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Un troussage de domestique - ouvrage collectif

| syllepse.net | 28 août 2011

jeudi 1er septembre 2011

Le livre s’adresse à un large public, celui qui a suivi l’« affaire DSK ». Son sujet n’est pas l’affaire judiciaire (qui ne fait que commencer). Il ne traite pas non plus des agressions sexuelles. Son sujet est le sexisme comme idéologie rationalisant les atteintes aux droits des femmes. Il analyse les réactions à l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York le 14 mai 2011, puis à son inculpation. Ces réactions, qui ont été majoritairement celles de ses amis politiques, révèlent en fait l’attitude de la majorité des hommes politiques et journalistes français. Ceux-ci ont commencé par déclarer qu’il ne pouvait en aucun cas être coupable des faits qui lui sont reprochés, parce qu’il en serait incapable. Ils ont exprimé une incrédulité totale quant à la possibilité même du crime et ont comparé la situation faite à DSK à un véritable calvaire. La possibilité même du crime a été déniée : soit parce que l’accusation du procureur était fausse – ce qui revenait à dire que la femme de chambre qui l’avait dénoncé mentait –, soit parce qu’aux USA on confond sexualité et crime.

Son inculpation a été présentée comme l’effet du puritanisme qui refuse tout ce qui est sexuel. La contrainte impliquée par le viol a été niée, euphémisée ou minimisée. Politiques et journalistes ont fait passer le caractère sexuel des faits reprochés à DSK dans la case de la « vie privée », qui ne regarde pas la justice, des « moeurs » et des choix personnels qui ne regardent pas la loi. Les féministes auteures de ce livre mettent en cause ces propos qui assimilent le viol à la vie privée, au libertinage, à la liberté sexuelle. Elles affirment que la présomption de véracité de la victime « présumée » doit être tout autant préservée que la « présomption d’innocence » du suspect. Que le viol existe, et que le consentement des deux parties n’est pas un ornement dont on peut se passer, une cerise sur le gâteau, mais la ligne de partage entre un acte licite et un acte criminel.

Enfin, les auteures se demandent si ces propos ne révèlent pas un refus, de la part de la société française, de la loi française, pour laquelle cette ligne de partage est aussi fondamentale que pour la loi états-unienne.

Disponible en librairie à partir du 1er septembre 2011
Commentaire

Les auteures

Clémentine Autain anime le mouvement féministe Mixité. Elle a publié Transformer, à Gauche (Le Seuil) et Postcapitalisme (Au Diable Vauvert). Jenny Brown est éditrice à Labor Notes (Detroit, USA) et membre de Redstockings of the Women’s Liberation Movement. Mona Chollet est journaliste au Monde diplomatique. Sophie Courval est journaliste. Christine Delphy a participé en 1968 à la construction de l’un des groupes fondateurs du Mouvement de libération des femmes. Elle a publié L’ennemi principal (Syllepse) et Un universalisme si particulier (Syllepse). Rokhaya Diallo est chroniqueuse à Canal + et RTL et auteure de Racisme : mode d’emploi (Larousse). Béatrice Gamba est éditrice, porte-parole de Mix-Cité Paris, mouvement mixte pour l’égalité des sexes. Michelle Guerci est journaliste. Gisèle Halimi est avocate et fondatrice de « Choisir la cause des femmes ». Christelle Hamel est sociologue, chargée de recherche à l’Institut national d’études démographiques, Unité de recherche « Genre, démographie et société ». Natacha Henry est historienne et essayiste. Elle est l’auteure de Frapper n’est pas aimer. Enquête sur les violences conjugales en France (Denoël). Sabine Lambert est étudiante en sociologie à l’Université de Poitiers. Titiou Lecoq est journaliste pour le site Slate.fr, blogueuse sur girlsandgeeks.com et auteure d’un premier roman, Les Morues (Au Diable Vauvert). Claire Levenson est journaliste. Mademoiselle est animatrice du site Les Entrailles de Mademoiselle. Marie Papin est étudiante en droit et membre du collectif féministe Les Poupées en pantalon (Strasbourg). Emmanuelle Piet est présidente du Collectif féministe contre le viol. Audrey Pulvar est journaliste. Joan W. Scott est historienne, professeure de science sociale à l’Institute for Advanced Study (États-Unis). Sylvie Tissot est sociologue et membre du collectif Les mots sont importants. Les Tumultueuses (association féministe). Najate Zouggari est traductrice et journaliste


RENDEZ-VOUS avec les AUTEURES
jeudi 15 septembre à 19 heures, au Lieu Dit
6 rue Sorbier, 75020 Paris

Vendredi 23 septembre à 19 heures,
à la librairie Violette and Co

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Transmis par Yves B.
Thu, 1 Sep 2011 03:43:40 +0200

102 rue de Charonne, 75011 Paris


Voir en ligne : Un troussage de domestique

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