Accueil > 2011 > Juin > Lutte anti-drogue : il est "urgent" de "mettre fin à la criminalisation, (...)

Lutte anti-drogue : il est "urgent" de "mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres", affirment plusieurs personnalités

avec Afp | lemonde.fr | 2 juin 2011

jeudi 2 juin 2011

Des policiers mexicains devant un véhicule blindé appartenant aux Zetas, un puissant cartel de la drogue.

Des policiers mexicains devant un véhicule blindé appartenant aux Zetas, un puissant cartel de la drogue.AFP/HECTOR GUERRERO

La lutte antidrogue a "échoué" et des changements sont "urgents" dans ce domaine, indique un rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy). Plusieurs personnalités ayant participé à l’élaboration de ce rapport, dont des anciens présidents latino-américains, préconisent une dépénalisation des drogues et une légalisation du cannabis. "Cinquante ans après la signature de la Convention de l’ONU sur les drogues et quarante ans après que le président [Richard] Nixon eut lancé la guerre antidrogue du gouvernement nord-américain, il est urgent de réformer les politiques nationales et mondiales de contrôle des drogues", indique le document qui sera présenté jeudi à New York en présence de l’ancien président brésilien Fernando Henrique Cardoso. L’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et les anciens présidents de Colombie César Gaviria et du Mexique Ernesto Zedillo font aussi partie de la Commission mondiale sur la politique des drogues, tout comme les écrivains mexicain Carlos Fuentes et péruvien Mario Vargas Llosa.

Le rapport recommande de "mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres", en donnant la priorité à une approche "plus humaine" selon laquelle les personnes dépendantes sont considérées comme des patients et non comme des criminels. "Les initiatives de décriminalisation n’aboutissent pas à une augmentation significative de la consommation de drogues", rappelle le rapport, citant les exemple du Portugal, des Pays-Bas et d’une province australienne.

Le rapport préconise également "d’encourager l’expérimentation des gouvernements avec des modèles de régulation légale des drogues [en particulier le cannabis] afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens".

NOUVELLES ORIENTATIONS

Le président colombien, Juan Manuel Santos, s’est dit jeudi ouvert à l’analyse d’une "nouvelle orientation" de la lutte contre la drogue. Juan Manuel Santos a souligné que, pour son pays, cette lutte était une question de "sécurité nationale, le narcotrafic restant la source de financement de la violence" en Colombie, où les guérillas et les bandes composées d’ex-paramilitaires vivent en partie de ce trafic. L’actrice Judi Dench, le milliardaire Richard Branson et le chanteur Sting sont parmi les signataires d’une lettre adressée jeudi au premier ministre britannique, David Cameron, appelant à la dépénalisation des drogues. La lettre, également signée par trois anciens chefs de la police, demande au premier ministre de réexaminer l’efficacité des actuelles lois antidrogue dans la lutte contre les abus et les addictions.

Les Etats-Unis comptent présenter cet été un programme global de lutte antidrogue à destination de l’Amérique latine, qui réunira les principaux plans d’aide actuellement en vigueur pour la région, a déclaré jeudi un haut responsable du gouvernement américain. "Nous espérons achever ce plan antidrogue cet été", a assuré devant une commission du Sénat Gil Kerlikowske, directeur de l’agence américaine chargée de la politique nationale antidrogue (Office of National Drug Control Policy). Ce plan rassemblera l’Initiative de Merida pour le Mexique et le Plan Colombie, mais aussi d’autres programmes destinés aux pays d’Amérique centrale et des Caraïbes.

Selon des données de l’ONU, la consommation d’opiacés à augmenté de 35,5 % entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27 % et celle de cannabis de 8,5.


Transmis par Anarzone
Thu, 2 Jun 2011 03:05:35 -0700


Voir en ligne : Un rapport pointe l’échec de la guerre contre la drogue

Messages

  • Il y a un "enjeu" qui est rarement pris en compte et qui pourtant, pourrait-être la première et principale raison d’être de la "guerre" aux drogues : c’est le business de l’achat/vente d’armement que génère cette politique avec les conséquences désastreuses de l’utilization de toute cette artillerie dans les pays producteurs et de transit...

    les budgets alloués aux marchands de canons et de hautes technologies guerrières, qui se frottent les mains, les doigts de pieds en éventail, par les trafiquants et les états (unis ou pas) sont faramineux :

    "Certains estiment que le coût de la guerre à "la drogue" menée par les autorités civiles et militaires américaines depuis les années 70 a coûté au gouvernement américain une somme directe comprise entre 40 et 50 milliards de dollars par an, depuis 20 ans, ce qui fait un total d’environ 800 milliards de dollars pour un seul gouvernement."

    *source* : Un siècle de lutte contre la drogue. Quelles leçons tirer ? http://www.almendron.com/tribuna/28...

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.