autrui. La loi du 9 décembre 1905 a ainsi placé en tête de son article premier le principe de la liberté de conscience, c’est-à-dire le droit de croire, ou ne pas croire, de douter, ou de refuser de se prononcer en la matière. C’est pourquoi nous souhaitons que les articles 1er et 2 de la loi de 1905 soient intégrés à la Constitution française et que la date anniversaire du 9 décembre devienne une fête reconnue, non par simple devoir de mémoire mais comme impératif démocratique pour l’avenir.

Au moment où des inquiétudes se font jour sur le devenir des « révolutions arabes », sous l’effet d’intégristes cherchant à imposer l’emprise de la religion sur l’état, sur le droit civil, sur la situation des femmes et la liberté de pensée, sachons en France réaffirmer que le blasphème n’est pas un délit, et que seule la laïcité constitutionnelle garantit l’ensemble des libertés fondamentales.

Et sachons aussi agir : l’UFAL appelle tous les mouvements laïques qui partagent les principes fondamentaux de la république à œuvrer ensemble pour promouvoir le principe de laïcité comme facteur d’émancipation individuelle et sociale, défendre la liberté d’expression et exiger que le gouvernement fasse respecter les libertés publiques garanties par la Constitution.


Voir en ligne : Les intégrismes religieux unis contre la liberté d’expression : c’est en France que ça se passe !

Messages

  • Communiqué LDH

    L’hebdomadaire Charlie Hebdo vient d’être victime d’un incendie criminel destructeur.

    La Ligue des droits de l’Homme condamne fortement une violence injustifiable. Elle exprime sa solidarité à toute l’équipe et à tous les salariés. Elle demande que la lumière soit faite sur cet attentat. Parce que ces deux principes sont intimement mêlés, la LDH agit pour la démocratie et défend la liberté d’expression.

    Paris, le 2 novembre 2011.


    Attachés à la démocratie, à la laïcité et au vivre ensemble, nous disons « non » aux intégrismes religieux

    La LDH appelle au rassemblement du 6 novembre.

    Ces dernières semaines ont été marquées par une offensive des extrémismes religieux dans notre pays. Depuis le 20 octobre, le Théâtre de la Ville à Paris a ainsi vu les représentations d’une pièce de l’Italien Roméo Castellucci (Sur le concept du visage du fils de Dieu) être fortement perturbées par des manifestations appelées par la mouvance catholique intégriste qui jugeait cette pièce blasphématoire. Les associations à la manœuvre (Civitas, l’AGRIF,… qui appartiennent à l’extrême droite traditionnelle) essaient de poursuivre cette offensive en suscitant ou en proférant des menaces à l’encontre d’une pièce qui sera prochainement donnée au Théâtre Garonne à Toulouse (Golgota Picnic de l’Argentin Rodrigo Garcia). Volontiers matinées d’antisémitisme et de haine des étrangers, les manifestations, déclarations et menaces qui se sont succédées sont des attaques contre le vivre ensemble auquel nous sommes attachés.

    Ces derniers jours, la sortie du numéro de Charlie Hebdo en date du 2 novembre, représentant Mahomet et rebaptisé « Charia Hebdo », a été l’occasion de nouveaux appels à la haine et à la violence (site du journal hacké par des réseaux vraisemblablement islamistes, messages de menaces en cascade visant à remettre en cause le droit au blasphème,…). Ce 2 novembre, l’incendie criminel des locaux de Charlie Hebdo montrent qu’un palier a été franchi. Cet acte, qui n’est pas sans rappeler les sinistres autodafés, vise à faire taire un hebdomadaire au ton incisif et provocateur, c’est-à-dire une presse dont on connaît l’importance pour la vitalité de la démocratie. Qu’il soit le fait de personnes mues par une vision islamiste de la société ou qu’il relève d’une provocation de l’extrême droite, cet acte renvoie à une certitude : leurs auteurs sont, à l’instar des catholiques intégristes, des ennemis du vivre ensemble puisque l’effet, sinon le but, de leur acte favorise les tensions entre les citoyens, appelés à rejoindre, chacun avec sa religion en bandoulière, le camp de la haine, de l’intolérance et de la stigmatisation.

    Les intégrismes religieux ont montré avec éclat ces dernières semaines à quel point ils étaient les ennemis de trois combats qui sont les nôtres :

    • Le combat pour la démocratie, cette dernière étant indissociable du droit absolu au blasphème, c’est-à-dire le droit de critiquer les dogmes sacrés. Si ces dogmes devaient régler la vie sociale, l’espace de la libre discussion démocratique serait en effet tout bonnement impossible.
    • Le combat pour la laïcité qui ne peut se marier avec le partage de l’espace public entre les différents dogmes et qui, au contraire, nécessite le refus de voir les religions être manipulées à des fins politiques.
    • Le combat pour le vivre ensemble, incompatible avec les combats visant à intimer à chacun le devoir et l’ordre de rejoindre des communautés religieuses fermées et vivant de la haine de la religion ou de l’athéisme de l’autre.

    Bien loin de nous intimider ou de nous faire vaciller sur nos convictions, les actes de ces dernières semaines ne font que renforcer notre détermination à poursuivre avec force et ténacité ces trois combats essentiels dans notre République.

    Nous appelons tous les citoyens attachés comme nous à la démocratie, à la laïcité et au vivre ensemble à se rassembler ce

    dimanche 6 novembre à 15h00 sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.

    Premier signataires : LDH et SOS Racisme la CGT, la FSU, l’Unsa Educ, la FIDL, la Confédération Etudiante, Cap 21, le PCF, le PG, le MRAP, les JRG, NPNS, l’UEJF...

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