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Richard Branson prône des solutions alternatives à la guerre contre la drogue

Pauline Raud | performancebourse.com | 7 juin 2011

mercredi 8 juin 2011

Richard Branson prône des solutions alternatives à la guerre contre la drogue

(Zonebourse.com) - La lutte contre le trafic de drogue est un échec massif. Voilà le bilan d’une Commission internationale qui s’est réunie jeudi dernier à New-York. Ce constat a amené les principaux participants, parmi lesquels Richard Branson le fondateur et président du groupe Virgin, a prôner la fin de la criminalisation des stupéfiants.


Faut-il légaliser la drogue ? Telle est la question que se sont posés l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, Cesaer Gaviria homme politique et Président de la Colombie de 1990 à 1994 ou encore Richard Branson.

Face à l’échec de la répression et de la prohibition, une telle question ne semble pas totalement incongrue. La guerre contre la drogue, déclarée en 1971 par Richard Nixon, ne semble pas être parvenue à endiguer le fléau de la toxicomanie. Les Etats-Unis ont dépensé 1 000 milliards de dollars en quarante ans pour faire la guerre à la drogue sans aucun résultat probant : le nombre de consommateurs, la production et le trafic ont augmenté. Sans parler du nombre de morts liés aux guerres entre narcotrafiquants.

Dépénalisation totale non, légalisation partielle oui
Il ne s’agit pas ici de parler de dépénalisation complète de la drogue, où la culture, la vente, la détention et la consommation de drogues ne seraient plus considérées comme des délits passibles de poursuites judiciaires. La commission évoque une légalisation partielle : de la consommation soyons clairs. Autrement dit la production serait toujours interdite, mais la consommation tolérée. Les produits considérés comme des drogues seraient autorisés, du moins en respectant certaines conditions prévues par la loi. C’est la solution adoptée à Zurich, Amsterdam, et en Espagne.

Richard Branson estime que « L’Europe a en général une meilleure vision ». L’exemple du Portugal où la drogue (cannabis, cocaïne, héroïne, etc.) est dépénalisée depuis dix ans pour l’usage personnel est un des plus parlants. Bien sûr, au début cette initiative a fait polémique. Mais aujourd’hui, le bilan semble plutôt positif : le pourcentage de drogués au Portugal est devenu l’un des plus faibles d’Europe.

Pour notre baron, il ne faut plus enfermer les personnes consommant des drogues, mais les soigner. Il est temps de trouver des alternatives crédibles aux interdictions totales qui sont loin d’avoir fait leurs preuves. La commission a notamment émis l’idée d’affecter l’argent consacré à la lutte contre les drogues au financement de programmes destinés à lutter contre l’addiction dans des centres de désintoxication par exemple. La bataille reste entière et la commission espère se faire entendre par le gouvernement américain et les dirigeants européens.

Richard Branson rejoint George Soros
George Soros est un promoteur de longue date de la légalisation du cannabis. En 2010, il a fait un don de 1 million de dollars à l’association Drug Policy Alliance, qui milite pour la dépénalisation de la marijuana. En octobre dernier, il a également soutenu la proposition 19 ou loi pour la réglementation, le contrôle et l’impôt sur le cannabis. Cette loi visait à autoriser toute personne de plus de 21 ans de cultiver et de posséder jusqu’à une once de marijuana, c’est-à-dire entre 24 et 33 grammes.

D’un point de vue strictement économique, stopper la la guerre contre la drogue semble pertinent. En effet, interdire le commerce de la drogue ne supprime pas la consommation de la drogue, mais la rend illégale. En restreignant la quantité de drogue consommable sur un territoire donné, l’offre diminue. Et comme dans tout fonctionnement de marché, cette rareté engendre une hausse des prix au marché noir. La prohibition renchérit donc le coût de la drogue. Or plus la drogue est chère, plus elle attire le "Crime organisé" et attise la corruption. De la même façon, stopper la guerre acharnée contre la drogue mettrait fin à la criminalité induite par la drogue, tout simplement parce que la vente illégale de la drogue ne serait plus rentable.

Pour Richard Branson comme pour George Soros la solution réside dans un processus pédagogique honnête et efficace : "Je préférais investir dans l’éducation efficace que dans l’arrestation et l’incarcération inefficaces" avait confié George Soros. Les gouvernements doivent dorénavant développer une approche intégrée et équilibrée ; la politique la plus judicieuse semblerait être la régulation publique, forme possible de la légalisation des stupéfiants. Il ne s’agit pas de libéraliser les drogues mais de les autoriser dans un cadre législatif précis.

Pauline Raud


Transmis par Syrinx
Date : Wed, 8 Jun 2011 05:22:57 -0700
Organisation : PAMF

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