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E Coli : Les attaques récentes contre les produits biologiques reposaient sur… une étude qui n’existe pas !

| mdrgf.org | 27 juillet 2011

mercredi 27 juillet 2011

Suite à l’affaire des graines
germées contaminées par des souches
virulentes d’E.Coli, les produits bio ont
été injustement montrés du doigt
comme étant prétendument dangereux. Ces
accusations reposent en fait sur des études qui
n’existent pas !

Rappels des faits. Le 27 juin dernier deux directeurs de
recherche du CNRS n’ont pas hésité
à publier une tribune dans le journal
Libération prétendant que le Centre de
contrôle des maladies infectieuses d’Atlanta
(Center for Disease Control d’Atlanta -CDC ) aurait
réalisé une étude en 1996 liant un
tiers des 250 décès dus à une
souche pathogène d’E.Coli à la
consommation de produits biologiques ( alors qu’ils ne
représentaient que 1% des aliments
consommés aux Etats-Unis). Et nos deux
scientifiques français de conclure : « Il
est donc indéniable que les mérites de
l’agriculture biologique s’accompagnent
inévitablement de risques alimentaires
spécifiques ». Les conséquences sur
l’image des produits bio ne se sont pas fait attendre
comme devait le confirmer un sondage
réalisé par le WWF(1).

Générations Futures (GF) et la
Fédérations Nationale d’Agriculture
Biologique (FNAB) révèlent aujourd’hui que
cette assertion repose sur
…une étude qui n’existe pas !

D’où vient cette soit disant étude ?
Contacté, un des scientifiques du CNRS ne donne
pas de référence pour cette
supposée étude américaine mais se
contente de dire qu’elle serait tirée d’un livre
de Alan McHughen, un scientifique canadien. Le
problème, c’est que ce McHughen n’a fait dans ses
livres (2) que reprendre les dires d’un certain Dennis
T. Avery qui colporte depuis des années une
rumeur selon laquelle le Center for Disease Control
d’Atlanta aurait réalisé en 1996 une
étude comparative bio / conventionnel montrant
que les personnes mangeant des aliments bio ont beaucoup
plus de risque d’être infectés par E.coli.

Pas plus de risque d’infection en bio. Cette affirmation
a été vigoureusement démentie
dès 1999, y compris par des cadres dirigeants du
CDC niant vigoureusement avoir conduit de tels travaux
comparant le risque d’infection par E.Coli en fonction
du mode de production, bio ou non bio (3).

Précisions : Dennis T. Avery (4) travaille pour
le Hudson Institute (5), un think tank conservateur.
Avery travaille sur l’agriculture et les biotechnologies
et consacre une énergie considérable
à dénigrer l’agriculture biologique. A
noter que le Hudson Institute a reçu des fonds de
firmes comme Monsanto, Syngenta, Dow Agroscience,
Dupont…sans commentaire.

« Alors que les consommateurs plébiscitent
les produits bio, les adversaires de l’écologie
et de l’agriculture biologique essayent par tous les
moyens de décrédibiliser la bio depuis de
longs mois. Les accusations de chercheurs publics
reposant sur des rumeurs sont inacceptables. Elles
doivent être démenties immédiatement
et publiquement. » déclare François
Veillerette, Porte parole de Générations
Futures.


« La FNAB estime que les propos tenus par les deux
scientifiques du CNRS sur les aliments bio sans
référence scientifique portent atteinte
à la fois à la filière agriculture
biologique et à la crédibilité du
CNRS. Elle se réserve le droit d’agir en
conséquence. » ajoute Dominique Marion,
Président de la FNAB.

1 : http://www.enviro2b.com/2011/07/08/e-coli-la-filiere-bio-victime-indirecte-de-la-bacterie/
2 : http://www.lobbywatch.org/profile1.asp?PrId=88
3 : http://www.sourcewatch.org/index.php?title=Trashing_organic_foods


4 : http://en.wikipedia.org/wiki/Dennis_Avery

5 : http://en.wikipedia.org/wiki/Hudson_Institute


Lire à ce sujet l’article du Canard
Enchaîné du 27 07 11 ’Haro sur le Bio’


Voir en ligne : E Coli : Les attaques récentes contre les produits biologiques reposaient sur… une étude qui n’existe pas !

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