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La Californie doit réduire de 30 000 son nombre de détenus d’ici à deux ans

Cécile Grégoriadès | lemonde.fr | 1er juillet 2011

samedi 2 juillet 2011

Avec 143 000 personnes derrière les barreaux, la Californie souffre d’un problème chronique de surpopulation carcérale. Aujourd’hui, dans cet Etat américain, les prisons affichent le double du taux d’occupation prévu. Le 23 mai, la Cour suprême américaine a ordonné de réduire à 110 000 le nombre de détenus d’ici à deux ans. L’instance judiciaire a en effet estimé que l’Etat ne respectait pas le huitième amendement de la Constitution garantissant un traitement humain de ses prisonniers.

Chaque semaine, un détenu meurt dans les geôles californiennes. C’est deux fois plus que dans le reste des prisons du pays. Selon la cour, les suicidaires sont maintenus dans des "cages de la taille d’une borne téléphonique dépourvues de toilettes". Autre défaillance : l’utilisation de gymnases, de salles de classe ou même de douches au sein des prisons pour héberger des prisonniers, entassés sur des lits superposés de trois niveaux. Impossible, dans ces conditions, de garantir des soins adéquats, en particulier aux détenus atteints de troubles mentaux.

LE TAUX DE RÉCIDIVE LE PLUS ÉLEVÉ DU PAYS

La Cour suprême américaine a bien proposé une solution de rechange : construire de nouveaux établissements pénitentiaires. Mais cela semble hautement improbable en raison de la crise budgétaire que traverse la Californie. L’Etat débourse déjà 1 milliard de dollars (690 millions d’euros) chaque année pour ses prisons, un record.

Les raisons de cette surpopulation sont multiples. Il y a d’abord les lois extrêmement punitives passées dans les années 1990, comme la Three strikes law, qui prévoit une peine plancher de vingt-cinq ans pour les récidivistes au bout de trois condamnations pour crimes graves. Une loi qui visait à dissuader les récidivistes, mais qui a eu pour effet de faire exploser le nombre de prisonniers. Avec sept anciens détenus sur dix qui retournent derrière les barreaux au bout de trois ans, le taux de récidive en Californie constitue l’un des plus élevés du pays.

Les critiques de la Three strikes law estiment qu’il faut mettre l’accent sur la liberté conditionnelle, tout en restant intraitable sur les récidives. Il est également préconisé d’assurer une meilleure prise en charge des détenus à leur sortie de prison, en les aidant à trouver un travail par exemple. Mais le taux de chômage en Californie, qui s’élève à près de 12 %, va rendre difficile la réinsertion de ces milliers de prisonniers.


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