Sur cette photo d’archives datant de 2007, un chien d’une unité canine militaire israélienne s’en prend à une Palestinienne lors d’un raid en Cisjordanie. photo Reuters
Dans le cadre de cette préparation, les unités spéciales sont formées à la destruction de bases d’entrainements et d’aires de lancement de roquettes en quelques jours, selon des informations obtenues des services de renseignements par le quotidien israélien.
Mais au-delà de ces premières opérations, il s’agirait bien d’occuper le terrain. Tirant les leçons de 2006, l’état major israélien aurait conclu qu’en cas de nouvelle offensive contre le Hezbollah, l’armée de terre israélienne devrait être fortement mise à contribution. Alors que la guerre de 2006 avait été marquée par un usage lourd de l’aviation militaire israélienne, dans un nouveau conflit, les troupes israéliennes devraient être prêtes à une guerre au sol en général, et à une guerre urbaine en particulier. Un scénario dans lequel les civils sont souvent les victimes de tirs croisés.
D’où la formation parallèle des soldats israéliens aux implications légales d’une offensive terrestre, raporte le Haarezt dans son édition du 8 avril.
"Tout ce que nous avons vu avec les flottilles (pour briser les blocus de Gaza, mai 2010, ndlr), l’opération Plomb durci (contre Gaza en décembre 2008, ndlr) et leurs implications en termes de droit international ont laissé une profonde impression sur nous", explique le lieutenant-colonel Sahar Abergil, commandant de l’unité spéciale d’élite Yahalom. "J’espère que nous prendrons en considération le droit international pendant les combats", poursuit le responsable militaire cité par le Haaretz.
Dans leur tentative de respect du droit international en temps de guerre, les soldats israéliens seront aidés de chiens. Un commandant d’une unité israélienne canine, qui a pris part aux entraînements, affirme en effet au quotidien israélien que ses chiens savent faire la différence entre un civil et "un terroriste". "Comment font-ils, c’est notre secret", ajoute-t-il.
Quand une maison dans laquelle l’ennemi pourrait se cacher est encerclée, les soldats doivent d’abord donner l’ordre à tout le monde de sortir. Ceux qui ne sortent pas sont considérés comme suspects, et alors, les chiens reçoivent l’ordre d’attaquer, rapporte le Haaretz.
"Notre objectif est que les chiens n’attaquent pas les civils", insiste le lieutenant-colonel Abergil.
Les soldats apprennent également à gérer les "dilemmes moraux".
Exemple : Que faire quand une femme vêtue d’un manteau s’approche avec un enfant ?
Faut-il l’abattre, la blesser, crier ? Est-elle sourde, est-elle un terroriste camouflé ?
"Nous essayons d’apprendre aux soldats à utiliser leur bon sens. Mais en fin de compte, c’est la guerre", dit Abergil.