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Apéro géant : un an après celui de Rennes, quelles marges pour les pouvoirs publics ?

A. l’AFP | lagazettedescommunes.com | 23/03/2011

mercredi 23 mars 2011

Un an après l’apéro géant de Rennes, qui avait focalisé l’attention sur les rassemblements festifs improvisés via Facebook, l’organisatrice "Kam" se dit prête à recommencer mais "un peu différemment", alors que les autorités surveillent désormais de près ce genre d’initiative.

Le 25 mars 2010, l’ invitation de Kam postée sur Facebook « par envie de faire la fête et de sortir du quotidien » a réuni au centre de Rennes une foule de près de 5.000 jeunes, pour une soirée sans incident – hormis 18 évacuations pour excès de boisson.

L’apéro de Rennes a eu un effet boule de neige dans d’autres villes, comme Metz, Brest ou Caen. Mais à la mi-mai, la mort de Brice, un jeune de 21 ans tombé dans la Loire en état d’ivresse pendant un apéro géant à Nantes, a fait réagir les pouvoirs publics.

Ce que génère les réseaux sociaux sur la voie publique

« Il y a eu une prise de conscience vis-à-vis de ce que les réseaux sociaux pouvaient générer sur la voie publique », a expliqué Nicolas Maurice, responsable de l’unité internet au service communication de la préfecture de police de Paris, lors d’une récente conférence à Rennes sur le thème « le pouvoir des foules ».

Très vite, les autorités se sont efforcées d’identifier les organisateurs pour les dissuader en agitant la menace de poursuites judiciaires.
Objectif : faire annuler les événements, comme à Angers et Nancy.
A défaut, les interdire au cas par cas, comme à Chambéry, Annecy ou Troyes.

Trouble à l’ordre public droit de manifester et liberté de réunion

Pourtant, la marge de manoeuvre des autorités est limitée, car le risque de troubles à l’ordre public se heurte au droit de manifester et à la liberté de réunion, comme le souligne un cabinet d’avocats missionné pour un forum sur la sécurité urbaine.

« Sans préjuger de l’efficacité des services de police judiciaire, il est permis de douter de l’effectivité des poursuites pénales et civiles », à cause des problèmes d’identification liés au fonctionnement même des réseaux sociaux, écrit le cabinet YMFL – Millon.

De fait, Kam n’a eu aucun problème. « Personne n’a cherché à (la) contacter » avant l’événement et « personne ne (l’a) trouvée » après, vu qu’elle avait créé un « faux profil » Facebook, vite désactivé.

Au final, les sanctions sont rares

Au final, les sanctions restent rares : à Angoulême, l’initiateur de l’apéro géant du 17 avril 2010 dit avoir reçu une facture de 2711,99 euros pour les frais engagés par l’Etat pour les secours. Ailleurs, « il n’y a eu aucune suite concrète », selon Eric Bergeault, fonctionnaire chargé de réfléchir sur l’accompagnement des rassemblements festifs.

Pour Kam, « interdire ne sert à rien : il faut faire confiance aux jeunes, ce n’est pas parce que des jeunes se réunissent que ça va être le bazar, mais les gens ont peur ».

La gestion des « nouveaux rassemblements liés aux réseaux sociaux » sera au centre d’un colloque organisé fin avril, en marge du Printemps de Bourges.


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